Nintendo Switch 2

Donkey Kong Bananza

Test Switch 2

Donkey Kong Bananza

Par rifraff - Le 16/07 à 14:00

On l’a attendu tellement longtemps que maintenant que la Nintendo SWITCH 2 est sortie, c’est un peu comme si elle avait toujours été là. Une impression renforcée par le fait que la console est finalement très proche de la console précédente, si ce n’est qu’elle est plus puissante et que l’on peut donc s’attendre à des jeux plus beaux, plus grands et plus intenses- en tout cas on l’espère ! Après un excellent Mario Kart World mais qui, contre toute attente, a divisé les joueurs, Nintendo passe la vitesse supérieure avec son premier gros jeu de plateforme 3D exclusif à la nouvelle console : Donkey Kong Bananza. C’est un véritable évènement puisqu’on n’avait pas eu droit à un Donkey Kong en 3D depuis plus de 25 ans et la sortie de Donkey Kong 64. Un événement d’autant plus grand que c’est Nintendo qui développe le jeu- ce qui est une première pour un jeu Donkey Kong en 3D.

Alors est-ce enfin le grand jeu Nintendo Switch 2 qui va mettre tout le monde d’accord ? « Ça se pourrait, ça se pourrait bien… » comme dirait Hong-Kong Fou Fou, le roi du kung-fu (comment ça, personne ne connaît ?)  

Le retour du roi (des Kong)

Tout commence lorsque de magnifiques bananes géantes (qui semblent être en verre) sont découvertes dans les mines de l’île Lingot ; une découverte qui ne peut qu’attirer Donkey Kong, grand fan de bananes devant l’éternel.  Seulement, il n’est pas le seul à être intéressé par ces fabuleuses bananes et la Void Company, une bande de mystérieux vilains, débarque et provoque un cataclysme qui aspire L’île Linglot dans les entrailles de la terre…

Donkey se retrouve alors six pieds sous terre sans possibilité de grimper pour remonter à la surface. Mais tout n’est pas perdu… Une légende raconte qu’un vœu pourra être accordé à celui qui atteint le cœur de la terre. Pour espérer revoir la lumière du soleil, il n’y a donc qu’une solution : s’enfoncer encore davantage !

Commence alors un incroyable voyage où Donkey pourra compter sur l’aide inattendue de Pauline, une jeune chanteuse de treize ans, qui se retrouve coincée elle aussi, pour une mystérieuse raison…

Donkey Kong Bananza (DKB) est un jeu incroyable et fantastique dans tous les sens du terme. Son univers, est à l’image de son intrigue, très original. Alors que les jeux de plateforme 3D ont tendance à tous se ressembler, en recyclant toujours les mêmes éléments, DKB innove vraiment.

Un monde fantastique

Dès les premières secondes, on se rend compte qu’on est dans un jeu novateur et percutant, tant dans la forme que dans le fond. C’est du jamais vu et du jamais joué. On pense malgré tout à quelques jeux comme Tears of The Kingdom ou Super Mario Odyssey (développé par la même équipe) et le titre a un vrai feeling « Rare » de la grande époque. Cependant, les développeurs ont eu à cœur de créer un univers surprenant et farfelu rempli de PNJ et d’ennemis rafraichissants dont certains sont même intégrés au gameplay- du grand art.

Donkey Kong Bananza est une exclusivité Nintendo SWITCH 2 et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça se voit. Le jeu est vraiment magnifique, proposant une direction artistique tout à la fois familière et étonnante. Il y a un côté très kawai, notamment avec le personnage de Pauline, mais aussi très cartoon, avec des mimiques irrésistibles des personnages. Les décors sont variés et très chargés, rempli de mille détails avec de très nombreuses choses à y faire. Techniquement ça assure (en 60fps) même si, parfois, le titre "toussote" et "clignote" notamment lorsque Donkey plonge dans de grands gouffres (qui séparent les niveaux) à la manière de Link dans Zelda TOTK. A ce moment là, il y a quelques écrans noirs et c'est vrai qu'on a parfois l'impression que la console a trop d'éléments à gérer mais à dire vrai, rien qui ne vienne réellement perturber le plaisir de jouer. 

Donkey Kong Bananza est découpé en plusieurs mondes ouverts de type bac à sable, des « strates » que l’on découvre les unes après les autres, au fur et à mesure que l’on s’enfonce jusqu’au cœur de la terre.

Chaque strate (et sous-strate) est différente, voire surprenante et le mieux sera vraiment de les découvrir manette en main. Il s’agit à chaque fois d’un grand monde ouvert qu’il est possible d’explorer à sa guise quasiment sans limites... . On retrouve des environnements classiques (de jungle, plage, usine, etc) couplés avec de nombreux éléments plus étonnants limite surréalistes. Bien qu’on soit sous terre, on peut voir le ciel dans certaines strates et clairement on se retrouve immergé dans un monde fantastique, étrange et unique qui fonctionne à merveille, et qui en plus est peuplé de créatures vivantes inoubliables...

Un nouveau gameplay de référence

Avec Zelda Breath of the Wild, Nintendo avait innové en permettant à Link de grimper partout, ce qui avait dynamité les conventions et les perspectives de jeu. Ici aussi, Donkey peut grimper, quasiment, partout… Cependant, Nintendo va plus loin puisque désormais Donkey peut littéralement tout casser et tout fracasser. Pratiquement rien ne peut l’arrêter : terre, roche, bois, métal… Donkey peut tout pulvériser à coups de poings ! La destruction est véritablement au cœur du gameplay  du jeu et il ne serait pas étonnant que d'autres jeux lui emboîtent le pas.

Evidemment, il y a de nombreuses subtilités et certains éléments sont plus difficiles à casser que d’autres. Il faudra parfois faire preuve d’astuces ou de patience sachant que chaque matière a ses propres spécificités.  Il y a même quelques matériaux incassables et les développeurs se sont de toute façon arranger pour bloquer le chemin de Donkey et l’obliger à réaliser des actions précises, histoire qu’on ne puisse pas traverser toutes les strates simplement en cassant tout.

La technologie « voxel » est la grande star du jeu (des pixels en 3D). Chaque strate est composée d’éléments différents, entrainant de nouveaux mécanismes de jeu.  Certaines roches sont très dures, d’autres sont friables ou caoutchouteuses ou encore explosives et d’autres encore sont si légères que l’on peut s’envoler en les portant. Il y a aussi le sable qui peut s’agglomérer pour créer des plateformes et qui permet aussi de liquéfier la gelée… Les possibilités sont nombreuses. Il ne s’agit pas simplement de tout détruire (même si c’est très satisfaisant !) et chaque élément réagit de manière différente et logique.

Le level design est vraiment fascinant puisqu’il y a, comme dans les autres jeux, les chemins « naturels »  à suivre en fonction des environnements et tous ceux que l’on peut créer nous-même en creusant des galeries à même la roche. On finit parfois avec des environnements qui sont troués de partout avec plein de galeries et de nouveaux chemins que l'on peut aviser grâce à la carte en 3D en temps réel très bien conçue. La physique est excellente même si elle répond à ses propres règles (la montagne ne s'effondre pas même si on a sapé sa base, par exemple) Notez que, si on le souhaite, on peut remettre la strate dans son état d'origine à tout moment et de toute façon dès qu'on sort de la strate, tout se remet en place.

Un gameplay riche 

Le gameplay est parfaitement calibré et pensé. Donkey se dirige à la perfection. Il peut marcher, courir et grimper grâce au stick gauche tandis qu’avec le stick droit, on dirige la caméra. Il saute avec le bouton A et casse tout avec les boutons B, X et Y ce qui lui permet de frapper devant lui, en-dessous et au-dessus de lui, et donc de ne jamais se retrouver coincer lorsqu’il a creusé de grandes galeries souterraines.

Avec le bouton ZR, Donkey peut aussi arracher des morceaux du décor pour s’en servir pour surfer ou comme arme de destruction ou encore comme projectile. Dans ce cas, on peut soit jeter directement l’élément, soit viser précisément.

C’est du grand art puisque tout se fait naturellement et qu’il y a énormément de paramètres à prendre en compte en fonction des spécificités des éléments mais aussi des ennemis…

Adorable Pauline

Dans DKB on dirige Donkey, qui porte sur son dos Pauline. On ne dirige donc pas directement la jeune chanteuse qui se contente d’accompagner l’action vocalement pour indiquer des directions, donner des conseils ou simplement pour faire  quelques réflexions bien senties. Cela donne énormément de vie au jeu et même un côté film d’animation, créant une vraie relation entre DK et Pauline.

Pauline parle véritablement beaucoup mais c’est souvent très pertinent. Lorsqu’on passe un côté d’un artefact, Pauline le signal et si on vise un ennemi mais que c’est un PNJ qui le reçoit, Pauline lâche un « oups » ! Les développeurs ont inclut beaucoup de réactions, même à des moments inattendus.

Pauline est une chanteuse et on peut déclencher son chant avec le bouton L pour montrer le chemin à suivre ou encore pour ouvrir des passages. La voix de Pauline a des propriétés extraordinaires et mystérieuses... Et c’est grâce à cette voix que Donkey peut se transformer en Bananza Kong, un super Donkey Kong qui peut encore fracasser plus de trucs mais aussi en Bananza Autruche qui peut voler et planer. Il y a plusieurs transformations qui a chaque fois permettent à Pauline de se lancer dans une (très courte) chanson différente de style Splatoon. C'est plutôt surprenant mais très réussi, comme toute la bande son d'ailleurs. Cette frénésie n'empêche pas de vrais moments de poésie, comme suspendus par le temps...

Les transformations sont un élément de gameplay parmi d'autres, qui permet justement d'apporter un peu de variété au jeu. Ces transformations sont soumises à une jauge qui se vide et ne peuvent donc pas toujours être utilisées comme on le souhaiterait. De toute façon, c'est surtout une fois le jeu terminé qu'elles dévoilent vraiment tout leur potentiel avec des tas d'endroits nécessitant de jongler entre plusieurs.

Un gameplay fracassant très satisfaisant

Dans chaque strate, il y a énormément de choses à faire avec pas mal de sous-quêtes et de mini défis facultatifs plus ou moins reliés aux quêtes principales. Les développeurs ont veillé à ce que l’exploration et la récolte des différents artefacts soient très gratifiantes et tout est subtilement lié. Il y a, par exemple, des personnages à retrouver comme Cranky et Rambi qui vivent une petite aventure parallèle (façon Luigi dans le Paper Mario GameCube) ou des personnages à réunir.  Lorsque l’on creuse, on trouve énormément de choses, notamment différents fossiles à collectionner, ce qui permet de personnaliser DK et Pauline avec différentes tenues dont certaines ont des propriétés bienvenues (voire indispensables parfois). Il y a des disques permettant d'écouter la superbe bande son du jeu et même le DK RAP et il y a aussi des coffres à pulvériser avec des cartes pour dénicher les différents items plus facilement. Ainsi, on est jamais perdant lorsqu'on se décide à fracasser le décors ou à creuser dans le sol ou autre, car on sait qu’on va y trouver forcément quelque chose et que ce quelque chose sera utile. Pour dire vrai, on se retrouve parfois sans savoir très bien ou on est, avec une caméra qui ne voit plus DK qu'en ombre sous les décombres mais là encore, rien qui ne viennent vraiment perturber notre plaisir car, on réussit toujours à s'en sortir (on casse tout, et logiquement on s'en sort)

Les environnements regorgent aussi  de « cristaux de bananium » qu’on trouve un peu partout et, surtout, de bananes dorées qui sont cachées et que Donkey peut déterrer ou détecter via différents moyens notamment en frappant le sol (ce qui lui permet aussi de ramasser tous les objets importants autour de lui). Les bananes sont importantes puisqu’elles permettent à Donkey d’améliorer ses compétences (frappe, santé, lancer d'objet, surf, sonar, etc) ou celles des transformations Bananza. Les moins doués auront tendance à blinder leur ligne de vie mais il sera parfois aussi judicieux d'apprendre de nouveaux mouvements qui pourront faire la différence lors des nombreux combats de boss et sous-boss.

On pouvait craindre que les bananes soit l’équivalent des Lunes de Mario Odyssey que l’on trouvait un peu trop facilement mais cette fois, les développeurs les ont mieux intégrés (puisqu’elles sont utiles aux améliorations de DK). Certes, certaines sont plus faciles à trouver que d’autres mais beaucoup demanderont un minimum d’efforts et d’implication. Et puis évidemment, certaines seront très difficiles à récupérer (et franchement, bonne chance pour toutes les ramasser !) Un tableau de statistiques très utile nous récompense pour avoir fracassé un maximum d'éléments différents et permet aussi de faire le point sur ce qu'il reste encore à trouver. 

Quant aux cristaux, c’est la monnaie et il vaut mieux en avoir beaucoup pour acheter des items de protection ou pour ouvrir des passages (surtout vers la fin...). Le jeu n’est pas trop difficile mais il se corse parfois- et vers la fin, la difficulté monte d’un cran- attention, c'est assez dingue. Certes, les premiers boss ne donneront pas trop de fil à retordre aux pros mais les nouveaux venus pourraient malgré tout galérer face à certains même si, comme quasiment tout le jeu, il y a toujours plusieurs façons d'arriver à ses fins, et que chaque joueur utilisera les éléments et les pouvoirs qu'il voudra. 

A deux, c'est pas mieux mais c'est plus simple

Cependant, ce n’est pas pour rien qu’il y a un mode Débutant ou un mode deux joueurs qui permet au deuxième joueur de diriger le chant de Pauline à la souris afin de faciliter grandement certaines énigmes et combats. C'est d'ailleurs une façon que Nintendo a trouvé pour inclure le mode souris au jeu (la voix de Pauline se dirigeant à la souris) sachant qu'il y a, en prime, un petit jeu sympa nommé DK Artist pas indispensable mais très old-school. A propos du mode deux joueurs, ce dernier peut se jouer en mode portable avec un seul jeu et deux consoles, et pas forcément deux Switch 2. En effet, la seconde console peut être une Nintendo Switch 1 (qui streame le jeu via GameShare). La fonction n'a pas pu être testée mais c'est forcément une bonne option (à voir à l'usage).

Donkey Kong Bananza est un jeu extrêmement riche et bien pensé, et clairement au-dessus des autres. Au fur et à mesure que l’on progresse, on s‘enfonce dans les entrailles de la terre pour découvrir des strates de plus en plus spectaculaires et délirantes. Si au départ, on aura tendance à avancer sans revenir sur ses pas, au bout d’un moment cela deviendra nécessaire et même parfois obligatoire. L’intrigue est bien menée et bourrée de rebondissements avec des personnages hauts en couleur et très bien écrits (jusqu'au plus petit PNJ). Il y a plein de petites (et de grosses) surprises et des références aux autres jeux DK... La fin est incroyable, spectaculaire, émouvante et surprenante et lorsque le générique défilera, vous serez éreinté et heureux d'avoir joué à un jeu "monstre" pas comme les autres. Par ailleurs, il vous restera forcément énormément de choses à faire et de toute façon, même si le jeu est très long et copieux, vous n'aurez pas envie de lâcher la manette pour continuer à tout fracasser !

 

Retrouvez le barème des notes des tests de Nintendo-Master 

9
Donkey Kong Bananza frappe fort et pulvérise la concurrence. Avec ce nouveau Donkey, Nintendo nous offre un nouveau classique instantané des jeux de plateforme 3D et le premier titre incontournable de la Nintendo Switch 2. Vous n'êtes pas prêt de lâcher la manette; le jeu est long, riche et copieux, et bourré de surprises jusqu'au final totalement inattendu et fracassant ! Donkey est de retour et c'est une vraie master-claque !

  • Univers incroyable
  • Visuellement splendide
  • Pouvoir tout casser
  • Gameplay novateur et bien pensé
  • Un contenu gargantuesque
  • Des tonnes de défis délirants
  • Pauline, craquante et pertinente
  • Une bande son fracassante
  • Un final explosif
  • Quelques problèmes techniques
  • Quelques rebondissements demandant de faire des allers-retours vers la fin