Nintendo Switch

ANIMAL WELL

Test Switch

ANIMAL WELL

Par rifraff - Le 27/05 à 00:16

Lorsqu’on est fan de Nintendo depuis longtemps, la Nintendo Switch apparait comme un rêve tant on y retrouve tout ce qu’on aime (et a aimé) sur consoles Nintendo et ailleurs. Cependant, si la console a désormais un catalogue de jeux riche et varié qui ne cesse d’être alimenté chaque semaine, il est facile de passer à côté d’un jeu tant l’actualité des sorties est dense et un titre en chasse un autre. Ainsi, vous avez peut-être raté ANIMAL WELL sorti ce mois-ci sur Nintendo Switch et PS5, même s’il est en train de se tailler une jolie réputation amplement méritée.

Test d'ANIMAL WELL sur Nintendo Switch réalisé à partir d'une version commerciale du jeu

 Un animal qui vous veut du bien

 

ANIMAL WELL est une petite pépite. Dès le lancement du jeu, on est happé par son ambiance fantastique et son esthétique en pixel-art, familièrement étrange. Reprenant les bases et les mécanismes des premiers Metroid, ANIMAL WELL est un jeu mêlant exploration et casse-têtes dans lequel la réflexion prend le pas sur l’action et se conjugue à l’émerveillement. Le jeu nous plonge en effet dans un univers fascinant tout à la fois enchanteur et terrifiant.  Développé pendant près de sept ans par un jeune homme (seul !) du nom de Billy Basso, le jeu est d’une étonnante maîtrise et d’une richesse infinie.

Kirby au pays des merveilles

On y dirige une petite forme de vie indéterminée, née d’une fleur, qui ressemble à une petite boule et qui au départ ne peut qu’avancer et sauter mais qui, petit à petit, va récupérer des items et acquérir diverses facultés qui lui permettront de progresser, et surtout, de survivre. ANIMAL WELL est un jeu qui ne prend pas les joueurs par la main mais qui pour autant ne les égare jamais. Pour progresser, il n’y a pas d’autres choix que de faire marcher ses petites cellules grises en observant et en utilisant son environnement.

Comme il n’y a aucune indication, la progression est très gratifiante. Parfois, on se croit bloqué et on pense qu’il faudra revenir plus tard avec la bonne capacité alors qu’en fait, tout est à portée de main pour débloquer la situation. La construction est brillante avec des énigmes inédites et non-conventionnelles et des mécanismes complexes mais toujours abordables.

Une difficulté bien dosée

A la réflexion, il faut parfois préférer de bons réflexes car certaines phases de plateformes sont pointues. Mais heureusement, ces phases sont rarement pénalisantes et nous incitent plutôt à expérimenter. Il faut dire que le gameplay est millimétré avec une prise en main exemplaire et intuitive.

 De temps à autre cependant, des « morts subites » nous attendent au détour d’un couloir. Dans ces cas-là, on réapparait au dernier point de sauvegarde ; des points de sauvegarde qui ne sont généralement jamais loin des salles « à risques »- mais, bien sûr, encore faut-il les avoir activés… Devoir recommencer de longues séquences n’est jamais très amusant mais il faut noter que lorsque le jeu nous ramène au dernier point de sauvegarde, le personnage garde les avantages et les items qu’il a dernièrement acquis et donc, il n'est pas nécessairement obligé de tout refaire.

Classique réinventé

ANIMAL WELL est un Metroid-like. Il nous invite à progresser dans un labyrinthe de couloirs et de salles remplis de divers pièges et mécanismes et peuplés d’animaux étranges et fantastiques, parfois amicaux, d’autres fois très agressifs… Plus on joue et plus le terrain de jeu s'agrandit, offrant de nouvelles possibilités. Au fur et à mesure de notre exploration, une carte se dessine et nous permet d’aviser les points importants et les passages encore inexplorés.

Il est très important de consulter sa carte pour éviter d’incessants allers-retours et recommencer parfois des séquences difficiles, même si c’est un peu le genre qui veut ça ;

Pour autant, ANIMAL WELL est suffisamment bien construit pour qu’on n’ait jamais l’impression de tourner en rond. Jusqu’à la fin du jeu- magistrale, on ne cessera de trouver des secrets et des passages à d’autres salles, alors même que l’on pensait bien connaître la zone…

Fleurbageons les rhododendroves

Graphiquement, le jeu bénéficie d’une direction artistique absolument géniale avec des décors fantastiques et majestueux, et des créatures parfois flippantes et fantomatiques comme échappées d’un Alice au pays des merveilles horrifique, d’autres fois, étrangement banales (mais toujours flippantes) comme ce gentil toutou qui veut jouer à la baballe avec vous !

On apprécie aussi le choix de couleurs, malins et les nombreux effets dynamiques d’ombre et de lumières, réhaussés par un filtre donnant l’impression de jouer sur l’écran LCD de la GBA  (filtre qui peut cependant être désactivé). Il est rare qu’un titre en pixel-art propose une telle richesse et un tel soin dans la mise en scène. C’est vraiment une « master-claque » . On en prend plein les yeux mais aussi plein les oreilles. Alors attention, la bande-son est sciemment minimaliste. Il ne faut pas s'attendre à des thèmes épiques  ou des envolées lyriques. Il s'agit plus ici de créer une atmosphère en mixant des bruitages (comme le tressaillement d'herbes haute, le croassement de corbeaux ou le bruit de gouttes résonnant dans une grotte) à des thèmes étranges, mélancoliques et ou stressants souvent perturbés par des silences tonitruants.

On sent que Billy Basso a peaufiné son jeu dans ses moindres détails comme un certain Jordan Mechner il y a 35 ans avec son Prince of Persia, développé dans son garage. Quoiqu'il en soit, ANIMAL WELL est un titre fascinant qui vous tiendra en haleine plus d'une douzaine d'heures sachant qu'il renferme pas mal de secrets et de surprises pour prolonger le plaisir. Le jeu n'a pas vraiment de défauts, à partir du moment ou vous accrochez à l'univers. il y a bien quelques petits allers-retours qui peuvent agacer  et certains ont relevé de problèmes avec la carte qui n'est pas toujours très lisible ou encore avec l'inventaire qui peut paraître un peu lourd. Mais, au final, rien qui ne vienne vraiment perturber le plaisir de jouer et l'envie de découvrir le mille et une merveilles du jeu.  "Et les momesrathes engrabent..."

 

 

 

Retrouvez le barème des notes des tests de Nintendo-Master 

 

 

9.5
Il a fallu 7 ans à Billy Basso pour développer ANIMAL WELL. Mais l'attente en valait la peine. ANIMAL WELL est déjà culte. Il s’agit de l’expérience de jeu la plus stimulante et envoûtante qui nous ait été donné de vivre ces dernières années. Très respectueux des premiers jeux Metroid d’où il tire son inspiration première, ANIMAL WELL s'en distingue néanmoins par son univers onirique et fantastique et ses énigmes novatrices et gratifiantes. ANIMAL WELL est un titre magique et enivrant, bourré d’idées, de poésie, de puzzles et de secrets qui promet de vous faire jouer, et rêver , longtemps

  • Visuellement magnifique
  • Une atmosphère unique et envoûtante
  • Un gameplay parfait
  • Des énigmes savantes et gratifiantes
  • Une construction extraordinaire
  • Belle durée de vie
  • Des tas de secrets
  • Quelques allers-retours dispensables