La Nintendo Switch 2 est enfin sortie et pour le moment, on peut le dire c’est un succès. Désormais, la balle est dans le camp de Nintendo (et des éditeurs tiers). Aujourd’hui, ce que tous les possesseurs de la console attendent, ce sont des jeux- et pas n’importe lesquels. Grâce à la nouvelle puissance de la console (à priori six fois supérieure à la première Switch) on attend des jeux différents, plus grands et plus beaux mais aussi en capacité d’élever notre niveau d’exigence en se plaçant à l’avant-garde de la production vidéoludique et en nous proposant des gameplays novateurs difficiles à envisager avant. Les portages, c’est bien joli, mais les nouveaux jeux, c’est quand même mieux.
Captaine Fracasse !
Pour le lancement de la console, on a déjà eu droit à un nouveau Mario Kart qui est certes très réussi (même s’il divise…) mais qui reste avant tout un jeu multijoueur qui ne peut prétendre rivaliser avec un nouveau Zelda ou un nouveau Super Mario ou même un nouveau Metroid.
Mais pas de panique. En attendant que les tiers se décident à annoncer de vraies nouveautés, Nintendo montre l’exemple avec la sortie, d’ici un peu plus de 15 jours, de Donkey Kong Bananza, une exclusivité Nintendo Switch 2 qui s’annonce pour le moins fracassante.
Alors certes, ce n’est pas le Super Mario 3D espéré (peut-être à Noël ?) mais le jeu a du potentiel et pourrait bien créer la surprise…
On sait que Nintendo a décidé de mettre Donkey en avant, notamment dans son parc d’attraction et probablement aussi dans le prochain film d‘animation Mario (ou alors dans une série animée ?) En faire l’un des premiers héros de la Switch 2 s’inscrit donc dans une logique, et pourrait même permettre à notre gorille bienaimé de gagner un peu en notoriété.
Après un Nintendo Direct spécial qui a dévoilé pas mal de choses sur le jeu en officialisant, notamment, la présence de Pauline, Nintendo nous a invité à tester différentes séquences de jeu, histoire qu’on s’en fasse une meilleure idée. On a ainsi pu fracasser de la roche sur l’île Lingot mais aussi se balader dans deux niveaux souterrains...
Le retour du King
Pour mémoire, Donkey Kong Bananza est un nouveau jeu Donkey Kong en 3D ce qui n’était pas arrivé depuis Donkey Kong 64 sorti en 1999- et oui, « ça date » comme dirait ma grand-mère..
Tout commence lorsque de magnifiques bananes dorées sont découvertes dans les mines de l’île Lingot ; une découverte qui ne peut qu’attirer Donkey Kong, grand fan de bananes devant l’éternel. Seulement, il n’est à priori pas le seul à être intéressé par ces fabuleuses bananes et une bande de mystérieux vilains débarquent, provoquant un cataclysme qui propulse alors notre héros dans un étrange monde souterrain. Pour espérer s’en sortir, Donkey Kong va devoir s’enfoncer encore davantage et explorer différentes strates toujours plus fantastiques pour atteindre le cœur de la planète ou un vœu pourra, peut-être, lui être accordé.
Heureusement, Donkey ne sera pas seul dans son périple et pourra compter sur l’aide de Pauline, une jeune chanteuse dont la voix possède d’étonnants pouvoirs. En combinant la force brute de Donkey à la voix magique de Pauline, notre improbable duo devra déjouer des pièges, affronter des ennemis et percer les mystères de ce monde étrange et merveilleux.
Donkey Kong Bananza est une exclusivité Nintendo SWITCH 2 et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça se voit. Le jeu est vraiment magnifique. Les décors sont variés et pétaradent de couleurs et de détails. On ne sait pas encore qui se cache derrière le développement du jeu (est-ce, ce « quelque chose de délicieux » teasé en 2017 par Retro Studios ?- UP : Nintendo vient de révéler que c'est l'équipe de Super Mario Odyssey qui s'est occupée du titre- voir ici) mais le jeu propose une direction artistique tout à la fois familière et étonnante. Il y a un côté très kawai, notamment avec le personnage de Pauline, mais aussi très cartoon, avec les mimiques irrésistibles des personnages. Le jeu est aussi très cinématographique avec son duo haut en couleurs et ses péripéties dignes d'un film d'animation. C'est en tout cas réalisé avec minutie et vu le soin apporté à sa réalisation, mais aussi le nombre de choses à y faire, on subodore que le jeu est développé depuis longtemps.
A priori, Donkey Kong Bananza est découpé en niveaux, ou plutôt en strates. Chaque strate correspond à un environnement différent conçu comme un gigantesque monde ouvert (que l'on peut d'ailleurs scruter dans ses moindres détails grâce à une carte 3D en temps réel assez fascinante). On retrouve des environnements classiques (de jungle, plage, usine, etc) couplés avec de nombreux éléments plus étonnants limite surréalistes ce qui donne au jeu un look unique. Bien qu’on soit sous terre, on peut voir le ciel dans certaines strates et clairement on se retrouve immergé dans un monde fantastique et étrange qui fonctionne à merveille.
Banjo-Zelda
Pour autant, si le jeu est vraiment très original, le titre a un feeling très « Rare » de la grande époque. On pense notamment à Banjo-Kazooie. D’une certaine façon aussi, le jeu ressemble beaucoup à Tears of the Kingdom, et pas seulement à cause de la strate aux herbes jaunies.
D’abord, comme dans les derniers Zelda, Donkey peut grimper quasiment partout. Il y a bien quelques parois qui lui résistent et il y a de nombreux passages obligés pour progresser mais dès les premières minutes de jeu, on sent que l’on peut véritablement aller partout. Ensuite, lorsqu’un passage est débloqué vers un autre niveau, Donkey et Pauline y plongent, tel Link dans les abysses- et tout cela dans la foulée. Un vrai sentiment de liberté renforcé par le fait que désormais, Donkey peut fracasser à peu près tout (ce que Link, par contre, ne pouvait pas faire). C’est assez dingue mais lors du premier niveau souterrain que nous avons pu tester (et qui précisément ressemble à une île céleste de Tears of The Kingdom), Donkey peut littéralement refaire toute la topographie des lieux en créant des tunnels, en ouvrant des passages ou simplement en pulvérisant tout à la recherche de collectibles, de défis ou simplement pour le plaisir de tout fracasser.
Dans chaque strate, il y a énormément de choses à faire avec pas mal de sous-quêtes et de mini défis plus ou moins reliés aux quêtes principales. Les environnements regorgent par exemple de « cristaux de bananium » qu’on trouve un peu partout et de bananes dorées qui sont cachées et que Donkey peut déterrer ou détecter via différents moyens notamment en frappant le sol (ce qui lui permet aussi de ramasser tous les objets importants autour de lui). Ces cristaux sont importants puisqu’ils permettent à Donkey d’améliorer ses compétences (frappe, santé, sonar, etc). Les cristaux remplissent aussi une jauge qui permet à Donkey de se transformer en Bananza Kong (un super Donkey Kong qui peut fracasser encore plus de trucs) ou encore en Bananza Autruche qui peut voler !
S’il y a plein de défis facultatifs à réaliser en un temps limité, pour progresser dans l’intrigue, Donkey et Pauline doivent réussir différentes missions (comme faire sauter trois bouchons pour faire monter le niveau d’une étendue d’eau) et surtout vaincre les pièges et les boss des vilains qui ont isolé chaque étage. Pour cela, il faut utiliser les talents de Donkey mais aussi de Pauline sachant qu'il y a pas mal d’embûches que l’on peut vaincre de différentes façons. Ainsi, on peut penser que tous les joueurs ne feront pas la même chose et ne vivront pas tout à fait la même aventure.
Ce gameplay inédit a bien évidemment été parfaitement pensé de façon à ce que le jeu reste toujours jouable et qu’on ne retrouve pas bêtement bloqué parce qu’on a tout cassé. Donkey peut non seulement fracasser mais aussi arracher un bout de roche, de bois, de terre et de nombreuses autres matières, pour s’en servir comme arme, comme plateforme d'appoint, comme explosif ou même comme planche de surf- sachant que chaque matière a ses spécificités. Donkey peut attraper pas mal de choses pour s’en servir comme projectiles soit directement soit en visant précisément.
Le gameplay est vraiment très riche mais tout se fait de manière naturelle- surtout si vous êtes un habitué des productions Nintendo.
Si la force brute de Donkey est très efficace (et satisfaisante) la douceur de Pauline s'avère très utile dans de nombreuses situations. Régulièrement notre duo tombe sur des endroits scellés par les vilains avec une étrange matière et des bandes de barricade de couleur violette. Notamment à la "fin" des niveaux, mais pas seulement. C’est là que Pauline intervient pour chanter et faire sauter le sceau.parfois, il faut mener l'enquête en suivant la matière violette pour trouver la source du blocage.
C’est aussi le chant de Pauline qui transforme Donkey en créature Bananza. Si nous avons pu tester Bananza Kong et Bananza Autruche, le Nintendo Direct nous a montré un autre transformation et il y en a sûrement d'autres. Dans tous les cas, il est déjà acquis qu’il faudra jongler entre les différentes formes pour progresser.
Donkey Kong Bananza va tout casser !
Il n'y a pas vraiment de choses négatives à dire sur le jeu après ces quelques heures passées en sa compagnie. Certes, parfois, emporté par la frénésie de pourvoir tout pulvériser, on ne sait plus trop ou on est, perdu quelque part sous la roche (on voit alors le personnage sous forme d'ombre). Face à certains combats, ça pétarade aussi dans tous les sens mais rien de gênant car tout est logique, et la vraie question est de savoir si le jeu saura se renouveler jusqu'à la fin. En l'état, le jeu semble avoir parfaitement réussi son gameplay qui mixe combats, puzzles, défis, liberté totale et destruction de masse !
Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur ce jeu très original qui reprend pas mal de codes de jeux bien connus mais les transcendent avec de nouvelles mécaniques. Le duo formé par Donkey et Pauline s'annonce explosif mais aussi très touchant, et on a vraiment hâte de les retrouver dans le jeu complet pour vivre l'aventure de Donkey Kong Bananza.
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