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The Centennial Case: A Shijima Story

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The Centennial Case: A Shijima Story

Par Thatgunman - Le 05/06/2022 à 13:05

Il fut un temps ou les jeux-vidéos comportant des scènes en prises de vue réelles (plus communément appelées FMV) étaient monnaie courante. La qualité vidéo n’était pas souvent au rendez-vous, mais les tentatives de mêler les éléments cinématographiques et vidéoludiques (même si finalement seul le côté esthétique était exploité) ont pu donner naissance à tout un tas de classiques de cette époque. Quelle surprise, donc, de revoir des jeux adopter ce format de nos jours, édité qui plus est par une grande compagnie comme Square-Enix pour The Centennial Case : A Shijima Story.

Une enquête étalée sur 100 ans

Dans The Centennial Case : A Shijima Story, on suit l’histoire de Haruka Kagami (une écrivaine de polar à succès), et de son éditrice, Akari Yamase, recrutées par Eiji Shijima afin de mener l’enquête sur la disparition d’un des membres de la famille Shijima, dont les ossements ont été retrouvés au pied d’un cerisier. En effet, cette affaire risque d’entraver le rite de succession de la famille, visant à transmettre le Tokijiku, un fruit de jouvence, au successeur désigné. L’affaire va alors se complexifier, avec une série d’évènements dramatiques (meurtres ou tentatives de meurtre), ainsi que la découverte de récits policier datant du siècle dernier, tous ayant un dénominateur commun : l'évocation, voire l'implication de différents membres de la famille Shijima, ainsi que d’un inconnu se faisant appeler le Camélia Rouge. La trame se déroule à différentes époques, et certains éléments récurrents (autres que ceux cités ici) lèveront le voile sur ces événements mystérieux.

Haruka Kagami mène l'enquête

Mais les enquêtes ne vont pas se résoudre toutes seules. Tout d’abord, on se contente de suivre le déroulement des événements et des témoignages en récoltant un maximum d’éléments (par la simple pression d’un bouton). La progression est quasiment intégralement linéaire. Les quelques choix disponibles n’ont que peu d’influence sur les événements à suivre. Les acteurs se montrent plutôt convaincants et la mise en scène, quoique dépouillée, tient bien dans son ensemble, nous transportant relativement facilement entre les époques. Les paysages sont magnifiques et la réalisation est particulièrement soignée. Une partie du casting est conservée à travers les époques, ce qui nous permet de retrouver plusieurs jeux scéniques pour les mêmes acteurs. L’intégration de séquences vidéo est un réel atout, apportant un dynamisme souvent absent des jeux d’aventure textuel.

Les dialogues sont à la fois doublés en anglais et en japonais, avec des sous-titres en français et une localisation de qualité. Traduire un jeu comportant maintes références à un folklore étranger est une tâche difficile pourtant exécutée avec brio. À aucun moment, les dialogues ne semblent en décalage avec le jeu des acteurs et les phrases n’ont pas de tournures étranges. La qualité vidéo est exemplaire, aucun artefact de compression n’est à signaler et les avances rapides et les rembobinages sont dépourvus de latence ou de temps de chargement, facilitant grandement la navigation du joueur.

La logique frappe à la porte

Après cette étape, le jeu vous fait entrer dans la phase de réflexion, où il faudra placer chaque indice récupéré dans un puzzle correspondant à une question (le mobile du tueur, par exemple). Pour vous indiquer la place de chaque indice, vous pourrez vous fier au motif de la pièce de puzzle. À cette occasion, vous pourrez aussi revisionner les séquences vidéo de l’enquête. Les phases de réflexion sont finalement assez longues puisque la plupart des hypothèses formulées lors de la résolution du puzzle sont fausses (voire carrément délirantes dans certains cas). Il aurait peut-être été intéressant de diviser cette phase en plusieurs et les répartir tout au long de l’enquête plutôt que d’en faire un seul bloc parfois indigeste.

Après avoir formulé un certain nombre d'hypothèses, vous pourrez lancer la prochaine séquence vidéo. À ce moment-là, il vous sera demandé d’éclairer chaque zone d’ombre en sélectionnant l’hypothèse vous semblant la plus probable. Il faudra souvent procéder par élimination, mais le déroulement est toujours logique et ne vous rendra la tâche compliquée que lorsqu’il faudra désigner un coupable. Chaque échec ramène à la phase de réflexion, histoire d’avoir la possibilité de consulter tous les indices et de fomenter une nouvelle théorie. A la fin d’une enquête, un score est attribué, pénalisant chaque échec. Cette fonctionnalité est cependant anecdotique, puisque le meilleur score est atteint une fois la logique comprise et donc dès la seconde tentative.


 

8
The Centennial Case : A Shijima Story est une excellente surprise et un modèle pour les jeux d’aventure textuels. Son scénario complexe et ses séquences vidéo servant parfaitement son propos en font un titre plaisant. Les problèmes de rythme et les interactions limitées (inhérentes au genre) ne sont pas particulièrement bloquants et ne viennent aucunement amoindrir le plaisir que l’on prend à suivre cette aventure.

  • Une enquête prenante dévoilant ses subtilités tout au long du jeu
  • Des acteurs convainquants
  • Une localisation française de qualité
  • La navigation fluide lors des séquences vidéos
  • Un cheminement logique lors des phases de déduction
  • Les phases de réflexion cassent un peu le rythme
  • Un tableau des scores, anecdotique