Nintendo Switch

The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom peut-il réitérer le carton de The Legend of Zelda : Breath of The Wild ?

Par rifraff - Le 25/12/2022 à 23:37

The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom est le jeu le plus attendu de 2023 et il a d'ailleurs été sacré comme tel aux derniers Game Awards. Cependant, le jeu peut-il réitérer le carton de The Legend of Zelda Breath of The Wildprès de six ans plus tard alors que les ventes de Nintendo Switch commencent à s'essouffler et que d'autres jeux comme Elden Ring ou Horizon Forbidden West se sont érigés en nouveaux standards ? En attendant de le découvrir, on se refait le film et on tente de comprendre en quoi The Legend of Zelda Breath of The Wild est unique et pourquoi The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom le sera probablement aussi, qu'il sorte en exclusivité sur Nintendo Switch ou aussi, en même temps, sur Nintendo Switch 2.

La larme fatale

Ce n'est rien de le dire : The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom est un jeu très attendu (au tournant). A lui seul, il peut faire le bonheur des possesseurs de Nintendo Switch quand bien même aucun autre jeu ne sortirait sur la plateforme. En contrepartie, la pression est forte. Nintendo n'a pas le droit à l'erreur. Le jeu ne peut pas se contenter d'être bon ou même excellent. Il doit être exceptionnel. Après, connaissant le perfectionnisme de Nintendo, on ne se fait pas trop de souci surtout que chaque jeu Zelda a toujours su apporter sa pierre à l'édifice de la Legend. Pour autant, il faut reconnaître qu'il y a des épisodes de Zelda plus réussis et percutants que d'autres. Par ailleurs, après un épisode aussi important et fort que The Legend of Zelda Breath of The Wild, forcément la barre est haute et Nintendo ne peut plus compter sur l'effet de surprise ni même se contenter de reprendre une recette qui depuis a été maintes fois éprouvée, disséquée, reprise voire même améliorée par ailleurs.

Le poids de l'Ocarina

Ce n'est d'ailleurs pas une situation nouvelle. Les joueurs du siècle dernier s'en souviennent forcément. La licence a eu déjà beaucoup de mal à se remettre du séisme provoqué par la sortie en 1998 de The Legend of Zelda : Ocarina of Time. Le jeu de la N64 avait eu (déjà) un tel impact sur les joueurs et l'industrie (par sa narration, son univers et toutes les nouveautés apportées par le passage de la 2D à la 3D) que tous les épisodes suivants (si on excepte The Legend of Zelda : Majora's Mask sorti dans la foulée et quasiment considéré comme un bonus...) s'étaient retrouvés écrabouillés par son souvenir, sommés de le surpasser. The Legend of Zelda: The Wind Waker sera ainsi rejeté avant même sa sortie, simplement à cause de son "toon shading" (aujourd'hui célébré) et  The Legend of Zelda : Twilight Princess sera, au contraire, critiqué pour sa construction et ses passages trop proches d'Ocarina of Time. Quant à  The Legend of Zelda: Skyward Sword, il désarçonnera plus d'un fan car d'un côté, hyper original voire même avant-gardiste, mais de l'autre, utilisant une formule dirigiste usée jusqu'à la corde et désormais sans surprises. C'est tout le paradoxe de la licence, coincée entre les désirs des fans qui veulent retrouver ce qu'ils aiment tant dans la licence tout en exigeant de la nouveauté et un niveau de qualité toujours plus haut. Pour autant, même si avec le temps, chaque épisode a finalement  trouvé sa place dans la Legend et le cœur des joueurs, objectivement aucun n'a réellement fait date et réussi à s'imposer dans l'histoire des jeux vidéo comme un jeu charnière.  Aucun, jusqu'à la sortie en 2017 de The Legend of Zelda Breath of The Wild.

Nintendo, un géant à part

Pourtant, ce n'était pas gagné car si le jeu a été acclamé dès sa sortie, honnêtement, personne ne pouvait imaginer qu'il allait réellement impacter l'industrie toute entière et changer pour toujours les jeux en monde ouvert- surtout que les médias spécialisés ont tendance à être plus focus sur les consoles Sony et Microsoft que sur celles de Nintendo. Nintendo est très respecté voire acclamé dans les médias à condition qu'il reste à "sa place". La société a une position spéciale sur le marché des jeux vidéo, avec une image plus familiale et des consoles qui sont plus à même de plaire aux enfants qu'aux adultes. Pour beaucoup, et pour les médias en général, les consoles Nintendo ne sont pas les consoles principales du marché et elles ne doivent pas l'être.  Pour mémoire, lorsque le phénomène Wii est apparu en 2006 alors que les ventes de PS3 peinaient à démarrer, ça a été la panique dans bon nombre de rédactions. Il y a eu notamment ce dossier édifiant de Jeux vidéo Magazine paru à l'époque et titré "La vérité sur la Wii" . Le magazine y expliquait à quel point la console ne valait rien (à produire) mais était vendue au prix fort et citait même un éditeur (qui avait cependant souhaité rester anonyme) priant "pour que la PS3 s'impose" ! Les consoles Nintendo ne sont assurément pas (dans l'esprit de certains) les consoles des Fifa, GTA et autres Call of, quand bien même on les y trouverait et qu'elles y cartonneraient (ce qui est souvent le cas d'ailleurs.)

Cela n'empêche pas les consoles Nintendo d'avoir des bons jeux voire des grands jeux mais ils sont considérés souvent comme des "one shot" qui même excellents restent des "jeux Nintendo"; des jeux à part tournant parfois sur des consoles ressemblant à des jouets (comme la GameCube) ou qui mettent en avant des gimmicks particuliers (comme la Wii.) Et puis, les consoles Nintendo sont (depuis la Wii) techniquement à la traîne par rapport à la concurrence. Elles sont aussi,  il faut bien le dire aussi, délaissées par les éditeurs-tiers qui ne leur réservent que des portages ou des éditions dédiées, parfois au rabais et boiteuses. Ainsi lorsque The Legend of Zelda Breath of The Wild est sorti sur Wii U et Nintendo Switch, si tout le monde s'est accordé pour dire qu'il était formidable, peu ont compris qu'il venait de changer à jamais les jeux vidéo en monde ouvert.

C'est dans les vieux pots...

On dit souvent que la puissance d'une console ne fait pas tout (et c'est vrai) mais elle permet bien souvent de faire évoluer les jeux vidéo en apportant plus de réalisme et de détails, une meilleure résolution, une intelligence artificielle réhaussée, de nouveaux mécanismes de jeu et de nouvelles façons de raconter des histoires. Par exemple, il est évident que le premier Resident Evil n'aurait pas pu sortir sur Super Nintendo et Resident Evil 4 n'aurait pas pu être conçu de la même façon sur PsOne. Grâce à la puissance de la PsOne mais aussi son format CD, Capcom a pu envisager une nouvelle narration avec des graphismes en 3D précalculée, des cadrages dignes d'un film et des cinématiques en images de synthèse qui ont fait de Resident Evil, l'un des premiers jeux vidéo à réellement faire peur.  Par la suite, avec la puissance de la GameCube et de la PS2, Shinji Mikami a pu revoir totalement la formule et le gameplay de la licence qui commençaient à dater en imposant une nouvelle narration et une immersion inédite dans des décors en temps réels. On ne dirigeait plus le héros et on ne se mettait pas non plus à sa place mais on se retrouvait à ses côtés (avec la vue derrière l'épaule.) Diablement efficace. Finalement, l'important ce n'est pas tant la puissance de la console que ce qu'elle permet et surtout ce que les développeurs en font en prenant bien en compte le matériel, les manettes mais aussi le support sur lequel le jeu tourne.

Ceux qui ne jouaient pas (encore)

Avec la Nintendo Switch, Nintendo a fait le choix de continuer à privilégier le concept au détriment de la puissance. Un choix revendiqué après les "échecs" successifs de la N64 et de la GameCube, des consoles plus puissantes que leurs concurrentes de l'époque. A partir de là, Nintendo en a déduit que la société n'arriverait pas à survivre si elle continuait à vouloir à tout prix marcher sur les plates-Bandes des consoles de Sony et Microsoft et que plutôt qu'essayer à tout prix de débaucher leurs joueurs (ce que Sony et Microsoft essayent en permanence de faire) il fallait mieux en démarcher de nouveaux. C'est ainsi qu'avec la sortie de la Wii en 2006, le concept de "non-joueur" a fait son apparition. Pour Nintendo, il ne s'agissait plus simplement de plaire aux joueurs mais d'élargir la cible en visant tout le monde, en particulier ceux qui ne jouaient pas encore. On connaît la suite  : pépé et mémé se dandinant devant la télé, la console raclette, etc... Aujourd'hui cependant, il n'y a plus vraiment de "non-joueur" puisqu'avec les smartphones, tout le monde joue- ou presque. Lorsqu'un jeu a un très gros succès, il englobe forcément toutes sortes de joueurs différents, plus ou moins aguerris ou débutants. Il n'empêche qu'on s'attend plus facilement à trouver un jeu révolutionnaire sur une nouvelle console que sur une console au hardware vieillissant.

Et Nintendo créa la Switch

Lorsque la Nintendo Switch est sortie en 2017, son architecture interne était déjà "obsolète" et jugée même, par certains, carrément, "indigne" d'une nouvelle console- la  Nintendo Switch ne rivalisant même pas avec la PS4, la console de Sony, sortie pourtant quatre ans auparavant. Logiquement lorsqu'un constructeur sort une nouvelle console, on s'attend à ce qu'elle soit au minimum plus puissante que la précédente. Mais une fois de plus, avec la Switch, Nintendo a tout misé sur son concept hybride s'adaptant à de nombreux joueurs différents mais aussi à un tas de situations. La société s'est placée en marge du marché avec une nouvelle proposition, apparaissant un peu comme la parfaite synthèse des consoles Nintendo précédentes. Tout semblait indiquer, qu'encore une fois, Nintendo la jouait perso, avec une console différente à même de plaire à son public cible ou de servir de consoles d'appoint (comme les consoles portables Nintendo précédentes.)

Le retour de la princesse

Il faut cependant noter que malgré ça, The Legend of Zelda Breath of The Wild est un jeu dont le gameplay est "classique", c'est à dire jouable à la manette standard et conforme à ce que l'on trouve sur toutes les plateformes du marché.  Un vrai retour aux sources après deux épisodes proposant un gameplay particulier. Grâce à cela, Nintendo a rendu son jeu beaucoup plus universel et plus à même à plaire à tous les joueurs, même à ceux ne jouant généralement pas sur consoles Nintendo. Tout d'un coup, c'est un peu comme si Zelda était de retour "dans la cour des grands", prêt à se confronter aux autres mastodontes du marché sans avoir à sa cacher derrière des gimmicks pour le rendre unique. Contrairement à  The Legend of Zelda: Skyward Sword dont le cahier des charges imposait qu'il fasse la démonstration de la pertinence du WiiMotion +, The Legend of Zelda Breath of The Wild ne cherche en effet pas à mettre en avant sa plateforme hôte en utilisant, par exemple la reconnaissance des mouvements ou encore l'écran tactile de la console- et cela, aussi bien sur Nintendo Switch que sur Wii U. Un vrai changement sachant que ce n'était pas le cas au départ, et même durant une bonne partie du développement, lorsque le jeu était prévu uniquement sur Wii U. Les fans se souviennent forcément de cette vidéo des Game Awards 2014 dans laquelle Shigeru Miyamoto et Eiji Aonuma s'amusent avec la version Wii U du jeu en triturant le GamePad et son écran tactile. A ce moment là, le jeu était prévu pour une sortie en 2015. Ce n'est que trois mois plus tard que le jeu verra sa sortie repoussée une première fois à 2016 (voir ici.)  Une date qui sera confirmée en novembre 2015, toujours pour une sortie en exclusivité sur Wii U (voir là). Il faudra attendre mars 2016 pour que Nintendo annonce un ultime report et une sortie du jeu pour 2017 sur Wii U et Nintendo Switch, alors toujours appelée par son nom de code NX (voir ici.) Une sortie couplée qui semblait évidente aux joueurs depuis l'annonce surprise de la NX en mars 2015 (voir là) mais que Nintendo mettra du temps à officialiser (décider ?) La Nintendo Switch ne sera d'ailleurs dévoilée officiellement qu'en octobre 2016 et véritablement présentée le 13 janvier 2017 soit, deux mois seulement avant sa sortie. 

Gone with the Wild

Grâce à The Legend of Zelda Breath of The Wild, la Nintendo Switch a bénéficié d'un jeu de lancement en or qui a éclipsé facilement tous les autres titres du line-up de la fenêtre de sortie de la console et même la version Wii U du jeu- un vrai tour de passe-passe. Le titre est pourtant totalement identique sur Nintendo Switch et sur Wii U, tant dans le fond que dans la forme, mais ses ventes parlent d'elle-même. A ce jour, The Legend of Zelda Breath of The Wild s'est écoulé à 27,79 millions d'unités dans le monde sur Nintendo Switch et à peu près, 1,7 millions sur Wii U.

Mais, justement,  qu'est-ce qui fait de Breath of the Wild, un jeu aussi fort et important, alors même qu'il est sorti sur des consoles jugées dépassées (au contraire d'Ocarina of Time sorti sur N64) ? The Legend of Zelda Breath of The Wild est en fait la conclusion d'une réflexion amorcée bien des années auparavant. Les développeurs se sont demandés comment se réinventer et surprendre les joueurs sans pour autant trahir l'essence même de la licence. Ils ont alors cherché à comprendre ce qui distinguait chaque épisode de Zelda des autres jeux des licences concurrentes. L'univers, les mécanismes de jeu ?  La qualité constante des titres ? C'est ainsi qu'ils ont au fil de leurs réflexions supprimé tout un tas d'éléments généralement associés à la licence pour en revenir à ce qu'ils ont pensé être les fondamentaux de la série, et plus particulièrement du premier opus : l'aventure et l'exploration. Résultat : jamais aucun jeu n'aura donné une telle impression de liberté aux joueurs, et cela très vite après avoir débuté sa partie. C'est bien simple, une fois sorti du Plateau du prélude (qui fait office de magistral tutoriel) le joueur peut quasiment aller ou il veut. Il peut grimper partout et même aller directement affronter Ganon avec un Link en slip, armé d'une simple branche de bois, si le cœur lui en dit ! Certes, les chances de succès ne seront pas garanties mais il n'y a aucun point de passage obligatoire dans le jeu et aucun obstacle insurmontable quel que soit les objets, vêtements ou armes en sa possession. En cela, le jeu diverge des épisodes précédents ou il fallait bien souvent trouver une arme précise pour anéantir un boss et la plupart du temps, des clés et une clé du boss pour réussir à l'atteindre mais il se rapproche du jeu d'origine qui projetait le joueur sur une carte (à l'époque) immense quasiment sans aucune indication. C'est un jeu à la construction magistrale qui laisse le joueur expérimenter, explorer, se perdre...  Ce qui fait de The Legend of Zelda Breath of The Wild un jeu important, c'est sa construction savante. Qu'on l'aime ou pas importe peu. c'est un jeu qui a rebattu les cartes et donné un coup de vieux à toute la production vidéoludique de ces dernières années. C'est un jeu qui multiplie les enchantements et les surprises et donne tout son sens au terme "bac à sable". Ainsi, Nintendo a été au bout de son concept, quitte à froisser certains fans, frustrés de devoir aller au devant des difficultés pour les vaincre plutôt que de se retrouver contraints de trouver des solutions pour progresser. Dans The Legend of Zelda Breath of The Wild le joueur peut passer carrément à côté de "l'intrigue"  et ne jamais croiser (le souvenir de) Zelda. Quant aux "donjons" si emblématiques de la série, ils sont facultatifs comme tout le reste et très différents des autres jeux, au point que beaucoup ne les considèrent même pas comme des donjons.

Une formule améliorée ?

A l'arrivée, ce sont peut-être les seuls points qui peuvent faire débat et même décevoir dans The Legend of Zelda Breath of The WildMais Nintendo peut-il revenir en arrière avec The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom  sans enfermer le joueur dans une narration trop présente ? Le nouveau jeu peut-il imposer un récit et des points de passage obligatoires sans mettre des barrières trop contraignantes et altérer le formidable sentiment de liberté qui a fait le succès du jeu original ? Beaucoup espère, par exemple, le retour de donjons "classiques" mais honnêtement même si c''est le cas, on imagine mal Nintendo imposer leur visite et encore moins les anciens mécanismes qui obligeaient de nettoyer certaines salles précises pour faire apparaître des clés par exemple.

Lors de son annonce à l'E3 2019The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom est très vite apparu comme un épisode "facile" qui allait permettre à Nintendo de proposer très rapidement un nouveau Zelda sur Nintendo Switch en réutilisant l'univers, le moteur et les ressources de The Legend of Zelda Breath of The Wild comme The Legend of Zelda : Majora's Mask par rapport à The Legend of Zelda : Ocarina of Time. Cependant, au fil des reports et des trailers diffusés, il est devenu évident que le jeu avait pris de l'ampleur et qu'il serait le prochain "grand" Zelda- celui que l'on attend fébrilement pendant des années (et qui est reporté au moins deux fois). The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom reprend à priori une grande partie de l'univers du jeu original mais désormais "l'étend jusqu'au ciel". D'un point de vu graphique, le nouveau jeu ressemble au jeu précédent et l'univers est le même (on reconnaît d'ailleurs dans certains trailers différents endroits) mais le jeu semble avoir une intrigue plus poussée et présente. Il faut évidemment se méfier surtout que les trailers de The Legend of Zelda Breath of The Wild mettaient eux aussi en avant une intrigue qui finalement se révélera morcelée et facultative.

Île était une fois

Les détails du scénario ne sont pas encore connus mais parmi les théories échafaudées par les fans (voir notamment ICI) il y a celle-ci : dans The Legend of Zelda Breath of The Wild, Link a affronté et détruit Ganon, une créature entièrement constituée de Malice, une substance violacée qui s'était répandue dans tout Hyrule, pervertissant diverses créatures et animant notamment les gardiens. Dans The Legend of Zelda : Tears of The KingdomLink et Zelda pourraient se rendre dans les souterrains du château, pour atteindre la source de cette Malice qui continuerait malgré tout à se répandre dans Hyrule.  On se rendrait compte alors qu'en réalité, la Malice s'échappe du corps de la momie d'un puissant sorcier vaincu autrefois (on peut penser que c'est Ganondorf) et dont le pouvoir démoniaque aurait été scellé par un mystérieux bras. A partir de là, la catastrophe arrive  : pour une raison X, le sceau se brise et Ganondorf reprend vie. Zelda "disparaît" et le mécanisme du bras qui clouait jusqu'alors la momie se retrouve sur le bras de Link... Ganondorf s'échappe en même temps que le château d'Hyrule et différents morceaux de la région s'élèvent dans le ciel pour former des îles volantes. Link doit alors trouver un moyen d'atteindre Ganondorf sur son île pour le remettre à sa place, probablement grâce au mécanisme du bras. Il est possible aussi qu'il doivent trouver différents artefacts (des larmes / tears ?) et Zelda pour redonner toute sa puissance au bras. Notez que certains pensent que pour vaincre Ganondorf, Link devra retourner dans le passé à un moment ou le royaume s'étendait jusqu'au Ciel pour (re)faire ce qui avait été mal fait à l'époque et éviter que le sorcier ne réussisse à s'échapper plus tard. Certains pensent même que Link devra jongler entre deux époques, l'une, actuelle, avec des environnements assez proches de Breath of The Wild et l'autre, dans le passé, avec les îles volantes. Il est vrai que dans les trailers on remarque deux ambiances très différentes : certains environnements sont verdoyants et rappellent Breath of The Wild sans aucune île volante dans le ciel; d'autres montrent des environnements en hauteur avec de l'herbe et des feuillages jaunes comme séchées par le soleil...

Un "vrai" jeu Zelda

Evidemment, à ce stade ce ne sont que des suppositions et certains éléments (voire tous) sont peut-être totalement farfelus. On peut cependant penser qu'assez vite, Link obtiendra les différents pouvoirs lui permettant d'utiliser son bras pour jouer notamment avec le temps et passer à travers la matière pour s'élever dans les airs- comme les principaux modules de la tablette Sheika obtenus dès le tutoriel. Ainsi, encore une fois on pourrait aller partout très rapidement et grimper sur toutes les surfaces. Après, est-ce qu'on pourra aller plus loin comme explorer enfin les fonds marins (si tant est qu'il y en ait) ou chevaucher des montures volantes, seul l'avenir nous le dira. On sait juste que cette fois-ci il ne suffira pas d'explorer la terre ferme mais aussi grimper au (septième) ciel. Quoiqu'il en soit, The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom  a vraiment le potentiel de surpasser le jeu de 2017 ne serait-ce que par son histoire et sa narration mais aussi l'ampleur de l'aire de jeu puisque désormais, le ciel n'est plus la limite. The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom a aussi le potentiel de réconcilier enfin les fans de Breath of the Wild avec ceux des Zelda précédents, déçus par l'intrigue et le manque de "vrais" donjons...

Une exclusivité Nintendo Switch

Mais en 2023The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom peut-il espérer impacter les joueurs (et l'industrie) comme son aîné sur Nintendo Switch alors que les standards ont évolué et que des jeux comme Elden Ring ou encore Horizon Forbidden West ont élevé encore un peu plus le niveau de qualité mais aussi d'attente et d'exigence des joueurs ? On l'a vu encore cette année, la Nintendo Switch est capable d'aligner des hits et des grands jeux qui n'ont rien à envier aux jeux des consoles concurrentes. Bayonetta 3 et Xenoblade Chronicles 3 sont des chefs d'œuvre, chacun dans leur style. Pour autant, il est clair que la Switch crache ses tripes et que la technique a parfois du mal à suivre. Cela ne veut pas forcément dire que les jeux seraient meilleurs sur une console plus puissante- surtout qu'il y a des jeux bien moins beaux et bien plus défaillants sur New Gen et que surtout les titres ont été pensés par rapport aux spécificités de leur console hôte. Mais il est vrai que près de 6 ans après sa sortie, on peut aussi penser que la Nintendo Switch a fini par atteindre ses limites- même si, peu de jeux ont atteint le degré de perfection de The Legend of Zelda Breath of The Wild, et qu'il est temps de passer à la suite.  

De plus, ce ne sont pas les seules limites que la Nintendo Switch a peut-être fini par atteindre car on note dans le monde entier, un effritement des ventes de la console. A ce jour, la Nintendo Switch s'est vendue à 114,33 millions d'exemplaires dans le monde, dépassant en cinq à peine, les ventes à vie de la 3DS et de la Wii. Mais peut-elle vraiment continuer à agrandir son parc de consoles même avec un jeu de la trempe de The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom ?

L'heure de la Nintendo Switch 2 a sonné

Depuis la sortie de la Nintendo Switch en 2017, Nintendo a su redynamiser ses ventes tout en élargissant son cercle de possesseurs en sortant un nouveau modèle tous les deux ans : la Nintendo Switch Lite est ainsi sortie en 2019 et la Nintendo Switch - Modèle OLED a suivi en 2021. Si Nintendo continue sur cette lancée, il est logique de s'attendre à un nouveau modèle de console en 2023. Evidemment, il y a le COVID, les confinements à répétition, la guerre en Ukraine et la fameuse pénurie de composants qui peuvent avoir modifié les plans de la société mais forcément six ans après sa sortie, il n'est pas totalement farfelu de penser à un nouveau modèle de console, ou plutôt à un successeur.

Nintendo a souvent dit que la Nintendo Switch aurait un cycle de vie de 10 ans mais cela ne signifie pas qu'un autre modèle ne peut pas sortir entre temps. Le développement d'un jeu comme The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom est un gros investissement pour Nintendo en terme d'argent, de temps, de ressources et de personnes impliquées. Un titre de cette trempe a un fort potentiel de vente mais c'est aussi un titre en capacité de faire acheter une console simplement pour avoir la possibilité d'y jouer.  Seulement, vu le nombre de joueurs possédant déjà (au moins) une Nintendo Switch, la marge de progression est mince pour espérer atteindre de nouveaux joueurs qui n'auraient pas encore sauter le pas. Nintendo peut aussi se contenter de faire une mise à jour du dock de la OLED (voir détails ICI), ou encore sortir une édition spéciale de la console.. Mais jusqu'à quand Nintendo peut-il espérer faire acheter aux joueurs la même console ?

(EDIT 29.12.23 : depuis des images d'une Nintendo Switch OLED édition Zelda TOTK sont apparues sur le net)

Une sortie simultanée

Zelda est incontestablement la licence la plus forte et fédératrice de Nintendo bousculant les clivages qui peuvent exister entre les différents joueurs des différentes consoles.  Si Nintendo compte sortir une nouvelle console dans les mois à venir, The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom apparaît comme le titre le plus indiqué pour la lancer.  Sortir une nouvelle console accompagnée d'un nouveau Zelda, c'est l'assurance d'avoir une surexposition et une vraie locomotive des ventes. Evidemment si The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom accompagne la sortie d'une nouvelle Nintendo Switch, forcément cela signifiera que Nintendo nous refera le coup de la sortie simultanée sur deux consoles de générations différentes. Certes la Nintendo Switch cartonne contrairement à la GameCube et à la Wii U qui avait précipité la sortie de leurs successeurs mais cela reste une possibilité à envisager, d'autant plus qu'on sait que Nintendo a déjà fait ce genre de transition de génération. Ce n'est d'ailleurs pas une situation rare. Sony le fait souvent et depuis des années; Aujourd'hui si des jeux comme Horizon Forbidden West, Elden Ring ou encore God of War : Ragnarök sont une belle vitrine de la PS5, les jeux sont aussi disponibles sur PS4. Sony met évidemment toujours en avant sa nouvelle console mais se garde bien, pour le moment, d'oublier les millions de joueurs toujours actifs sur sa console précédente.

Une nouvelle console, pour quoi faire ?

On peut penser ou plutôt espérer que si Nintendo sort une Nintendo Switch 2, la société suivra ce modèle et n'abandonnera pas les joueurs de la Switch actuelle. On peut d'ailleurs parier que si une nouvelle Switch est lancée, de nombreux jeux sortiront sur les deux modèles sans réelles distinctions comme c'est le cas sur les consoles de Sony. On a souvent dit qu'avec la Nintendo Switch, Nintendo avait trouvé sa plateforme perpétuelle (voir ici) et lorsqu'un nouveau modèle de Switch sera disponible, on verra bien si ce sera le cas. Connaissant Nintendo mais aussi le marché actuel des jeux, si The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom sort sur deux Nintendo Switch, l'expérience de jeu restera globalement la même. On peut malgré tout espérer de meilleurs graphismes (même si cela n'a jamais été le cas avec les derniers Zelda puisque les consoles Gamecube/Wii  et Wii U/Nintendo Switch ont une puissance très proche) et surtout une meilleure résolution. Peut-être que la Nintendo Switch 2 proposera de nouveaux Joy-Con (compatibles avec l'ancienne Switch ?) un meilleur écran portable et surtout une compatibilité 4K.

Avec une Nintendo Switch  2, Nintendo a l'occasion de confirmer l'essai et de relancer la machine pour plusieurs années en renouvelant son offre et son catalogue. Nintendo peut en outre se remettre aux niveaux de ses concurrentes en augmentant la puissance brute de sa machine. Alors, pour être honnête, connaissant Nintendo, on ne s'attend pas non plus à une Switch d'une puissance équivalente à celle de la PS5 / Xbox Series X|S mais au moins de celle de la PS4 / Xbox One, ce qui devrait être suffisant pour espérer attirer les éditeurs tiers et des jeux qui jusqu'à présent lui font défaut;

Evidemment, cela peut paraître curieux que Nintendo n'ait encore rien annoncé si effectivement la Nintendo Switch 2 (ou quel que soit son nom) est prévue pour une sortie le 12 mai prochain. Mais Nintendo ne veut probablement pas faire une coupure trop brutale entre l'ancien et le nouveau modèle, de façon à assurer une continuité et ne pas perdre ses joueurs en cours de route comme cela est arrivé par exemple avec la sortie de la Wii U. La Nintendo Switch 2 pourrait d'ailleurs être présentée simplement comme un modèle 4K plus puissant comme la Lite était un modèle orienté portable et la OLED, une version Deluxe. Découvrir cette nouvelle console quelques mois seulement avant sa sortie ne serait de toute façon pas un problème. On note que Nintendo s'est pour l'instant montré très prudent dans ses estimations de ventes de Nintendo Switch pour l'année prochaine comme si Nintendo n'était pas certain de ses ventes...

Quoiqu'il en soit, The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom serait assurément un jeu de choix pour son lancement, pour inciter les joueurs, et les possesseurs de Nintendo Switch à sauter le pas. Ne pas l'utiliser comme locomotive d'une nouvelle console apparaîtrait presque comme un acte manqué surtout que la prochaine console qui ne manquerait pas de sortir tôt ou tard n'aurait pas de Zelda de cette acabit avant des années (comme la Wii U par exemple, sortie seulement un an après The Legend of Zelda: Skyward Sword sur Wii et qui a du attendre... son enterrement). Il reste néanmoins possible aussi que Nintendo sorte The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom en exclusivité sur la Switch actuelle sans nouvelle console. Et que lorsque, plus tard (en fin d'année ou en 2024) la fameuse Nintendo Switch 2 arrive enfin, un autre jeu phare l'accompagne (comme Metroid Prime 4 par exemple) avec, en prime, un portage "facile" de The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom agrémenté de quelques nouveautés... Ou alors Nintendo peut encore reporter la sortie de The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom de quelques mois...

Il est de toute façon évident que The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom va créer l'événement avec ou sans nouvelle console. Il faut aussi garder en tête que le jeu a été conçu pour qu'il fonctionne parfaitement sur notre bonne vieille Switch comme The Legend of Zelda Breath of The Wild l'avait été pour la Wii U. D'ailleurs, si The Legend of Zelda Breath of The Wild n'était sorti que sur Wii U, il n'en serait pas moins resté un chef d'œuvre. Il aurait peut-être même réussi à faire gonfler (un peu) les ventes de la console même s'il n'aurait sans doute pas vraiment changé son destin. Le jeu n'aurait probablement pas non plus eu le succès qu'il aurait mérité ni atteint son haut potentiel de ventes. Pour être honnête, on ne le saura jamais mais c'est en tout cas ce que Nintendo a du penser. Alors, jeu de lancement pour une nouvelle Switch ou simplement nouveau hit de la Nintendo Switch actuelle, rendez-vous l'année prochaine pour découvrir ce qui s'annonce à coup sûr comme une nouvelle date importante pour Nintendo et les joueurs.

Pour rappel, The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom sortira en exclusivité sur Nintendo Switch le 12 mai 2023. Pour plus de détails, voir nos news précédentes.

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