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Voice of Cards: The Forsaken Maiden

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Voice of Cards: The Forsaken Maiden

Par babidu - Le 06/03/2022 à 08:00

Voice of Cards : The Forsaken Maiden est le dernier jeu de la toute nouvelle saga Voice of Cards. Après un premier épisode sous-titré « The Isle Dragon Roars » sorti initialement sur Nintendo Switch le 28 octobre dernier, Square Enix remet le couvert avec ce second épisode disponible depuis le 17 février. Nous retrouvons ici encore le légendaire trio, Yoko Taro (le papa de Nier) au scénario, Keiichi Okabe (lui aussi à l'office sur la saga Nier) à la musique ainsi que Kimihiko Fujisaka qui illustre les personnages du jeu, trois artistes reconnus dont les pattes légendaires avaient su donner au premier Voice of Cards son aura. Mais que vaut ce nouvel épisode ? C'est ce que nous allons voir dans ce test.

Voyage aux pays des cartes

Similaire à ce que « The Isle Dragon Roars », le monde de « The Forsaken Maiden » est entièrement composé de cartes, des cartes à jouer, de vos personnages au monde qui vous entoure en passant par les endroits inexplorés de la carte qu'il vous faudra retourner, tout est composé de cartes. C'est visuellement splendide, extrêmement cohérent et très bien mis en scène. Même les menus du jeu, qui malgré peu d'ergonomie et quelques problèmes de lisibilité, sont à l'image d'un deck de cartes. Voice of Cards continue donc à embrasser son inspiration jeu de rôles de son identité visuelle jusqu'à ses mécaniques de jeu. Vous dirigerez un pion sur les différentes cartes qui constitueront les cases du jeu et vous devrez régulièrement effectuer des lancers de dés afin de statuer sur la finalité de vos actions, l’échec vous guette donc à la moindre action même si l'aléatoire dans le jeu est plutôt bien dosé.

L'histoire, relativement basique même si quelques rebondissements et de bonnes idées de mise en scène sont à noter, vous mettra dans la peau d'un jeune Insulaire sillonnant les mers aux côtés de Laty, une jeune prêtresse en devenir et d'une peluche afin de récolter les différentes reliques de prêtresses des quatre îles entourant la vôtre. L'exploration, au départ engageante, deviendra redondante même si visuellement les différents lieux auront de quoi vous donner envie de contempler le sublime travail artistique du jeu. Les personnages sont plutôt attachants et les différents dialogues se laissent lire. Quelques péripéties vous attendront sur les différentes îles et si le jeu devient extrêmement répétitif dans ses dernières heures, les premières ne seront que découvertes et émerveillements... entre deux combats.

La croisière s'amuse fait de mauvaises rencontres

Préparez-vous à être en effet constamment harcelés par les monstres du jeu. Vous ne pourrez pas avancer de plus de deux à trois cases (si vous êtes chanceux) sans déclencher l'un des innombrables combats du jeu. Le taux de rencontres aléatoires qui déboucheront sur un combat est incroyablement mal réglé et dans un souci de rallonger artificiellement la durée de vie du jeu, qui n'en a clairement pas besoin, vous devrez livrer batailles à chacun, ou presque, de vos déplacements. Si le système de combat est agréable et fonctionne bien, nous allons y revenir, le taux d'apparition d'ennemi est complètement exagéré, explorer les différents lieux vous désespérera tant vous croiserez moult menaces sur votre chemin et le petit chargement ainsi que l'animation, visuellement superbe, viendra à vous agacer plus qu'à vous émerveiller dès les premières heures de jeu. C'est le plus gros point noir du jeu, il y a beaucoup trop de combats et si ceux contre des ennemis imposants ou même des boss sont succulents, ceux contre les monstres de base et les apparitions diverses ne sont que du temps perdu à attendre votre tour pour détruire en un coup (ou deux) vos adversaires.

Les combats du jeu se jouent au tour par tour, vous aurez votre équipe de deux à quatre personnages, celle-ci évolue en fonction des événements de l'aventure ce qui diversifie énormément le gameplay. Tantôt vous ne serez que trois, vous, Laty et votre fidèle peluche, tantôt vous serez quatre, remplaçant Silla la peluche par la prêtresse d'une des îles et son fidèle gardien. Chacun disposant évidemment de ses propres attaques et mouvements spécifiques. Vous devrez, durant les combats, économiser vos points de mana ici représentés sous la forme de gemmes. Chaque tour d'un personnage vous octroiera une gemme d'office et vous pourrez en choisissant de passer ce tour gagner une gemme supplémentaire. Certaines capacités vous permettront bien évidemment d'en gagner encore plus par tour. Une attaque classique ne consommera pas de gemmes mais les mouvements et les techniques spécifiques à vos personnages en consommeront un certain nombre. Les premiers tours seront donc nécessairement de tours de farm de gemmes et d'attaques simples. Le système de combat fonctionne parfaitement bien et certains combats vous donneront du fil à retordre. Les éléments feu, vent, eau... etc... sont également de la partie et connaître vos adversaires en lisant leurs cartes ou en les observant vous sera d'une grande aide. Malheureusement, l'équilibrage fait ici, encore une fois, défaut et les combats oscilleront vite entre trop facile ou très compliqué. Mention spéciale à l'épilogue du jeu qui nous aura donné du fil à retordre.

Un jeu pour tous ?

Si vous n'avez pas fait le premier épisode, c'est notre cas, vous ne serez nullement perdus dans le monde de ce nouveau Voice of Cards. Nous avons probablement raté quelques clins d’œil et références mais l'histoire se suffit à elle-même. Les amateurs de J-RPG devront se sentir ici chez eux et les fanatiques de tour par tour seront servis. Il vous faudra une bonne vingtaine d'heures pour voir le bout de l'aventure. Les dernières heures seront malheureusement quelque peu pénibles en raison de quelques twists et rebondissements mal amenés ainsi qu'une bonne lassitude après tant de combats.

Voice of Cards : The Forsaken Maiden est-il le successeur de la saga Nier ? La réponse est non, il n'a pas du tout vocation à l'être. La présence de Yoko Taro au scénario se fait ressentir dans son utilisation du média jeu vidéo mais Voice of Cards est et restera un petit jeu, une respiration dans la carrière du créateur et avant tout une expérience sympathique mais trop répétitive. La présence d'un mode « rapide » ne fait que buguer le jeu et le rendre instable sans corriger ses différents problèmes. Fort heureusement le jeu est jouable en mode portable sur Nintendo Switch via les contrôles tactiles ce qui rend les combats plus sympathiques qu'en mode TV.

 

Retrouvez le barème des notes des tests de Nintendo-Master 

7.5
Voice of Cards: The Forsaken Maiden est un J-RPG au tour par tour dont l'univers et le concept le rendent globalement très sympathique. Visuellement enchanteur et musicalement très bon, le jeu souffre néanmoins d'une effroyable répétitivité et d'un nombre pharamineux de combat aussi répétitifs que redondants. Assez lent, le jeu souffre d'un problème de rythme en fin de l'aventure malgré une durée de vie plutôt correcte pour ce type de jeu. À recommander aux amateurs du genre et de jolis jeux.

  • Son style visuel à tomber
  • Une jolie histoire
  • Le système de combat efficace et bien pensé
  • Va au bout de son concept
  • Quelques bons rebondissements
  • Jouable en mode portable
  • Une histoire convenue et quelques twists qui font tache
  • Mal dosé dans ses affrontements
  • Souvent trop lent
  • Extrêmement répétitif
  • Menu et interface pas au top