[Dossier] Retour sur le Mobile Gaming

Deuxième article sur ce blog, la quantité ne fait pas la qualité :smilesp:

Il y avait un temps où le téléphone ne servait qu’à communiquer, que cela soit via des appels ou par texto, mais l’intégration timide de jeux s’est faite tout doucement, notamment avec Tetris, d’une célébrité notoire. De Snake à Angry Birds, quelle a été l’évolution du mobile gaming ? Réponse dans notre dossier.

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Source image : nextag.com

Prémices : Prometheus

Nokia 5110, 3210, 3310, 1100, autant d’appareils monochromes des années 90 qui proposaient de s’adonner à Snake, jeu devenu culte où l’on dirigeait un serpent vorace, qui s’allongeait en mangeant des fruits. La partie était terminée quand celui-ci se mordait la queue.

Si Snake peut être considéré comme culte, c’est parce qu’il a démontré un fait très important : Un utilisateur de mobile peut passer un brin de temps sur son téléphone, pour autre chose que de la communication. Qui n’a pas fait quelques parties en attendant son tour dans une queue ? Qui n’a pas lancé une partie de Snake pendant un trajet ?

Snake est sûrement le premier succès mondial en matière de jeu mobile, plus d’une décennie avant Angry Birds de Rovio. Même s’il ne s’agit pas de vente ici puisqu’il est fourni avec les appareils, les gamers comme les casuals de tous bords y ont forcément joué, à un moment ou un autre de leur parcours de mobile-addict.

Commencement : Le nouveau monde

Le succès de Snake ne poussera pas pour autant le jeu mobile vers un nouveau stade. Hormis la mise en exergue d’un public présent, le côté technique très restrictif bloquait toute émancipation. Rappelons que ces appareils étaient moins puissants qu’un(e) simple Gameboy première génération.

C’est avec l’arrivée des premiers dispositifs couleurs que les choses ont commencé à évoluer. Outre les variantes irisées de Snake, des jeux variés sont apparus, tels que des Casse-Brick plus riches, des jeux de cartes, et une pléthore de jeux typés arcade. Pac-Man Like, Donkey Kong-Like, Puzzles, le début du jeu mobile reprenait les grands titres de l’arcade et les mettait à sa sauce.

Une troisième vague de téléphones a vu le jour, encore plus évoluée, jusqu’à permettre des jeux hauts en couleurs, d’avoir des licences connues comme Tomb Raider ou les Sims, et tout un catalogue en téléchargements sur les stores des constructeurs. Une certaine variété de jeux était installée, et des studios comme Gameloft s’affirmaient.

Toujours est-il que là encore l’aspect technique bridait l’expérience. Il faut dire qu’un clavier de téléphone ne représente pas l’interface rêvée pour des sessions de jeu étendues, ni pour une jouabilité précise et confortable. Malgré l’avancée notable du mobile gaming, ce n’était pas assez pour prendre enfin une plus grande ampleur.

Explosion : L’attaque des Smartphones

Les téléphones intelligents, communément appelés Smartphones, étaient le chainon manquant. D’ailleurs, cette technologie n’était pas qu’une nouvelle génération de mobiles comme les autres. Elle allait révolutionner sans le savoir notre mode de vie. Aucun secteur ne pouvant y échapper, la connectivité a pris une envergure toute nouvelle, pour le meilleur et pour le pire.

Juin 2007 sort l'IPhone, future poule aux œufs d’or d’Apple. Smartphone hautement connecté à grand écran tactile. Son utilisation s’articule autour d’applications (logiciels) qu’on peut télécharger dans l’App Store, Plateforme de téléchargement. Ce modèle-là sera dès lors suivi et repris par toute l’industrie.

Désormais, ce sera dans ce genre de plateforme de distribution en ligne que se trouveront les jeux mobiles. L’App Store pour l’IOS, l’Android Market pour Android, deux systèmes d’exploitations qui seront le ground zero d’un Boom inouï : le Snack Gaming.

Snake est l’archétype même du Snack Gaming. Ce modèle repose sur des parties courtes, un gameplay simple et fun, qu’on peut laisser de côté puis reprendre aussi facilement que rapidement. Snake, près de 20 ans auparavant, avait déjà ce qui fait la force des jeux de maintenant.

Mais cette fois pas de contrainte technique, pas de souci matériel. Les machines sont puissantes, offrent des contrôles tactiles simples d’accès, de la gyroscopie, des capteurs numériques, des vibrations, du wi-fi, constituant une expérience ludique des plus pertinentes et complètes.

Incursion : Le nouveau modèle

Le modèle est porté par un microcosme qui s’en nourrit et qui le nourrit en même temps. Une osmose s’est donc formée autour du Snack Gaming, qui, une fois de plus, comme au début du jeu sur mobile, puise sa force dans les jeux arcades, qui poussent à faire du score et à se comparer aux autres joueurs, cette fois du monde entier grâce au wi-fi.

Ce Boom-là aura un second souffle moins de deux ans plus tard avec le jeu mobile le plus téléchargé de tous les temps : Angry Birds. Pour avoir une idée de la popularité du jeu, rappelons que ce dernier totalise plus d’un milliard de téléchargements toutes versions confondues.

Près d’une personne sur sept dans le monde entier y a joué et le chiffre d’affaires généré par le jeu depuis sa sortie en 2009 s’estime à des centaines de millions de dollars net. Inutile de dire que le Mario des années 80-90  trouve ici un adversaire bien trop fort pour sa petite brioche.

Le Snack Gaming a par la suite donné naissance à un sous-modèle, le Freemium (Free + Premium), qui est en pleine expansion aujourd’hui. Le Freemium est un jeu à télécharger gratuitement, qui propose des achats au sein même du jeu, achats dit In App. À raison d’argent réel, vous pourrez par exemple améliorer les capacités d’un personnage, avoir de nouveaux niveaux ou débloquer de nouveaux objets.

Quand les studios sont généreux, l’achat In App n’est pas nécessaire pour avancer dans le jeu. Dans d’autres cas, le seul moyen de ne pas être à la traîne est de passer par des achats In App, donc à la caisse. Ces jeux sont en général déséquilibrés, et sont rangés dans la détestée catégorie des « Pay to win » (payer pour gagner).

Expansion : Le rêve indépendant

Aujourd’hui, l’éventail de jeu sur les stores est aussi riche que varié. On y trouve pour tous les goûts et pour tout le monde. Des jeux éducatifs, des jeux d’arcades à scoring pur, des puzzles games, mais aussi des gros jeux créé par de grosses boîtes, comme Gameloft (N.O.V.A), Epic (Infinity Blade),Electronic Arts (Dead Space) etc.

Le secteur est aussi un nid pour des développeurs indépendants avides de création. Faire un jeu pour smartphone est de loin moins cher qu’un jeu sur console. Le risque financier est donc moindre, d’autant que le prix sur les stores avoisinant le dollar (0.79€). Les créateurs se donnent donc à cœur joie et accouchent de perles qu’on ne trouve sur aucun autre support.

Cependant, si les jeux sont peu chers, ils sont par extension peu rentables. Hormis quelques exceptions à l’image d’Angry Birds qui génèrent des millions, le reste ne s’enrichit pas pour autant jusqu’aux dents. Certains passent même l’arme à gauche comme le français Egg Ball récemment.

Toujours est-il qu’on est loin de la crise sur console de salon. Mieux encore, on est en plein âge d’or du mobile gaming. L’offre est faramineuse (trop ?), la demande l’est tout autant. Cette complémentarité donne une vivacité très appréciable au marché, le rendant plus dynamique que jamais.

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Source image: digitaltrends.com

Avenir : La menace Fantôme ?

Le jeu sur mobile est donc lancé à pleine vitesse, poussé par le renouvellement technologique incessant des smartphones. La question à se poser est de savoir jusqu’où ira-t-il, et surtout, risque-t-il de vampiriser le public qui est resté jusqu’alors sur console portable (3DS, VITA) ?

Les consoles portables traditionnelles sont passées en dessous des smartphones cette génération, et cela ne risque pas de changer pour l’avenir, à moins que les constructeurs historiques (Nintendo,Sony) décident de changer la formule et de proposer un nouveau modèle économique et technologique pour leurs prochaines machines. Entre un jeu à 2 € et un autre à 40 €, le grand public n’hésitera pas.

Verrons-nous mourir à petit feu nos chères consoles ? Verrons-nous Super Mario ou Little Big Planet partir du côté Smartphone, comme on a fini par voir Sonic chez Nintendo ? Une chose est sûre, si perdant il y aura, on sait déjà de quel côté il sera.

Et vous, comment voyez-vous l’avenir ?

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Merci pour votre lecture, j'espère que cet article à défaut de vous avoir appris quelques trucs, vous auras été agréable à lire :-)

À vous de réagir maintenant. Pensez-vous que le mobile finira par prendre un dessus total au point de tuer les console portable traditionnelle ? Et si oui, dans combien de temps estimez-vous la "catatstrophe" ? Comment pensez-vous que Nintendo doive réagir à cette fatalité ? Rentrer dans le marché du mobile ? changer de formule ?

Et enfin, si vous êtes joueurs de smartphone, quelle est votre point de vue, quelle expérience éprouvez sur ce support et êtes vous prêt à ne jouer que sur smarphone en nomade ?

 

ps : j'ai écris moi-même cet article pour un autre site auquel je ne ferai pas de pub. Donc pour les malins qui copie/colleront le texte et trouveront l'article sur le site en question, regarder l'auteur de cet article, vous verrez un A."nom", A pour Amiess :-)