Nintendo Switch

The Last Hero Of Nostalgaia

Test Switch

The Last Hero Of Nostalgaia

Par ggvanrom - Le 02/07/2023 à 12:55

Développé par Over the Moon et sorti en octobre dernier sur supports concurrents, The Last Hero of Nostalgaia s’est offert une sortie le 20 juin sur Nintendo Switch. Se présentant comme une parodie de la saga des Souls de FromSoftware, est-ce que le titre a les reins suffisamment solides pour surprendre les joueurs ?

Vous n’êtes rien, littéralement

The Last Hero of Nostalgaia commence par la création de notre personnage, et déjà, nous pouvons voir que quelque chose cloche. Alors que le titre nous propose un éditeur de personnage, nous avons pour rendu un unique bonhomme composé de bâtonnets pixellisés. C’est après avoir fait ce faux choix de personnalisation que le narrateur nous conte la tragique histoire de Nostalgaia, le monde des jeu vidéo qui est en proie à une destruction par pixellisation… C’est alors que le narrateur interrompt son récit, et remarque que vous n’avez absolument rien d’héroïne, et encore moins pour mériter une présentation de l’univers digne de ce nom.

Vous l’aurez compris, nous somme dans un de ces jeux vidéo ou le narrateur ne vous apprécie pas. C’est donc sans aucune sommation que vous êtes téléporté au Hall des Héros en tant qu’aspirant Héros, et que vous allez devoir tenter de faire vos preuves et sauver ce monde, en subissant les remarques continues de ce narrateur. Que ce soit par la narration, les ennemis, ou encore le gameplay, on est ici sur une parodie totalement assumée de la licence des Souls de FromSoftware, calquant quasi l’intégralité de leur essence.



Vous connaissez les Souls ? Alors vous connaissez Nostalgaia

Dans le monde du jeu vidéo, il y a deux solutions : soit vous inventez un concept, soit vous utilisez un concept déjà existant. Dans le cas de The Last Hero of Nostalgaia, on est sur un cas un peu particulier. Sous couvert de parodie, le jeu n’est rien de plus qu’un jeu d’action aventure reprenant un bon 90% des mécaniques de FromSoftware. Choix de classe au début de l’aventure, gameplay en combat, « feu de camp », système d’expérience et de montée de niveau. En clair si vous avez déjà joué à un jeu Souls, vous serez très vite dans vos bottes pour cette aventure pixellisée.

Côté difficulté, on sent là-aussi l’inspiration des Souls, le jeu ne vous veut pas du bien, et il faudra miser sur vos capacités d’adaptation plutôt que sur le bourrinage pur et dur. Vous avancez non sans précaution dans des zones en 3D où se cachent des ennemis pixellisés souhaitant votre mort, et votre but est de les éliminer pour engranger suffisamment d’expérience à utiliser sur les points de repos représentés par les fanaux que vous découvrirez à divers endroits de la carte lors de votre progression. Bien sûr une mise à mort signifie que vous perdez l’ensemble de vos points acquis, à moins de récupérer votre âme encore présente à l’endroit où vous avez échoué précédemment (ça me rappelle un autre jeu…). Petit point graphique intéressant, lorsque vous êtes sur un de ces fameux points de repos, l’aspect pixellisé du monde s’efface pour faire place à un environnement plus moderne, une belle trouvaille. L’expérience est ensuite à répartir entre différentes caractéristiques, et plus vous augmenterez vos caractéristiques, plus la somme demandée sera importante. Point négatif en revanche, si vous ne devriez pas avoir de mal à éliminer des ennemis esseulés, la chose devient vite compliquée à partir de 2 ennemis, la faute à un système de verrouillage pas toujours réceptif, une caméra qui a tendance à s'affoler dans les lieux exigus, et surtout l'absence de frames d'invulnérabilité quand vous prenez un coup. Si un deuxième ennemi enchaîne une attaque juste derrière celle du premier, vous verrez votre barre de vie fondre comme neige au soleil.

Le titre vous proposera aussi quelques combats de boss. Si ces derniers ne sont pas spécialement magistraux, on notera là encore un humour et une certaine dérision, que ce soit par le tournant que prend l’action, ou les poses de certains ennemis. Mais heureusement, The Last Hero of Nostalgaia arrive tout de même à se différencier et à proposer quelques éléments uniques. La première chose est la capacité des objets à évoluer. Certains objets ont des souvenirs scellés, et les emmener à des points suggérés par le descriptif indiqué dans le menu permettra ainsi de les réparer, pour améliorer leurs stats, et débloquer au passage des bonus spéciaux. Ces bonus étant généraux, nous vous invitons donc à en débloquer un maximum.

Mais pour cela, il va vous falloir bouger et revenir plus d’une fois sur vos pas. Ce ne serait pas un problème si le jeu avait un système de déplacement rapide, mais ce n’est pas le cas. Reprenant le concept de Demon Souls, le jeu a très peu de fanaux à débloquer, mais beaucoup de portes verrouillées servant de raccourcis une fois que nous avons réussi à les ouvrir de l’autre côté. Il y a bien un système de téléportation, mais ce dernier propose uniquement de retourner à un fanal enregistré. Dommage de ne pas avoir tout simplement mis une liste des différents fanaux, et c’est valable pour l’amélioration des objets tout comme la résolution des quelques quêtes annexes du jeu.

Ça crache un peu ses pixels sur Switch

On ne va pas se mentir, avoir un jeu comme Elden Ring sur Nintendo Switch relève de l’ordre du fantasme sans passer par le Cloud, ou en faisant de grosses concessions de performance. The Last Hero of Nostalgaia permet ainsi à ceux n’ayant pas d’autres consoles de pouvoir s’essayer au genre. Pour les autres, une question risque de se confronter durant la douzaine d’heures de jeu que propose le titre : est-on sur un jeu qui s’inspire des classiques de FromSoftware, ou sur un copier/coller sans ambition ? Même si le jeu propose quelques mécaniques supplémentaires, cela n’effacera pas pour autant cette question de votre esprit lors de vos sessions.

La différence majeure se retrouve finalement sur le parti-pris graphique. En optant pour un look pixellisé ne demandant que peu de ressources, le titre peut ainsi sortir sur Nintendo Switch. Mais malgré cela, quelques bugs interviennent toutefois comme des saccades lors d’un changement de zone, ou de certains combats. Dans les points positifs on retiendra toutefois que l’ensemble du jeu est sous-titré en français, même les éléments du décor qui apparaissent de temps à autre lors de notre exploration. Côté musique, on oscille entre les pistes aux tonalités plutôt modernes, et celles beaucoup plus rétro, soulignant ce clivage de l’univers auquel nous faisons face dans le jeu.

6
Difficile de finir avec un avis totalement tranché concernant The Last Hero Of Nostalgaia. Si d'un côté il fait plaisir de retrouver un jeu d'aventure parodique au gameplay plutôt maîtrisé, de l'autre on ne peut s'empêcher de dire que 90% des mécaniques sont reprises des jeux de FromSoftware. Ayant fait le choix d'une esthétique rétro, le jeu arrive sans trop de difficulté à tourner sur Nintendo Switch, si l'on fait abstraction des quelques saccades pouvant intervenir. Dommage que les développeurs n'aient pas pensé à implémenter les voyages rapides, FromSoftware les avait bien mis en place pourtant...

  • Une parodie des jeux de FromSoftware qui s'assume
  • Le concept d'éveil des équipements
  • Des armes et amures variées
  • Ce côté pixellisé fait le charme du jeu
  • On reste sur un jeu exigeant qui mise sur l'adaptation du joueur
  • 2 fins à découvrir pour une douzaine d'heures de jeu
  • La possibilité de laisser des messages aux sol pour les joueurs qui sont connectés
  • On sent quand même une (trop) grosse influence des titres de FromSoftware
  • Pas de frame d'invulnérabilité quand on prend un coup
  • Une caméra parfois capricieuse
  • Quelques saccades qui peuvent casser le rythme du jeu
  • Pas de voyage rapide entre les zones