Nintendo Switch

Bomb Rush Cyberfunk

Test Switch

Bomb Rush Cyberfunk

Par ArwennaVampyr - Le 30/08/2023 à 14:00

Après une première annonce lors de l'Indie Word d'août 2021, il aura fallu attendre deux ans pour enfin voir arriver sur la Nintendo Switch le nouveau jeu de graff Bomb Rush Cyberfunk signé Team Reptile. Clairement inspiré de Jet Set Radio de chez SEGA avec son style de musique et ses graphismes en Cel-Shading, que vaut réellement cette nouvelle relève de graffeurs de rue ?

C’est à en perdre la tête

Il y a beaucoup d’agitation dans le commissariat où vous êtes actuellement emprisonné. Nous ignorons encore votre identité mais une âme charitable qui passe comme par hasard devant votre cellule décide de vous en faire sortir. Ce moment d’évasion est un bon moyen d’entrer dans une phase de tutoriel pour nous apprendre les bases de ce qui sera bientôt notre gameplay. Ce n’est que quelques minutes plus tard que nous nous présentons à notre sauveur, Tryce. Nous l’informons que notre nom est Faux, apparemment, ce nom fait écho auprès de notre nouvel ami qui espère nous voir rejoindre son gang de graffeurs, le “Bomb Rush Crew”. Après plusieurs slides et graffs plus tard, nous arrivons sur le toit du commissariat pour mettre les voiles mais c’est sans compter sur un autre individu qui est aussi présent à cet instant. En pleine bagarre avec les forces de l'ordre, cela ne l'empêche pas de lancer une arme sur nos deux compères, décapitant au passage notre héros…

Une chance pour nous, le monde de nos protagonistes n’est pas le nôtre et notre nouvel ami Tryce nous fera grâce d’une nouvelle tête cyber. Surnommé maintenant Red, notre héros rejoint le Bomb Rush Crew, complété par une jeune fille du nom de Bel. À eux trois, ces passionnés de la glisse et des graffs en tout genre veulent détrôner les autres crew déjà en place afin de devenir “All City” et de régner sur tout New-Amsterdam. Red quant à lui, espère dans cette quête avoir une chance de pouvoir récupérer la partie manquante de son corps et comprendre quels sont ces rêves psychédéliques qui le hantent depuis qu’il possède sa nouvelle tête. 

Mon territoire pour un graffiti

Bien que le fil rouge de l’histoire oscille entre les retrouvailles de Red avec sa tête biologique et le rêve pour la “Bomb Rush Crew” de devenir All City, le but du jeu reste simple à comprendre. Différents quartiers, dirigés par cinq crew différents qui s’affrontent à coup de graffitis et de figures stylées pour avoir le plus de réputation possible. Pour avancer dans l’histoire et vous rapprocher de votre but il vous vaudra donc défier les différents gangs et obtenir leur territoire, le tout sous le jugement des Old Head, trio d’anciens qui font figure de maîtres des règles et des lois de la rue. Maintenant que l’on sait ça, comment on défit un Crew ? Tout simplement en parcourant chaque territoire de long en large, recouvrant de vos graffs ceux des propriétaires des lieux pour leur faire comprendre que vous voulez leur place. Certains membres du gang seront présents dans les rues et vous demanderont de relever des défis toujours plus corsés pour montrer de quoi vous êtes vraiment capable et savoir s’ils vous affronteront ou non pour leur territoire. Concours de graffs, minimum de points de réputation à avoir, réussir le max de combos en un temps donné… Il faudra donner le maximum pour être sûr de gagner !

Bien évidemment, il ne faut pas oublier que toutes ces petites activités ne sont pas très légales et que la police viendra régulièrement vous rappeler que ce que vous faites “c’est mal !”. À force de couvrir les murs de la ville de graffitis, vous serez alors “recherché” par la police, indiqué sous la forme de petites étoiles en haut à gauche de votre écran. Plus vous continuerez vos méfaits et plus le nombre d’étoiles augmentera. À chaque nouvelle étoile, des nouveaux moyens seront déployés par les forces de l’ordre pour vous arrêter. On passe alors de simple unité à pied à des unités lourdes munies de boucliers ou encore de robots qui sont équipés de chaînes extra, extra-longue à tête chercheuse sans parler des snipers qui seront aussi de la partie. Vous avez bien sûr la possibilité de répliquer avec les boutons Y, X et A, mais le meilleur moyen de vous débarrasser de ces enquiquineurs sera plutôt de se la jouer caméléon. Une seule solution, vous planquer dans les toilettes publiques et changer la couleur de vos vêtements pour passer de nouveau inaperçu, faire disparaître la police et reprendre alors tranquillement votre travail de tagueur pro. Même si l’idée de changer de vêtements est assez sympathique, on notera quand même la véracité de la police à venir bien trop souvent vous embêter pendant vos sessions de farm de graffitis, mettant régulièrement en pause ces instants. Et le revers de la médaille concerne les toilettes publiques pour changer de style. Elles ont un temps de recharge avant d’être de nouveau utilisable. Cela vous obligera à slalomer entre les balles des forces de l’ordre jusqu'à trouver de nouveau des toilettes disponibles pour redevenir incognito.

Chaque membre de la bande a à sa disposition une palette de quatre couleurs au nom des quatre saisons pour ne plus être poursuivi par la police. De simple recolor qu’il faudra débloquer dans le jeu en farfouillant partout dans New-Amsterdam, car oui, il aurait été trop facile d’avoir directement les quatre couleurs à votre disposition pour vos trois personnages. Vous commencez uniquement avec Printemps et Eté. À vous de trouver les autres couleurs cachées dans les différents niveaux du jeu. Représenté par un t-shirt blanc, il faudra des fois faire des pieds et des mains pour réussir à obtenir l’item qui nous apprendra bien vite que notre crew ne sera pas former uniquement de Tryce, Red et Bel.

En effet, bien que le “Bomb Rush Crew” commence avec seulement trois membres, ce petit groupe sera rejoint au fur et à mesure de l’histoire par d’autre graffeurs de génie. Ils arriveront dans votre équipe simplement par le biais de l'avancée de l’histoire ou alors il faudra réussir des quêtes avec eux pour les intégrer à votre crew. De quoi varier un peu les styles vestimentaires, mais aussi les styles de glisse ! Chaque membre du groupe aura son véhicule préféré entre la paire de rollers, le skateboard ou le BMX. Bien que chaque avatar ait son mode de déplacement, vous pourrez, si vous le souhaitez, le changer une fois revenu à la planque. Dommage de devoir par contre être obligé de descendre dans la rue pour pouvoir changer d’avatar via les places de danse Carrée en damier noir et blanc prévus à cet effet et qui sont disséminées un peu partout dans tout New-Amsterdam.

Le jeu vous fera également don d’un portable, très pratique dans votre aventure. Certes, nous sommes loin des smartphones d’aujourd’hui, mais il sera largement utile dans votre avancée. Toujours affichable en bas à gauche de l’écran si vous le désirez, il vous servira de carte sans forcément avoir besoin de passer par le menu pause. Vous pourrez également accéder à votre collection de musiques récupérées çà et là pour profiter d’un bon son tout du long de vos méfaits. Vous avez bien sûr une messagerie où les membres de votre groupe n'hésitent pas à vous donner des conseils. Un appareil photo ainsi qu’une galerie photo sont également dispo, mais là où l’objet vous sera le plus utile concerne votre collection de graffiti. Vous pouvez graver jusqu'à trois tailles de graffiti (M, L et XL). Chaque graffiti aura un schéma précis qu’il faudra réaliser à l’aide du Joystick gauche. Cette banque de données disponible à n’importe quel moment vous permettra de varier à votre guise les dessins que vous allez peindre sur les murs de tout New-Amsterdam. Tout comme les musiques et les tenues, les graffitis seront à collectionner au fur et à mesure de votre progression pour toujours changer votre style. Notez par contre qu’une fois un graff commencé, vous ne pourrez pas ouvrir votre téléphone pendant que vous le réalisez, il faudra donc faire le schéma de tête ou voir ce qui sortira du schéma.

Collectionneur dans un monde en cartoon

Ce qui a pu faire penser à beaucoup de monde lors de l’annonce du jeu qu’il s’agissait d’une suite à Jet Set Radio, c’est sans contexte ce style graphique bien particulier en Cel Shading avec ces contours gras et des lignes bien carrées, mais Bomb Rush Cyberfunk n’a rien à jalouser à son précurseur. Le titre possède lui-aussi une très bonne bande-son, même s'il vous faudra jouer les cascadeurs en roller pour toutes les collectionner, de la même manière que les couleurs de vos avatars. L’histoire est plus sombre et le jeu un peu plus violent que Jet Set Radio, mais il reste un bon titre pour les fans d'Electro et des graffitis en tout genres. Quelques crashs, bien que très peu nombreux, sont venus noircir cette toile extra colorée. Peut-être qu’une mise à jour permettra de résoudre le problème. L’avantage, c’est que les sauvegardes automatiques qui se déclenchent à chaque fois que vous faites quelque chose (graffs, item récupérer, défi relevé etc.) évitent la grande perte de données et vous pouvez rapidement retourner à votre partie sans vous poser trop de questions.

Tant qu'à aborder les sujets qui fâchent, parlons maniabilité des personnages. Réactif, fluide, le jeu à de quoi satisfaire tout le monde même si les temps de chargement entre deux zones peuvent parfois être un peu longs. Mais, les accessoires que vous allez mettre à vos pieds vous rendront aussi glissant que des savonnettes ! Il faudra alors bien gérer certaines phases de saut qui demandent parfois de la précision, et à plusieurs reprises, il faudra préférer se balader à pied plutôt qu’à vélo, en roller ou encore en skate. Le point négatif d’être pied à terre est que vous perdrez aisément l'élan qui vous permet de sauter plus loin. C’est là où le jeu devient un peu plus exigeant. Savoir gérer à la perfection son personnage et savoir comment il va glisser peut des fois démotiver. Surtout pour aller attraper un simple item et que cela fait 2 heures que vous essayez en vain de l’obtenir, car votre personnage glisse, se dirige mal dans les phases de saut ou tout simplement parce que la caméra fait des siennes quand vous êtes en plein vol. C’est assez fréquent pour ce type de jeu ou la caméra reste fixée à l’arrière de votre personnage quand vous vous déplacez ou que vous faites des actions.

7.5
Bomb Rush Cyberfunk est cité comme étant le fils spirituel de la licence de SEGA, Jet Set Radio, et sur de nombreux points, on ne peut clairement pas le contredire, surtout quand on voit le style artistique en Cel Shading. Mais l’éditeur Team Reptile à quand même réussi à donner au titre son identité propre, notamment son histoire, beaucoup plus sombre qu’on pourrait le croire. Grâce à sa grande collection de musiques aussi, ainsi que ses graffitis aux styles variés et très colorés, sans oublier les recolor présent et à collectionner pour tous les personnages jouables du jeu, Bomb Rush Cyberfunk reste un titre intéressant à faire et à découvrir même si quelques défauts de caméra et de maniabilité sont présents.

  • Assez drôle de devoir se planquer aux toilettes pour échapper au policier…
  • Le choix du mode de transport (à pied, en skateboard, en roller ou en BMX)
  • Le nombre de personnages jouables
  • L’item téléphone portable qui permet d’avoir toujours un oeil sur sa collection
  • Un style graphique en Cel Shading bien particulier
  • Grandes variété de musiques et de styles musicaux
  • La possibilité de faire n’importe quel graffiti et d’augmenter sa collection tout au long du jeu
  • Beaucoup d’item à collectionner
  • ... Dommage qu’il faille attendre un temps avant de les réutiliser
  • Les forces de l’ordre beaucoup trop présentes et qui coupent le jeu
  • Rares crashs au moment des temps de chargements
  • Manque de précision lors des phases de plateforme
  • La caméra n’aide pas pour les sauts précis