It's only a mere flesh wound!

DAYTONAAAAAAAAAAAAAA sur Saturn

Il y a quelques semaines, j’ai pu jouer au dernier Gran Turismo (sport je crois) le temps de quelques parties. Et malgré ma réticence à jouer à des jeux de bagnole depuis bien longtemps, j’ai plutôt bien apprécié. Il faut dire que les jeux de simulations, à part peut-être SEGA GT et Metropolys Street Racer, je connais pas trop, et de toute façon, ça ne m’attire pas vraiment. En revanche, je garde des souvenirs quasiment intacts de ce qui se faisait en arcade.

Certes, mes connaissances dans le domaine se limitaient à Power Drift, Out Run, SEGA Rally et Rad Racer (des titres que je ne peux que recommander), mais je suivais de près ces bornes, généralement composées d’un volant retour de force, d’une boîte à vitesse, de pédales et d’un fauteuil hyper confortable. Arrive la belle année 1994, ainsi qu’une nouvelle borne made in SEGA AM2 (Yû-Suzuki, Virtua Fighter, Space Harrier, bref, rien de bien intéressant). Elle squattait tout les salons de l’époque et les personnes ayant pu approcher cette merveille ressortaient changés: c’était Daytona USA. Allez savoir pourquoi, je suis passé à côté. Un an plus tard, c’est au tour de la Saturn d’accueillir ce grand jeu, et c’est aussi à mon tour de m’y frotter.

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Déjà, qu’est-ce que c’est Daytona USA? Ben c’est un jeu de course (ou LE jeu de course selon votre serviteur), de Stock-Car pour être plus précis. Le but est bien évidemment de finir premier, mais vu qu’on est face à un titre arcade, il y a un temps imparti auquel il faudra ajouter du temps complémentaire en passant les différents checkpoints disséminés à travers la piste. Pour pouvoir remonter les places, il faudra jouer sur les vitesses, l’accélération et la décélération. La bagnole, elle est résistante sans trop l’être: vous pourrez percuter des véhicules à plus de 300km/h sans subir de dégâts, par contre, si vous avez le mauvais angle, ça risque de vous être fatal.

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À première vue, Daytona USA paraît simpliste. C’est vrai qu’avec ses 2 boutons (4 si on compte les changements de vitesse), ça semble limité, mais tout comme SEGA Rally, c’est pointu. Les virages peuvent se jouer de peu, et il faudra savamment doser la vitesse et l’angle de votre bagnole pour éviter un magnifique tête à queue. Que les moins téméraires se rassurent, le mode Saturn permet de s’entraîner sans la limite de temps (le passage est de toute façon quasi-obligé). Là où la prise en main de SEGA Rally pouvait dérouter avec ses dérapages incontrôlables, celle de Daytona USA est très intuitive. Son premier circuit permet de se faire les dents sur la conduite avec des virages dégagés et de grandes lignes droites. Le choix de véhicule permettant de s’orienter vers une boîte à vitesse automatique ou manuelle permet de ne pas trop se compliquer la tâche. Je trouve que la courbe de progression est pas trop dégueu pour un jeu d’arcade. Ça pourrait être pire, mais il y a des fois où j’ai frôlé la crise de nerf. Des accidents qui arrivent souvent à cause de l’IA qui met un peu la partie en bordel. Elle s’autorise quelques folies, à tel point qu’il y a des fois où je pensais jouer à Destruction Derby… Sinon, c’est du tout bon pour ma part. La difficulté est très corsée. On passe rapidement du «Yes, premier» à «p*@!?# de virage de m****».

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Le grand rival de Daytona USA à l’époque c’était Ridge Racer. Et attention à ce que je vais dire…

* Sors en gilet pare-balle *

Hum… Chers fans de Ridge Racer. Je tiens à vous accorder toute ma sympathie, et tout mes vœux de bonheur. Cela dit, votre jeu, je le trouve complètement nul. Il a qu’un seul circuit et sa musique insupportable me donne envie d’éradiquer des espèces protégées de la surface de la Terre.

* Se retire en esquivant les coups de feu *

Ben oui, la PlayStation, malgré tout le mal bien que j’en pense, je pense qu’avec les couleurs ternes de son Ridge Racer, ça a moins bien vieilli qu’un jeu qui pète de couleurs et qui ne compte pas sur un seul et unique circuit (que je trouve naze, au passage). Mais bon… C’est le fanboy SEGA qui parle…

Revenons à nos voitures. Graphiquement, comme dit plus haut, c’est pas les couleurs qui manquent et c’est détaillé comme jamais. Sur le premier circuit, ça se voit pas trop, mais sur les deux derniers, c’est juste épique. Après, il y a pas mal de clipping… Aucune baisse de framerate (encore heureux), mais ça peut piquer aux yeux. Les voitures (dont la désormais mythique Hornet) sont en revanche magnifique.

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Ah… Les années 90! Une époque où vous pouviez écouter de la techno sans vous faire insulter. Une période particulière qui divise beaucoup. La musique de Daytona USA, c’est un peu la même chose. C’est particulier, et soit on adhère, soit on adhère pas du tout. Perso, j’aime bien, même si ça peut taper sur le système quand vous entendez pour la énième fois la musique du niveau.

À chaque débordement, votre co-pilote ne manquera pas de vous rappeler à l’ordre en vous rabaissant bien comme il faut. Ça va, on reste en dessous de celui de SEGA Rally qui avait apparemment des compétences en audiodescription, puisqu’il vous annonçait chaque virage 20 mètres à l'avance.

Le jeu ne comporte que 3 circuits, et je pense que ça fait un peu léger… Pas de mode multijoueur non plus, un comble pour un jeu de course. La plupart des soucis étant inhérent au support très limité de l’époque, on comprend facilement que des choix ont été fait pour préserver une fidélité vis-à-vis de la version arcade. Ce qui me dérange, c’est que c’est SEGA AM2 qui est à l’origine du jeu et du portage. Je rappelle que la devise de Suzuki pour ses portages console était de «faire des jeux surpassant de loin la version d’origine». Or, l’objectif n’est absolument pas atteint avec ce Daytona USA. Outre le mode Saturn très sympa, mais qui ne fait que retirer le chrono, il n’y a rien de transcendent…

Mais ne vous inquiétez pas! Une version corrigeant une bonne partie des défauts de ce portage est sortie quelques temps plus tard, toujours sur le même support! Cette version nommée Championship Edition, intègre 3 nouveaux circuits, un mode multijoueur et résout les problèmes de clipping. Cependant, tout n’est pas rose, car les graphismes revisités, les musiques remixées et la maniabilité totalement changée feront de cette Championship Edition une déception pour bon nombre de joueurs. La sortie tardive d’un remaster sur Dreamcast, aura tôt fait d’enterrer définitivement la série. Le deuxième épisode de la série n’aura même pas droit à un portage console.

Bilan:

Graphismes/technique: Daytona USA est très détaillé et pouvait se vanter d’avoir des graphismes plutôt réalistes pour l’époque. On ne peut pas en dire autant aujourd’hui, mais je le trouve encore agréable à l’œil, de part ses couleurs et sa fluidité. On dénote pas mal de clipping, ce qui peut parfois gêner dans l’anticipation des virages. Daytona USA reste quand même un exploit technique compte-tenu des 40 concurrents présents sur les circuits.

Gameplay: Les contrôles requièrent maîtrise et précision, mais le mode Saturn pourra tout de même permettre d’appréhender un peu mieux les contrôles et les circuits.

Ambiance sonore: Si vous commencez à parler de Daytona à quelqu’un, il y a de fortes chances qu’il vous sorte le désormais célèbre «DAYTONAAAAAAAAAAAAAAAAAAA *kof**kof*» (généralement suivi d’un raclement de gorge), preuve que le jeu a marqué sur ce point. Des musiques bien dans le ton de ce qui se faisait à l’époque sur Arcade.

Durée de vie: Si le faible nombre de circuit, l’absence de multi et le les modes de jeu réduits au strict minimum vous rebutent, ne vous inquiétez pas, la difficulté extrême du jeu (d’arriver premier en mode difficile) vous remettra bien à votre place!

Que dire sur ce Daytona? Certainement mon maître étalon en ce qui concerne les jeux de course. Si je n’ai pas retrouvé mes sensations sur le dernier Gran Turismo, je prends toujours autant de plaisir à relancer ma Saturn pour une petite partie de Daytona. Et puis rien que le fait de savoir que SEGA compter porter le jeu sur 32X prouve qu’à l’époque, c’étaient vraiment des tarés chez AM2.

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La version 32X en question :happy: