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WarioWare: Move It!

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WarioWare: Move It!

Par babidu - Le 01/11/2023 à 15:04

Neuvième épisode de la saga éponyme, WarioWare : Move It vient reprendre l'héritage du party game le plus déjanté de Nintendo et de son épisode Smooth Moves sorti sur Wii il y a plus de 15 ans. Ce second mariage entre la licence WarioWare et le motion gaming est-il aussi réussi que le premier ? C'est ce que nous allons voir dans ce test.

Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur.

Une licence à part

Parler de WarioWare : Move It est une tâche plus ardue qu'elle n'en a l'air. Le jeu est en effet aussi bourré de contenu divers que de modes de jeux et de façons de l'analyser. Initialement, WarioWare est un Party Game rempli de mini-jeux qui se jouent avec les détecteurs de mouvements des Joy-Con. Le principe de WarioWare est toujours aussi simple et efficace. Vous allez vous lancer dans une série de mini-jeux frénétiques qu'il faudra décrypter le plus vite et le mieux possible pour pouvoir conserver l'une de vos quatre vies. Chaque mini-jeu est une énigme en soi et vous demandera de comprendre vite ce que l'on attend de vous pour y répondre. WarioWare se base autant sur les situations déjantées qu'il propose que sur son rythme infernal. Vous disposerez de quatre vies pour atteindre la fin d'un niveau ou tout du moins faire votre meilleur score. Le jeu va de plus en plus vite et les mini-jeux (qui existent en trois variations de plus en plus dures) vont se complexifier au fur et à mesure de la montée de votre score. Pour ce test nous allons scinder le jeu en deux, d'une part sa partie solo et d'autre part son mode multijoueur.

Mode histoire et autres joyeusetés

En solo, vous aurez le loisir de vous lancer dans le mode aventure, la meilleure manière de découvrir le jeu, son gameplay, son univers et ses mini-jeux. Chaque niveau, à l'effigie des personnages de la bande à Wario, vous contera une petite histoire qui vous proposera un contexte pour le menu qui vous présentera vos vies, la vitesse et la difficulté du jeu. Des saynètes sont agréables et ont le mérite d'aller vite à l'essentiel, sans jamais s'éterniser ou présenter une histoire rébarbative. Une bonne mise en bouche pour un party game. Elles conservent de plus l'humour parfois gras, parfois absurde mais toujours efficace que la série porte depuis son premier épisode. L'honneur de Wario est sauf. Le concept de base de la saga WarioWare reste en effet inchangé, vous devrez résoudre des mini-jeux le plus vite possible pour conserver vos 4 vies et arriver au boss de chaque niveau après environ 13 rounds. Chaque mini-jeux présente un contexte et une situation différente, si l'on vous demandera tantôt de déboucher des toilettes en mimant le mouvement que vous imaginez, on pourra vous demander d'effectuer le même mouvement cette fois-ci pour sortir un objet de terre. Il existe en effet plus d'une quinzaine de poses différentes qui vont "décider" du mini-jeux que vous allez avoir.

En effet, les jeux sont à la fois conditionnés aux personnages des niveaux qui composent le mode histoire, mais aussi et surtout aux différentes poses qui vont vous être proposées. La pose "tchou-tchou" va vous demander de garder les mains le long du corps et d'effectuer des mouvements à partir de cette position. Par exemple en mimant les roues d'un train qui doit s'arrêter à la bonne gare. La pose "épée" vous demandera de placer vos Joy-Con l'un sur l'autre (l'ordre dépendant de votre main dominante) comme si vous teniez une garde d'épée afin de participer à des mini-jeux qui vous demanderont par exemple de frapper une balle ou de mettre un coup de bâton pour protéger votre trésor. D'autres poses sont plus techniques comme par exemple la pose "Main filmée" qui vous demandera d'utiliser la caméra infrarouge du Joy-Con de droite pour par exemple jouer à pierre-feuille-ciseaux, boucher un récipient ou encore éloigner votre main pour permettre à la mise au point d'un microscope de se faire. C'est très inventif et il est rafraîchissant de voir nos Joy-Con servir "pour de vrai" alors qu'ils sont souvent cantonnés aux rôles de manettes en mode portable. 



Quelques couacs au pays du gwak

Comme dit plus haut, les mini-jeux dépendent du chapitre de l'histoire et sont associés à des personnages ce qui amène à une petite inégalité entre certains niveaux. Si les premiers stages, au cours duquel vous découvrez vos premières poses sont évidemment moins fournis que ceux de la fin qui vous demanderont d'utiliser toutes les poses en les twistant, les niveaux (et donc les personnages) qui se dégagent le plus du reste sont bien souvent les niveaux plus thématiques. Ce qui peut créer une lassitude lorsqu'on enchaîne le mode histoire. Celui-ci vous demandera une petite poignée d'heures pour en voir le bout, une heure supplémentaire pour tester tous ses mini-jeux et une éternité pour vous expliquer les poses. En effet, dès que vous découvrirez une nouvelle pose, le jeu prendra trois bonnes minutes pour vous l'expliquer avec une petite histoire souvent amusante. Néanmoins, ces explications coupent le jeu dans son rythme, alors même que sa vitesse effrénée est l'élément principal de la saga WarioWare, et avantagent le joueur principal (comprenez par là celui qui aura fait le mode Histoire) en lui expliquant mieux les règles qu'aux autres. Mais pour cela, il faudra revivre plus d'une quinzaine de fois la petite explication de la pose, de son histoire et comment celle-ci s'intègre dans la diégèse du jeu. 

Si le jeu peut parfois se révéler difficile, ce n'est pas pour la raison qu'il désirerait. Il est strictement impossible (tout du moins sans le faire exprès) de rater les différents niveaux du mode histoire. Si vous perdez votre quatre vies, le jeu vous proposera une "seconde chance", instant de plénitude qui vous proposera d'effectuer la bonne pose (à l'instar d'une micro-séance de Yoga) pour récupérer vos quatre vies et reprendre votre progression vers le boss du niveau. La difficulté réside surtout dans la reconnaissance des mouvements qui parfois peut se révéler hasardeuse, technologie de gyroscope oblige. Il m'est arrivé quelques fois de rater un mini-jeu parce que la détection de mes mouvements n'était pas optimale, c'est assez rageant mais cela reste finalement assez anecdotique puisque l'échec n'a aucune incidence sur votre partie et il ne vous faudra jamais recommencer un niveau à cause d'une détection mal optimisée. L'autre difficulté vient de l'adaptation aussi difficile que périlleuse de la formule WarioWare à du jeu motion gaming. Lorsque par exemple on doit passer d'un minijeu debout autour de la pose "Massage" qui vous demande de brandir vos deux bras droit devant vous à un autre mini-jeu autour de la pose "Offrande" qui vous demande de poser vos Joy-Con sur une surface plane, le peu de répit que nous laisse le jeu pour passer d'une épreuve à une autre au travers de son menu n'est parfois pas suffisant pour pouvoir transitionner sereinement. Il m'est arrivé plus d'une fois de perdre une épreuve parce que le répit accordé pour changer de pose n'est pas suffisant. 

Le party game par excellence

Là où WarioWare : Move It! excelle probablement le plus, c'est en multijoueur, en tout cas, c'est là que j'ai le plus pris mon pied. Que ce soit dans son mode histoire à deux joueurs avec deux paires de Joy-Con ou bien dans la pléthore de modes dédiés, ce qui me faisant sourire dans le jeu en solo me faisait éclater de rire en multijoueur. Si l'on dit que les conditions de visionnages y sont pour beaucoup dans l'appréciation d'un film, l'appréciation d'un jeu en multijoueur dépend aussi de la dynamique entre les personnes qui s'y prêtent. Si WarioWare n'est pas forcément le meilleur jeu pour briser la glace avec votre belle-famille, c'est un excellent party game à sortir en soirée avec des amis. Les situations déjantées, l'humour omniprésent et les mini-jeux vous demandant de mimer des actions loufoques et à vous mettre en scène (mention spéciale aux mini-jeux de la pose "Cocorico" qui vous demandera de placer un Joy-Con à la place de votre bec et l'autre à la place de votre queue et qui proposera probablement les mini-jeux les plus stupides et les plus amusants du jeu). 

Les différents modes multijoueurs donnent aussi une seconde vie au jeu en proposant leurs propres mini-jeux. Si certains de ceux-ci semblent un peu en deçà du reste du jeu, ils demeurent néanmoins une parenthèse rafraîchissante qui pourra remettre les joueurs sur un pied d'égalité alors même que le joueur 1 aura probablement fait le mode histoire à 100 % (vu le peu de temps qu'il demande). Les jeux de plateaux sont les bienvenus et WarioWare : Move It! brille par sa capacité à fédérer autour de son humour et à créer des situations cocasses. Propice à la fête, ce party game vient prendre la place d'un 1-2 Switch vieillissant et d'un Everybode 1-2 Switch! à la limite de l'insultant. Mario Party laisse sa place de jeu de mini-jeux utilisant le motion gaming à son cousin WarioWare et c'est peut-être pour le mieux. Si le motion gaming s'est révélé plutôt bancale et à la limite du gimmick ces dernières années, WarioWare: Move It! vient l'utiliser à son quasi plein potentiel en proposant des expériences courtes, pas trop techniques et qui feront rire même lorsqu'elles buguent. Je vois néanmoins, après une petite dizaine d'heures sur le jeu, les limites de son potentiel et je ne sais pas s'il tiendra jusqu'à Noël au sein de ma ludothèque de party game à sortir en soirée.

Un bon WarioWare ?

Si c'est bel et bien un épisode WarioWare, qui plus est la suite spirituelle de Smooth Moves, ce WarioWare : Move It n'est clairement pas le meilleur épisode de sa saga. C'est peut-être le meilleur de la Nintendo Switch, mais nous sommes loin d'un WarioWare Gold sur Nintendo 3DS ou d'un WarioWare Touched! sur Nintendo DS. La série pensait avoir trouvé comment s'adapter à la Nintendo Switch en proposant un épisode aux Joy-Con, mais elle peine à renouveler ses mini-jeux et à proposer une expérience véritablement inédite. C'est un WarioWare avec des mouvements, rien de moins, mais pas forcément plus. S'il gère mieux le multijoueur que WarioWare : Get It Together, ce nouvel épisode devra montrer les dents sur la durée pour ne pas être rapidement oublié au sein d'une ludothèque gargantuesque qu'est celle de la Nintendo Switch. C'est un bon WarioWare, un très bon jeu, mais nous sommes loin du pinacle de la saga et si j'ai passé un très bon moment sur le jeu, celui-ci ne fut qu'assez court. Je pense doubler mes heures de jeux grâce à son potentiel multijoueur et sa rejouabilité sur le long terme, mais je ne sais pas si je la triplerais. La faute à quelques errances du côté des mouvements et au peu de mini-jeux véritablement novateurs. Le jeu est par contre toujours aussi propre et soigné dans son univers. Il propose une nouvelle fois l'expérience et le trip WarioWare en HD et c'est un bonheur de voir cet univers déjanté et complètement fou prendre vie sous nos yeux. Il est, encore une fois, intégralement doublé en français et fera sourire les petits comme les grands par ses situations farfelues et ce qu'il vous demandera de mimer. La recette WarioWare fonctionne toujours, mais jusqu'à quand ? 

7.5
WarioWare: Move It! prend le pari de s'essayer de nouveau au motion gaming, mais cette fois-ci le fait avec moins de brio que sur Wii, la faute à un rythme trop frénétique entre les différentes poses à effectuer et à son manque d'originalité dans ses mini-jeux. On passe un excellent moment en sa compagnie, mais l'on hésite à y retourner... Du moins en solo. Le jeu propose cette fois-ci un multijoueur plus solide et différents modes pour mettre ses amis dans toutes les positions possibles. Si vous cherchez un jeu pour cette fin d'année à jouer à plusieurs, Wario est probablement votre homme. Si vous êtes après son contenu solo, il vous faudra peut-être attendre le prochain WarioWare. Loin d'être un mauvais jeu il n'en demeure qu'un WarioWare plutôt mineur, avec quelques défauts techniques et finalement assez peu de créativité. Reviens-nous plus fort et sans gimmick la prochaine fois Wario !

  • Gameplay toujours aussi amusant
  • Une recette qui fonctionne aussi bien qu'avant
  • De vraies possibilités de jeu en multijoueurs
  • Les différentes poses
  • Pléthore de modes de jeux
  • Enfin un jeu qui sait utiliser les Joy-Con sans être juste une démo technique
  • Assez court
  • Quelques faiblesses dans la détection de mouvements
  • Certaines transitions entre les mini-jeux assez intenables
  • Manque de renouvellement dans la franchise
  • Quelques longueurs lors des explications des différentes poses