On entend souvent dire : « Le contemplatif dans le jeu vidéo ? C’est des conneries ». « C’est poétique ? Donc c’est chiant ». « A quoi ça sert un jeu sans réel gameplay ? ». Est-ce que j’ai besoin de dire à quel point de telles inepties me débectent ? Un jeu vidéo qui demande à être perçu comme étant davantage qu’un jeu vidéo, on ne devrait que saluer la démarche, même si l’on n’y adhère pas. Pourtant, il faut savoir séparer le bon grain de l’ivraie. Et heureusement, Gris est un jeu exceptionnel à bien des écarts. Entrez avec nous dans un tourbillon de couleurs qui vous feront mille et une couleurs comme autant de promesses qui elles, seront respectés :
Une fois n’est pas coutume ce test n’a pas été conçu pour être lu seul. Il s’agit d’un test miroir de la review d’Abzû, que vous pouvez retrouver ici :
Tableau interactif :
C’est assez incroyable quand on y pense. Cela fait des milliers d’années que l’Homme produit des œuvres artistiques, et pourtant, on continue de montrer une créativité qui ne cesse de surprendre ou d’innover. J’aurais bien aimé pouvoir être là lors de la conception du projet de « Gris », tant le processus créatif doit à dû être absolument fascinant pour arriver à un tel résultat. Quoi qu’il en soit, dans « Gris », vous incarnez une jeune fille dans un monde complètement onirique. Perdue dans un monde sans couleur, elle doit progresser pour toutes les retrouver.
Bien que prenant part dans un univers beaucoup plus métaphorique qu’Abzû, Gris arrive très rapidement à raconter son histoire, sans rien dire, juste en montrant. Ici, nous avons l’impression d’évoluer dans un véritable tableau d’artiste vivant. Le jeu met un point d’honneur à constamment se renouveler dans sa manière d’aborder le monde, via des astuces très simples mais pourtant remarquables. A chaque couleur correspond une relecture complète du monde qui nous entoure, avec un élément associé.
La définition de la synesthésie dans le jeu vidéo
Si la synesthésie est un phénomène tout à fait réel, c’est aussi une figure de style littéraire. Elle consiste à mêler deux sens qui n’ont rien à voir entre eux. « Entendre des couleurs ». « Toucher un son ».
En terme de gameplay, Gris fonctionne sur un principe presque infantile. A la croisé entre le jeu de plate-forme et le Metroidvania, le jeu brille par un level design qui arrive constamment à surprendre le joueur en associant de nouvelles mécaniques de gameplay. Et à quasiment aucun moment le jeu n'explique son gameplay, tout est toujours constamment montré, rien ne sort le joueur de la diégèse de l'univers du jeu, c'est remarquable. Le jeu brille de par sa direction artistique complètement folle et qui retourne -parfois littéralement- votre perception de ce qui se passe dans le jeu, comme préciser plus haut, mais il faut aussi souligner le travail technique fait sur le jeu. Les animations sont d'une richesse proprement incroyable, littéralement, un "dessin animé".
Gris est un jeu qui ne laisse pas indifférent. Brillant dans sa direction artistique, remarquable dans sa construction, adoptant une philosophie jusquauboutiste assez incroyable, on ne pourrait guère lui reprocher qu'une fin assez abrupte... Mais qui laisse poser énormément de question. Et c'est aussi une immense force du jeu. Même après que vous aillez posé la manette, vous allez vous demander ce que le jeu voulait avancer comme message. Et à chacun d'être libre d'interpréter la chose comme il en a envie. J'ai mon interprétation bien sûr, mais c'est à vous de faire la votre.
