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SONIC Frontiers

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SONIC Frontiers

Par rifraff - Le 14/11/2022 à 05:00

Il aurait fallu attendre plus de cinq ans avant que la Team Sonic nous propose enfin Sonic Frontiers, le nouvel opus des aventures de Sonic en 3D ; un épisode ambitieux qui espère bien propulser la franchise vers de nouveaux sommets. A l'arrivée, l'objectif n'est pas vraiment atteint et de nombreux points déçoivent. Pour autant, malgré tout, le jeu a ses fulgurances et il pourrait bien être considéré comme le meilleur jeu Sonic 3D de ces dernières années...

Aux Frontiers de l'irréel

Sonic est un personnage emblématique des jeux vidéo qu’on ne présente plus. Sa popularité dépasse de loin le cercle (de moins en moins) restreint des gamers surtout depuis la sortie des films qui en ont fait l’un des personnages préférés des enfants. Autant dire que la sortie de SONIC Frontiers est un évènement au potentiel commercial énorme. Cependant, jusqu’à présent les jeux Sonic 3D ont souvent divisé, SEGA n’ayant jamais vraiment réussi à transposer en 3D le gameplay si particulier des jeux originaux en 2D, contrairement à Nintendo avec Mario par exemple.

Il faut dire que le gameplay de Sonic est moins évident que celui de Mario puisqu’il est avant tout basé sur la vitesse. Généralement, chaque jeu 2D de Sonic est découpé en niveaux composés d’un enchevêtrement de chemin à base de rampes, de plateformes mouvantes et de loopings qu’il faut parcourir à toute vitesse en faisant preuve de réflexe pour éliminer les ennemis et parfois même s’en servir pour atteindre de nouvelles zones. Même si on peut revenir en arrière, généralement tout nous pousse vers l’avant dans les jeux Sonic 2D et ce n’est qu’à force de refaire les mêmes niveaux que l’on peut entreprendre d’autres séquences et itinéraires en réagissant au bon moment.

Un peu d'histoire...

Les jeux Sonic 3D ont donc souvent galéré à proposer un gameplay satisfaisant qui puisse justifier le passage de la 2D à la 3D. Hormis les Sonic Adventure, les autres épisodes 3D ont rarement fait l’unanimité, lorsqu’ils n’ont pas été tout simplement conspués. Pas étonnant, dès lors de constater que chaque nouvel opus de Sonic 3D a toujours tenté d’innover en proposant de nouveaux univers et de nouveaux gameplays, et cela avec plus ou moins de bonheur.

Sonic a ainsi revisité les mille et une nuits, est devenu chevalier de la table ronde (avec des combats à l’épée) et il s’est même transformé en Sonic-garou ! Notre hérisson a testé les niveaux sphériques façon planètes de Super Mario Galaxy et il s’est fait aider par différentes petites créatures colorées lui octroyant de nouveaux pouvoirs. Le dernier épisode en date, Sonic Forces (sorti en 2017) est assez emblématique de la problématique principale des jeux Sonic 3D puisque le joueur se retrouve a devoir diriger plusieurs personnages aux gameplays différents dont un Sonic « moderne » et un autre « rétro » hérité des épisodes en 2D, comme si, même en 3D, il fallait toujours convoquer le bon vieux Sonic original pour contenter les joueurs.

Sonic Breath of the Wild ?

Avec SONIC Frontiers, la Team Sonic a décidé de se retrousser les manches pour proposer un vrai jeu Sonic 3D qui puisse relancer les jeux de la licence 3D et faire référence, en s’inspirant du monde ouvert de The Legend of Zelda Breath of The Wild mais aussi de la démarche de Nintendo qui avait cherché à revoir les conventions quoi régissent la licence Zelda depuis sa création (pour mieux revenir aux sources.) Pour cela, les développeurs n’ont pas hésité à prendre leur temps, et même à repousser la sortie du jeu, initialement prévu en 2021 pour les 30 ans de la licence. Malheureusement, malgré tous leurs efforts, leur copie est loin d’être parfaite et il leur aurait fallu sûrement encore plus de temps pour optimiser leur jeu et revoir certains passages. En l’état, SONIC Frontiers est un jeu qui divisera encore une fois les joueurs entre ceux qui passeront sur les défauts de conception et de réalisation et s'amuseront tout simplement (car il y a de quoi faire), et les autres pour qui ces mêmes défauts seront rédhibitoires et ne verront dans la débauche de défis divers et variés qu'un gros gloubiboulga indigeste (ouais, et alors ?)

Îles était une fois

SONIC Frontiers entraine Sonic, Tails, Amy et les joueurs à Starfall Islands, un monde virtuel étrange composé de cinq îles gigantesques aux environnements naturels réalistes. Chaque île est une zone ouverte dans laquelle on peut se balader librement et sur lesquels se trouvent de nombreux défis à base de rampes, de loopings, de bumpers (mais aussi de beaucoup d'autres choses) et d'étranges créatures inhumaines. Dès le départ, Sonic se retrouve séparé de ses amis qu'il se met aussitôt en quête de retrouver. Après le tutoriel, il débarque alors sur l’île de Kronos composée de plaines, de forêt et de montagnes rocheuses. C'est là qu'il fait la rencontre de Sage, une jeune fille mystérieuse (au service du Dr Eggman qui est évidemment derrière tout ça) qui tente de l’éliminer en lui envoyant un Titan, une créature géante à la force redoutable. Sonic n'a d'ailleurs à ce moment-là, aucune chance de le battre. Pour l'anéantir, il doit se transformer en Super Sonic et doit donc retrouver impérativement les Chaos Emeralds qui, comme on s'en doute, sont éparpillées aux quatre coins de l’île (un schéma qu'il faudra reproduire sur les autres îles.)

La course aux objets

Commence alors une collecte pour le moins tarabiscotée car pour récupérer les émeraudes, qui sont pour la plupart disposées sur des autels dédiés, Sonic doit obtenir des Clés d'unités; des Clés que l’on obtient au détour d’un combat (ou d'un chemin) mais surtout en activant des Portails qui nous envoie dans le "cyberespace", d'anciens niveaux de Sonic en 2D ou en 3D et qui peuvent, en fonction de nos performances, nous en donner jusqu’à 4.  Mais attention, pour ouvrir ces Portails, il faut avoir amasser suffisamment de Mécanismes- cela aurait été trop simple. Pour obtenir ces Mécanismes, il faut donc (aussi) combattre et anéantir des ennemis et surtout des boss gigantesques. En résumé, il faut trouver des Mécanismes pour avoir des Clés, et des Clés pour obtenir des Emeraudes. Mais ce n'est pas tout car il y nombreux autres objets à collecter. Notamment les "points de compétences" qui se ramassent après chaque combat et permettent d'améliorer ses compétences (logique) via un arbre de compétences (re-logique) ou encore les Jetons souvenirs qu’on récupère là encore un peu partout et qui permettent d'enclencher les grands arcs de l'histoire et les scènes de dialogue entre les personnages. Il y a aussi les Kocos qui sont les Korogu (de Breath of The Wild ) du jeu- mais sans noix (ce qui est dommage car on aurait eu droit aux noix de Kocos- j'ouvre la fenêtre.) Ce sont des petits êtres en pierre éparpillés dans tous les coins et qu'on ramasse très facilement en passant dessus; le plus dur étant de les voir et de ne pas en oublier, ces petits bonhommes étant minuscules et gris- tellement pratique. En les collectant et en les ramenant au maître des Kocos, on peut alors au choix augmenter la vitesse de Sonic ou le nombre total de Rings que Sonic peut ramasser. Pour dire la vérité, on ne se prend pas vraiment la tête à chercher quoi que ce soit et dès qu'un défi, une rampe, des ennemis, un ancien niveau, un boss ou autre, est à notre portée, on fonce et on ramasse tout ce qui traîne, Clés, Mécanismes, Jetons... S'il y a des Kocos, dans le coin, on les embarque. En gros, on casse tout, on glane tout et on suit les étapes de l'histoire grâce au curseur. Il faut bien comprendre que dans SONIC Frontiers on peut trouver n'importe quel objet, n'importe où. On peut détruire un panneau et trouver une Clé ou un Mécanisme par exemple. On peut même obtenir une Emeraude du Chaos à la fin d'un mini-jeu ! Ce côté un peu "bordélique" se retrouve dans tous le jeu jusque dans la façon dont sont placés les rampes ou les défis. On peut penser que les développeurs ont voulu construire leur jeu de façon à ce qu'il y ait énormément de choses à faire et surtout pour permettre à tous les joueurs de s'amuser comme ils le souhaitent. Dans cette optique, il y a un mini-jeu un peu plus important que les autres qui permet de récupérer facilement pas mal d'objets sans se prendre la tête : le mini-jeu de pêche de Big. On y accède grâce à un portail spécial et on peut ensuite tranquillement pêcher autant de poissons que l'on veut, ou presque- car encore faut-il avoir ramasser en chemin des Pièces violettes (je les avais oublié celles-là.) Le mini-jeu est basique et pas franchement hyper passionnant. Il suffit d'appuyer au bon moment pour attraper un poisson. En fonction de la prise, Big nous donne alors des Jetons spéciaux que l'on peut ensuite échanger contre des objets, notamment des clés pour déverrouiller les émeraudes du niveau.

Le speedrunner des anneaux

Evidemment, on peut aussi collecter des Rings, le système d’anneaux (les Rings) qui fait figure de barre de vie pour Sonic étant toujours là- c'est la base, en même temps. Pour rappel, Sonic doit ramasser des anneaux sur son chemin et à chaque fois qu’il se fait toucher par un ennemi ou par un tir, il en perd quelques-uns. Il a alors quelques secondes pour essayer de les ramasser avant qu’ils ne disparaissent à jamais. Tant que Sonic garde ne serait-ce qu’un anneau, il reste protégé. Par contre, si Sonic est touché alors qu’il n’a plus aucun anneau sur lui, c’est le game over. Le système a fait ses preuves et il reste toujours très efficace. Il y a des anneaux un peu partout et assez vite, une astuce très simple permet à Sonic d’en récupérer à foison; une astuce indispensable pour combattre certains ennemis qui ont tendance à nous faire perdre tous nos anneaux ou pour rester transformer en Super Sonic (le temps de transformation étant lié au nombre d'anneaux en sa possession.)

Du côté du gameplay, au départ c’est assez simple. Sonic marche et court d’une simple pression sur le stick. Il saute (et "double saute") avec B et en appuyant sur ZR, il peut amorcer une accélération rapide, indispensable lorsqu'on s'élance dans les airs et que l'on veut atteindre une cible, sinon trop éloignée. La gâchette enfoncée permet aussi de foncer sur les plaines en vidant une jauge dédiée qui, une fois vide, se remplit ensuite automatiquement. Sonic peut esquiver les ennemis en appuyant sur L ou R et contrer les coups en maintenant ensemble les deux mêmes boutons. Pour attaquer, c’est assez simple aussi puisqu’il suffit généralement d’appuyer sur Y. D’ailleurs, le bouton apparait en évidence au centre de l’ennemi pour nous indiquer que l’on doit l’utiliser. Il s'agit d'une frappe automatique et dès que le bouton apparaît sur une cible, même si Sonic est loin, il l'atteint. Il suffit ensuite de marteler le bouton pour créer des combos. Par la suite, il peut réaliser des combos un peu plus élaborés mais dans bien des cas, le martelage du bouton Y suffit. Ce système de ciblage automatique est une des bases du gameplay du jeu et permet de se déplacer rapidement notamment dans les airs en allant de bumper en bumper… Rien de bien compliqué donc même si, il y a parfois un temps de latence et que le bouton Y ne répond pas toujours au bon moment. Il y a sinon d'autres actions qui se débloquent au fil de la partie notamment, la course-boucle qui dessine un cercle autour des ennemis et des objets, l'attaque au sol (avec A) ou encore le tir en rafale (avec ZL.) Ainsi, plus on joue, plus Sonic a de mouvements et devient logiquement agréable à jouer. Le seul hic, c'est qu'on a tendance à utiliser toujours les mêmes actions pour le même type d'ennemis.

Une difficulté aléatoire

La difficulté du jeu n'est de base pas très grande mais elle est malheureusement surtout mal dosée avec des défis à la noix (mais pas de Koco, du coup- je saute) et des séquences plus compliquées, limite à s'arracher les cheveux. La faute, parfois à des problèmes de visibilité ou à des défis chronométrés hyper serrés mais aussi à des schémas d'attaque de certains boss qui sont vraiment désespérants surtout lorsqu'on arrive à la dernière étape du combat et que tout d'un coup des pièges à n'en plus finir et des rayons sortent de partout. A contrario, pour d'autres, une fois qu'on a trouvé la parade, il suffit de la reproduire autant de fois qu'il le faut pour triompher- sachant que la difficulté des combats de boss baisse à chaque échec. Si ça ne suffit pas, il est possible de changer à tout moment son mode de difficulté entre Facile, Normal et Difficile- le mode Facile permettant surtout de moins perdre d'anneaux lors des assauts ennemis. Lors du lancement de sa première partie, le joueur peut aussi choisir entre deux styles de jeu, le style Action, conseillé aux nouveaux venus et le style Haute Vitesse, pour celles et ceux qui ont l’habitude des jeux Sonic. A dire vrai, on ne comprend pas trop ce choix, surtout qu'on ne retrouve pas la proposition telle quelle dans les options du jeu. A y regarder de plus près, il s'agit simplement d’une configuration préétablie des options avec principalement une caméra rapprochée et la vitesse de Sonic abaissée au maximum pour les nouveaux venus. On conseille d'ailleurs de se prendre la tête un peu dans les options (pour améliorer la qualité d'image, enlever l'effet de flou, rapprocher ou reculer la caméra, gérer la boussole, etc...) de façon à adapter le jeu à son jeu.

Smörgasbord

SONIC Frontiers est un jeu foisonnant qui part dans tous les sens en proposant aux joueurs tout un tas de défis et de mini-jeux très différents, à l'intérêt variable. C'est un peu le buffet à volonté avec plein de petites choses à picorer plus ou moins appétissantes et rassasiantes. Certains défis ont d'ailleurs un intérêt proche du néant. Notamment celui ou il faut réussir à parer trois fois les tirs sachant que (pour une raison étrange) on peut parer indéfiniment. La plupart des défis sont souvent très courts et on ne parle même pas des séquences de rampes et de bumpers ou parfois, il est même inutile d'appuyer sur un bouton et qui ressemblent à des petits morceaux de niveau placés là, on ne sait pourquoi... Il y a certes des défis un peu plus longs avec des phases de plateformes plus compliquées mais ils sont rares.  Heureusement, on peut se rabattre sur les niveaux plus classiques du cyberespace qui renvoient à d'anciens opus mais là encore tout n'est pas parfait. D'abord, ils sont assez courts aussi et en plus l'inertie du héros est étrange et pour le coup, pas vraiment raccord avec les jeux originaux.

Aux Frontiers de l'étrange

A dire vrai, lors des premières parties, le jeu déconcerte voire déçoit sur bien des points. Les graphismes d'abord. Sur Nintendo Switch, on ne peut pas dire que lors des premières minutes de jeu, on soit époustouflé par le jeu. Les environnements sont même parfois carrément moches avec une teinte grise et bleutée très loin des captures d'écran qui servent de publicité au titre. De plus, comme on se trouve dans un monde virtuel, il y a une sorte de filtre "bug" qui fait de temps en temps grésiller l'image et qui n'arrange pas franchement les choses. Lors des premières séquences du jeu (en fait le tutoriel) tout se ressemble et le monde ouvert ne semble être qu’un décor sur lequel on a placé différents défis et mini-jeux sans aucune logique. Par ailleurs, même en étant peu regardant sur la technique, difficile de ne pas remarquer l'aliasing (l'effet d'escalier et de scintillement autour des personnages et de divers éléments) le clipping (des éléments du décors qui apparaissent au fur et à mesure) et les bugs d’affichage (des éléments qui disparaissent tout d’un coup.) Cela aurait pu être raccord avec le principe du monde virtuel mais malheureusement, la Team Sonic n'a pas eu l'idée de jouer avec les faiblesses du jeu. Le pire, c'est lorsqu’il pleut. On se croirait revenu au temps des télévisions à tube cathodique, quand on devait régler l'antenne intérieure pour réussir à capter une image correctement (un temps que les moins de vingt ans…) C'est dommage car certains environnements sont majestueux et fantastiques, et la technique défaillante ne les met pas correctement en valeur.  L'aspect contemplatif s'en retrouve aussi grandement altéré. D'ailleurs, la nuit tombe sur les îles de Starfall mais ça ne change pas grand chose- même pas au niveau de l'ambiance, même si certains défis et évènements ne se produisent que la nuit. 

Un gameplay à apprivoiser

Le gameplay aussi interpelle à cause d'approximations. Il n’est pas rare de rater un bumper ou une cible quelconque sans réellement comprendre pourquoi. Idem lorsqu'on accélère... Difficile de rester bien droit. Réussir à grimper au sommet d’une tour (ou d’un Titan) après toute une série de manipulations plus ou moins complexes, et se faire éjecter à cause d’une cible qui ne s'enclenche pas, d'un turbo qui nous fait voltiger ou d’un tir rapproché impossible à contrer, est passablement irritant- surtout lorsque cela arrive plusieurs fois de suite.  Il y a aussi ces moments où on se retrouve suspendu à une barre avec un cercle qui tourne et il faut alors appuyer (sur B) dans le bon timing pour pouvoir sauter et atteindre la barre ou la plateforme suivante. Là encore, ça ne répond pas toujours favorablement et ça peut devenir très frustrant de tomber dix fois de suite (#vdm.) Le système de carte est aussi très énervant. Les environnements sont vastes mais pour se retrouver sur la carte, il faut s’accrocher car elle se révèle au gré de petits défis placés un peu n’importe où. Résultat avant d’avoir vu une carte en entier, on aura vu le générique de fin et très souvent tourné en rond pendant des heures. De toute façon, même avec une carte complète, il y a des endroits qui semblent inaccessibles et trouver le moyen d'y aller tient souvent plus du hasard que de la résolution d'une énigme. Il y a aussi et surtout énormément de répétition avec des ennemis dupliqués qui réapparaissent à l’infini et des rampes lambda sur lesquels il n’y a pas grand-chose à faire à part se laisser glisser… C'est très agaçant aussi de réussir à mettre à terre un boss géant et de le retrouver fringuant deux secondes après, près à en découdre une nouvelle fois comme s'il n'y avait jamais eu de combat. Mais pourquoi diable ?

A boire et à manger

Heureusement, le jeu est généreux et malgré les redites, il y a beaucoup de choses à faire et de défis différents. Ainsi, même lorsqu'on rencontre un petit souci, on l'oubli vite en passant au défi suivant. SONIC Frontiers est un jeu qui a vraiment beaucoup de tares à même de mettre les nerfs en pelote mais il a aussi pas mal de qualités et même des fulgurances. La découverte de certains environnements et bâtisses impressionne. Idem pour certains Boss et certains Titans qui sont très originaux. La diversité est vraiment de mise dans SONIC Frontiers ce qui fait qu’il y a vraiment de quoi s’amuser sur chaque île sachant que même une fois le Titan de l’île défait, il reste encore énormément de choses à y faire (et refaire.) Certes, le jeu a tendance à se répéter et certains défis sont très (trop) simples et d'autres très (trop) compliqués (ah ! ces tours de défense !) Il est clair que toutes les séquences ne se valent pas et ne sont pas forcément pertinentes. Mais plus on joue, plus on comprend ce qui marche et ce qui ne marche pas, et, au bout d'un moment, on prend l'habitude de vite passer à côté de ce qu'on a déjà fait dix fois. On remarque aussi assez vite qu’il y a souvent plusieurs façons de faire aussi bien pour grimper au sommet d’une tour que pour se défaire d’ennemis voir pour anéantir un boss. Par ailleurs, si l’île de Kronos pique véritablement les yeux, les autres îles s’en sortent mieux (en mode télé.) Peut-être aussi qu’on s’habitue… Forcément, plus on joue, plus on accepte les règles du jeu et plus on apprivoise les approximations. En fait SONIC Frontiers vous plaira si vous avez envie qu'il vous plaise et que vous êtes prêt à fermer les yeux sur ses tares et ses redondances.

La bande à Sonic

SONIC Frontiers développe une intrigue qui se révèle au fur et à mesure sur chaque île avec des petites histoires plus ou moins sympas et surprenantes voire émouvantes. Certains évènements se déclenchent en fonction du nombre d'émeraudes en sa possession, mais la plupart du temps, il faut apporter des Jetons souvenirs aux personnages pour faire avancer l'histoire. C'est une façon d'obliger le joueur à jouer un peu entre chaque rebondissement (pour récupérer les Jetons) C'est un peu redondant et souvent très statique mais heureusement les dialogues sont souvent très drôles. Les dialogues sont d’ailleurs très bien écrits et le doublage français de qualité- la plupart du temps. La petite tirade d’Amy sur l’amour est, à ce titre, tout à fait charmante… Globalement, on apprécie vraiment de retrouver tous les héros de la bande à Sonic au meilleur de leur forme et de leur répartie. Sonic est d’ailleurs irrésistible comme on ne l'avait pas vu depuis longtemps avec une malice classieuse et un second degré permanent. Un coup de chapeau d’ailleurs à Alexandre Gillet qui est toujours parfait en Sonic. D'ailleurs, dans l'ensemble, la bande son de SONIC Frontiers est excellente tant dans ses musiques d’ambiance que dans le choix des chansons qui accompagnent certains défis et certains combats de boss.

Le jeu renferme sinon beaucoup de références à d’autres titres Sonic (qu’on vous laisse découvrir) mais aussi à d’autres jeux, comme Shadow of Colossus avec ces Titans sur lesquels il faut grimper. Evidemment on pense aussi beaucoup à Zelda Breath of The Wild. Il y a les Korogu de pierre mais aussi une pluie d’étoile qui rappelle un peu la nuit de la Lune de sang (mais aussi la séquence des Larmes de Skyward Sword...) sans parler des "dragons", des créatures volantes très originales- qui malheureusement, comme le reste, ont tendance à se répéter. Pour autant, on est encore très loin d'un SONIC : Breath of The Wild. Peut-être la prochaine fois ?

En bref...

A l’arrivée, SONIC Frontiers est inégal, répétitif et (parfois) moche mais reste très amusant. On est loin du fiasco annoncé par certains sites. Certes, le jeu est loin d'être parfait et souffre de plusieurs défauts de conception et de réalisation. Il faut parfois s'accrocher surtout au début et probablement pour allonger la durée de vie, les développeurs ont eu tendance à faire du remplissage et à compliquer inutilement certains défis mais le jeu a malgré tout beaucoup à offrir. On prend plaisir à déambuler dans de vastes environnements à toute vitesse et à découvrir des lieux, des mini-jeux et des boss surprenants. Il est vraiment dommage que la technique ne soit pas à la hauteur... 

Pour les joueurs qui possèdent, plusieurs consoles (ou un PC adapté) la question se pose de savoir si la version Nintendo Switch est à privilégier ou au contraire, s'il vaut mieux opter pour une autre version. Il est évident que graphiquement, SONIC Frontiers sur Nintendo Switch est en dessous de ses concurrentes next-gen et il y a des problèmes d'affichage avec des textures qui vont et viennent. Le jeu malgré tout reste fluide (à 30 FPS contre 60 sur NG) aussi bien en mode télé qu'en mode portable. Il y a de toute façon aussi des problèmes du même genre sur next-gen- le contenu du jeu restant identique. Tout dépendra donc des consoles à votre disposition et, bien sûr, de vos habitudes de jeu. 

Retrouvez le barème des notes des tests de Nintendo-Master 

 

6.5
SONIC Frontiers est un jeu Sonic 3D amusant malgré pas mal de défauts et d'approximation. C'est un jeu foisonnant et généreux rempli de surprises et de bonnes idées qui réussit enfin à marier l'exploration et la plateforme à la vitesse de Sonic. Et même si la technique n'est pas à la hauteur, que tous les défis ne se valent pas et qu'il y a beaucoup de remplissage et de répétition, cela ne nous empêche pas de nous amuser. Et c'est là, l'essentiel.

  • Un monde ouvert plein de surprises
  • Sonic, en pleine forme
  • Une bande son réussie
  • Beaucoup d'humour et de second degré
  • Des boss originaux
  • Des passages grisants
  • Technique défaillante
  • Graphismes (parfois) moches
  • Gameplay (parfois) approximatif
  • Répétitif
  • Inégal
  • Difficulté mal dosée
  • Des défis ni faits ni à faire