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SONIC Superstars

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SONIC Superstars

Par rifraff - Le 26/10/2023 à 15:00

Décidément, les fans de jeux de plateforme 2D sont à la fête en cette fin d'année. Non seulement ils peuvent retrouver Mario dans Super Mario Bros. Wonder mais Sonic revient lui aussi à ses premiers amours avec SONIC Superstars. Comme à la grande époque, Sonic affronte donc Mario. Qui s'y frotte, s'y pique ? 

New Super Sonic Bros.

Malgré leur succès, il faut reconnaître que les jeux Sonic n’ont pas toujours été synonymes de qualité. Les jeux 3D sont tous inégaux et souffrent bien souvent de problèmes de conception alors que les jeux 2D, qui ne sont finalement pas si nombreux, semblent bloqués dans les années 90.  Il faut dire que les premiers jeux de l’ère Mega Drive n’ont quasi pas pris une ride, leur pixel art s’étant même bonifié avec le temps. SEGA a bien essayé de s’éloigner de l’imagerie iconique des premiers titres en 2010 avec Sonic 4 mais le résultat n’était pas très convaincant. Et finalement, c’est en revenant encore et toujours aux jeux d’origine avec Sonic Mania (qui en proposait une « réécriture ») que Sonic a pu renouer avec le succès et les joueurs.

Mais depuis la sortie des films qui a fait gagner SONIC en popularité, SEGA semble décidé de faire de sa poule aux œufs d’or, un hérisson aux jeux d’or. Ainsi, après SONIC Frontiers, un ambitieux SONIC 3D en monde ouvert (qui a malgré tout divisé),  SEGA sort enfin un nouveau jeu de plateforme Sonic en 2D qui tout en ne reniant pas son héritage s’en affranchit comme pour écrire une nouvelle page de l’histoire de sa mascotte.

Classique mais pas trop

SONIC Superstars est donc un jeu de plateforme 2D, assez classique dans sa forme qui délaisse le pixel art pour des graphismes plus modernes, un peu comme Nintendo l’a fait avec Mario en passant de Super Mario Bros à la série des New Super Mario. Sur Nintendo Switch, les graphismes sont assez basiques mais plutôt jolis avec des arrières plans plus ou moins détaillés sur plusieurs niveaux et un joli choix de couleurs. Il y a de la variété dans les environnements même si certains s’en sortent mieux que d’autres et que les textures sont plutôt pauvres. Pour être honnête, on n’est pas vraiment ébahi et la version Switch est loin de la qualité graphique que l'on voit dans les trailers et les images (souvent tirées de la version PS5) mais cela reste propre et lisible. Les animations de Sonic et ses amis sont correctes, et le tout reste agréable à l’œil sans faire des étincelles- en tout cas sur Nintendo Switch.

Globalement, ça fait le job surtout que le fréquence d'image semble stable en 60 fps, ce qui en fait malgré tout une version solide sur Nintendo Switch. Tout juste remarque-t-on quelques ralentissements et des temps de chargement entre les niveaux qui peuvent parfois être longs.

Wonder Sonic

D’une certaine façon, comme pour Super Mario Bros. Wonder, SEGA, ou plutôt le studio de développement Arzest a joué la carte de la nouveauté et de l’inattendu en gardant l’architecture globale des niveaux des opus originaux pour mieux surprendre les joueurs en ajoutant au moins, un nouveau mécanisme de jeu par stage.

Faut croire que Nintendo et SEGA se sont passés le mot. Alors attention, on est loin de la créativité folle du dernier Mario (même si certaines idées se croisent) mais les développeurs de SONIC Superstars ont essayé d’apporter dans chaque niveau, un « plus » au niveau du gameplay sans pour autant changer celui de Sonic. Traverser une usine avec l’obligation de trouver régulièrement des interrupteurs sous peine de mort subite, évoluer la tête à l'envers, se servir de plateformes spéciales qui s’élèvent après un compte à rebours pour se propulser, marcher sur le corps d’un serpent géant sorti d’on ne sait où, se déplacer de liane élastique en liane élastique, évoluer dans un monde virtuel façon TRON… Les idées sont nombreuses et partent un peu dans tous les sens. C’est un vrai patchwork d’idées sans véritable lien les unes avec les autres.

Dans le dernier Mario, les fleurs Prodiges mais aussi les spécificités des nouveaux ennemis justifient les nouvelles mécaniques de jeu mais dans SONIC Superstars, il n’y a pas vraiment de justification. Ce sont simplement les zones qui sont conçues comme ça, et à dire vrai, ça fonctionne aussi très bien. Comme dans le dernier Mario d’ailleurs, la découverte des nouveaux mécanismes fait partie intégrante du plaisir que l’on a à progresser dans l’aventure. Le mieux sera donc de les découvrir manette en main d’autant plus que certains sont vraiment sympas, voire excellents…

Good Trip

L’histoire du jeu semble au départ basique pour ne pas dire simpliste. Elle tourne encore autour d’un plan foireux du Dr Robotnik qui s’évertue toujours à transformer d’adorables petits animaux en robots bêtes et méchants. Cependant, cette fois il franchit un cap. Les petits animaux ne lui suffisent plus et ce sont les animaux géants des Northstar Island qu’il transforme désormais en robots ; des robots géants, bien évidemment. Par ailleurs, il s’acoquine avec Fang, le chasseur d’émeraude de SONIC Triple Trouble… Pour contrecarrer leurs plans, Sonic pourra compter sur l’aide d’Amy, de Tails et de Knuckles mais aussi sur Trip, un tout nouveau personnage qui est une des belles surprises du jeu (donc, chut…) qui se révéleront au fur et à mesure de l’avancée de l’intrigue, finalement plus riche et amusante que prévue. Nos héros pourront aussi utiliser (ou pas) de nouveaux pouvoirs surpuissants, obtenus en collectant les fameuse Chaos Emeralds.

Une construction linéaire

Le mode Histoire est composé de douze mondes divisés en deux niveaux principaux plus un troisième facultatif.  Les niveaux se révèlent les uns après les autres. Chaque niveau est toujours constitué d’une multitude de chemins différents qui s’entremêlent et mènent tous au panneau de fin ou à un boss. Comme d'habitude, il y a des plateformes mouvantes, des rampes, des loopings et des tas d‘ennemis robotiques (en réalité des petits animaux transformés).

Evidemment , Sonic retrouve ses mouvements habituels. Il peut marcher, courir, foncer et sauter pour se mettre en boule et anéantir les ennemis. Sonic est toujours un grand coureur. Régulièrement, notre hérisson se retrouve propulsé sur des rampes à une allure tout à fait (dé)raisonnable. Et comme dans les épisodes originaux, il faut souvent faire preuve de réflexe pour éviter les collisions de dernière seconde ou réussir à atteindre une plateforme qui apparaît tout d’un coup, nous faisant chuter dans le vide ou perdre tous nos anneaux... De ce côté là pas de changement :c 'est toujours aussi rageant.

Le sprinteur des anneaux

Le jeu reprend donc, évidemment, le système des anneaux que Sonic ramasse en chemin et qui font notamment office de barre de vie.  A la moindre collision avec un piège ou un ennemi, Sonic perd tous ses anneaux et il a alors quelques secondes pour en ramasser un maximum avant qu’ils ne disparaissent pour toujours. Tant que Sonic réussi à garder ne serait-ce qu’un anneau, il reste en vie- sauf s’il est écrasé ou tombe dans un trou (ce qui peut arriver). Dans ce cas-là, il recommence au dernier check-point (à l'infini). Si vous êtes un fan des jeux Sonic, vous retrouverez vite vos marques et vous essaierez évidemment d’arriver à la fin du niveau avec un maximum d’anneaux.

 SONIC Family


Le jeu permet aussi de jouer, en solo, avec les autres personnages qui se jouent quasiment de la même façon mais ont chacun une spécificité supplémentaire. Alors que Sonic peut utiliser son fameux Dash (une accélération) Amy peut sauter deux fois et possède un marteau, Tails peut flotter dans les airs et Knuckles peut escalader les murs. Globalement, Sonic est le plus adapté à toutes les situations même si chaque niveau a ses passages plus ou moins secrets plus facilement accessibles avec l’un ou l’autre.  Par ailleurs, chaque personnage a droit à des niveaux dédiés. A l’arrivée, il est probable que chaque joueur aura son personnage préféré sachant qu’en multijoueur tout se beau monde pourra se retrouver sur le même écran- ou plutôt pourra essayer de se retrouver sur le même écran

.Plus on est de fous, moins on joue

En effet, bien que les niveaux comportent de nombreux passages de plateforme pure ou Sonic et ses amis peuvent évoluer calmement, difficile de croire que le jeu a été pensé pour être joué à plusieurs. D’abord, comme dans les jeux originaux, chaque niveau est constitué de tracés multiples faits de nombreux embranchements qui se font et se défont, et font qu’aucun joueur ne suit logiquement le même chemin pour arriver à la fin. Une construction qui ne peut pas s’adapter au jeu à plusieurs sur un même écran. A la rigueur, il aurait fallu opter pour un écran partagé (ou le jeu en ligne). En multi, la caméra ne reste plus centrée sur le joueur 1 mais sur celui qui prend la tête. Ainsi si à plusieurs, le joueur qui a devancé tout le monde rate une plateforme et tombe sur un tracé inférieur, les autres personnages doivent le suivre même s’ils ont réussi leur saut. Il y a bien la possibilité en appuyant sur un bouton de rattraper le personnage en tête mais ça ne suffit pas pour en faire une expérience agréable. Et c’est encore pire avec les rampes et les loopings qui laissent trop souvent les personnages à la traîne. A l’arrivée, il faut beaucoup de coordination pour que l’expérience multijoueur en local fonctionne sachant que ce sera souvent laborieux et frustrant-surtout à quatre (à deux, ça passe mieux).

Une collection de boss interminables

On pourrait penser que lors des combats contre les boss, plus statiques, le multi fonctionne mieux. Sauf que comme tous les joueurs ont leurs propres anneaux, il suffit qu'un des personnages s'en retrouve dépourvu pour que tous le monde se retrouve au check-point (et s'embrouille). C'est d'ailleurs dans ces moments-là qu'on se rend compte que les options d'accessibilité ajoutées par Nintendo dans les jeux Mario ont du sens, en permettant à tous les joueurs de jouer ensemble quel que soit leur niveau. En parlant de boss, le jeu en collectionne littéralement. II y a généralement un sous boss (un robot géant) à la fin de l’acte 1 et un boss (le Dr Robotnik) à la fin de l’Act 2. S'ils ont le mérite de l'originalité avec leurs propres spécificités, mécanismes et patterns, ils ont surtout tendance à jouer la surenchère et à traîner en longueur en multipliant les séquences différentes, obligeant bien souvent à s'y reprendre à plusieurs fois pour les vaincre... C'est parfois une vraie plaie. Ce n'est clairement pas les phases les plus passionnantes du jeu.

Des tas de petits défauts et approximations

Globalement, le jeu manque de finition et d'équilibrage. On ne comprend pas toujours pourquoi on perd et il y a des collisions qu'on ne peut parfois pas éviter. Comme tous les jeux, cependant, on finit par intégrer comment tout ceci fonctionne et on fait avec. On comprend par exemple qu’en s’approchant très près de tel ennemi, c’est comme s’il nous touchait ou que lors d’un compte un rebours, si on atteint la zone voulue, à la dernière seconde, c’est en fait trop tard.  

Il  y a plein de petits détails comme cela qui font qu’on sent que le jeu aurait pu être bien meilleur avec un temps de développement supplémentaire.  Il y a notamment des zones bonus, totalement insipides ou il faut récupérer des pièces dans une sorte de labyrinthe tournant. C’est pas jojo, surtout que l’habillage est toujours le même quel que soit l’originalité de la zone dans laquelle il se trouve mais cela reste plus jouable que les séquences conçues pour récupérer une Chaos Emerald.

Dans l’espace, il faut rattraper une émeraude qui file comme l’éclair, en se balançant et en s’accrochant à des points d’ancrage automatiques (et en se battant accessoirement avec une caméra qui tourne dans le vide).  Il paraît que dans l’espace ne nous entend crier mais je vous assure que devant votre écran, vos voisins vont vous entendre. On ne sait pas qui il faut blâmer, celui ou celle qui a eu l’idée ou ceux qui l’on validé mais ce n’est clairement pas l’idée du siècle.

De nouveaux pouvoirs facultatifs

Le pire, c’est que les émeraudes ne servent quasiment à rien ! Bon, ce n’est pas tout à fait vrai. Un peu comme les badges du dernier Mario, cela dépend du pouvoir obtenu et du niveau dans lequel on l’utilise. Si clairement, on peut finir le jeu sans utiliser aucun pouvoir, certains peuvent cependant aider à mettre un terme à un combat de boss trop redondant ou à passer un niveau plus vite, sachant que l’on ne peut utiliser un pouvoir qu’une fois par niveau. Par ailleurs, une fois le jeu terminé, on peut s'amuser à les utiliser plus facilement.

SONIC Superstars est un jeu à la difficulté inégale. Parfois très facile, d'autres fois inutilement compliqué. On note des passages obligatoires parfois un peu gratinés qui tranchent avec la progression globalement facile de l'ensemble. Les développeurs ont placé des check-points un peu partout mais bizarrement pas à certains endroits ou ils serviraient pourtant. Il y a souvent des anneaux placés aux bons endroits pour que Sonic et ses amis puissent survivre aux embûches. mais parfois, on se retrouve sans anneau à devoir survivre à un déluge de projectiles ! L'intérêt du soft réside de toute façon dans l'enchaînement des péripéties et la découverte des différents mécanismes qui composent chaque niveau. Le jeu se finit assez vite- moins de dix heures sachant qu’on peut y retourner surtout pour les adeptes du 100% et que le jeu réserve une petite surprise à la fin (qui s'avère bien gratinée aussi...)

Un mode Combat en prime

Cependant, le mode Histoire n’est pas le seul mode du jeu puisque SONIC Superstars inclut aussi un mode Combat jouable en solo (contre la console) ou à plusieurs en local mais aussi en ligne.  Il s’agit de relever plusieurs défis plus ou moins intéressants. Pour être totalement honnête, nous n'avons pas vraiment eu le temps de nous y pencher sérieusement et il faudra voir si les joueurs s’accaparent ce mode maintenant que le jeu est sorti. 

Notez que ce mode est relié au mode principal puisqu’en récupérant des pièces dans les niveaux, on peut acheter des éléments pour personnaliser une sorte de robot avatar ce qui est une belle façon d’inciter les joueurs à parcourir encore et encore les monde pour en obtenir un maximum.

A l’arrivée, SONIC Superstars est un jeu de plateforme 2D qui réussit l’exploit d’être très familier et respectueux de l’héritage des jeux précédents tout en apportant beaucoup de fraîcheur et de nouveautés. On prend plaisir à découvrir chaque niveau et l’histoire racontée notamment via des séquences animées réserve son lot de rebondissements jusqu’à son final spectaculaire. Pour autant, le titre est loin d’être parfait. Il y a toujours des approximations et des passages aberrants. Il est aussi peut-être un peu court- en ligne droite surtout pour un jeu vendu (à son lancement) à 59,99€ , On conseillera aussi vivement d’y jouer seul pour vraiment l’apprécier ou alors à deux- à quatre, il y a trop de contraintes et de frustrations. A l'arrivée, un épisode de Sonic un peu foutraque entre classicisme et nouveautés mais qui propulse clairement Sonic dans la bonne direction surtout si on le compare à des jeux comme SONIC 4 ou SONIC Generations.

Retrouvez le barème des notes des tests de Nintendo-Master 

 

 

 

 

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7
Bourré de petits défauts, SONIC Superstars reste un bon jeu de plateforme 2D qui sans forcément égaler dans nos cœurs les premiers épisodes, réussit à en restituer la magie tout en apportant des nouveautés et des surprises qui au final, rendent l'aventure très satisfaisante à défaut d'être inoubliable.

  • 12 zones pleines de surprises
  • De belles idées de gameplay mais...
  • Solide sur Switch
  • Une aventure amusante
  • Trip, un personnage prometteur
  • Le multi sur le même écran
  • Les boss
  • Des approximations dans le gameplay
  • Les zones bonus
  • Inégal
  • Un peu court en ligne droite