Nintendo Switch

Touken Ranbu Warriors

Test Switch

Touken Ranbu Warriors

Par Lotario - Le 31/05/2022 à 08:00

Les musou ont décidément le vent en poupe sur Nintendo Switch. Koei Tecmo nous propose cette fois une toute nouvelle licence, tout du moins pour l’occident, à savoir Touken Ranbu. Disponible depuis le 24 mai 2022, le soft nous propose de prendre part à des combats mettant en scène des personnages en lien avec une arme de légende japonaise. Ce titre a-t-il pu être suffisamment convaincant face à tous les autres musou ?

Des armes de légende

Replaçons le contexte de cet univers dans un premier temps. Des forces obscures, la “History Retrograde Army” (HRA) tente de modifier l’histoire en agissant lors de divers événements clés du Japon. Pour être plus précis, notre aventure se déroule entre les années 1560 et 1601. La HRA tentera donc de modifier par exemple l’histoire d’un certain Nobunaga (qui rappellera les événements de Samurai Warriors 5) mais aussi d’autres figures historiques que nous vous laissons découvrir. Nos héros, qui se tiennent dans un lieu nommé Honnomaru, ne sont autres que de beaux jeunes hommes incarnant une arme antique Japonaise. C’est donc avec évidence que l’on retrouve un certain Masamune ou Muramasa, armes emblématiques que l’on acquiert fréquemment dans les jeux de rôles. Toutefois, si certains noms auront du mal à vous évoquer quelque chose, c’est parce qu’ils empruntent aussi celui du forgeron ayant créé l’arme en question. C’est ainsi qu'un renard, appelé Konnosuke et envoyé par le Gouvernement du Temps, est à la tête de l’équipe afin de choisir les opérations à mener afin de contrer la HRA.

Voici pour le contexte général, de l’histoire de ce musou. Mais la curiosité ayant frappé à notre porte, nous nous sommes intéressés quelque peu à la série pour mieux l’appréhender. La licence a débuté par un jeu de cartes se jouant sur navigateur web (et depuis sur application mobile) : Touken Ranbu Online. Le soft mettant en scène uniquement des jeunes hommes séduisant, ce n’est pas sans hasard qu’il a trouvé sa place auprès du public féminin. Touken Ranbu a à priori eu une influence sur le développement de la culture des “femmes katana”, des femmes qui posent avec des épées historiques japonaises. Son influence ne s’est pas arrêtée là puisqu'elle a aussi eu comme effet de susciter des campagnes de restauration d’épées antiques japonaises ayant été détruites durant l’histoire ou grandement endommagées. On peut donc facilement constater l'importance pour le Japon de son patrimoine culturel au travers de ce jeu vidéo.



Sus à la HRA !

Comme tout Musou, l’objectif est de dévaster les rangs adverses en vous attaquant à des hordes d’ennemis. Ici, rien ne change, le concept est toujours aussi bon pour peu que vous appréciez le genre. Toutefois, il n’est pas question d’être sur de grands champs de bataille ou de conquérir des bases. Lorsque vous débutez une mission, vous choisissez un personnage à contrôler ainsi qu’un partenaire. Dans Touken Ranbu, il faut accomplir deux types de missions : affrontements ou investigations. Les affrontements vous demanderont de décimer la plupart du temps des cibles dans des environnements ressemblant parfois à des couloirs, et d’autres fois à des zones plus grandes mais relativement restreintes. Pour comparer à un autre Musou, cela se rapproche en quelque sorte de Dragon Quest Heroes. L’avantage, c’est que chaque bataille dure entre 5 et 10 minutes et cela rythme plutôt bien le soft. Autant dire aussi que c’est idéal sur une console comme la Nintendo Switch quand on veut se faire des petites sessions de jeu. Ensuite, les missions dites d’investigations vous demandent en revanche de trouver dans la zone un élément inconnu sans quoi la mission sera un échec. Il faut parfois trouver des ennemis cachés ou bien trouver un chemin annexe. C’est assez varié et cela offre une alternative afin de gommer un tantinet la répétitivité due au genre.

Le gameplay quant à lui est assez nerveux et très plaisant. Vous pouvez donc améliorer le personnage de votre choix via un menu dédié afin que ses coups deviennent de plus en plus nombreux mais que les finish de combos le soient aussi. Bien que Pad en main, tous les personnages se jouent de manière identique (mêmes combos), leurs styles étant si différents que l’on ne ressent en aucune façon des formes de clones. De plus, les personnages représentant l’âme d’une arme, ils possèdent d'ores et déjà une arme que vous ne pourrez pas changer au cours de l’histoire. Ce seront bien les statistiques que vous ferez évoluer, leurs coups et le nombre d’items que vous pourrez équiper. Ces items viennent apporter quelques bonus non négligeables comme l’augmentation de la puissance, de la défense, etc. D’ailleurs, sachez que le Honnomaru, votre base, gagne en niveau au fur et à mesure de vos batailles. Ce niveau viendra gonfler le nombre d'items disponibles en boutique. Pour terminer sur le Gameplay, vous disposez aussi de trois jauges offrant de gros avantages en combat. L’une d’elle permet de déclencher une sorte d’attaque en Dash que vous déclenchez avec votre partenaire durant lequel vous êtes invulnérable. Ensuite, le Hissatsu est une attaque spéciale très puissante (et joliment mise en scène) de votre personnage qui se remplit au fur et à mesure que vous tapez sur vos ennemis. Enfin, le Souto Mode est une sorte de furie durant laquelle vous êtes invulnérable et offrant à votre personnage un move set différent. Lorsque celui-ci se détermine, une attaque dévastatrice se déclenche. Dernière petite subtilité au combat, il peut arriver qu’un  duel lame contre lame se déclenche de temps en temps, si vous remportez le duel, votre adversaire sera terrassé instantanément. 

L’autre point qui sera important durant votre partie, c’est le Honnomaru et les liens entre les différents protagonistes. Outre la boutique, l’Honnomaru propose de nouveaux lieux petit à petit comme le jardin, la cuisine ou encore la véranda. Il est alors possible de positionner jusqu’à deux personnages par lieu. De ce fait, après chaque mission, les personnages étant rattachés à un lieu gagnent en expérience, ce qui permet une progression fluide puisque l’on peut choisir les plus en retard pour les mettre à niveau tout en jouant avec d’autres personnages. Mais ça ne s’arrête pas là. Vos personnages peuvent gagner jusqu’à cinq niveaux d’affinité. Cette affinité s'améliore lors des missions mais aussi lorsque deux personnages partagent un même lieu dans l’Honnomaru. L’affinité permet de gagner une complicité non-négligeable lors des missions et d’agir plus efficacement comme partenaire. Par exemple, un partenaire ayant une affinité suffisante pour contrer une attaque ennemie ou même intervenir auprès de vous de lui-même. Enfin, chaque lieu peut proposer des mini-jeux comme ramasser des objets dans le jardin afin de glaner des compos supplémentaires ou encore confectionner un bouquet.

Artistiquement : Japonaisement vôtre

On ne va pas tourner autour du pot, Touken Ranbu Warriors est un beau jeu (pour un musou entendons-nous bien). Si on le compare au dernier Dynasty Warriors sur Switch, il y a un énorme fossé. C’est donc avec plaisir que l’on parcourt le soft qui est au demeurant très agréable à l'œil. Il propose des environnements variés évitant une redondance visuelle. Les personnages sont fort bien modélisés et ont un style très différents allant du juvénile au combattant badass. Il y en a pour tous les goûts. Le jeu est fluide et tourne aussi bien en mode portable qu’en mode TV. Techniquement c’est au point et on espère les futurs musou avec la même qualité. Le soft n’hésite pas à faire dans le “beau” en nous mettant régulièrement devant les yeux des pétales roses du plus bel effet. Il y a somme toute un côté poétique dans certains visuels ou certaines attitudes des personnages.

Sur le plan sonore, on ne se dépayse pas en restant sur des thèmes très japonais “traditionnels” de très bonnes compositions. Ainsi, tout est raccord avec le contexte du titre. Même lors des batailles, on savoure pleinement ces musiques pour peu que l'on y soit sensible. Niveau contenu, il y aura de quoi faire et l’histoire vous tiendra sans mal une bonne quinzaine d’heures. Il est à noter que le glossaire regorge d'informations importantes intéressantes tant sur les personnages que sur le background du jeu. Il est en revanche à regretter que le titre n’ait pas été localisé. En effet, pour une nouvelle licence, il aurait été appréciable de bénéficier d’une traduction afin d’en profiter pleinement, surtout qu’elle gagne à être connue. Ceci dit, nul besoin non plus d'avoir une grande maîtrise de la langue de Shakespeare pour comprendre l’histoire.


 

6.5
Touken Ranbu Warriors et un bon Musou nous offrant un univers nouveau à découvrir. Tant par son contexte historique que ses références aux armes de légendes japonaises, il arrive, outre nous divertir, à éveiller notre intérêt. Flatteur à l'œil et techniquement solide, il ravira sans mal les amoureux de Musou prompts à se lancer dans des escarmouches de courtes durées. On regrettera surtout l'absence de localisation. Enfin, la licence étant peu connue dans nos contrées, il sera peut-être plus difficile de toucher le public. En revanche, pour les experts en Musou recherchant challenge et gestion, le titre ne sera pas pour vous.

  • Un contexte intéressant basé sur des armes antiques
  • Des personnages variés dans leur move set
  • Le format sessions courtes idéal pour la Switch
  • Artistiquement et techniqment très joli
  • Une répétitivité inhérente au genre
  • L'absence de localisation
  • Un gameplay qui gagnerait à se renouveler un peu (musou)
  • Un certain manque de difficulté