Platinum Games: Le fou, la sorcière et le soldat

Qui ne connait pas Platinum Games ? Ce studio réunissant de grands noms du jeux vidéo japonais ( Hideki Kamiya, Shinji Mikami, Atsushi Inaba ) à qui l'on doit déjà 4 jeux -du moins sous ce nom de studio là- qui possèdent chacun une âme bien particulière. Du moins, pour au moins 3 d'entre eux. N'ayant jamais mis les mains sur Infinite Space, leur 3e jeu, pour diverses raisons, je ne vais donc pas m'attarder sur ce dernier. Je me contenterai de donner mon avis sur les trois autres, à savoir bien evidemment: Madworld, Bayonetta et Vanquish.



A l'annonce de la fermeture du studio Clover il y a quelques années, j'étais un peu triste. Un si grand studio ( bourré de talent j'entend ), qui m'avait tellement fait triper sur Viewtiful Joe et qui m'avait envoûté sur Okami ( même si je n'ai jamais pu finir le jeu... ouais, je sais... ) qui met la clé sous la porte après si peu de temps d'existence, il y a de quoi avoir les boules, non ? Heureusement, le studio renaît de ses cendres, "libéré de l'emprise" de Capcom si je puis m'exprimer ainsi ( Ce qui, par ailleurs réduit considérablement les chances de voire une digne suite à Viewtiful Joe 3 ou encore une vraie suite à Okami ) Bref, le fait est que, connaissant la réputation et le CV des messieurs de chez Platinum Games, c'est les yeux fermés que je me suis jeté sur Madworld, le premier de leur jeu à voir le jour dans les rayons.




.:: Le monde est fou, c'est bien connu ::.




Premier jeu, premier achat de chez Platinum Games. Dès les premières minutes de jeu, ça envoie du lourd, que ce soit dans les répliques où dans l'action. On voit tout de suite que le jeu mise beaucoup sur le scoring, ce dont je ne raffole vraiment pas ( contrairement à Platinum Games, qui semblent aimer ce principe au point de le foutre dans tous leurs jeux ). M'enfin, ce n'est qu'un détail minime, qui ne gêne absolument pas... au début. Parce que que bon, le scoring n'a d'interêt que si l'on s'y implique, sauf que là, cela fait partie intégrante du scénario de Madworld. Ce qui rend la progression ultra répétitive. Mais vraiment. Tout ce que l'on aura à faire durant tout le jeu, c'est faire grimper notre score, en buttant des adversaires. Une fois un certain pallier atteint, on l'a droit à un mini-jeu qui sert à diversifier un peu l'action. En vain, du moins chez moi. J'ai trouvé ça marrant 30 secondes. Le problème , c'est que l'on a pas trop le choix, il faut faire péter le high score, pour pouvoir enfin attendre le boss du niveau. Et les boss, c'est sûrement ce qui sauve le jeu. Du côté ludique je veux dire, parce qu'à côté de ça, le jeu est artistiquement très réussi. Le rendu cel-shading, façon comic noir et blanc... et rouge ( parce que oui, c'est une couleur à laquelle vous vous habituerez très vite ) claque et fait habilement "cache-misère" vis-à-vis des capacités de la Wii. D'ailleurs, le jeu n'est pas toujours très lisible et il peut arriver de sa perde dans certains niveaux mais globalement, on s'en sort.




Mais pour en revenir aux boss donc, ce sont bien eux le principal interêt des niveaux. j'avais personnellement toujours hâte de terminer un niveau pour enfin passer à la partie intéressante. Et attention à ne pas perdre, une fois contre le maître des lieux, sous peine de se retaper tous les larbins de bas-étages ( et quelques fois, des mini-boss plutôt sympa à combattre mais globalement c'est pas génial ), ce qui m'est arrivé une fois et a failli me faire arrêter le jeu ( avec une seule fois, v'rendez compte ? ). C'était au bout d'une demi heure de jeu, suite à quoi je n'ai plus touché à Madworld pendant plusieurs semaines. Mais vu que ça m'aurait mal de payer un jeu 50€ pour rien ( oui, oui, vous m'avez bien lu, j'ai payé le prix fort... ) je me suis donc replonger dans le trip, en coupant cette fois les commentaires ( ce que je conseille vivement à tous ). Je reprend donc ma partie d'une demi heure d'avancement et 3 heures plus tard, les crédits de fins défilent. WTF ? sérieux, 3h44, retry compris ? sans doute le plus gros foutage de gueule auquel j'ai eu à faire. Alors, ok, le jeu possède un sacré style visuel, une très bonne bande-son et un scénario étonnemment interessant... mais face à 3h44 -ou disons 3h00 en épargnant les parties interessantes- de répétitivité extrême, ça ne fait pas franchement le poids. De plus, pour moi qui ne suis ni adepte du scoring, ni sadomaso, le potentiel de rejouabilité de Madworld avoisine le zéro. On a parfois de bons jeux sans âmes, voici ici le premier mauvais jeu avec une putain d'âme qui m'est été donné de voir. Comme quoi, Platinum Games savent se démarquer du lot...

- Roxx -

- Le style visuel
- Les boss
- Le scénario plutôt interessant

- Suxx -

- La durée de vie
- la répétitivité
- le manque de rejouabilité







.:: Dante se travestit, pour notre plus grand plaisir ::.




Second jeu de Platinum Games, que j'attendais depuis son annonce, au début par simple curiosité, vu le bonhomme derrière ce projet, puis après avoir vu la bête en vidéo, c'était parti. Bayonetta était au sommet de ma liste d'attente. La première chose qui saute aux yeux quand on voit les trailers du jeu, c'est sa ressemblance frappante ( c'est le cas de le dire ) avec Devil May Cry qui ont pour point commun d'avoir été crée par la même personne. J'ai nommé le seul, l'unique, le chauve... Hideki Kamiya ( Devil May Cry donc, mais aussi papa de Viewtiful Joe, Okami ou Resident Evil 2 ( c'est également lui qui prête sa voix au personnage de Godot dans la version japonaise de Phoenix Wright: Ace Attorney: Trials and Tribulations ) ). Et la ressemblance avec les aventures de l'homme-démon se font sentir un peu partout dans le jeu. Sauf que.. et oui sauf que, sauf que... Bayonetta fout un méchant coup de bayonette dans les parties les plus viriles de Dante. Franchement, si l'on met de côté le design général du jeu qui ne plaira certainement pas à tout le monde, ainsi que les personnages et leurs univers, qui restent victimes des goûts de chacun, plus que le reste, ce serait faire preuve de mauvaise foi que de refuser d'admettre qu'absolument TOUT le reste dans Bayonetta remet chacun des Devil May Cry à leur place. Et méchamment. Un point au hasard, le nombre d'attaques que l'on a à notre disposition. Revenir sur Devil May Cry après avoir goûté à Bayonetta, c'est un peu comme revenir à la glace vanille standar après avoir goûté à la glace au Kinder ( ouais, je m'autorise des petits délires, après tout, c'est mon blog hein... ). On pourra toujours préférer la vanille au Kinder et trouver ce dernier parfum bizzare mais le fait est qu'il est nettement plus apétissant et tout simplement meilleur. Analogie inutile, je sais, mais pour ma défense, regardez l'heure à laquelle j'écris ça (1h30 du matin, juste pour donner une idée).




M'enfin, pour en revenir au coeur du jeu, Bayonetta propose tellement de situations de WTF qu'un fois un boss achevé, on se dit que Platinum Games ont sûrement tout donné dans ce combat pour en faire le plus épique du jeu. Et ben, raté, celui d'après sera encore mieux, nah !! Mais c'est une chose d'avoir des boss gigantesques ( ou pas... ), le pire c'est que le tout est diablement jouissif. L'impact de chacun de nos coups portés à l'adversaire se faire sentir, surtout contre ces boss, contre lesquels l'héroïne ( qui donne son nom au jeu, je le précise ) relâche sa puissance, par le biais de sa chevelure. Chevelure qui constitue d'ailleurs aussi la combinaison de la demoiselle. De quoi se rincer l'oeil lorsque son cuir chevelu déverse sa colère sur un ennemi, laissant Bayonetta à moitié à poil. Ce qui me refait penser que je ne vois pas en quoi cette nana est incroyablement sexy ? C'est moi qui suit bizzare ou bien... ? Je ne lui trouve franchement rien d'attirant ( sans compter le fait qu'elle ne soit pas réelle bien sûr... ) et lui préfère un peu Dante, au moins il a la classe. Même si j'ai beaucoup apprécié le côté maternal de Bayo envers la petite Cereza ( que je trouve beaucoup trop petite... à moins que ce soit Bayonetta qui ne soit trop grande ? ). Le scénario n'a asbolument rien de renversant mais ça, à la limite je m'en fou un peu vu qu'à côté, je me suis attaché à certains personnages, que je ne serais pas contre revoir dans une eventuelle suite. Mais d'ici là, j'ai encore de quoi faire, la durée de vie est franchement plus qu'acceptable, une dizaine d'heures de jeu en ligne droite la première fois, en mode normal. En ajoutant à ça tous les trésors et secrets à débloquer, vous aura de quoi faire. Personnellement, j'en suis à 35 heures et je n'ai pas tout débloqué. En comptant en plus le fait que je ne me suis jamais emmerdé, j'ai un peu envie de dire que ce jeu est infiniemment mieux que Madworld. Allez hop, au moins c'est dit.

- Roxx -

- Les combos
- Les boss
- La durée de vie
- La difficulté
- Les secrets à débloquer
- Des situations originales
- Des clins d'oeil à la pelle

- Suxx -

- Le design de certains monstres






.:: Gears of War + Matrix + PN03 = WTFBGEOTY ::.




On saute donc Infinite Space pour en venir directement à Vanquish, le dernier bébé des studios Platinum Games. Après un Bayontta dirigé par Hideki Kamiya, C'est maintenant au tour du papa de Resident Evil de nous prouver qu'il est toujours capable de nous en mettre plein la mouille après un Resident Evil 4 ( et d'autres jeux plus ou moins bons ) qui en aura séduit plus un. Sauf que la fini les zombies et autres infectés, et places aux... robots !! Pour faire simple, Vanquish c'est un peu un savant mélange entre PN03, précédent titre de Mr.Mikami, qui n'aura pas fait l'unanimité mais qui proposait de bonne idées ( et qui possédait un style visuel pas si éloigné de Vanquish ) avec le ténor du genre Third Person Shooter, Gears of War ( enfin, si vous voulez mon humble avis, Marcus Phenix s'est fait méchamment violer par Sam Gideon, pauv'choux ) auquel on ajoute un soupçon de Matrix. Et le résultat, lorsqu'on l'a devant les yeux, ou mieux encore, manette en main, est sans appel. Bordélique et hyper bourrin au premier abord, Vanquish se révèle... disons, supra jouissif.



Vous pouvez chercher tant que vous voulez, vous ne pourrez nulle part ailleurs glisser sur les genoux, la tête à l'envers, explosant au fusil à pompe un ennemi sautant dans votre direction, le tout au ralenti. Non seulement ça vous donne une classe pas possible mais ce n'est pas difficile à réaliser et cela vous donne une incoyable sensation de puissance. Cela, il vaudrait mieux ne pas trop se croire invincible non plus, car il n'est pas rare de se faire démolir en quelques secondes seulement. Comme à l'accoutumé avec les jeux Platinum Games, Vanquish propose une sacrée dose de challenge. Si le mode normal et difficile ne posent pas vraiment de problèmes, le dernier mode de difficulté ou encore les différents défis que propose le jeu, vous donner votre lot de crises de nerf. Le jeu n'est pas très long, disons 6/7 heures une première fois en mode normal. 1 ou 2 heures suplémentaires pour le mode difficile. Mais le jeu m'a clairement donné envie de m'y replonger, tellement le gameplay est bien calibré et vraiment jouissif. On pourra reprocher un scénario un peu creux, une repétitivité chez les différents ennemis rencontrés, ou encore regretter qu'ils n'y ait pas plus de scènes qui sortent du lot ( une remarque qui ne serait pas vraiment justifiée et qui serait plutôt à ranger du côté du chipotage. Vu les situations que le jeu propose, on a pas vraiment à se plaindre ) mais le jeu est tellement bon qu'on passe outre ces défauts et on ne peut que croiser les doigts et tout ce qu'on peut d'autre pour voir débarquer une suite, qui serait tout de même plus justifiée qu'un Bayonetta 2.

- Roxx -

- Quasi irréprochable sur le plan technique
- La sensation de puissance
- Jouissif de bout en bout
- Les boss...

- Suxx -

- ...même si peu nombreux et souvent recyclés
- le scénario qui manque d'étincelles






Vous l'aurez sûrement compris mais je le re-précise tout de même, Platinum Games, c'est décidemment du lourd, du très très lourd. Du moins dans la majeur partie des cas. C'est un studio qui certes n'a pas la prétention de nous offrir des jeux parfaits qui surclasseraient tous les autres titres du genre. Cependant, compte tenu de mes propres goûts, je dois dire que cette dream team s'en est tiré à merveille en ce qui concerne le Beat Them All et le Third Person Shooter avec Bayonetta et Vanquish qui sont, à mes yeux les nouveaux représentants de leur genre respectif.

Je ne peux donc qu'espérer que Platinum Games parvienne à sublimer d'autres genres, comme pourquoi pas le Survival Horror tiens ? Ou alors le shoot'em up / action / aventure avec un Starfox qui referait le portrait aux derniers épisodes. Je ne demande qu'à voir ça. Mais quels que soient leurs plans pour l'avenir, j'ai totalement confiance en eux et trépigne d'impatience quant à d'éventuelles surprises.



Et vous, quels jeux Platinum Games aimez-vous ? Qu'espérez vous d'eux pour la suite ?