Nintendo Switch

We Love Katamari REROLL+ Royal Reverie

Test Switch

We Love Katamari REROLL+ Royal Reverie

Par rifraff - Le 15/06/2023 à 12:10

Bandai Namco n’a pas perdu la boule. Katamari Damacy est de retour sur Nintendo Switch avec un nouvelle version du second opus de la licence, We Love Katamari agrémenté de quelques nouveautés. Un jeu toujours aussi punk, pop et flashy !

SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZ !

Katamari Damacy est une licence culte qui a longtemps été associée aux consoles Playstation. Le premier titre est né d’un projet d’étudiants et plus spécifiquement de l’imagination de Keita Takahashi qui se prédestinait alors à devenir sculpteur. D’une certaine façon, d’ailleurs, Katamari Damacy nous transforme tous en sculpteur.

We Love Katamari (initialement sorti en 2005) est la suite directe de Katamari Damacy, le premier opus dont le remake Katamari Damacy Reroll est disponible sur Nintendo Switch depuis 2018. Dans ce nouveau remake nommé We Love Katamari  + Royale rêverie, on retrouve l’intégralité du jeu d’origine en haute définition avec des graphismes améliorés, pas mal de petits changements et de nouveaux défis. Si vous connaissez le titre précédent, vous ne serez pas dépaysé. Il n’y a pas vraiment de différences d’un jeu à l’autre tant dans le style graphique que dans le gameplay du jeu. On retrouve le même univers nonsensique et les mêmes personnages à têtes d’enclume, à commencer par l’omnipotent et excentrique Roi du Cosmos, et son fils, l’intrépide Prince.

Aussi frivole qu’il semble être de prime abord, We Love Katamari est un cadeau fait aux fans de la licence autant qu’une réflexion sur les suites ! Lorsque le jeu débute le Roi du cosmos se réjouit du succès planétaire du jeu précédent, jeu, Katamari Damacy ! Désormais, il y a des fans de Katamari dans le monde entier qui envoient des lettres et des messages d’amour. Pour les remercier, le Roi envoie le Prince à leur rencontre afin de leur donner ce qu’ils réclament : encore plus de Katamari (c'est bien connu, les fans en veulent toujours plus !)

Roule, ma boule

Chaque rencontre de fans est l’occasion de défis variés dans des niveaux très différents les uns, des autres, tant par leur univers que par leurs environnements. Il s’agit cependant toujours de diriger le Prince dans des niveaux stylisés « pop art » en 3D, bourrés de détails et d’objets divers ; des environnements improbables au style unique, à la fois naïf et moderne, sorte de croisement japonais entre les tableaux du douanier Rousseau et ceux d’Andy Warhol- quoique, à côté de Katamari Damacy, l’œuvre d’Andy Warhol paraîtrait presque fade et académique !

Dans chaque niveau, le but, pour le Prince (et, donc, le joueur) est généralement de collecter un maximum d’éléments en se servant d’un Katamari, une sorte de boule hyper collante. En utilisant les deux sticks de sa manette, on dirige alors le Katamari afin d‘y agglomérer toutes sortes d’objets simplement en roulant dessus. Comme une boule de neige que l’on roulerait sur la neige pour en faire le corps d’un bonhomme, plus la boule collecte d’objets, plus la boule grossit et plus elle peut ramasser d’objets de plus en plus gros, toujours en leur roulant dessus. L'intérêt du jeu réside autant dans son concept hypnotique que dans la découverte des niveaux qui sont très variés et plein de surprises: collecte de fleurs, voyage dans l'espace, aventure sous-marine, etc.

Chaque niveau est conçu comme un petit monde ouvert construit bien souvent sur plusieurs niveaux avec des passerelles et des couloirs à emprunter, des parapets, des estrades ou des pentes à gravir. Ils sont en outre bourré d’éléments et d’objets de formes et de tailles diverses. Certains éléments sont inanimés et sont éparpillés un peu partout, mais d’autres sont « vivants » et en mouvement.  

Boule de Nerds

La difficulté du jeu, outre sa maniabilité, vient du fait que le Katamari ne peut pas agglomérer n’importe quel objet. Tout dépend de leur taille et de celle du Katamari. Ainsi, dans une chambre en désordre par exemple qu’il faut débarrasser, on commence par pousser un « petit » Katamari qui n’a encore aucun objet collé sur lui et dont la circonférence est de 5 cm. Le but est de faire le ménage et de ramasser tout ce qui traîne de façon à ce que la taille du Katamari atteigne au minimum 40 cm. Nous avons 5 minutes pour y arriver.  Au départ, il y a l’embarras du choix, tellement il y a d’éléments partout. On commence par collecter des boutons, des trombones, des jetons, des pièces de mahjong ou encore des rouges à lèvres…

Chaque objet ramassé fait grossir le Katamari mais le rend aussi plus difficile à manier. Après voir récolter des brosses à dents par exemple, le Katamari a tendance à ne plus rouler droit mais aussi à rouler au dessus des objets qui sont sur le sol et qui, donc, ne se collent plus dessus. Avec des objets trop longs, on peut aussi être coincé à certains endroits et on peut aussi avoir plus de mal à esquiver les objets plus gros ou plus imposants qui font figure d’obstacles. Ces objets trop « gros » pour être ramassés peuvent parfois d’ailleurs faire rebondir le Katamari et même lui faire perdre quelques objets agglomérés. Il faut donc les éviter et ce n’est pas toujours facile. C’est vraiment tout un art- c’est le cas de le dire ! On comprend cependant assez vite les règles de ce monde farfelu même si, par contre, il n’est pas toujours évident (ni logique) de distinguer les objets qui peuvent être collectés de ceux qui ne le peuvent pas.

Heureusement à différents moments, le Katamari évolue. Ainsi, dans la maison, lorsque le Katamari atteint la taille de 12cm, il devient plus gros et certains objets qui ne pouvaient pas être ramassés peuvent tout d’un coup être collectés et s’agglomérer sur le Katamari. Par ailleurs, des endroits qui étaient inaccessibles peuvent alors être atteints.

Une réalisation subtilement efficace

La grande idée, c’est que ce changement de taille du Katamari s’accompagne d’un subtil changement d’échelle. Ainsi, ce qui paraissait grand la seconde d’avant, devient plus petit. Dans le niveau qui se déroule dans la ville, et qui est l’un des meilleurs, on commence par arpenter les allées d’un parc, à « hauteur d’homme », en ramassant les cailloux, les oiseaux qui picorent et les bornes d’incendie avant que le Katamari grossisse et nous permette d’agglomérer le mobilier urbain mais aussi les passants ! Puis le Katamari grossit encore et nous voilà capable de collecter les arbres, les voitures ou encore les poteaux électriques qui apparaissent alors comme des brindilles… De fil en aiguille, le Katamari grossit tellement que la ville finit par ressembler à une maquette sur laquelle les passants ne sont plus que des fourmis à peine visibles, et les immeubles, des briques de Lego faciles à collecter… Le Katamari grossit encore et la fin du niveau est… Juste dingue.

Jeu de boule

We Love Katamari est un jeu d’action-réflexion atypique dont le charme réside autant dans son concept original que dans sa réalisation maîtrisée et son humour nonsensique. C’est un jeu totalement barré qui ne plaira pas à tout le monde- mais c’est, en même temps, le cas de tous les jeux. Il faut d’abord être sensible au style particulier du jeu et à ses couleurs flashs mais aussi à son humour décalé brisant constamment le quatrième mur et s’amusant notamment des temps de chargement longuets ou des bugs du jeu. Durant tout le jeu, le joueur pourra d'ailleurs découvrir une petite histoire racontée en plusieurs volets avec des cinématiques farfelues. Il pourra aussi lire les différentes interventions du Roi du Cosmos et des fans, tantôt poétiques, tantôt pertinentes, tantôt édifiantes, souvent hilarantes (sachant que pour les plus pressés et les moins sensibles à l'humour du jeu, les dialogues peuvent être skippés). 

Une bande-son bouleversante

La bande son du jeu est aussi atypique qu’indissociable du jeu et participe vraiment au plaisir que l’on a de jouer (ou pas). C’est une bande son culte mariant l’électro, à la pop, au rock, au disco ou encore, à la bossa nova et qui peut vraiment s'écouter indépendamment du jeu. Chaque niveau à son morceau distillant sa propre ambiance sachant que plus on joue, plus on peut s’amuser à changer les morceaux pour écouter ceux que l’on préfère le plus et donner aussi un autre tempo à certains niveaux..

Un gameplay à la fois simple et compliqué

Parmi les éléments qui peuvent déstabiliser les joueurs : le gameplay est sans doute le plus important. Il est à l’image du style et, on peut le dire aussi, du jeu tout entier puisqu’il est non conventionnel. Katamari est un jeu qui bouscule nos habitudes de joueurs et nos repères. Il émerveille et agace. Il fait réfléchir et distrait. Il oblige à se concentrer tout en se laissant aller... Ce n'est pas un jeu facile mais il n'est pas très compliqué non plus !

Cependant, objectivement, le jeu n’est pas évident à prendre en main et il ne sera d’ailleurs pas rare de rater un niveau à cause de soucis de maniabilité ou de couacs dans les commandes sans parler des problèmes de visibilité et de caméra. Il y a plein de petites subtilités à retenir pour devenir un pro du Katamari. Pour avancer, il faut pousser les deux sticks dans la même direction sachant qu’en poussant un seul stick, on déplace simplement le prince autour du Katamari. Il faut donc souvent jouer avec les deux sticks pour emmener le Katamari là ou on le souhaite sachant, encore une fois, qu’en fonction des objets qui le compose, ce sera plus ou moins facile (ou difficile).

Comme dans le remake du jeu précédent, cette nouvelle version permet de jouer aussi en utilisant la détection de mouvement des Joy-Con. Si on pouvait craindre le pire, à l’arrivée, cela fonctionne étonnamment bien. Les commandes par mouvement répondent parfaitement et on arrive très simplement à diriger son Katamari, que ce soit pour avancer, tourner ou encore foncer, en bougeant les Joy-Con (et en utilisant quelques boutons).Globalement, avec un petit d’adaptation pour le plus bras cassés d’entres-nous, le gameplay du jeu reste assez accessible surtout que le jeu inclut aussi une option plus simple.

Un remaster soigné

Grâce à cette nouvelle version, les graphismes du jeu apparaissent plus nets et plus beaux que jamais, permettant de mieux apprécier chaque petit détail qui compose les niveaux. Il n’y a  pas grand-chose à dire même du côté technique, à partir du moment où l’on n’aime le style naïf et pop du jeu. Parmi les changements apportés à cette nouvelle mouture, on note la possibilité d’aviser très simplement les défis à effectuer grâce à un menu simplifié. C’est très pratique et permet de mieux voir ce qui a été fait, ce qui est possible et ce qui reste à faire. On retrouve aussi le mode deux joueurs avec cette fois la possibilité de jouer à deux chacun avec un Joy-Con dans la main. On pousse ainsi le Katamari à deux ! C'est un coup à prendre ou un coup, à prendre des coups (de l'autre joueur !) Mais c'est plutôt amusant. Il y a aussi un mode défi deux joueurs en écran séparé.

Comme son titre l'indique, le jeu inclut aussi un nouveau mode ; la Royale Rêverie qui nous permet de faire une poignée de défis supplémentaires en dirigeant le Roi du Cosmos jeune. Ces défis sont plus petits que les niveaux originaux mais aussi plus difficiles. Ils font vraiment office de bonus même s'ils ne justifieront pas l’achat du jeu et permettront tout juste, à la rigueur, d’allonger un peu la durée de vie qui reste correcte surtout pour toutes celles et ceux qui voudront aller plus loin que le simple déblocage de tous les niveaux. Il y a plein de défis, de petits bonus à trouver, de règles alternatives mais aussi d‘incitations pour améliorer son score et faire en sorte que ses Katamari deviennent des super planètes brillant dans le cosmos.

We Love Katamari REROLL + Royale Rêverie est un excellent remaster qui ajoute au catalogue de la Nintendo Switch un classique des jeux vidéo de l'ère PS2.  Notez que le jeu est disponible en boutique et en version dématérialisée. Sur l'eShop, le prix du jeu au lancement est de 29,99€. Pour les fans purs et durs, un DLC (pour 10€ de plus) ajoute 25 chansons supplémentaires, histoire de varier les plaisirs dans les niveaux.

 

8
Ah, si on pouvait agglomérer tous ce qui nous encombre pour en faire des étoiles, le monde n'en serait que plus beau ! Original, décalé et toujours aussi non conventionnel, We Love Katamari REROLL + Royale Rêverie est une œuvre d'art autant qu'un superbe jeu de réflexion dans tous les sens du terme. Un classique à posséder dans sa ludothèque magnifiquement remis au goût du jour.

  • Original
  • Visuels réhaussés
  • Gameplay non conventionnel
  • Déjanté
  • Très drôle
  • Bande son culte
  • Des ajustements et des ajouts sympas
  • Un gameplay à apprivoiser
  • Problème de caméra