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Philipe #7

Résumé de l’épisode précédent: Philipe a empoisonné Philippe en vomissant dans son assiette de sardines.

Le lendemain, je me réveillai avec une drôle de goût dans la bouche. Un goût de vomi en fait. Hum… Il me fallut quelques secondes pour me rappeler des événements de la veille. Je m’étais un peu auto-empoisonné avec mon propre vomi, en fait… Et… Mais oui! Philippe devait être complètement dégoûté des sardines après ça! Je me tournai rapidement vers le canapé, mais je ne pouvais rien voir… Peut-être était-il encore écroulé, peut-être était-il déjà parti travailler? Bon sang! Je bouillai d’impatience, même l’eau autour de moi semblait bouillir! Ah non, en fait, c’était les restes de mouche qui me donnaient des gaz. Enfin bref.
Finalement, Philippe se redressa. Il semblait complètement dans le coaltar. Il regarda un peu autour de lui, puis… Il alla prendre une douche… Puis! Il prépara son petit déjeuner, et trempa son journal dans son café tout en me regardant. Se doutait-il de quelque chose…? Il finit de mâcher la page des sports et se pencha vers moi…
« J’ai pris tout plein de bonnes résolutions à l’huile. Je vais changer de vie! Et toi, mon meilleur ami, tu vas m’y aider, à l‘huile!
- *ouf… il est con, tout va bien... Mais il ne semble pas se débarrasser de moi...*
- Tu vas devoir apprendre les bonnes manières, jeune ami à l’huile.
- *gniii??*
- Bon alors déjà, faut que tu te tiennes droit à l‘huile. Inspire comme tu allais faire de la plongée en apnée. Euh… Non... Toi, tu peux respirer dans l’eau c’est vrai, aahahah qu’est-ce que je suis bête hein non mais vraiment une sardine qui fait de la plongée qu’est-ce qu’il faut pas entendre que je dis alors moi pfff j’en rate pas une sérieusement c‘était n‘importe quoi ça pis c‘est vraiment moi tout craché dire des trucs plus gros que moi c’est pas bien dur tu me diras mais quand même la honte non ça oh oui eh eh. A l’huile. Qu’est-ce que je disais déjà, à l‘huile? Euh. Bah chais plus. Euh… A l’huile… Je voulais te… Attends ça va me revenir… ça se finit par « prout » je crois… A l’huile… Prou, pri, pron? Ou alors, « ron »? Ah… Ouais? MARRON! C’est ça? Non. Bref. Euh. A l’huile. Tu peux me dire où je peux trouver un cartable marron? Et avec une copine dedans je crois, ce serait pas mal hein? A l’huile? Tu sais? Dis dis dis? Tèl mi ze trouf. Ao old iz djone? Dou iou laïke cofi? Oh mais je dois aller bosser moi on discute on discute et puis voila je vais arriver en retard à l‘huile!! Tu voudras pas que je sois viré par ta faute tout de même, hein? Non mais toi vraiment! T’es trop rigolo à l’huile! Je t’adore à l’huile!
Et il s’en alla, tout guilleret.
En fait, cet épisode du vomi n’avait réussi qu’à le rapprocher de moi. A mon grand désespoir.

Philipe #6

Résumé de l'épisode précédent: Philipe est dans un saladier, dans la cuisine de Philippe. Il veut s'évader.

« Maintenant, le saladier se détachait du sol à chaque nouvelle rotation, et commençait à avancer vers les couverts du dernier repas de Philippe. Car j’avais remarqué que ce gars mangeait toujours avec les mêmes couverts. Enfin, cela ne faisait que 24 heures que j’étais là, mais bon, il n’avait pas lavé une seule fois ses couverts. Par exemple, il s’était servi du même couteau pour étaler du beurre, du pâté, et se curer les ongles. J’avais donc eu une idée… Comme chacun le sait, les molécules allergéniques contenues dans les crustacés sont principalement constituées à base de sodium et de chlyrodrate de soude. Le sodium, j’en avais plein dans le bide. Et le chlyrodrate de soude, on le trouve dans les parties osseuses des crustacés, mais aussi… Dans les ailes de mouches!! Et voila qu’après une bonne centaine de rotations, j’étais tout à côté de l’assiette de Philippe, allergique aux crustacés! J’étais également sur le point de dégueuler, et ça tombait bien. Je regardai quelques instants les cadavres de mouches, déjà recouverts de petits vers, et, maintenant, je peux bien avouer que je faillis alors renoncer. Mais comme le disent les gentils Transformers, « A nul sacrifice, nulle victoire ». Donc, je pris une grande inspiration, ce qui eut pour effet de propulser les insectes dans ma bouche. Je mâchai à toute allure, faisant tous les efforts du monde pour ne pas gerber trop vite, le temps que le sel se mélange au chlyrodrate de soude! Cet infâme supplice dut bien durer, mettons, quinze secondes, puis, n’en pouvant plus, je me rapprochai autant que possible du bord du saladier le plus proche de l’assiette de Philippe. Et là, je dégobillai. Un gros jet verdâtre avec des petits morceaux noirs jaillit de ma bouche, effectua un vol plané d’une vingtaine de centimètres, et éclata en plein milieu de l’assiette. Je n’avais plus qu’à prier pour que ça passe inaperçu entre les restes de ketchup, de jaune d’œuf, et petits pois, de crème fraîche…

Merde, mon saladier avait bougé de presque un demi mètre, ce mec avait beau être un demeuré, il s’en rendrait compte, et se poserait des questions… Réunissant mes dernières forces, je me remis à tourner dans mon bocal, jusqu’à revenir enfin à ma position initiale. Je m’écroulai au fond du bocal, à bout de forces, quand soudain la porte d’entrée s’ouvrit. Philippe se tenait debout dans le vestibule, regardant fixement dans ma direction. Merde. Shit. Fuck. Caca. Pipi. Prout. Il m’avait démasqué. Après m’avoir fixé pendant 10 bonnes minutes, il se rapprocha de mon bocal… Se pencha vers moi… Et me dit…

"Coucou copain à l'huile !
- *Heu? Hein? Quoi? C’est tout?*
- Bien merci et toi à l'huile?
- *Merci bon Dieu, ce crétin est un idiot!*
- Oh Oh ! Oui tu as raison hihi. Oh tu sais quoi? J'ai faim ! Je crois que je vais aller me faire à manger, bouge pas !
- *Il va tomber dans le panneau, yihaw!*

Il ouvrit le frigo et en sortit une boîte de conserve. Il l’ouvrit non sans mal, et en vida le contenu -des sardines O_O-, dans son assiette. Il piqua de sa fourchette une première sardine, lui fit faire un tour complet d’assiette, histoire de récupérer des restes de sauces millénaires, et l’avala goulûment. Il répéta l’opération avec l’autre sardine. Parfait. Malgré mon état comateux, je jubilais intérieurement. Youpi. Tralala! Philippe se leva, repu, et se dirigea vers le salon. Il s’assit sur le sofa, devant la télé. Je pouvais encore voir le sommet de son crâne.
« … Roger, pêcheur de moules marinières dans les Vosges. Dites-nous, Roger, n’est-ce pas un peu hors du commun, de pêcher dans cet environnement si spécial?
- Oh oui, je suis tout à fait conscient de la chance que j’ai, et j’apprécie chaque jour comme si c‘était le dernier! Quel plaisir d’exercer ma passion dans de telles conditions! Vous savez que quand j’étais petit, mon grand-oncle me disait souvent…
- Euh non désolés, on s‘en fout. On espérait que vous auriez des envies de suicide en fait. Bin merci quand même, et au revoir, Roger.
- Hey, non attendez, vous…»

Soudain, la tête de Philippe glissa sur le côté de disparut avant de produire un bruit mou au contact des coussins. Peu après, il ronflait. A son réveil, il serait tellement dégoûté des sardines qu’il se débarrassera de moi, sans aucun doute! Aha aha aaahaaaah!! Il irait me relâcher dans l’océan, où je pourrais rencontrer mes semblables! Ahahah! Le parfum de la liberté m’enivra, et je m’endormis sur ses douces pensées.



Philipe #5

Résumé de l'épisode précédent: Philipe a été mis dans un saladier par Philippe, peu après que ce dernier l'eût chié.

« Philippe partit peu après. Il m’avait dit qu’il allait travailler. J’avais donc toute la journée devant moi… J’allais pouvoir… faire vingt cinq mille fois le tour de mon bocal. De mon saladier, pour être plus précis. Il n’avait même pas pris la peine de me mettre un peu de gravier au fond. Il avait par contre passé la matinée à courir dans toute la maison pour me chasser deux mouches. Il avait déposé les cadavres à la surface de l’eau en me regardant d’un air attendri et satisfait. Moi, j’essayais de le regarder avec tout le mépris dont une sardine pouvait être capable, mais bon, euh, une sardine, ça a un regard de sardine, alors il a pas dû capter. Il se contenta de me dire:
« Ohhh, tu as le même regard que moi! Ça me donne une super idée! Je vais t’appeler comme moi à l'huile ! »
Il arracha l’étiquette qui était attachée à ma branchie (m’arrachant quelques écailles au passage, ce con), la fit sécher sur son grille pain, attrapa un stylo Shopi, raya P3X 888 et écrivit au dos Philipe. Il avait réussi à oublier un p. C’est alors que je compris à quel point ma situation était pourrie. J’étais condamné à manger des cadavres de mouches en compagnie du dernier des abrutis jusqu’à la fin de mes jours, emprisonné dans un saladier de quinze centimètres de diamètre (CMB). Je risquais de perdre rapidement la raison. Je me sentais vraiment trop à l’étroit là-dedans (CMBDTC)(ROFL).
Il fallait que je m’évade.
Évidemment, je ne pouvais pas simplement sauter hors du bocal. J’aurai crevé comme une merde sur la table de la cuisine. Non. Il fallait trouver quelque chose de plus subtil. Et il fallait trouver vite. L’autre tache ne tarderait pas à rentrer du boulot, et mon prochain essai serait reporté au lendemain.
Je tournais tellement vite dans mon bocal, pris par mes réflexions, que l’eau formait déjà un petit tourbillon… Et là j’eus une idée… Elle traversa mon esprit comme un train traverse un tunnel, comme un avion traverse le mur du son, comme un caca traverse la surface de l’eau des chiottes. La force centrifuge… C’était tellement évident que je voulus me donner une tape sur la tête, mais comme je n’ai ni tête ni tape, je fis juste une bulle avec ma bouche.
Je me remis à tourner, à tourner, à tourneeeerrrrr… Et petit à petit, le saladier commença à tourneeeeeerrrrr... »

Philipe #4

Résumé des épisodes précédents: Philippe a avalé Philipe. Ce dernier est dans la merde. Ahah.

« Je commençais à me sentir à l’étroit dans cet estomac, ça secouait dans tous les sens depuis un bon quart d’heure… Au moins, j’appris le prénom de mon hôte quand il croisa sa voisine.
"Heyyyy madame Jeanne à l'huile !
- …
- Heyyyyy à l'huile !
- …
- C’est moi m’dameuhh! Philippeuhh! Votre voisin, vous savez à l'huile !"
- …
Apparemment, la voisine l’ignora, et Philippe continua sa route en sautillant. Il était bien joyeux le bougre. Personnellement, je devais avoir vomi la moitié de mon poids depuis que j’étais rentré là-dedans, et je nageais dans tout ça, complètement shooté par le manque d’oxygène. C’était pas beau à voir. Dans un effort surhumain (ou plutôt sursardinien oh oh oh), je recherchais dans ma petite tête comment me sortir de cette fâcheuse posture. Je pouvais toujours essayer de remonter par là où j’étais entré… A tâtons, je longeai la paroi intérieure dans l’espoir de trouver une issue. Je commençais à me sentir mal… Et bientôt, je sombrai dans un profond sommeil pas réparateur du tout. Je fus réveillé par une drôle de sensation. Comme si je baignais dans humm des Miel Pops enrobés de Nutella et ramollis par du lait périmé. Je compris bientôt que c’était le cas. Mine de rien, cet apport de protéines me donna un bon coup de fouet. Je repris mes recherches avec encore plus d’ardeur, bien que la couche de bouillie de Miel Pops recouvrant les parois rende ma mission encore plus complexe. Mes yeux avaient commencé à s’habituer à l’obscurité, et apparemment, Philippe était de sortie. Le temps devait être superbe, les rayons du soleil perçaient au travers de sa peau et irradiaient l’estomac d’une superbe lumière orangée. Je pouvais maintenant discerner les particules de Nutella en suspension, flottant de-ci de-là, et… fichtre! Elles semblaient comme aspirées par un minuscule trou, situé tout au fond de l’estomac! Mais oui! Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt! Ce n’était pas l’entrée qui fallait chercher, mais la sortie! Gnahahah! Bah oui! Complètement défoncé par le manque d’oxygène -qui anesthésiait la douleur due aux sucs gastriques-, je me mis à pousser comme un malade là où toutes les particules de bouffe se rassemblaient en un petit tas. Toutes mes nageoires s’activaient, dans tous les sens, et rapidement je sentis que le trou commençait à s’élargir! Plus qu’un petit effort et… Soudainement, je fus aspiré en avant, traversant quelques mètres d’intestins en une poignée de secondes, appréciant les différents niveaux de digestion des aliments, jusqu’à ce que je sois finalement bloqué par une masse plus épaisse, dans laquelle je ne pouvais plus nager… C’était du caca! Je continuais à me débattre comme un beau diable, je sentais que chaque fois que j’arrivais à toucher une paroi, celle-ci se rétractait, me poussant davantage en avant… Gnah! Gnah! Je me secouai tellement que j’avais fini par faire un demi-tour, et maintenant ma queue était à l’air libre, alors que j’étais proche de la suffocation… Enfin, je sentis qu’on m’attrapait par la queue, et la seconde suivante, j’étais à l’air libre, bien que recouvert de caca. Philippe ne dut pas me reconnaître, car la lueur d’admiration dans son regard de l’autre soir avait disparue, laissant la place à un dégoût bien plus rationnel. Il me balança dans l’évier en laissant l’eau me couler dessus. Il disparut quelques instants, puis revint avec un bocal dans lequel il m’installa.

Philipe #3

Résumé de l’épisode précédent: Philipe a été avalé par Philippe, alors que ce dernier tentait de mettre fin à ses jours.

« Et pis hop. Le noir total. Un silence oppressant. Les parois de l’estomac empêchant les sons extérieurs de parvenir jusqu’à mes oreilles. Je percevais cependant chacun des battements du cœur de l’homme comme une puissante onde de choc. Je tournais en rond dans quelques centimètres cube d’eau. Il ne devait pas me rester longtemps avant que les sucs digestifs ne me dissolvent pour de bon. Vous vous demandez peut-être comment je peux savoir tout ça? Comment se fait-il que je sois si fantastiquement intelligent? Ahahahah… Profitons qu’il n’y ai pas grand-chose à raconter sur le passage dans l’estomac pour vous raconter un peu ma vie.
« Eh bien, voyez-vous, le vieil homme qui s’occupait de cet élevage est à peu près aussi malade des sardines que celui dans lequel je me trouvais alors. Il nous faisait regarder tout un tas de documentaires. Pour notre culture générale. Arte tournait en boucle. Évidemment, la plupart de mes frères et sœurs et cousins et cousines n’étaient que de simples sardines. Mangeaient, dormaient, chiaient. Mais moi j’étais différent. Les images… je les comprenais… elles parlaient du monde extérieur… au fil des jours, je connus bientôt toutes les bases de la société humaine. C’était assez triste d’ailleurs. En fait, la plupart des humains nous ressemble (fin du passage anarchiste). Bon, on peut aussi souligner que le vieux était un énorme fan de Stargate, et son passe-temps favori consistait à nous donner des noms de planètes pendant les pubs entre les épisodes.
« Hum… Ah oui, il y a bien deux-trois trucs à noter à propos de l’aventure stomacale. Déjà, un bon quart d’heure après avoir été avalé, je fus projeté contre les parois suite à ce que j’ai déduit être euh, bin, une chute de mon hôte. Mon intelligence supérieure me permit vite de comprendre que ce dernier discutait avec quelqu’un. Mais il y avait quelque chose de troublant… J’entendais à peu près ce que disais mon hôte, sauf durant quelques instants très brefs pendant lesquels… C’est ridicule… Vous n’allez pas me croire… J’avais l’impression d’entendre ses pensées! Jvous jure! À un moment, j’ai entendu résonner dans ma tête: « Il a l'air un peu dérangé cet homme... »! Et puis peu après, « Merde, j'ai la bistouquette à l'air!».
Diable! Je ne compris plus rien de la suite du dialogue, mais les mouvements répétés de mon hôte me firent penser qu’il devait s’habiller. Puis, il marcha. »

Philipe #2

« Cela faisait bientôt une minute qu’il me fixait, droit dans les yeux, me recrachant de temps en temps une petite bulle au visage, sans rien dire. Immobile. Complètement fasciné. Je sais que je suis super sexy pour une sardine, mais je suis pas trop pour les mélanges interraciaux. Surtout avec un humain comme ça. Bouerk. Quel regard vitreux. Soudain, il crispa ses muscles, comme on fait avant de réaliser un effort surhumain. Il prenait son courage à deux mains. Il allait finalement oser prendre la parole!...

" Tu veux être mon amie à l'huile?
- *c’est quoi ce con*
- Oh, ne sois pas timide à l'huile !
- *abruti*
- Tu sais, je te trouve très belle à l'huile.
- *mon Dieu*
- Ah oui, et pourtant, j'en ai vu des sardines ! Des à l'huiles, des au vinaigre, des à la poêle, des comme toi et plein d'autres encore ! Mais toi, t'es de loin la plus belle de toutes à l'huile!
- *à la poêle??? Mais il va vraiment pas bien ce mec-euuuh!!*
- Roh tu m'agaces ! A quoi ça sert d'être belle si on peut pas parler à l'huile?
- Mais t'es con toi, chuis une sardine, et une sardine ça parle pas.
- Ah bon? Ah ben oui, désolé sardine, je voulais pas te vexer à l'huile !
- *il n’a pas remarqué ma ruse, gnahaha*
- Bon ben à plus tard, peut-être, enfin j'espère ! Tu sais, je crois que nos destins sont étroitement liés... Non, pas la peine de me répondre, je sais que tu peux pas parler, et d'ailleurs, je n'avais pas l'intention de t'écouter à l'huile !
- *et j’avais pas l’intention de parler, ça tombe bien, eh*
- Heu ! Enfin, ce que je voulais dire c'est que heu... tu vois hein? Enfin je veux dire... tu me comprends n'est-ce pas? Bien sûr que si t'avais parlé je t'aurais écoutée, mais comme tu parles pas, je t'écouterai pas, hein, à l'huile?
- Dégages.
- Tout de suite à l'huile !"

Il commença à se débattre dans tous les sens, mais il me sembla qu’il était en fait incapable de respirer sous l’eau, alors il manquait certainement un peu de peps. Le poids de ses vêtements imbibés s’additionna à celui de l’haltère et à celui de sa stupidité. C’est même plutôt ce dernier qui l’empêcha de se tirer de cette fâcheuse posture, et, bien vite, ses yeux se fermèrent. Un sourire débile s’afficha sur son visage. Le sourire s’agrandit… De plus en plus grand… Et brusquement il ouvrit la bouche en prenant une grande inspiration et je fus catapultée au fond de son estomac. Et je dois bien admettre qu’il y a plus agréable, comme sensation, que celle d’être avalé par un gars qui pue autant du bec. »

Philipe

Ce mardi, le troisième du mois d’octobre, le jeune Philipe (qui s’appelait encore P3X-888, comme la planète des Goa’uld dans Stargate) vit le cours de sa vie prendre un virage complet, alors que le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne s’y attendait pas.
Mais tout d’abord, revenons sur les principaux événements qui marquèrent sa vie. Et laissons-lui la parole. Il l’a bien méritée.

« Je vins au monde le 2 octobre 2007. Pour ce qui est des principaux événements, eh bien, sachez qu’un soir, alors qu’on nous distribuait notre nourriture, comme tous les soirs quoi, mon frère mordit accidentellement mon cousin. Et pis voila. Une vie déjà fort bien remplie.
Donc, ce mardi-là, tout était calme. Comme tous les autres jours, à vrai dire. Un petit quart d’heure après le repas du soir, alors que nous commencions tous à nous assoupir après cette longue journée à avoir attendu le repas du soir, le grincement de ce qui se révèlerait bientôt à mes yeux globuleux comme étant la porte d’entrée se fit à nouveau entendre. Quelque chose se traînait par terre, rampait vers nous. La peur commençait à étendre ses tentacules au sein de notre communauté. JAMAIS rien d’inhabituel ne se produisait.
Un truc -je n’avais jamais rien vu de tel, ça ressemblait à une sardine, sauf que la tête était énorme et aplatie, et la queue pareil, et le corps tout long, et il y avait une corde attachée en son milieu- perça la surface de l’eau. Suivi de près par une tête, avec autour du cou l’autre extrémité de la corde; et bientôt tout un corps humain!
L’être était laid mais il émanait de lui une bonne odeur de crustacé. Alors qu’il semblait résigné à se laisser crever, je m’approchais de lui, par curiosité. Son regard croisa le mien, et l’espace d’un instant je me vis dans le reflet de ses yeux.
Pour mon plus grand malheur, je compris que nos destins étaient étroitement liés. »





Ceci est la suite de l'histoire que j'écris actuellement en collaboration avec Jack_White, nous sommes les maîtres du suspense.
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