Nintendo Switch

Xenoblade Chronicles 2

Test Switch

Xenoblade Chronicles 2

Par Saurus_no_Haineko - Le 28/11/2017 à 10:47

Xenoblade Chronicles est un jeu impossible. Impossible de par son existence déjà. Il aura fallu à Monolith Soft près de cinq ans pour nous sortir Xenoblade X, là ou Xenoblade Chronicles 2 en aura nécessité seulement deux. Impossible de par sa réception : Comment un design aussi générique pourrait-il être aussi enchanteur ? Impossible de par son accessibilité : Quel est l’intérêt de vouloir adopter une histoire plus grand publique si c’est pour l’entourer d’un gameplay d’une complexité pareille ? Et pourtant. Et pourtant ! Monolith Soft est un studio talentueux, et ils démontrent encore une fois avec Xenoblade 2 qu’il s’agit là d’un des studios les plus prometteurs que possède Nintendo. Embarquez pour un voyage inoubliable au sein du monde d’Alrest, parce que, par delà l’infinie mer de nuage se trouve des richesses que vous n’auriez pas pu soupçonner. Bienvenue, oui, bienvenue dans le fabuleux monde de Xenoblade Chronicles 2.

 

I) Bienvenue dans le fantastique monde d’Alrest

 

1) Mythe de la fondation d’Alrest

 

Longtemps avant notre ère, tous les êtres vivants vivaient en harmonie au sommet de l’arbre-monde, dans l’Elysium. Ils côtoyaient alors le père de toute chose : l’Architecte, qui a créé tout ce qui constitue le monde d’Alrest. Mais un jour, sans savoir pourquoi, les humains furent chassés de ce paradis, et durent descendre de l’Arbre-monde.

Seulement voilà, cela pose problème. L’arbre-monde est entourée d’une infinie mer de nuage. Vous aurez beau chercher, vous ne trouverez aucune terre naturelle, et aucune forme de vie ne peut vivre comme cela. C’était sans compter la bonté sur la bonté de l’Architecte, qui prêta à l’humanité ses plus fidèles serviteurs : les titans. Ceux devinrent alors les habitats de toutes les formes de vie, dans des formes parfois assez étranges.

Le problème aujourd’hui, c’est que les titans se meurent. Chaque jour, de nouvelles formes de vie majestueuses s’éteignent et à chaque fois, c’est un bout de terre qui disparait. Cette situation complexe a tendance à accentuer les tensions entre chacun des pays. Si la guerre n’a pas a encore eu lieu, elle ne tardera pas à éclater…

 

2) Rex le Rookie

 

C’est dans ce contexte que vous allez rencontrer Rex. Rex est le héros du jeu. Il s’agit d’un jeune homme exerçant le métier de récupérateur. Les profondeurs de la mer de nuage regorgent de moult trésors et c’est le rôle des récupérateurs que de les remonter à la surface. Un jour, Rex est convoqué par le président d’Argentum, Bana, et va lui confier une mission particulièrement intéressante. C’est à cette occasion que notre héros fera la connaissance de Pyra, une Blade un peu particulière qui l’entrainera dans un voyage à travers le monde dans le but de découvrir l’Elysium, le paradis perdu, dernier espoir d’une humanité au bord de la guerre…

De l’annonce du jeu jusqu’à sa sortie, une immense crainte subsistait. Aurions-nous droit à une histoire bateau centré sur le pouvoir de l’amitié ? La réponse est à la foi « oui », mais surtout « non ». C’est-à-dire que si, effectivement, l’amitié est au cœur du voyage que propose le jeu, cela ne l’empêche absolument pas d’aborder des sujets et des thématiques très graves, pour certaines très actuelles. Surtout, les personnages ne sont absolument pas niais et bénéficient d’une écriture particulièrement agréable. Ainsi, Xenoblade 2 nous propose certes un casting franchement réduit par rapport à ses illustres ancêtres, mais cela est compensé par la qualité de ce sus-dit casting à la fois drôle, attachant, et émouvant.

On apprécie aussi énormément le retour à une direction globale plus classique par rapport à un Xenoblade Chronicles X plus expérimentale. Cela permet au jeu de développer un scénario mine de rien assez complexe, qui reste accessible, et qui bénéficie surtout d’un effort de mise en scène absolument incroyable. Mention spéciale aux chorégraphies de combats durant les cinématiques, qui sont à tomber par terre.

3) Collectionnez-les toutes, Pocket Blade !

 

Durant votre voyage au sein d’Alrest, vous allez croiser un nombre assez conséquent de civilisations différentes, allant de têtes connues comme les Nopons ou les hommes jusqu’à certaines un peu plus étonnantes. Mais la race la plus étonnante, c’est sans conteste possible celle des Blades. Premièrement, c’est une race qui ne peut pas vivre seule. Elle a forcément besoin d’avoir un autre être vivant avec qui elle vivra en symbiose pour exister. Cette être vivant qui se liera avec cette Blade deviendra son Driver.

 

 Il existe une multitude de Blades différentes pouvant prendre des formes aussi diverses que variées, mais on peut les diviser en deux catégories différentes : Les Blades communes (qui, on ne va pas se mentir, ne servent pas à grand-chose hormis pour les interactions avec l’environnement et les missions de mercenaire -on y reviendra-) et les Blades rares, qui sont tout de suite plus intéressantes, puisque possédant toutes un caractère et un design unique. Aussi, l’un des vrais plaisirs du jeu sera donc la collection de ses Blades rares, en sachant qu’il y en a un nombre assez conséquent et que la plupart d’entre elles bénéficient d’une quête annexe qui leurs est propre.

 

II) Un jeu complexe mais pas élitiste 

 

1)  De l’exploration dans un monde titanesque

 

 

Le monde d’Alrest est vaste. Très vaste. L’exploration étant une composante particulièrement importante dans la série, Xenoblade Chronicles 2 n’y déroge pas. Et ce n’est pas parce que nous ne sommes plus dans un monde totalement orienté SF où l’on peut voler à l’aide de robots géants que le jeu va en perdre en grandeur, loin de là ! Si vous avez aimé le principe des deux titans jumeaux du premier Xenoblade, vous allez adorer le principe de Xenoblade X. Ici, ce n’est pas un, ce n’est pas deux, mais une multitude de titans aussi divers que variés. Le plus beau, c’est que chaque titan est habité par une civilisation qui lui est propre, ce qui lui donne non seulement une identité visuelle unique, mais en plus, cela lui donne un véritable background, une véritable crédibilité, qui manquait cruellement au premier Xenoblade. Du très bon, même si, après trois opus, l'effet "waouh" provoqué par les superbes panoramas du jeu commence à se dissiper. 

L’une des nouveautés du jeu repose sur le principe d’interaction avec l’environnement. Pour être exact, c’est une amélioration de ce qu’on avait déjà pu voir dans Xenoblade X. De temps en temps, vous allez avoir des obstacles vous bloquant le passage. Pour les passer, il faudra utiliser le pouvoir des Blades que vous avez collectionnées. Par exemple : Vous avez un arbre couché sur un pont. Le jeu vous demandera d’utiliser le pouvoir d’une Blade qui a la compétence « Maîtrise du feu » de niveau 1. Si vous l’avez, l’arbre va brûler et vous pourrez passer. Sinon, il faudra que vous en cherchiez une ! Et il y a énormément d’exemples de ce genre : Des coffres qui nécessiteront la capacité Crochetage, des murs qui devront être brisée à l’aide de la maîtrise de la terre, etcetera, etcetera… Le système est bon, même si les demandes sont parfois particulièrement tendues à accomplir, et que cela peut donc brider votre exploration.

 

2) Le système de combat en détail : Attention, ça pique. 

 

Il sera sans foute infiniment plus simple d’expliquer ce qu’est qu’une fission d que d’expliquer ce qu’est le système de combat de Xenoblade 2. Pour commencer, il faut savoir qu’il reprend les bases des autres opus, et qu’il s’agit d’un système de combat en semi-tour par tour (ou semi temps réel, selon votre point de vue). Concrètement, vous n’allez pas choisir quand vous allez attaquer, mais vous allez pouvoir choisir comment vous vous placer, et surtout, quand vous utilisez vos arts. Nouveauté de cet opus, les arts sont maintenant liés à vos Blades, et vous pouvez en emmener jusqu’à trois au combat. Chaque Blade possède une arme qui lui est propre ainsi que 3 arts spécifiques et un art spécial. Les arts normaux se rechargent au fil du temps du combat, au fur et à mesure que vos auto-attaques touchent l’adversaire. Les arts spéciaux, eux, se rechargent en utilisant des arts normaux. La différence étant que les arts spéciaux peuvent être chargés jusqu’à quatre fois.  Jusque-là, croyez-moi, c’est plutôt simple, et c’est là que ça va se complexifier.

 

Dans le jeu, il existe un système de combo, assez particulier et c’est via ce système de combo que vous allez pouvoir infliger le plus gros de vos dégâts. Un exemple pratique étant infiniment plus clair qu’une explication théorique, permettez-moi donc de vous présenter un cas pratique. Rex, avec sa lame Pyra, qui est de type feu, utilise un art spécial de niveau 1. Suite à cette attaque, un arbre de possibilités va s’ouvrir en haut à droite de l’écran. Dans cet arbre, vous pouvez voir que, pour continuer l’enchainement, il vous faudra utiliser soit un art spécial d’élément eau de niveau 2, soit un art spécial d’élément feu (toujours de niveau 2). Ces deux excroissances amenant tous les deux à des possibilités différentes. Celle qui nous intéresse toutefois, c’est l’art chargé de type eau, puisque c’est l’élément de la Blade principal de Nya, Dromarch. Pourquoi ? Rex n’aura pas forcément eu le temps de charger un art spécial de niveau 2 : Il y a aussi une jauge timer qui apparait pour vous indiquer le temps qu’il vous reste afin de réaliser votre combo. Ainsi donc, via une pression du bouton ZL, ou ZR, nous demandons à Nya d’effectuer son art. Le combo passe alors au niveau 2, et les excroissances liées à l’art de type feu de niveau deux disparaissent. L’arbre de possibilité nous indique maintenant que, pour finir notre combo, il faudra utiliser soit un art spécial de niveau 3 de type glace, soit un de type feu (toujours de niveau 3). Rex, grâce à l’intervention de Nya, aura eu le temps de recharger son art spécial jusqu’au niveau 3, voir même jusqu’au niveau 4, et pourra alors finir ce combo via un art spécial de feu dévastateur. Si vous du mal à comprendre (et c’est parfaitement compréhensible, c’est une vraie plaire à expliquer), sachez que dans le jeu, c’est infiniment plus clair à prendre en main.

3) Après les combos, voici les enchaînements

Cela dit, ce n’est pas encore fini ! Quand vous allez réaliser un combo complet, vous allez pouvoir voir un orbe de couleur rouge tournoyer autour de l’ennemi. Il est de cette couleur parce que le dernier élément que vous avez utilisé dans notre exemple est de type feu. En fait, quand vous exécutez un combo, l’ennemi va gagner une certaine résistance à un type d’action. Toujours dans notre exemple, il s’agira d’un « sceau autodestruction », qui, comme son nom l’indique, empêchera l’ennemi de s’autodétruire. Si un sceau peut être gérable, quand il y a une multitude, ça devient plus gênant. Heureusement, il existe un moyen de les briser…

Le jeu possède un système d’enchaînement, et c’est via ce système que vous allez pouvoir briser ces orbes. En haut à gauche de l’écran, vous allez voir une jauge qui vous sera familière pour peu que vous soyez habitué à la série : une jauge d’entente, divisée en trois. En ayant une partie de la jauge remplie, cela vous permettra de ressusciter un allié tombé au combat. Mais ce qui nous intéresse, c’est ce qui arrive quand elle est entièrement remplie… En effet, c’est quand elle sera remplie que vous pourrez déclencher un enchaînement. Le temps se fige alors, et vous allez pouvoir enchaîner les arts spéciaux de chacun de vos personnage, tour par tour. Les dégâts infligés sont exponentiels et augmentent avec la longueur de l’enchaînement. En utilisant des arts de l’élément opposés à ceux des orbes tournants autour des ennemis, vous allez pouvoir les briser, et augmenter la longueur de votre enchaînement.

Il existe encore de nombreuses choses dont on pourrait parler pour présenter le système de combat du jeu. Mais si vous arrivez déjà à comprendre ce qui est expliqué plus haut, déjà, je vous félicite, et ensuite, je vous signalerais que vous aurez compris l’essentiel du système global du jeu. Malheureusement pour le jeu, si son système de combat est excellent et permet de faire de superbes choses, il ne se dévoile que trop progressivement pour son propre bien. Autrement dit, nous sommes en face d’un de ces jeux où les premières heures, même si très rythmées grâce au scénario, ne sont pas forcément les plus amusantes. Et il faudra bien dix, voir même quinze heures, pour commencer à approcher de la complexité du titre. Mais cela vaudra le coup, puisque encore une fois, ça fonctionne vraiment bien.

 

III) Et le reste ?

 

1) Une technique décevante

 

Si l’on avait pu rire du moteur du jeu de Xenoblade Chronicles X, il est malheureusement fort probable que la finition de Xenoblade Chronicles 2 fasse émettre quelques rires jaunes. Alors déjà, on va quand même dire en avant-garde : C’est parfaitement jouable, autant en portable qu’en mode salon. Jouable, pour peu que vous n’ayez rien contre un aliasing très prononcé, du popping, du clipping, ou encore de (très légères) chutes de framerate.

Le pire restera quand même les bugs de son durant certaines cinématiques. Le son se hachait parfois, voir même, se décalait. On parlera aussi de la résolution dynamique qui, en mode portable, change parfois le jeu en véritable bouillie de pixel illisible. Il y a aussi le flou, qui empêche de profiter des décors comme on le voudrait. On sent que le jeu sort plus rapidement qu’il ne l’aurait dû, et c’est dommage.

 

2) Une OST divine pour un doublage anglais qui ne le mérite pas

 

L’un des aspects qui avait fait polémique à l’époque de Xenoblade X, c’était son OST, dans un style très différent du premier jeu. De mon point de vue, Xenoblade Wii comme X possédaient tous deux des OST extraordinaires, mais je comprends que celle de X ai pu diviser. Dans tous les cas, celle de Xenoblade 2 devrait réconcilier tout le monde. Dans un style musical plus proche du premier jeu, Xenoblade 2 étale une bande-son d’une qualité proprement incroyable. En pinaillant, le seul reproche qu’on pourrait lui faire, c’est d’être musicalement trop proche du premier jeu, avec pas mal de remix ou de mouvements musicaux repris : mais ça n’enlèvera rien au plaisir global que dégage ces compositions.

 

Malheureusement, on ne peut pas en dire autant du doublage anglais, qui est franchement mauvais. Le pire étant que, pour les personnages secondaires, il fonctionne bien. Nintendo a tenu à ce que différents accents, différents tons, soient utilisés selon chaque titan, chaque civilisation, et ça donne une véritable identité à l’univers. Mais concernant les personnages principaux, c’est une catastrophe : aucune conviction, aucun jeu, rien. C’est dommage, d’autant que les doublages anglais de Xenoblade Wii et de Xenoblade X étaient réussis.

 

3) Quêtes annexes et durée de vie

 

On aurait pu craindre que ça ne soit pas le cas, mais ce n’est pas le cas. Xenoblade Chronicles 2 est un jeu long. Très long. Environ une soixantaine d’heures pour finir le jeu. Probablement un peu moins si vous faites le jeu en ligne droite.  Probablement beaucoup plus si vous comptez effectuer l’intégralité du contenu annexe. Petite déception toutefois, le jeu ne propose aucun new game +.

 

Malheureusement, la qualité du contenu annexe est très inégale et la plupart de ses sus-dites quêtes sont une véritable plaie à compléter. Point positif toutefois, chaque Blade rare possède une quête annexe qui lui est dédié et qui développera sa personnalité. Ainsi, les Blades rares ne sont pas des objets qu’on change et qu’on échange au fil de nos besoins, bien heureusement.

 

9
Vous l'avez sans aucun doute compris à la lecture de ce test : Xenoblade Chronicles 2 est un jeu fantastique. Artistiquement sublime, bénéficiant d'un système de jeu riche sans être inaccessible, d'une OST à tomber par terre et d'une histoire épique saupoudrée d'un casting aussi attachant que plaisant à suivre, on a du mal à croire que Monolith Soft ait pu réussir à créer tout ça dans un laps de temps aussi court. Malheureusement, tout n'est pas blanc au pays des nuages, et on regrette franchement un aspect technique honnêtement décevant. Malgré tout, il n'en reste pas moins que nous avons là un jeu extraordinaire qui vient clore avec brio une année exceptionnelle pour la Switch. Bravo !

  • Artistiquement superbe
  • Un système de combat grisant et réussi
  • Une histoire prenante
  • Des personnages attachants
  • Les Blades : une idée de génie
  • Une OST du feu de dieu
  • Grosse durée de vie
  • Ergonomie à revoir
  • Gros manque de finition (Aliasing, poping, clipping, bug, framerate...)
  • Met trop longtemps à réellement se dévoiler
  • L'effet "waouh" toujours présent mais moins puissant que dans les autres Xenoblade