[Test] Iconoclasts, le Metroidvania à son meilleur ? sur PS4, PC, PS Vita (prochainement sur Switch et One)
Les Metroidvania sont un genre extrêmement répandus sur la scène indépendante, qui nous a offert de belles perles parmi lesquelles reviennent régulièrement Axiom Verge, Hollow Knight ou encore Ori dans une moindre mesure. Et dans ce flot incessant de Metroidvania, de multiples ratés sont venir moisir dans de nombreux consoles, profitant de l'envie des joueurs de savourer de petites pépites 2D. Iconoclasts se présente donc comme un énième représentant d'un genre sucé et resucé jusqu'à la moelle, qui ne semble plus trop savoir quoi trouver pour nous surprendre. Iconoclasts : parmi les pépites du genre ou énième opportuniste ?
Le scénario est-il réellement important dans un Metroidvania ? Et bien dans ce cas précis, oui, un peu, puisqu'il représente un part de son identité et participe à son unicité. On incarne donc Robin, une mécanicienne un chouïa hors-la-loi, qui veut vivre sa vie comme elle l'entend même si ça signifie se mettre sur le dos l'autorité religieuse vénérant Mère, et ce alors que la planète est actuellement en train de mourir. Alors oui, vu sous cet angle, le scénario est finalement assez sombre, et ça ne fait qu'empirer après la seconde moitié du jeu. Mais le jeu a suffisamment d'humour en réserve pour ne pas rendre l'histoire anxiogène pour autant. Un bon point, toutefois, on reprochera au jeu d'être un peu incomplet dans sa finalité. Toujours est-il que ce scénario de croiser tout une galerie de personnages hétéroclites, parfois attachants à leur façon, parfois totalement méprisables, d'autres dont on ne comprend pas vraiment l'intérêt et l'utilité. Le propos est toutefois intéressant, il faudra juste se faire à l'idée que l'héroïne est muette (le jeu fait même une p'tite blagounette dessus, comme c'est cocasse).
D'un bon Metroidvania, Iconoclasts en récupère la forme: une succession de tableaux divisée en une huitaine d'environnements avec chacun leur identité marquée. Des tableaux regorgeant parfois d'ennemis à tuer, et parfois (même souvent dans certains lieux) de petits casse-têtes à résoudre pour avoir le droit de continuer l'aventure. Même si les casse-têtes et énigmes n'ont pas grand chose en commun, cela donne un petit côté "Zelda II" à ces passages, d'autant que certaines salles ont des coffres cachés regorgeant de matériaux utiles dont on reparlera plus tard. Tout ceci est couplé à un level-design au petits oignons, réglé avec minutie, qui ne frustre jamais bien qu'il ne propose pas vraiment de challenge persistant.
Pour se débrouiller dans sa quête, Robin ne possède de base qu'un Foudroyeur, qui est grosse modo un gun qui tire des lasers. Comme Samus ? Disons que la légèreté du personnage et la vitesse des tirs font plus penser à du Metal Slug dans les faits. Et si Robin n'upgrade pas son pistolet pendant l'aventure, elle peut aussi compter sur sa fidèle clé à molette pour actionner de multiples mécanismes pendant son aventure et qui, elle en revanche, pourra être upgradé ultérieurement, parce qu'une clé à molette ne sert pas qu'à serrer des vis. Bien évidemment, Robin enrichira son arsenal d'autres gadgets en toute genre, pour résoudre encore plus d'énigmes et tuer encore plus d'ennemis. Et au-delà de ça, le jeu propose quelques phases originales, bien éloignés du Metroidvania pur, pour varier un peu les plaisirs.
Autant dire que cet Iconoclasts penche incontestablement du côté des bons représentants du genre. Comme dit plus haut, le level-design est calibré au brin d'herbe près, ce qui est une qualité essentielle pour un jeu du genre. En plus de l'agencement des niveaux, ces derniers disposent d'un pixel-art agréable à l'oeil, parfaitement maîtrisé, ne faisant jamais dans la surenchère et restant lisible en toutes circonstances, le nombre d'effets spéciaux étant minimal à l'écran peu importe les actions effectuées. La bande-son dispose de musiques sympathiques même si d'autres ont fait mieux avant lui, reconnaissons-lui au moins le mérite de ne pas nous crisper les oreilles. Et à tout cela s'ajoutent des combats de boss tout ce qu'il y a de agréables à jouer (hormis peut-être un mais c'est peut-être personnel), tous différents dans leur approche et leur éxécution, et c'est un vrai plaisir de les voir exploser après avoir durement appris leur pattern.
Maîtrisé, le jeu l'ait jusque dans ses options et ses à-côtés. Une carte tout ce qu'il y a de plus "Metroidvaniesque" est disponible dans le menu de pause, avec une carte minimaliste qui affiche toutefois les coffres qu'on a croisé mais que l'on n'a pas pu ouvrir lors de notre premier passage, histoire de pas tourner en rond en essayant de les récupérer plus tard avec le matériel adéquat. Parmi les collectibles optionnels à récupérer, des plans pour faire des "modifs", afin de booster ses armes voir même d'optenir de nouvelles capacités, comme le double saut et les roulades, optionnelles mais toujours pratiques. Toutefois, elles ne sont pas totalement illimitées puisque quelques coups dans la gueule suffisent à les désactiver temporairement, nécessitant alors une petite recharge pour pouvoir s'en resservir. Oui, tout est calibré à la quasi-perfection dans Iconoclasts, avec un rythme qui ne s’estompe jamais... Avec pour conséquence une durée de vie assez courte, puisque le jeu tient neuf heures en ligne droite. Les amateurs de 100% pourront ajouter cinq ou six heures à ce résultat pour un jeu sans temps mort, beaucoup d'action et beaucoup de plaisir, que seule une conclusion un peu rushée pourra peut-être un peu entachée.