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Persona 5 Strikers

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Persona 5 Strikers

Par ggvanrom - Le 23/02/2021 à 12:00

Le 23 février 2021, les fans de Persona 5 vont pouvoir retrouver la suite directe des aventures des Voleurs Fantômes dans un spin-off intitulé Persona 5 Strikers. Fruit de la collaboration entre Atlus, Koei Tecmo et Omega Force, ce nouvel épisode propose d’abandonner la formule J-RPG pour un style un peu plus hybride reprenant les codes des Musou. Alors que les joueurs Switch n’ont pas eu l’occasion de voir débarquer Persona 5 sur ce support, est-ce que cette suite pourra être pleinement appréciée ? Nous vous rendons notre verdict après plus de 35h de jeu, le temps d’apprécier les crédits du jeu.

Les Voleurs Fantômes reprennent du service

Pour ceux ne connaissant pas l’univers de Persona 5, petit retour en arrière. Dans le jeu principal, nous incarnions un adolescent répondant au surnom de Joker. Leader du groupe des Voleurs Fantôme, ils avaient acquis la capacité d’entrer dans le Métavers, une dimension cognitive inconsciemment produite par la société. Dans cette dimension, plusieurs personnages dont les désirs et ambitions ont entraîné crimes et malheurs dans la vie réelle ont donné naissance à des Palais. Le but des Voleurs Fantômes était donc de pénétrer dans les Palais de plusieurs personnes plus ou moins influentes allant d’un prof de sport à un politicien, pour leur faire avouer leur crime au grand jour en leur dérobant leur Trésor gardé sous haute surveillance dans les Palais, ce grâce à leurs pouvoirs hérités par la manifestation des Personae, et leur faire subir une Métanoïa.

Après avoir empêché une divinité d’assujettir la population de Tokyo, nous retrouvons donc Joker 6 mois après les événements de Persona 5, venu passer ses vacances d’été en compagnie du reste des membres des Voleurs Fantômes à Tokyo. Si les Palais n’existent plus et que leurs pouvoirs se sont également dissipés, notre groupe d’amis se rendent rapidement compte qu’un incident rappelant ce qui s’est déroulé il y a 6 mois semble se produire à Shibuya. La designer Alice Hiragi semble avoir de plus en plus de fans lui vouant un culte, allant jusqu’à abandonner leur famille et dilapider leurs économies pour acheter tous les produits de cette dernière, et n’hésitent pas à se montrer violent envers ceux n’aimant pas Alice. En parallèle, nos héros font la connaissance d’une nouvelle application ayant grandement amélioré la vie des habitants : EMMA, une IA permettant d’ajouter des gens en amis, et de nous aider dans les scènes du quotidien comme trouver des magasins ou des lieux pour répondre à une problématique à l’instant T. 

Fruit du hasard, Joker, Morgana et Ryuji vont tomber sur Alice Hiragi qui leur remettra une carte de visite avec un mot-clé pour la demander en ami. Une fois ledit mot-clé entré via l’application EMMA, nos compagnons se retrouvent téléportés dans le Métavers, dans un Shibuya alternatif rappelant fortement les Palais du jeu original. Dans ces nouvelles zones appelées Prisons, les Voleurs Fantômes constateront que les ombres des habitants se font attaquer pour récolter leur Désir, représenté sous la forme de joyaux. Une fois ces désirs volés, ils deviennent des fans dévoués. Les Voleurs Fantômes ayant retrouvé par la même occasion leurs pouvoirs ainsi que leur Personae, ils reprennent ainsi du service pour sauver les habitants et faire avouer ses crimes à Alice Hiragi dans le monde réel.

Là où Persona 5 se cantonnait à une action prenant place uniquement à Tokyo, la résolution du cas Alice Hiragi a fait prendre conscience d’un problème plus important à nos héros. D’une part les Prisons n’ont pas le même principe de fonctionnement que les Palais, et surtout, ce problème ne se limite pas uniquement à Tokyo. Alors que Joker avait été innocenté par la police dans l’opus original, voici qu’un nouvel inspecteur répondant au nom de Zenkichi Hasegawa fait son apparition pour les informer qu’une enquête les visant est de nouveau ouverte concernant une succession d’événements semblables à ceux dont ils avaient été accusés dans Persona 5. Afin de prouver leur innocence, voilà que nos héros se retrouvent embarqués dans un road trip à travers tout le Japon pour tenter de débusquer toutes les autres Prisons, trouver la personne qui les a créé, et dans quel but. 

Persona 5 Strikers étant une suite directe de Persona 5, de nombreuses références au matériau de base seront forcément présentes le long de l’aventure. Si vous avez déjà fini Persona 5, pas de problèmes, mais si vous n’y avez jamais touché, vous n’aurez que très peu d’informations sur la rencontre des membres des Voleurs Fantômes, les événements intervenus 6 mois avant le spin-off, ou encore divers éléments d’intrigues ressortis lors de votre progression dans l’aventure. Exemples, pourquoi Morgana est un chat qui parle, pourquoi le tableau "La Sayuri" a une place importante dans la vie de Yusuke, quelles étaient les brimades contre Ann à l’école, qui sont Shido, Lavenza et autres personnages cités le temps d’un dialogue. Pour profiter de manière optimale de Persona 5 Strikers, nous ne pouvons que vous conseiller d’avoir fait le jeu de base, ou au moins visionné l’animé officiel Persona 5 The Animation.


À l’assaut des Prisons en mode Road Trip

De Tokyo à Osaka ou encore de Sendai à Sapporo, les Voleurs Fantômes vont être amenés à se déplacer durant le long des vacances d’été sur les conseils de l’inspecteur Zenkichi Hasegawa pour enquêter sur une série d’événements suspects afin de déterminer si une Prison en est effectivement la cause. Pour résumer simplement, une Prison est tenue par un Monarque, et une fois les Désirs d’une personne lambda volés dans une Prison, la personne en question devient totalement soumise au monarque, qui peut ainsi lui demander ce qu’il veut comme voter pour lui lors d’une élection, ou encore acheter en plusieurs exemplaires plusieurs de ses produits jusqu’à finir sur la paille. Là où les Palais étaient plutôt des lieux clos, les Prisons quant à elles se retrouvent pour la plupart à l’extérieur, et proposent une version altérée de la ville dans laquelle elles se trouvent.

Si dans Persona 5 il suffisait de voler le Trésor de l’Hôte pour lui faire subir une métanoïa, les choses sont un peu différentes dans ce Persona 5 Strikers. Une fois arrivé à destination grâce à votre van aménagé, vous devrez tout d'abord effectuer une enquête pour déterminer qui serait le Monarque de la Prison, en écoutant les habitants, les ragots ou encore en inspectant des éléments du décor. Pas forcément la partie la plus intéressante, mais elle demeure obligatoire. Une fois le Monarque identifié, et le mot de passe récupéré pour accéder à la Prison via l’application EMMA, vous ferez vos premiers pas dans la Prison pour explorer les lieux, et tenter d’atteindre l’endroit où sont détenus les Désirs des habitants, généralement un château. 

Afin de libérer le passage vers ce château, vous devrez désactiver les dispositifs de sécurité en vous rendant dans les Donjons, des Tours disséminées à différents endroits sur la carte afin d’en dérober les objets faisant office de source d’alimentation, et liés au traumatisme des Monarques. Une fois fait, une ultime sécurité devra être levée avant de pouvoir rejoindre la salle du boss. Vous devrez comprendre quel traumatisme a incité le Monarque à faire ce qu’il fait actuellement, et vaincre le gardien de son traumatisme pour au final aller affronter le Monarque pour lui faire subir une Métanoïa, et rendre les Désirs volés aux habitants pour les faire redevenir normal. Si lors des 3 premières Prisons on s’habitue à ce rythme de jeu, pouvant prendre entre 3 et 7h chacune pour être bouclées, on assiste en milieu de partie à un raccourcissement significatifs des Donjons, ne disposant plus de Donjons ou de Salle de Trauma, raccourcissant le jeu de manière significative, avant de revenir sur une Prison plus traditionnelle et attaquer ensuite la fin du jeu. Ainsi sur les 8 lieux que nous aurons à visiter dans le Métavers, 4 d’entre-elles seront de simples couloirs nous demandant d’aller du point A au point B en se contentant d’éliminer les Ombres nous barrant le passage. Dommage que chacune n’ait pas profité du même niveau de finition.

Pour pallier ce manque, Persona 5 Strikers nous propose tout de même un peu de contenu supplémentaire avec des requêtes apparaissant au fil de notre progression, et nous demandant d'accomplir divers objectifs pour obtenir des objets supplémentaires. À la différence des Palais, les Prisons de chaque ville ne disparaissent pas une fois le Monarque battu, et vous pourrez donc les explorer à loisir afin de farmer, récupérer des Personae, et ouvrir des trésors inaccessibles lors de votre premier passage. Et lorsque vous serez venu à bout du jeu, vous pourrez également recharger votre partie pour débloquer de nouvelles missions et tenter de venir à bout d'un nouveau boss. Dommage en revanche qu'un mode New Game + ne soit pas de la partie.

Un vrai Persona avec des éléments de Musou

Si l’on aurait pu croire que Persona 5 Strikers se contenterait de lâcher les Voleurs Fantômes dans un pugilat contre des hordes d’ennemis, Atlus et Omega Force ont au contraire travaillé de concert pour proposer un mélange savamment dosé. En soit, la structure même du jeu est un Persona à part entière, on est devant un jeu avec énormément de phase de dialogues, et les Prisons bien que différentes des Palais reposent sur le même principe d’exploration. Évoluant dans des Prisons composées de différentes zones, notre mission consiste à se faufiler entre les ennemis afin de ne pas élever le niveau d’alerte de la prison, tout en dénichant un peu partout sur la carte les coffres disséminés. Afin de se déplacer de manière furtive, nos héros pourront utiliser le Sprint Fantôme afin de rejoindre rapidement des caches comme une plateforme en hauteur, ou encore un coin de mur, afin de tendre une embuscade aux ombres se baladant sur la carte, et déclencher ainsi les hostilités.

Une fois le combat lancé, vous passez alors en mode « Musou » et vous vous retrouvez à devoir affronter un nombre plus ou moins important d’ennemis. Y pour utiliser les coups simples, X pour utiliser les coups spéciaux de votre Persona, L pour utiliser votre arme à feu, et R pour figer le temps et utiliser les capacités de votre Persona. Contrairement à un Musou classique, Persona 5 Strikers a conservé son côté J-RPG en ayant laissé en place le principe de faiblesse et résistance aux armes et à la magie. Il sera donc d’une importance capitale de bien écouter les conseils de Futaba qui vous révélera en combat les caractéristiques de vos adversaires pour pouvoir les éliminer rapidement. Comme dans le RPG de base, les capacités physiques des Personae consomment vos PV, et les magies consomment vos PC. À vous de savoir doser entre attaques des Voleurs Fantômes et attaques de Persona pour finir les combats le plus rapidement possible. Chaque combat vous rapportera des Yens pour acheter objets et équipement, ainsi que de l’XP pour monter de niveau, améliorer vos caractéristiques et débloquer de nouvelles compétences pour vos Personae. Et afin de s'adapter à tous les profils de joueurs, vous aurez à disposition 3 modes de difficulté.

En exploitant les faiblesses de vos ennemis, vous pourrez effectuer des actions supplémentaires comme le « Encore 1 » permettant de mettre un coup supplémentaire, ou encore « À l’assaut » ou « Assaut Général » envoyant les 4 combattants se déchaîner contre un ennemi étourdi. Vous aurez également la possibilité de switcher de personnage après une action réussie pour déclencher un combo de coups, et même utiliser votre coup spécial en appuyant sur X+A une fois la jauge dédiée pleine. Enfin, vous pourrez également utiliser les objets du décor comme des skateboards, plateformes en hauteur ou boules d’énergie pour causer des dégâts conséquents à vos adversaires. Pour un Musou, il y a effectivement beaucoup d’éléments de gameplay à retenir, et vous risquerez fort de vous emmêler les pinceaux au début, mais au bout de 4-5h de jeu vous prendrez rapidement le coup. La première Prison se montrera en revanche particulièrement pénible car vous aurez énormément de didacticiels qui apparaîtront en jeu, cassant ainsi le fil de l’action.

Concernant le casting de personnages, le point positif est que nous pouvons contrôler dès le départ l’ensemble des membres des Voleurs Fantômes. Hormis Futaba qui occupe une nouvelle fois son rôle de personnage de soutien, nous pourrons donc contrôler Joker, Ryuji, Morgana, Ann, Yusuke, Makoto et Haru, chacun disposant de leur propre arme de prédilection, et retrouvant leur Persona rencontré dans Persona 5. Joker de son côté conservera sa faculté à pouvoir posséder plusieurs Personae contrairement à ses compagnons, de ce fait, ses attaques spéciales changeront en fonction de la Persona qui lui est rattachée. En plus des membres que les fans de la licence connaissent bien, Persona 5 Strikers introduit 2 nouveaux personnages jouables. Joker fera ainsi la rencontre de Sophia «l’amie de l’Humanité » dans la première Prison. Il s’agit d’une Intelligence Artificielle amnésique qui partira avec nos héros en quête de son identité. Matérialisée sous la forme d’une jeune fille aux cheveux rouges dans le Métavers, et trouvera domicile dans le téléphone de Joker une fois dans le monde réel. En plus d’être extrêmement attachante de par son caractère enfantin et sa méconnaissance des émotions humaines, toute son éducation sera à faire lors de notre périple. En outre, c’est aussi elle qui permettra à nos héros de s ‘équiper en armes et armures pour aller affronter les Prisons grâce à sa boutique en ligne. Un second personnage jouable arrivera aussi un peu plus tard dans l’aventure, mais nous ne révélerons pas son identité dans ce test pour conserver l’effet de surprise.

Les Prisons étant assez grandes, vous pourrez débloquer divers checkpoint pour vous permettre de sauvegarder, faire un tour dans la Chambre de Velours (nous y reviendrons plus tard), et revenir dans le monde réel pour vous refaire une santé. Contrairement à Persona 5, ce spin-off ne vous impose pas de date butoir pour finir telle ou telle Prison. Le calendrier avance automatiquement quand vous atteignez certains points précis dans l’histoire. Pour avancer rapidement dans les Prisons sans effectuer d’innombrables allers-retours, vous aurez la possibilité de switcher de personnages à tout moment. Cela s’avérera même indispensable si vous souhaitez qu’ils aient tous à peu près le même niveau, car même si les personnages qui ne combattent pas gagnent de l’XP, ils ne ramassent que des miettes. J’ai ainsi terminé le jeu une première fois avec une équipe au niveau 65 alors que des personnages que je n’ai quasiment pas utilisés venaient à peine d’atteindre le niveau 40. L’argent ne tombant pas nécessairement du ciel en début de partie, il est effectivement très cher de pouvoir équiper tout le monde avec des armes et armures qui tiennent la route. Il vous faudra fatalement faire un choix lors des deux premiers donjons le temps d’engranger assez d’argent, ou d’obtenir des bonus pour augmenter l’argent reçu.


Un lien solide unit les Voleurs Fantômes

Tout comme chaque Persona qui se respecte, Joker aura lui aussi accès à la Chambre de Velours (ou Velvet Room en VO), un lieu mystique où réside la mystérieuse Lavenza (dont vous ignorerez tout si vous n’avez pas fait Persona 5). Lieu extrêmement important, c’est ici que Joker pourra améliorer ses Personae, et les faire fusionner afin d’obtenir des créatures plus puissantes. En battant les Personae faisant office de bestiaire, vous aurez un % de chance de récupérer leur masque afin de pouvoir les utiliser avec Joker. Persona 5 avait déjà fait fort niveau mise en scène pour la fusion des Personae, en les faisant guillotiner afin d’enclencher le processus, Persona 5 Strikers reprend également ce même niveau de mise en scène en utilisant cette fois-ci des vierges de fer. Si au début du jeu vous ne pourrez sacrifier que deux entités pour obtenir une nouvelle Persona, vous aurez accès au fil du jeu aux Trifusion, Tétrafusion et Pentafusion permettant d’obtenir des Personae d’une grande puissance, tant qu’elles ne dépassent pas le niveau de Joker. Vous aurez également la possibilité d’utiliser des PP (points Persona) pour augmenter le niveau des Personae dans votre équipe, ou directement leurs statistiques comme la force, la magie ou l’endurance. Enfin, il peut aussi arriver que les fusions se passent mal, vous donnant alors un tout autre monstre, mais avec des statistiques grandement améliorées.


Si Persona 5 Strikers ne permet pas de renouer des liens directement avec différents personnages pour débloquer des capacités passives, vous aurez à la place une barre de lien qui se remplira au fur et à mesure de votre progression dans le jeu, vous attribuant ainsi plusieurs points à chaque nouveau niveau atteint. Ces points seront à utiliser dans le menu Lien afin de débloquer des améliorations de statistiques mais aussi des bonus non-négligeables qui vous faciliteront la vie une fois dans le Métavers. Si on pourra compter sur les classiques boost de PV ou de PC, on aura aussi la possibilité d’améliorer le taux de drop des masques de Personae, la quantité de butin ramassé, ou encore la possibilité de récupérer des PV et des PC à chaque embuscade réussi. Le jeu ne proposant pas de système de reset il vous faudra ainsi choisir judicieusement comment répartir vos différents points.

Comme le dit le proverbe, les voyages forment la jeunesse, et ce road trip autour du Japon va nous permettre de voir les membres des Voleurs Fantômes nouer des liens solides et se redécouvrir au fil des nombreux dialogues et instants de détente dans chaque ville. Il est ainsi plaisant de voir Futaba, pratiquement agoraphobe dans Persona 5 devenir de plus en plus sociable durant ces vacances d’été, n’hésitant plus à se noyer dans la foule. De même, on verra une Makoto déterminée à rentrer dans les forces de l’ordre, ou encore Haru qui arrive à jongler entre sa vie d’étudiante, et ses nouvelles responsabilités dans la chaîne de fast-food héritée de feu son père. Cet aspect évolutif est encore une fois surtout réservé à ceux ayant joué à Persona 5 ou ayant visionné l’animé. Dans les petites nouveautés, il est également possible pour Joker de récupérer çà et là des recettes pour les réaliser une fois de retour au van qui fait office de hub. Outre la possibilité de créer des plats pour récupérer des PV et des PC, c'est encore une fois l'occasion de voir nos camarades échanger dans la bonne humeur propre aux voyages entre amis.

Concernant l’histoire de ce spin-off, on assiste une fois encore à une critique sur l’humanité et ses nombreuses dérives, en y ajoutant cette fois-ci une nouvelle dimension avec l’utilisation quotidienne des technologies basées sur l’Intelligence Artificielle. Si Persona 5 Strikers est l’épisode de la maturité, nous permettant de voir que le monde n’est ni tout blanc ni tout noir, il reste tout de même assez « bon enfant » au niveau des antagonistes et des méfaits perpétrés par ces derniers en comparaison avec les intrigues de Persona 5 comme les désirs pervers d’un professeur, ou encore des meurtres commis pour s’assurer une place de choix en politique. Certes, Persona 5 Strikers met en avant les traumatismes du passé et différentes zones d’ombre se cachant dans le cœur des hommes, mais le sentiment d’injustice est quand même moins marqué durant toute l’aventure sauf à 1 ou 2 moments-clés de l’intrigue.


Une version Switch qui tient la route ?

Comme indiqué lors de notre preview, on est content de retrouver le même style graphique que dans Persona 5 au niveau du moteur du jeu, couplé aux cinématiques animées qui sont toujours d’aussi bonnes facture. Si les joueurs PC et PS4 pourront pester davantage sur le manque de détails et la faiblesse technique du jeu, le tout tient néanmoins très bien la route sur Nintendo Switch, et les combats ne souffrent d’aucun ralentissement malgré les nombreux ennemis à l’écran et les divers effets visuels liés aux sorts lancés par les Personae. Mais si la fluidité n’est pas un souci, nous avons malheureusement un aliasing assez conséquent à l’écran, couplé à du clipping sur des objets du décor. Il n’est pas rare de voir des éléments apparaitre subitement devant notre personnage comme des buissons ou encore des caisses. Concernant l’audio, c’est pour moi un sans-faute, Persona 5 Strikers ayant conservé les meilleures musiques de Persona 5, en y ajoutant de nouvelles musiques (instrumentales et chantées) pour l’occasion. Les comédiens de doublages anglais du précédent volet sont tous de retour pour prêter leur voix aux Voleurs Fantômes et aux autres PNJ du jeu.

Malgré des temps de chargements relativement longs en mode portable, la Nintendo Switch s’en sort pas trop mal comparée à la version PS4. Un problème visuel subsiste et concerne toutes les versions, la visibilité de l’action en jeu dû à l’encombrement de l’écran en terme d’informations. En plus de l’action en jeu lors des combats, vous pesterez régulièrement à cause du gros encart "Requête" en haut à droite, des fiches d'informations sur les stats des ennemis qui apparaissent de temps en temps, les bulles de dialogues entre personnages, et la carte du jeu qui est à droite de l’écran. S'il est heureusement rare que tous ces indicateurs nous empêchent de jouer correctement, de temps en temps c’est la caméra qui vient rajouter son grain de sel quand elle se retrouve entre un mur et notre personnage.

 

8.5
Si vous avez adoré Persona 5 et que vous voulez retrouver les Voleurs Fantômes pour une nouvelle aventure, ne réfléchissez pas et embarquez avec eux dans leur road trip autour du Japon dans Persona 5 Strikers. Restant un Persona dans l’âme avec sa narration et ses mécaniques RPG, Omega Force a su parfaitement incorporer sa formule Musou dans un univers déjà très riche. Si l’on regrettera quelques faiblesses techniques concernant l’aliasing et le clipping, il est très satisfaisant de retrouver les personnages et la bande-son Jazz et Rock qui ont fait le succès de Persona 5, et ses cinématiques de qualité, le tout couplé aux nouveaux membres de l’équipe ajoutés dans ce spin-off.

  • Les membres des Voleurs Fantômes de retour pour une nouvelle aventure
  • Un vrai Persona, savamment dosé avec le genre Musou
  • Une histoire émouvante qui se laisse suivre du début à la fin
  • L'esprit de camaraderie propre aux voyages entre amis
  • L'ambiance musicale propre à Persona 5 de retour avec de nouveaux morceaux
  • De même que la patte graphique
  • Des combats très dynamiques
  • L'ajout des requêtes pour augmenter la durée de vie
  • Le personnage de Sophia, une IA très attachante
  • Le jeu est sous-titré en français
  • Pas de mode NG+
  • Peu de quêtes post-game
  • Quelques soucis techniques (clipping, aliasing, caméra)
  • Des antagonistes moins percutants que dans Persona 5
  • • Les joueurs Nintendo sont forcément pénalisés par l’absence de Persona 5 dans le catalogue de la console