Nintendo Switch

SteamWorld Build

Test Switch

SteamWorld Build

Par Kosmo56 - Le 02/12/2023 à 21:00

La série Steamworld est bien particulière. Après un premier épisode à succès, presque toutes les « suites » ont abordé un genre différent, du shooter tactique au RPG, pour enfin aborder la gestion à la Sim City. Est-ce que la qualité est toujours au rendez-vous dans cette série qui n'a pas connu de raté ?

Test réalisé à partir d’une version fournie par l’éditeur

La dernière mine avant la fin du monde

L'heure est grave : suite à des événements décrits dans d'autres jeux (on tente d'éviter trop de spoilers, hein?) c'est bientôt la fin du monde. Le dernier espoir des robots ? Creuser, creuser comme si leur vie en dépendait, ce qui tombe bien, et tenter de trouver les restes d'un vaisseau spatial enterré bien profond dans la terre. Mais sans une communauté en bonne santé, pas de mineurs. Pas de mineurs, pas de vaisseau. Pas de vaisseau... pas de vaisseau. Alors au travail, les amis, vous avez une dernière chance pour faire d'un endroit désert une ville florissante !



Steamworld Build est donc un jeu de gestion de ville dans la veine de Sim City, en simplifié, et comportant la gestion de votre mine également. Pas d'inquiétude si vous êtes novice en la matière, un mode histoire vous guidera à travers les étapes nécessaires pour voir la fin du jeu tout en vous laissant toute liberté de faire ce que vous voulez. Et si vous êtes un pro du genre, vous pouvez jouer en mode libre, complètement ignorer les tutos et même monter la difficulté. Une touche d'accessibilité très bienvenue dans un genre qui pourrait sembler hostile à certains.

Avant d'aborder le gameplay de base, parlons un peu de la présentation du jeu. Encore une fois, Steamworld impressionne en proposant une carte fourmillante et sans ralentissement même sur Switch. Les couleurs sont chatoyantes et chaque « étage » du gameplay est facilement identifiable, ainsi que les différentes unités et bâtiments. Les quelques scènes sont présentées avec des illustrations classiques, et le reste propose des polygones un peu basiques, mais tout reste lisible et fluide. Même les sauvegardes et chargements sont courts. C'est un vrai souci dont les possesseurs de Switch n'auront pas à s'inquiéter.
 

L'effet cascade en pratique

Il est temps de parler du gameplay du jeu. Après tout, comment gère-t-on une ville de robots et une mine ? En pratique, tout tourne autour de la gare. La plupart de vos bâtiments doivent y être reliés par une route que vous construirez vous même. En fait, tout doit être connecté par une route, ou rien ne se fera dans votre ville : c'est par là que tout transite. Vous devrez donc construire une grande rue , suivie de maisons d'ouvriers. Ces ouvriers vous donneront des employés, et de l'argent tant qu'ils sont heureux. Et comment les rendre heureux ? Et bien, en plaçant près de leurs maisons les services dont ils ont besoin : un magasin, une charbonnerie et un atelier de réparation. Ainsi, votre population augmentera et vous débloquerez d'autres bâtiments.

Et oui, c'est votre population qui décide des bâtiments débloqués, donc prenez-en soin. Et doublement, car bientôt, les ouvriers ne vous suffiront plus : vous aurez besoin d'ingénieurs ! Et pour en avoir, une seule solution : monter en grade une maison d'ouvriers dont le bonheur est au maximum. Les ingénieurs ont leurs propres besoins, plus nombreux, ce qui vous fera repenser l'agencement du quartier, mais sans détruire les maisons, car vous ne pouvez pas construire de maisons d'ingénieurs directement ! Et vous avez encore deux améliorations après ça : les aristo-bots et les scientifiques. De quoi rendre l'agencement de votre ville plus compliqué qu'on pourrait penser à première vue, entre la portée des effets des bâtiments, la place que prennent beaucoup d’habitations, et les ressources demandées pour construire.

Vous devrez faire attention à la place disponible, car elle est limitée, et avoir besoin de plus de scientifiques signifie préparer tout un nouveau quartier qui couvre les besoins de tout le monde, ce qui est coûteux en ressources et en place. En parlant de ressources, vous les obtiendrez de plusieurs façons. La première est de placer un bâtiment de récolte au bon endroit, de laisser ses environs déserts, et d'attendre. La deuxième est de transformer des produits dans des bâtiments dédiés, qui servent heureusement dans le décompte des besoins des habitants. Et la troisième, c'est d'exploiter votre mine. Nous y arrivons enfin.

UNE MINE !!!

Rapidement, vous débloquez l'accès à la mine, qui est bien différente de la surface. Sous terre, vous aurez des zones d'apparition à construire pour chaque type d'habitant et de construction, qui prendront plus de place pour plus d'unités. Mais pour faire cela, il vous faudra de la place, et donc, creuser, creuser dans les murs et créer des galeries tout en faisant attention à ne pas trop en faire sous peine d'effondrement partiel. Dans les murs, vous trouverez également des ressources : des outils, de la ferraille, de l'eau, et même des terres fertiles pour champlastiques ou des circuits imprimés. Il y a d'ailleurs deux types de ressources : les ressources ponctuelles, et les continues, qui doivent être exploitées par des prospecteurs ou des machines dédiées. Les ressources ponctuelles ne peuvent être collectées qu’une seule fois, tandis que les continues vont donner des produits en continue. Vous pourrez même automatiser leur exploitation avec des machines et des tapis roulants. Avis aux amoureux du tout automatique.

Mais vous ne pensiez pas vous en tirer si facilement ? NON ! La mine est pleine de dangers, de trous, d'ennemis, de plantes rampantes, et d'insectes géants mangeurs de mineurs!Et plus vous descendez dans les étages, plus les ennemis sont nombreux, attaquant parfois par vagues. Chaque problème a sa solution, alors ne paniquez pas, mais chaque chose vous coûtera des ressources, et il faudra bien gérer celles-ci, ainsi que la place disponible, encore une fois. Des tourelles peuvent défendre automatiquement votre mine mais celles-ci demandent que vous construisiez un atelier très grand, et de plus en plus selon le nombre requis. En plus, vous aurez besoin d'ingénieurs pour monter les dites tourelles et les réparer au cas où, ce qui demande encore plus de place. Des soldats vont se battre pour vous, mais eux aussi demandent des quartiers conséquents et coûteux! Petite pitié du jeu : vos unités perdues sont remplacées sans surcoût, et vous pouvez améliorer vos bases et bâtiments avec des objets. Ouf.

A chaque étage de la mine, votre but principal est de trouver les pièces du vaisseau. Mais des obstacles vont vous forcer à retourner à la surface de temps en temps. Par exemple, vous aurez rapidement besoin de nouvelles pioches pour creuser dans le grès, faisables seulement grâce à des bâtiments dans la ville, qui eux-même demandent du métal trouvé sous terre et transformé dans une usine qui demande des ouvriers. Ainsi, tous les systèmes s'imbriquent et rien n'est oublié ou oubliable. Un petit tour de force de la part d'un jeu qui aurait pu juste monter en puissance en oubliant ses bases, ou se concentrer sur le gameplay très prenant de la mine au détriment de la ville. Et si vous pensiez avoir terminé le jeu, vous pouvez le retenter en mode libre, avec une autre difficulté, ou sur une autre carte proposant une différente organisation pour votre ville ou votre mine. En gros, pas de raison d'arrêter si vous aimez.

8
Encore une fois, l'équipe derrière Steamworld nous démontre son talent en s'attaquant à un nouveau genre et en réussissant à faire de SteamWorld Build un jeu agréable et fonctionnel. Loin d'être trop complexe pour les débutants, mais suffisamment intéressant pour les aficionados du genre, c'est une bonne surprise et un de ces jeux où on se surprend à « encore faire un truc et on arrête, promis. »

  • Un gameplay à plusieurs niveaux
  • Bon pour les novices et les fans du genre
  • Agréable à jouer et addictif
  • Grande rejouabilité
  • Fluide et rapide
  • Rien pour faire rester ceux qui n'aiment pas le genre
  • Répétitif à la fin (mais ça fait partie du genre, non?)