Nintendo Switch

Paper Mario : The Origami King

Preview Switch

Paper Mario : The Origami King

Par rifraff - Le 09/07/2020 à 01:10

Si 2020 est pour le moment une année plutôt calme en sortie de jeux Nintendo sur Nintendo Switch, la dernière console de Nintendo  peut tout de même se prévaloir du phénomène Animal Crossing et aussi de quelques titres solides comme l'édition définitive de Xenoblade Chronicles ou de 51 Worldwide Games... Cependant pour les fans de Nintendo purs et durs, ça manque clairement de nouveautés et de "grands" jeux Nintendo... Heureusement dans quelques jours arrive Paper Mario : The Origami King, le nouveau jeu de la série Paper Mario qui va donc avoir la lourde tâche de rassasier les fans de Nintendo mais aussi de satisfaire ceux  plus spécifiques de la licence Paper Mario qui depuis les épisodes 3DS ne reconnaissent plus leur série chérie. Il est vrai qu'au fil des itérations le côté RPG des jeux d'origine mais aussi leur humour atypique ont été totalement dilués dans un gameplay beaucoup plus orienté action-aventure et un univers de plus en plus générique et enfantin. Mais cette fois-ci, Nintendo a promis de satisfaire les fans avec un retour aux sources... Alors, les fans peuvent-ils rester hyper excités, débout les mains en l'air, à gigoter comme des imbéciles heureux dans le petit train de la hype ou est-il encore temps pour eux de sauter en marche quitte à se fracasser la face sur le dur et impitoyable sol du retour à la réalité (permettant aussi de garder ses précieux euros) ? Éléments de réponse après deux heures de jeu...

 

Emballé, c'est plié

D'abord, pour commencer, une petite mise au point. Si le Paper Mario de la Switch est bien un nouveau jeu et non un remaster de Paper Mario : Color Splash , la dernière exclusivité de la Wii U sortie en 2016, Paper Mario : The Origami King s'inscrit clairement dans les pas de son aîné- tout du moins visuellement. En effet, on retrouve le même univers qui mélange 2D et 3D avec des environnements en 3D comme confectionnés avec du papier et du carton à la façon d'un livre pop-up ou d'un diorama de papier dans lesquels évoluent des personnages en 2D sans épaisseur comme dessinés et découpés  dans une feuille de papier. C'est, à priori, le même moteur graphique d'un jeu à l'autre- peut-être un peu amélioré et le nouveau jeu semble aussi réutiliser pas mal de ressources et d'animations du jeu précédent, ne serait-ce qu'avec le personnage de Mario qui semble identique à quelques mimiques et détails près... Le jeu est cependant très joli dans son style avec une multitude de petits détails et pas mal de variété dans les environnements.

 

De la suite dans les idées

Du côté du gameplay, pas de gros chambardement par rapport au jeu précédent.  Il s'articule toujours entre le côté action-aventure dans lequel Mario se dirige dans un univers en 3D et le côté RPG ou au moindre contact avec un ennemi, on bascule dans du tour par tour. A part ça, Mario se dirige comme dans Color Splash avec les mêmes mouvements de base et comme moyen d'interaction numéro un, le marteau (désormais en 3D) qui lui permet d'aplatir et de détruire ennemis et obstacles. Evidemment, il n'est plus question de découper une partie du décor au stylet comme c'était le cas dans Color Splash- d'ailleurs l'écran tactile n'est même pas activé en mode portable.  A la place,  Mario hérite de deux bras télescopiques qui lui permet d'arracher certaines zones comme on arracherait du papier peint, pour révéler ce qui se cache derrière. C'est un pouvoir contextuel qui ne se déclenche qu'à certains endroits précis et qui est l'occasion d'inclure dans le gameplay le gyroscope des commandes. Ce pouvoir est lié à la présence d'Olivia, un des nouveaux personnages du jeu qui accompagne Mario et lui sert avant tout d'aide, un peu comme Navi dans Ocarina of Time ou le petit pot de peinture du jeu précédent... C'est une capacité plutôt sympathique même si à première vue,  elle semble anecdotique- et clairement une adaptation du découpage de l'ancien jeu. Evidemment, il faudra voir ce que ça apporte vraiment dans le jeu au fil de la progression.

Une version "améliorée de "Color Splash" ?

On a l'impression qu'avec Paper Mario : The Origami King, les développeurs ont tenté de revoir la copie de Color Splash en essayant d'adapter le gameplay aux spécificités de la Switch mais aussi en améliorant ou en supprimant ce qui ne fonctionnait pas ou mal- comme les combats par exemple et en tentant d'améliorer globalement l'expérience de jeu. Ils ont ainsi supprimé la peinture pour se concentrer sur l'aspect papier et carton de l'univers. Pour autant, si on se focalise uniquement sur les mécanismes de jeu, on retrouve les mêmes à savoir que l''univers du jeu est altéré avec des trous un peu partout qu'il faut "reboucher" - désormais avec des confettis plutôt qu'avec de la peinture.

 

Une histoire bien empaquetée

L'histoire aussi tourne autour de "petits papiers" puisque le grand méchant est le roi origami du titre et qu'il veut plier le monde à sa volonté à commencer par la princesse Peach... Il empaquette alors le château de Peach dans six rubans colorés et le transporte tout en haut d'une montagne. A partir de là, il va falloir couper chaque ruban en se rendant dans  cinq mondes très différents remplis d'énigmes, d'ennemis et de mystères... Quoique plaisante, l'histoire est assez vite emballée et on sent bien qu'il ne s'agit que d'un prétexte au jeu. Il n'en reste pas moins que c'est plutôt amusant  et conduit avec humour et second degré.. Evidemment, ceux qui s'attendent à un véritable changement ou au contraire à un retour aux sources risquent d'être un peu décontenancés pour ne pas dire déçus d'autant plus que le jeu est dans ses premières phases très dirigiste mais aussi très facile avec une Olivia qui à tendance à spoiler l'évidence ( "oh une serrure ! Et si tu essayais la clé que tu viens de trouver juste devant ?") ce qui est très agaçant surtout que le jeu a une fonction d'aide que l'on peut déclencher quant on veux. 

Un nouveau système de combat prometteur

 Le plus gros reproche fait au titre précédent mais aussi aux jeux 3DS concerne généralement les combats au tour par tour, seuls vestiges du côté RPG du jeu d'origine qui étaient devenus trop hasardeux et sans aucun challenge. Pour le coup, les  développeurs ont revu entièrement leur copie. Plus d'autocollants ni de cartes mais un système de combat en 3D ou les ennemis se placent sur des cercles à faire pivoter. Le système est assez ingénieux d'autant plus qu'il s'enrichit au fur et à mesure avec des bonus, des aides mais aussi des armes particulières. L'idée s'est de faire tourner différents cercles pour créer des chaînes d'ennemi plus facile à éliminer d'un coup. Un chronomètre ajoute de la tension même si rapidement on peut allonger le temps et que les Toads découverts dans le décor peuvent venir prêter main forte contre quelques pièces. A priori, l'aspect stratégique des combats est de retour mais encore faut-il que les combats s'y prêtent et ne soit pas trop simples. On peut donc dire que le potentiel est là mais qu'il doit faire ses preuves sous peine de devenir redondant. Notez qu'il n'y a pas de points d'expérience ni de montée de niveau, ce que beaucoup de fans réclament pourtant depuis longtemps et pour tous ceux qui espéraient un retour aux sources, il semble, à priori, que ce ne soit encore pas pour cette fois...

 

Une aventure pleine de rebondissements

Bien que les choses s'enchaînent assez vite, le début du jeu est vraiment très dirigiste. Il faut attendre de découvrir les grands niveaux du jeu pour que les choses s'arrangent un peu et que le joueur se retrouve un peu plus livré à lui-même. En effet, le titre propose un hub central et, au moins, six grands niveaux, en fait des environnements géants composés de plusieurs grands espaces façon bac à sable remplis de rencontres et de choses à faire. Il y a pas mal de points de passages obligatoires mais aussi plein de chemins de traverse et de petites sous-quêtes à entreprendre-ou pas. Là encore il faudra voir si le joueur est constamment pris par la main ou s 'il a une possibilité à un moment de s'échapper de la trame concoctée par les développeurs.

 

 

Fort
Finalement, les premières heures de jeu posent les bases du gameplay, des combats et de l'histoire de façon assez classique et ce n'est qu'une fois dans l'aventure  que le titre semble enfin prendre corps en se dirigeant vers le genre action-aventure plutôt que celui de l'action-RPG. Si cette preview est donc plutôt négative de ce point de vue, il ne faut cependant pas qu'elle entame votre enthousiasme car si le jeu ne renverse clairement pas la table à thé, sa réalisation, son humour et ses nombreuses idées en font déjà forcément une valeur sûre. On espère quand même que le titre affirmera sa différence au fil de la progression et qu'il ne sera pas qu'un Color Splash amélioré- même si cela le placera déjà bien au-dessus de pas mal de jeux...