Nouveau titre signé Massive Monster et édité par Devolver Digital, Cult of the Lamb vous plonge dans un univers obscur où votre objectif sera de créer un culte occulte voué à une divinité ancienne emprisonnée par les divinités actuelles. Occultisme, rituel païen, lobotomie des fidèles, tout sera permis pour redorer le blason de votre Sauveur.
Gloire à l’Agneau notre Sauveur
Cult of the Lamb débute par un rituel sacrificiel (oui, on a connu plus joyeux en effet). Alors que vous êtes le dernier agneau de votre espèce, les divinités actuelles ont à cœur de vous éliminer de la surface de la Terre pour éviter que vous deveniez le prochain berger d'un Dieu banni. Hélas pour eux, votre mort n’a fait qu’entraîner notre rencontre avec cette fameuse divinité dénommée « Celui qui attend ». Après vous avoir remis la couronne rouge, ce dernier vous ramène à la vie avec une mission très simple : créer un culte en son nom, recruter des fidèles, et éliminer les 4 Prélats (les Divinités) qui le maintiennent actuellement enchaîné.
Une fois de retour dans la zone où vous avez été sacrifié, le ton est donné, vous voici équipé d’une épée et d’un maléfique afin de vous échapper de ce lieu morbide. En vous échappant, vous ferez la rencontre de Ratau, un ancien porteur de ladite couronne rouge, et qui se fera un plaisir de vous guider lors de vos premiers pas dans la création de votre culte. Une fois le lieu propice trouvé, il ne vous reste plus qu’à ériger un autel, et accueillir votre premier fidèle secouru durant votre évasion. Rome ne s’est pas construite en un jour, et votre culte non plus.
Vous avez un joli petit culte
Culte of the Limb se divise en deux parties. Tout d’abord une exploration de donjon composé de pièces générées de manière aléatoire où vous attend un boss en bout de chemin, et toute une partie gestion où vous devrez entretenir votre culte, vous assurer de son bon développement, et recruter des fidèles qui vous permettront de devenir de plus en plus forts. Attardons-nous d’abord sur la partie Donjon. Vous aurez ainsi 4 biomes différents à découvrir, faisant référence aux 4 Prélats qui feront office de boss de clôture. Votre objectif principal consiste à écumer les donjons à plusieurs reprises pour tenter de débloquer la dernière porte où se cache le Prélat. Les différentes pièces que vous traverserez seront jonchées d’ennemis, de pièges et d’éléments destructibles divers et variés qui vous permettront de récupérer des matériaux.
Lorsque vous entrez dans le donjon, vous aurez accès à une arme de mêlée allant de la dague au marteau, ainsi qu’un maléfice aléatoire. Durant votre exploration, vous aurez l’occasion de pouvoir trouver des armes et maléfices différents, à vous de déterminer avec quels sets vous vous en sortirez le mieux. Outre des ennemis, vous aurez aussi la possibilité de rencontrer des PNJ. Il pourra s’agir de personnages qui vous débloqueront l’accès à des zones aux alentours de votre lieu de culte, des brebis égarées qui allaient être sacrifiées, ou encore des marchands et autres personnages qui vous raconteront l’histoire des lieux que vous visiterez. Vous aurez également à plusieurs reprises la visite prématurée des Prélats qui viendront vous narguer, vous menacer, ou encore torturer vos fidèles pour mettre à l’épreuve votre culte (nous y reviendrons plus tard). Enfin pour que chaque partie soit unique, le jeu a mis en place un système de cartes de tarot débloquant plusieurs bonus comme des coeurs supplémentaires ou l’immunité au poison pour ne citer qu’eux. Vous pourrez trouver ces cartes dans les coffres après avoir nettoyé une zone, ou bien directement via des PNJ. Enfin, vos pérégrinations vous permettront également de débloquer des éléments décoratifs qui vous permettront, une fois les bons composants dans votre besace, de créer des items pour embellir votre culte. Si vous comptez faire uniquement l’intrigue principale, comptez une dizaine d’heures pour voir s’afficher les crédits. Si vous décidez en revanche de jouer dans les modes de difficulté les plus élevés et de récolter tous les plans et de bâtir un magnifique lieu de culte, les heures de jeu augmenteront rapidement. A noter qu’une session dans un donjon se compose de plusieurs zones. Une fois la première complétée, vous aurez le droit d’arpenter un chemin avec une thématique clairement indiquée (combats, adeptes, ressources etc.). Une fois le Prélat de la zone battu, vous pourrez enchaîner des boucles infinies jusqu’à ce que vous en ayez marre, pratique pour farmer sans prise de tête. Attention par contre, le niveau des ennemis sera revu à la hausse.
Guidez vos fidèles brebis
Comme indiqué précédemment, le second aspect important du jeu est la gestion de votre culte. Lorsque vous n’êtes pas en mission, vous serez ramené sur votre lieu de culte qui fait office de HUB central. A cet endroit, vous devrez veiller au bon développement de votre lieu de culte. Vous bâtirez une église pour faire vos sermons et récolter la dévotion de vos brebis, un autel est également érigé à l’extérieur pour que vos brebis puissent prier librement. Jeu de gestion oblige, il vous faudra faire attention à diverses jauges. La jauge de culte, celle de faim, et celle de maladie. Une foi trop basse fera naître des renégats qu’il faudra isoler et discipliner, la faim fera naître des tensions entre les fidèles, et enfin si la propreté n’est pas bonne, vous verrez des maladies proférer avec des risques de contagion et de mort. Vous l’aurez compris, il est donc important de venir régulièrement voir vos fidèles pour vous en occuper. Au fur et à mesure que vous collecterez de la dévotion et des plans, vous pourrez créer des items variés pour donner à vos adeptes un lieu vivable et pratiquement autonome. Toilettes, tentes aménagées, ferme, tout sera possible tant que vous avez assez d’argent et de matériaux.
Qui dit lieu de culte dit forcément sermons, rituels et autres joyeusetés. Quand vous vous adressez à vos fidèles depuis l’autel, vous pourrez débloquer des améliorations d’armes et de maléfiques pour vos pérégrinations dans les donjons. La dévotion récoltée sur votre statue à l’extérieur vous permettra de son côté de débloquer de nouveaux plans de fabrication qui se révèleront indispensables pour avoir un lieu de culte optimal. Enfin, à force d’interagir avec vos fidèles, ils pourront gagner des niveaux, vous débloquerez ainsi des morceaux de tablettes (trouvables aussi dans les donjons). Une fois 3 morceaux rassemblés, vous pourrez établir un nouveau commandement, qui débloquera ainsi un nouveau rituel. A vous les joies de l’orgie alimentaire, la résurrection des morts, ou encore la lobotomie de vos sujets avec des champignons hallucinogènes. Pratiquer ces rituels pourra améliorer la foi de vos fidèles, ou au contraire la faire baisser (le cannibalisme et les rituels sacrificiels ne sont pas toujours bien vu par vos fidèles). Il est important de noter que chaque fidèle que vous recruterez aura un lot de traits qui influeront leur développement. (scepticisme religieux, peu des maladies, peur des morts etc.). Enfin un fidèle vieillit progressivement jusqu’à finalement mourir. A vous de voir si vous souhaitez agir en saint et les accompagner jusqu’à la fin et les enterrer dignement, ou alors les découper en petits morceaux pour les donner à manger à vos fidèles qui auront adopté le cannibalisme. Votre culte, vos règles.
En-dehors de votre lieu de culte, vous aurez également accès au fur et à mesure de vos rencontres à des zones annexes. Ces dernières vous permettront de faire des emplettes, de découvrir des objets de personnalisation, ou même de vous adonner à des mini-jeux comme la pêche, et les osselets qui sont rapidement addictifs. Si leur utilisation reste facultative, nous vous recommandons tout de même de vous y intéresser rapidement pour gagner en simplicité dans la gestion et le financement de votre culte. Même si l’on n’échappera pas au final à une certaine répétitivité dans les tâches que nous faisons au sein de notre culte, le tout est suffisamment simple à comprendre pour que même les récalcitrants du genre y trouvent du plaisir
Pas vraiment doux comme un agneau
Si de mon propre aveu je ne suis pas un fan des jeux de gestion, j’avoue avoir surtout été séduit par l’ambiance générale du titre et sa patte graphique. Ce monde peuplé d’animaux humanoïdes est à la fois coloré et glauque au possible pour coller à cette ambiance satanique. Les sprites des monstres et des personnages sont agréables à l’oeil, et les différentes zones fourmillent de détails. Pour la réalisation de ce test, je n’ai pu jouer uniquement qu’en version portable. Si les débuts de l’aventure se passent sans soucis, il faut noter que vers la fin du jeu, avec un culte assez développé, le titre a tendance à avoir des ralentissements assez violents qui peuvent s’avérer assez gênants (mention spéciale au mini-jeu de la cuisine). On espère que les futures mise à jour corrigeront rapidement ces soucis.
Côté bande-son rien à dire, les musiques collent parfaitement à cette ambiance glauque / décalée, et le tout est sublimé par les doublages en yaourt des PNJ qui peuvent être assez amusants par moments. Enfin au niveau de l’histoire, si l’on voit la fin arriver à des kilomètres, il faut admettre qu’on prend plaisir à la suivre, et à se plaindre des coups vicieux que nous réservent les Prélats. Dommage cependant qu'une fois le jeu fini on est pas un contenu post-game intéressé.
