Nintendo Switch

Tormented Souls

Test Switch

Tormented Souls

Par Lotario - Le 21/04/2022 à 08:00

Tormented Souls est sans surprise un survival horror qui vous plongera dans les prémisses du genre. S’appuyant fortement sur Resident Evil dans sa structure, il semble vouloir emprunter des codes d’une autre époque. Développé par Dual Effect et Abstract Digital, il nous est édité par PQube depuis le 14 avril 2022. Pour mémoire, il avait été annoncé pour l’automne 2021. Alors… Avons-nous tremblé de peur devant notre Nintendo Switch ?

A cure of life

Vous incarnez Caroline Walker, une jeune femme qui s’apprête à vivre une aventure dont elle se serait bien passée. L’histoire commence alors que Caroline s’occupe dans son appartement. On sonne à la porte, et une lettre lui parvient. Elle semble venir d’un certain John Doe de l’hôpital de Winterlake. Cette fameuse lettre est accompagnée d’une photo sur laquelle figurent deux petites filles qui semblent jumelles. Fait étrange, au moment de regarder la photo, notre héroïne semble avoir comme un mal de tête. Parcourue par une étrange sensation, Caroline se décide à aller enquêter dans cet hôpital pour en savoir plus.

Arrivée sur place, elle commence à explorer. Malheureusement, elle est prise par surprise et reçoit un coup sur l’arrière de sa tête. Lorsqu'elle reprend connaissance, elle se retrouve dans une baignoire, totalement nue et avec un appareil respiratoire. Elle s’extirpe avec difficulté de la baignoire et commence à reprendre ses esprits. Mais que se passe-t-il dans ce lieu ? Après s’être rhabillée, elle se rend compte qu’elle porte un bandeau sur l’un de ses deux yeux. Fébrile, elle s’apprête à retirer ce bandeau… C’est ainsi que Caroline va devoir découvrir ce qui l’a amenée en ce lieu. La quête de vérité sera ardue et très étrange. Il est maintenant temps de parcourir les lieux et comprendre ce qu’il se passe dans ce manoir transformé en hôpital.

Bienvenue à Winterland

Comme évoqué en introduction, Tormented Souls a fait le choix de s’appuyer sur les jeux de type survival horror à l’ancienne. En effet, vous retrouverez avec plaisir (ou non) la bonne vieille caméra fixe. Nous faisons référence à Resident Evil, mais disons qu’il se rapproche plus de l'épisode Code Veronica avec ses environnements en 3D et sa caméra fixe, qui peut parfois se mettre en mode “poursuite” (comme dans les couloirs par exemple). Ce type de caméra a le très grand avantage de pouvoir accentuer les moments de stress ou d’ambiance pesante, et nous ne pouvons qu’admettre qu’ici, c’est très réussi. En revanche, elle a aussi le désavantage de parfois rendre les affrontements compliqués lorsque l’on ne voit pas ses ennemis, et ce, même si la visée est automatique au moment de sortir son arme. Malgré tout, pas de regret, le tout sert tellement bien l’ambiance (car c’est bien la pierre angulaire d’un bon survival horror), que nous n’avons pu qu’apprécier ce choix.

En terme de gameplay, c’est aussi très classique.On déplace son personnage avec le stick de manière libre, mais il peut arriver que ce soit fastidieux lorsque la caméra change de plan. Il arrive que le personnage change brutalement de direction. Pour le reste, il faudra bien évidemment trouver tout un tas d’objets, dispersés un peu partout dans le manoir et qui seront bien sûr utiles pour résoudre les énigmes entravant votre progression. D’ailleurs, il sera très important de bien observer chaque objet et de faire preuve de curiosité. En effet, même des petites choses simples sont parfois cachées, comme le raccourci de la carte. Alors que je pestais de devoir ouvrir mon inventaire pour consulter la carte à chaque fois, je me suis aperçu que l’on peut y accéder simplement en appuyant sur le stick en retournant la carte (attention, il est écrit stick R alors que c’est le L). Il en est de même pour pas mal de puzzles à résoudre. D’ailleurs, même pour votre progression, bon nombre d’indices se trouvent dans les divers documents que vous trouvez. Cela a pour effet de renforcer l’immersion dans le cadre de la découverte de ce lieu.

Un autre point qu’il apparaît important de souligner, c’est la pénombre. En début de partie et même à plusieurs reprises, il se peut que vous vous retrouviez dans des zones privées de lumière. Il faut parfois trouver un moyen de rétablir la lumière en réalimentant le courant. En revanche, tant que certaines zones ne sont pas éclairées, il est impossible d’y faire quoi que ce soit comme ramasser des objets. Il faut alors vous équiper du briquet afin de vous éclairer. Sachez qu’il y aura des gros moments de tensions et qu'avec quelques atrocités aux trousses, vous allez vite vous sentir oppressé et en panique.

Un manoir comme on les aime

Tormented Souls étant un portage, on pouvait un peu s’inquiéter du downgrade opéré (qui offre régulièrement un côté baveux et même trouble). Et bien ce n’est pas le cas ici. Nous sommes en présence d’un portage de très grande qualité si ce n’est que ça souffre tout de même d'aliasing. Cependant, le jeu est fluide et offre surtout un visuel net tant en nomade qu’en mode TV. On regrettera une modélisation un peu moyenne et des modèles pas toujours très bien animés. En revanche, les décors sont très réussis. Déjà, vous apprécierez sans mal l’architecture du manoir qui offre un rendu très classe. Mais surtout, chaque pièce fourmille de détails, ce qui rend chaque environnement crédible. Nous parlions de pénombre dans le gameplay, et pour contraster, il faut évoquer les lumières dans la partie technique. Les lumières ainsi que les ombres sont très bien gérées et viennent renforcer l’ambiance déjà très réussie du titre.

Enfin, nous nous devons d’aborder la partie sonore qui est elle aussi un incontournable à tout jeu d’horreur qui se respecte. Là aussi, c’est très réussi entre les bruits de portes, les sons très dérangeant des créatures présentes en jeu et une musique d’ambiance très morne… On pourra reprocher des doublages pas franchement convaincants qui manquent cruellement d’intensité et de crédibilité. Toutefois, on a vu pire. Le titre tient une durée de vie plus que correcte. Nous terminerons par le système de sauvegarde qui emprunte aussi le système dans anciens Resident Evil avec les rubans (ici ce sont des bandes d’enregistrement). Bien que cela nous oblige à être d’autant plus prudents entre deux sauvegardes surtout lorsque l’on n'a pas enregistré depuis plus d’une heure, ce qui a pour effet de renforcer la pression, il est fort dommage que le jeu plante de temps en temps. Et bien sûr, quand cela se produit alors que l’on a une bonne heure de jeu sans avoir sauvegardé pour économiser les bandes, c’est très rageant.

7
Tormented Souls est un titre qui aime jouer sur la carte de la nostalgie avec le survival horror. Empruntant beaucoup aux références du genre, et en particulier avec sa caméra et son gameplay, il réussit à en être digne. Bien qu'ayant quelques petits défauts liés à la caméra mais aussi à quelques animations peu flatteuses, il sait convaincre et offrir une expérience intense. Artistiquement très réussi, il procure un réel plaisir aux amateurs du genre.

  • Une ambiance glauque et pesante
  • Une caméra qui renforce les tensions...
  • Des énigmes parfois bien corsées
  • Des jeux de lumières très réussis
  • Des crashs mal venus
  • ... mais qui dessert parfois le gameplay
  • Des animations parfois un peu bancales