Falcom se sent d’humeur à ressortir ses classiques en ce moment. Et tant mieux! Quand les-dits classiques se nomment Ys ou Trails, nous en redemandons encore! C’est au tour de la Switch d’accueillir Ys Memoire: The Oath in Felghana, sorti il y a des années sur PSP et remix complet de Ys 3, nous permettant de découvrir un autre épisode qualitatif de cette petite série.
Test réalisé à partir d’une version envoyée par l’éditeur
Ys 3 le mal-aimé… par le passé
Ys 3: Wanderers from Ys était à son époque qui tranchait avec ses aînés. Exit la vue de dessus, et bonjour le jeu d’action 2D vue de profil. Un changement malvenu qui a longtemps mis ce troisième à part, la faute à une difficulté mal dosée. Mais exit les mauvais souvenirs, Ys: The Oath in Felghana ne garde pas grand chose de son modèle et nous fait découvrir cette partie du voyage d’Adol Christin sous un nouveau jour des plus plaisants. Et si vous avez joué à Ys: Origins vous saurez à peu près à quoi vous attendre.
Dans cet épisode, Adol et son ami Dogi se rendent à Felghana, patrie d’origine de ce dernier. Et quelle surprise, les choses ont beaucoup changé, et pas en bien! Les terres sont envahies de monstres, le seigneur local est un tyran, et un des amis d’enfance de Dogi a tout simplement disparu. Ce sera donc à Adol, aventurier au grand cœur qu’il est, de mener l’enquête sur le pourquoi du comment, de pourfendre du monstre par paquet de douze, et d’empêcher un vil complot d’être mis sur pied. Tout un programme.
Ys Memoire: The Oath in Felghana est un jeu d’action tantôt en vue isométrique, tantôt de côté, mais toujours frénétique. La ville natale de Dogi vous servira de hub, abritant PNJs, quêtes secondaires et progression narrative, tandis que les quelques autres lieux, comme une mine, une montagne ou un village abandonné, sont des donjons à parcourir avec leur lot de monstres, bien entendu. Mais les traverser à coups d’épée ne sera pas tout! Adol obtiendra également quelques abilités de mouvement afin de passer outre des obstacles et des pièges, donnant une petite rejouabilité aux anciens donjons. Pas de quoi en faire un Metroidvania, mais assez pour avoir autre chose à faire que de marteler la touche d’attaque.
Adol Christin la tondeuse à monstres
Foncer à travers les donjons en mettant des coups à tout ce qui bouge, ça reste quand même ce que vous allez beaucoup faire. Et c’est même plutôt agréable car si les ennemis ne sont pas bien résistants, ils vous font plutôt mal et il est difficile de vous soigner hors des objets de soin qu’ils laissent tomber en mourant. Cela vous pousse à en tuer encore plus, dans une sorte de fuite en avant vers la fin du donjon. Mais enchaîner les monstres fait aussi monter un compteur de combo qui vous donne accès à un bonus d’expérience, et à des drops qui montent vos statistiques de manière temporaire, alors vous êtes plus qu’encourager à défourailler à tout va! Et une fois que les monstres ne vous font plus de dégâts, vous le savez: vous êtes au niveau pour affronter le boss!
Les boss sont à la fois un point fort et un véritable défaut du jeu. Sans aucune possibilité de soin, ils frappent très fort et vous demandent de bien jouer, mais ils représentent un tel saut en difficulté par rapport aux monstres de base dans lesquels vous rentrez comme dans du beurre que c’en est déroutant. Pour peu que vous ratiez une amélioration cachée ou que vous ne soyez pas au niveau, ils seront une véritable épreuve de force. Si ce changement de rythme est bienvenu et rend les boss marquants, on ne peut que se demander si l’équilibrage est correct. Toutefois, si vous n’êtes pas adepte de la difficulté, on vous proposera l’accès à un mode facile après quelques essais.
En parlant d’ajouts de confort, les différentes difficultés proposées ne sont pas les seules. Vous aurez accès à tout un bestiaire ainsi qu’à un trombinoscope, et aussi à un journal pour vous remémorer tout ce que vous avez fait. Différentes options vous permettront de toujours courir si possible ou même d’assigner un bouton à une action supplémentaire de votre choix. Une bonne surprise est aussi un mode rapide jusqu’à deux fois la vitesse (déjà rapide) du jeu si jamais vous tenez à grinder l’expérience. Finalement, un ajout inattendu est celui de pouvoir remplacer les portraits des personnages et même la musique par les originaux, histoire de jouer comme dans les années 90. De quoi adapter l’expérience à votre goût.
Court, mais bon
En dehors de ces boss retors, Ys Memoire: The Oath in Felghana ne vous résistera pas très longtemps. Plié en une dizaine d’heures, même les quêtes secondaires ne sont pas légion, et pas très intéressantes, même si elles développent les nombreux PNJs du village. L’amélioration d’armes et d’armure est pour ainsi dire inutile au vu des gains rachitiques apportés, et vu que les donjons ne vont pas opposer un réel challenge et ne sont pas bien nombreux, remake d’un très vieux titre oblige, la fin arrive vite. Au moins, le titre aura été amusant tout du long.
La présentation est très bonne, reprenant une présentation en 3D sommaire pour les décors, et en 2D pour les personnages. Pourquoi est-ce que c’est très bon alors? Car cette présentation donne un cachet rétro au titre qui rappelle ses origines sans pour autant sacrifier la lisibilité. Si les couleurs sont un peu ternes, il faut se rappeler l’époque à laquelle ce remake a été produit pour remettre les choses en contexte: nous étions encore dans l’époque gris-marron des jeux vidéos. Brrr…
Niveau sonore, la musique est toujours aussi bonne, une habitude pour la série où on passe régulièrement d’un rock survolté à des morceaux ambiants sans heurts. Beaucoup de dialogues sont doublés, en anglais ou en Japonais, et on pourra apprécier que les voix de Dogi et Adol restent les mêmes depuis Ys 8. Tout est fait avec sérieux et talent, et seuls les cris répétés de Adol pourraient vous embêter à la longue. On regrettera peut-être l’absence de plus de cinématiques en dessin animé, mais ne boudons pas notre plaisir. Ys Memoire: The Oath in Felghana est un petit jeu très chouette auquel on reviendra avec plaisir.