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Unicorn Overlord

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Unicorn Overlord

Par Lotario - Le 10/04 à 17:00

Dernier né de Vanillaware à qui l’on doit 13 Sentinels: Aegis Rim ou encore le merveilleux Odin Sphere, Unicorn Overlord se présente comme un RPG tactique en temps réel. Le studio a su briller de par son écriture et sa patte artistique qui n’est plus à remettre en cause. Comme beaucoup, nous avions été conquis par la démo du titre, mais qu’en est-il désormais après avoir pu tester le titre en ayant passé plusieurs dizaines d’heures dessus.

Une invasion qui scelle le destin de Fevrith

Alors que la paix règne sur le royaume de Fevrith, voilà que l’alerte est donnée. Une armée tente d’envahir toute la contrée. La reine Ilénia, souveraine de Cornia, tente alors de défendre à tout prix son royaume. Mais elle s’assure avant tout de mettre son fils, Alain, à l’abri. Elle demande alors à Joseph, un Chevalier Sacré, de s'acquitter de cette tâche. Durant la bataille qui s’ensuit, on découvre que Valmore, un ancien général de Cornia qui trahit sa nation, nommé désormais Galvius est à l’origine de cette attaque. Malgré la bravoure de la reine, la chute du royaume s’ensuit… Et ainsi, les cinq royaumes sont conquis par l'empire Zénoïrien. Ce dernier règne alors en maître sur tout le continent de Fevrith. Dix années passent.

Nous retrouvons désormais Alain, prince héritier, qui doit faire face à son destin après avoir passé tout ce temps à s’entraîner auprès de Joseph afin de manier l’épée et de devenir un expert en stratégie. Ils créent ainsi l’armée libératrice dont le but est de délivrer Fevrith du joug de l’empire. Il faut alors s’empresser de libérer chaque royaume afin de faire tomber chaque parcelle de territoire aux mains de l’armée libératrice. Sur son chemin, il recrute de nouveaux partenaires afin de rendre sa propre armée de plus en plus puissante. En l’occurrence, il est accompagné de la douce Scarlet, son amie d’enfance, et de Lex qu’il connaît depuis son arrivée sur l’île de Parévia suite à l’invasion de l’empire. Un long périple et de nombreuses batailles les attendent…

Des pelotons d’unités

Le système de jeu d'Unicorn Overlord est assez original et sort des sentiers battus. Ici, ce n’est pas une unité que vous envoyez au combat, mais un groupe d’unités. Si au départ, ce que l’on appellera un peloton pour imager, se compose de deux unités, il est possible au fur et à mesure d’augmenter la taille de chacun jusqu’à six unités. Attention toutefois, plusieurs conditions sont à réunir comme la réputation de votre armée et un nombre de médailles requis. Quand un combat s’engage, les unités se mettent à attaquer, bien évidemment privilégiant la vitesse de chacune (de chaque camp). Chaque unité dépense alors un point d’action quand elle agit. Si au départ, une unité ne possède qu’un point, elle peut en détenir davantage au fil de sa progression, et même suivant l’équipement qu’elle porte. Ainsi, avec trois points, elle agit trois fois durant la bataille.

De même, les unités sont affiliées à une classe qui a forcément l’avantage sur une autre. De ce fait, il convient de faire des combinaisons capables de déstabiliser les troupes adverses facilement. La composition de vos pelotons est primordiale et c’est ce qui vous donnera plus facilement l’avantage sur vos ennemis. En outre, chaque classe développe des capacités qui se déclenchent en combat, capacités qu’il est possible de customiser en ordre de priorité et en y mettant certaines conditions (à l’image des gambits de Final Fantasy XII). Ainsi, vous pouvez déterminer quand un soigneur va s’occuper d’un allié par exemple. Ce qui devient très vite addictif, c’est de voir comment nos troupes agissent et surtout comment elles arrivent à se compléter en combat, car avec de bonnes combinaisons, on peut vite atteindre une synergie foudroyante pour les troupes ennemies.

Toutefois, la gestion de votre armée ne s'arrête pas là. Outre leur gain en puissance après chaque niveau, il est possible de donner de l'équipement (arme, accessoires, boucliers, etc.) à chaque unité afin d’améliorer ses statistiques. De plus, arrivé à un certain moment, vous pouvez faire évoluer vos unités afin qu'elles passent à une classe avancée. Pour y parvenir, vous devez vous acquitter ici aussi de médailles. Les médailles s'acquièrent après chaque victoire ou encore en réalisant des quêtes annexes ou en aidant les villes (ce que nous verrons plus loin). Sachez aussi qu’il est possible d’entraîner les unités via des tomes qui donnent directement de l’expérience ou des batailles dédiées que nous préférons vous laisser découvrir. À noter que bien que le niveau d’une unité peut s’avérer important, il est bien plus primordial de faire de bonnes combinaisons pour remporter les batailles qui vous attendent.

Des batailles en temps réel

Ce qui peut surprendre, c’est qu’ici, il n’est nullement question de tour par tour. Dès le début d’une bataille, les ennemis sont déjà en mouvement sur la carte. Il faut donc déployer au plus vite vos unités sachant qu’en général votre défaite survient si votre base de départ tombe et la victoire est assurée si vous capturez un camp adverse spécifique. Il faut aussi retenir que vous n'aurez pas de temps infini pour gagner, car chaque bataille est limitée en termes de temps, il faut donc prendre des décisions parfois très rapidement. En début de bataille, vous disposez de quelques points de bravoure. Il est possible de déployer un peloton en dépensant un point. Vous pouvez alors manquer de puissance de frappe au début. Pas d’inquiétude, vous gagnez des points de bravoure en tuant des ennemis ou en capturant des camps ennemis.

Veillez aussi à bien choisir votre chef de peloton, c’est ce qui peut déterminer la mobilité du groupe (cavalier, pégase, troupe au sol). N’oubliez pas que chacun à ses avantages et aussi ses faiblesses. Les points de bravoure peuvent aussi être dépensés afin d’utiliser certaines capacités de vos unités sur le terrain. Une unité a subi de lourds dégâts, pourquoi ne pas la soigner ? Ou mieux, pourquoi ne pas ramener à la vie une unité tombée (il n'y a pas de mort permanente, ou permadeath pour les fans de Fire Emblem qui se posent la question). Mieux, Alin peut même doubler l’expérience gagnée de 100% d'une unité proche si elle terrasse une unité adverse. Il est d’ailleurs important de ne pas négliger ces capacités qui peuvent être salvatrices durant certains moments (comme atteindre des troupes de loin ou annuler des malus).

Un vaste monde à parcourir

L’autre point qui n’est pas à négliger, c’est l’exploration de monde. Certes, vous avez envie de croiser le fer, mais il est tout aussi important de restaurer les villes que vous avez libérées de l’emprise de l’empire. Afin de les restaurer, il convient de leur fournir certaines ressources (bois, minerai, poissons, etc.). Ces ressources se trouvent sur la carte et leurs points collectés sont représentés par des points lumineux. Il faut avouer que c’est littéralement grisant de parcourir cette vaste carte et de trouver pas mal de lieux cachés, mais aussi des endroits mystérieux. Là encore, nous ne souhaitons pas gâcher la découverte. La carte du monde est aussi le lieu sur lequel vos personnages vont pouvoir avoir des discussions d’amitié dès lors que leur affinité aura augmenté. De quoi rappeler un certain Fire Emblem. Par ailleurs, un Colisée, disponible à partir d'un certain point de l’aventure, est aussi à votre disposition pour des batailles effrénées en solo ou en ligne contre d’autres joueurs afin de renforcer davantage l’expérience de jeu.

Une patte artistique de haut vol

Sur le plan visuel, le titre s’en sort remarquablement bien. Adoptant un style 2D des plus somptueux tant durant les cinématiques et que durant les batailles, on a rarement vu aussi léché. On ne peut que se satisfaire de renvoyer le pixel art à l’âge de pierre. Les personnages sont superbes, très détaillés et très stylés. Les décors quant à eux ne sont pas en reste et sont aussi bien détaillés. Sur le plan sonore, c’est parfaitement bien orchestré et les doublages sont très bons (bien évidemment, en japonais, c’est encore plus appréciable). Le tout tourne tout aussi bien en nomade qu’en mode TV bien évidemment. Côté durée de vie, comptez entre quarante et cinquante heures suivant votre rythme. De plus, le fait qu’il y ait plusieurs niveaux de difficultés peut permettre à chaque joueur d’y trouver son compte.

Le titre souffre cependant de ce qui est inhérent au genre, un brin de répétitivité au fil des batailles. Les développeurs ont pensé à tout, et il est possible de passer le détail (animation) de chaque affrontement et de gagner ainsi pas mal de temps (sachant que l’on connaît l’issue de chaque affrontement en amont). Petit défaut à relever malgré tout sur l’écriture, bien qu’elle soit globalement très bonne, on ne peut s'empêcher de ressentir une ambiance parfois trop manichéenne. De même, certains personnages vous rejoignent de manière trop simpliste alors qu’on se tapait dessus la minute précédente, ça manque un peu de profondeur par moment. Point fort cependant, vous avez par moment des décisions à prendre, et il est assez agréable d’en voir les conséquences ultérieurement. Le scénario reste cependant agréable à parcourir.

 

8.5
Unicorn Overlord est une franche réussite ! Il rend le Tactical-RPG plus dynamique et prenant que jamais. Addictif de par son système d'unités, il vous permettra d'essayer d'innombrables combinaisons afin de défaire vos ennemis. Le fait de parcourir librement la carte du monde renforce par ailleurs le sentiment d'immersion au titre. Visuellement somptueux en termes de patte artistique, le titre nous en met plein la vue et arrive à nous faire tenir, de part tout son système, aisément une cinquantaine d'heures sans sourciller !

  • Un scénario efficace...
  • Un côté stratégique hors pair et addictif
  • le système de bataille en temps réel
  • Le nombre de classes et de personnages
  • Un visuel somptueux
  • Le tout traduit en français !
  • ...manquant de profondeur sur certains points (recrutement de certains personnages)
  • Une répétitivité des batailles inhérente au genre
  • Un inventaire fastidieux