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Philipe #3

Résumé de l’épisode précédent: Philipe a été avalé par Philippe, alors que ce dernier tentait de mettre fin à ses jours.

« Et pis hop. Le noir total. Un silence oppressant. Les parois de l’estomac empêchant les sons extérieurs de parvenir jusqu’à mes oreilles. Je percevais cependant chacun des battements du cœur de l’homme comme une puissante onde de choc. Je tournais en rond dans quelques centimètres cube d’eau. Il ne devait pas me rester longtemps avant que les sucs digestifs ne me dissolvent pour de bon. Vous vous demandez peut-être comment je peux savoir tout ça? Comment se fait-il que je sois si fantastiquement intelligent? Ahahahah… Profitons qu’il n’y ai pas grand-chose à raconter sur le passage dans l’estomac pour vous raconter un peu ma vie.
« Eh bien, voyez-vous, le vieil homme qui s’occupait de cet élevage est à peu près aussi malade des sardines que celui dans lequel je me trouvais alors. Il nous faisait regarder tout un tas de documentaires. Pour notre culture générale. Arte tournait en boucle. Évidemment, la plupart de mes frères et sœurs et cousins et cousines n’étaient que de simples sardines. Mangeaient, dormaient, chiaient. Mais moi j’étais différent. Les images… je les comprenais… elles parlaient du monde extérieur… au fil des jours, je connus bientôt toutes les bases de la société humaine. C’était assez triste d’ailleurs. En fait, la plupart des humains nous ressemble (fin du passage anarchiste). Bon, on peut aussi souligner que le vieux était un énorme fan de Stargate, et son passe-temps favori consistait à nous donner des noms de planètes pendant les pubs entre les épisodes.
« Hum… Ah oui, il y a bien deux-trois trucs à noter à propos de l’aventure stomacale. Déjà, un bon quart d’heure après avoir été avalé, je fus projeté contre les parois suite à ce que j’ai déduit être euh, bin, une chute de mon hôte. Mon intelligence supérieure me permit vite de comprendre que ce dernier discutait avec quelqu’un. Mais il y avait quelque chose de troublant… J’entendais à peu près ce que disais mon hôte, sauf durant quelques instants très brefs pendant lesquels… C’est ridicule… Vous n’allez pas me croire… J’avais l’impression d’entendre ses pensées! Jvous jure! À un moment, j’ai entendu résonner dans ma tête: « Il a l'air un peu dérangé cet homme... »! Et puis peu après, « Merde, j'ai la bistouquette à l'air!».
Diable! Je ne compris plus rien de la suite du dialogue, mais les mouvements répétés de mon hôte me firent penser qu’il devait s’habiller. Puis, il marcha. »