It's only a mere flesh wound!

La Switch et ses portages/remake (et un peu de Pseudoless...)

Quels sont les problèmes de la Switch? C’est cette question, que je me suis posée après avoir fini le visionnage de l’intro de la dernière pseudo-critique de notre Pseudoless national (dont je recommande les vidéos). Une intro qui m’a laissé de marbre, pour tout vous dire… Habituellement, j’apprécie le bonhomme pour son sens du recul par rapport à tout ce qui touche au jeu-vidéo, mais avec cette intro, j’ai plutôt l’impression que ça a été tourné à chaud, et je me pose des questions quant au sérieux de Pseudoless sur ce début de vidéo. Non pas que le fait d'être en désaccord avec lui me gêne (au contraire, et ça arrive d'ailleurs bien souvent), mais la forme me dérange un peu plus.

Pour une meilleure compréhension de ce qui va être dit, je vous invite à regarder l'intro (voire la vidéo entière, si le cœur vous en dit) qui dure un peu moins de 5 minutes :hap:

Bref, cette intro avait pour thème (entre autres) le surplus de remaster/portages sur Switch depuis sa sortie (et quelques autres sujets que j’aborderais pas la suite). Cela fait déjà quelques temps que les consoles proposent une quantité astronomique de remaster datant de la génération précédente, voire même de celle en cours, et avaient un line-up day-one quasiment exclusivement composé de jeux datant de la génération d’avant. Au départ, la Switch a semblé déroger à la règle, mais c’est sans compter Nintendo, dépossédant les exclusivités Wii U pour les adapter à la Switch. S’ensuivit une vague de portages/remasters venant cette fois-ci de la part des Tiers. Je comprends parfaitement la déception de certains vis-à-vis de cette politique. Pour quelqu’un comme Pseudoless, qui possède une bibliothèque Steam immense, retrouver les mêmes jeux sur console, avec pour seul argument «c’est portable, donc c’est indispensable» doit être difficile à digérer. La console nécessitant un investissement conséquent, le constructeur et les Tiers se doivent alors d’alimenter régulièrement la machine en nouveaux jeux. Des portages, on en a eu, mais des jeux originaux, exclusif, ça, ça se compte sur le nombre de doigts d’un manchot unijambiste. Une politique qui a d’ailleurs l’air de toucher la 3DS, dans ses dernières années, un geste un peu douteux venant de la part d’un constructeur qui profitait justement des dernières années d’un hardware pour finir en apothéose.

Voilà, voilà… Tout ceci est complètement fondé, mais je ne fais pas partie de cette catégorie. Du fait de mon budget extrêmement limité, j’ai longtemps dû me contenter d’une seule console par génération (ce qui est déjà pas mal). Mon choix s’étant porté vers Nintendo (celui qui, à mon sens, se rapproche le plus de l’essence SEGA), j’ai dû, pendant un peu plus de 10 ans, me contenter de jeux Nintendo, et passer à côté de tout ces jeux sortant sur console HD. Adieu Skyrim, Dark Souls, L.A. Noire, GTA, Batman Arkham, Final Fantasy, etc. Et je sais que je ne suis pas le seul dans cette situation. Même en étant fortuné, je pense qu’il est impossible d’acheter tout ces jeux. «Pourquoi ne pas avoir racheté une PS360?», me direz vous. Outre le fait de devoir repasser à la caisse pour une console, je ne me voyais pas devoir en racheter une (même d’occasion à prix cassé) pour une petite poignée de jeux susceptibles de m’intéresser. Si c’est dispensable, pas la peine de devoir en acheter une, ni même de faire ces jeux… Forcément, j’ai été très étonné de voir l’annonce de AAA 2K, Bethesda et Namco Bandai, normalement habitués à fricoter chez la concurrence. Sans ça, il m’aurait été certainement impossible de toucher à DQ Builders, DOOM et Skyrim.

Au vu du prix de ces jeux au format cartouche (généralement 10€ au dessus des jeux PSONE), peut-être qu’il aurait été plus intéressant pour ma part d’économiser pour une PSONE, non? C’est tout à fait vrai! Sauf que la Switch… Ben elle est portable. Oui, je sais, ça ressemble à une affirmation bidon que l’on pourrait sortir lorsque l’on est en manque d’arguments, mais il m’aurait été tout simplement impossible d’y jouer sur PS4. Pourquoi? Car il faut: être chez soi et avoir la TV de libre. Si pour les gens vivant seuls à proximité de leur lieu de travail (ou de leur école) la chose semble aisée, pour d’autres, c’est plus compliqué. Sans rentrer dans les détails, je n’ai qu’approximativement 5h par semaine pour jouer sur mon écran de télévision. Bof bof, quand la durée de vie du jeu est estimée à 50 heures (coucou Xenoblade Chronicles 2). Avec la Switch, non seulement j’évite le célèbre Candy Crush dans les transports pour préférer de bonnes parties de Street Fighter II, de Metal Slug, ou de Garou Mark of the Wolves (des jeux que Pseudoless appelle d’ailleurs «jeux de métro», car parfaitement adaptés pour de courtes sessions dans les transports en commun), mais en plus, une fois rentré chez moi, je peux m’atteler à des jeux qui requièrent un peu plus d’attention. Je l’admets, il est possible qu’il y ait peu de personnes dans ce cas, et tout ce que je tente d’expliquer se base uniquement sur un avis personnel. Quoiqu’il en soit, je suis content de ma Switch, car elle me permet de toucher à tout ces jeux sortis auparavant chez une concurrence que je ne pouvais qu'entrapercevoir.

Hop, un exemple un peu plus parlant

Je reviens à la vidéo: pour ceux qui connaissent le bonhomme (dont je recommande encore une fois le travail), ça a peut-être fait bizarre. Pour ceux regardant d’autres critiques du même style aussi, je suppose. Le critique s’en fout de ce que disent les autres(dans le sens où ces derniers n'obstruent pas ses capacités de jugement), et assume parfaitement son opinion. Je pensais, avant de regarder cette vidéo, qu’il n’y aurait pas de «la communauté est d’accord avec moi! Vous voyez donc que c’est un problème!». Au début de la vidéo, Pseudoless dit «je ne pensais pas qu’il y aurait autant de gens qui partageraient les mêmes inquiétudes vis-à-vis de la Switch. Je savais qu’il y en aurait, mais je ne savais pas qu’il y en aurait autant. Je pense même que vous avez été majoritaire dans les commentaires à me dire que […] les portages c’est sympa, mais quand il y a trop de portages, ça devient tout de suite beaucoup plus compliqué. Évidemment, là où j’ai pas du tout été surpris, c’est bien sûr chez les autres personnes. C’est à dire qu’on a eu encore une fois des Team Autruche incroyables, des gens qui n’écoutent pas ou qui comprennent de travers.» S’ensuit un petit speech sur les jeux de métro, l’aspect portable de la console, mis à mal par son autonomie. Malgré tout le respect que j’ai envers Pseudoless, je trouve sa remarque totalement déplacée. Je passe sur l’argument du «d’un côté, ceux qui ont raison, de l’autre, ceux qui ont tort, et qui usent d’arguments fallacieux», car au final, l’élément déclencheur, ce n’est pas ça, et peut-être n'a-t-il pas souhaité évoquer le désaccord que certaines personnes avaient eues par rapport à sa précédente vidéo. Je disais quelques dizaines de lignes plus haut que le critique doit avoir du recul. Il s’en fiche de ce que disent les autres, et cela ne doit ni influencer son jugement, ni sa perception des choses. Certes, on a souvent le droit à des petits tacles envers la communauté d’un jeu ou envers les journalistes et autres acteurs du jeu-vidéo, mais ce comportement de début de vidéo me paraît carrément immature. Et même si j’étais dans la catégorie des personnes qui trouvent qu’il y a trop de portages sur Switch, j’aurais eu la même réaction. Ça ressemble un peu à une jubilation, de faire partie d’une majorité et d’aller provoquer le voisin (j'ai l'impression de retourner sur JVC). C'est même pas du troll, c'est condescendant, moins fin que ce à quoi on avait l'habitude, bref, c'est surprenant. Quel est le but? Je me demande sérieusement quel est le but de cette introduction? On apprend rien, c’est gratuit, c’est du réchauffé. On pourra me reprocher le fait que j’en fasse tout une histoire pour une intro qui dure à peine 5 minutes. Mais primo, c’est la énième fois qu’on en entend parler, et j’ai l’impression que la majorité de la réflexion se limite à du factuel, c'est à dire «il y a beaucoup de portages/remasters sur Switch» sans approfondir le sujet plus que ça Deuxio, la critique nécessite de la rigueur, et même des paroles à priori sans importance peuvent entacher tout un travail. En plus, quand c’est mis en début de vidéo, ça met dans l’ambiance pour la suite…Le pire, c'est que ça contraste avec le reste de la vidéo, comme si c'était une crise de nerfs passagère.

J’espère que ça fait pas trop doublon avec l’article de RiffRaff et celui de Nest ^^’