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Bob l'éponge: The Cosmic Shake

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Bob l'éponge: The Cosmic Shake

Par rifraff - Le 31/01/2023 à 14:56

Après le remake « réhydraté »de la Bataille de Bikini Bottom sorti en 2020, Bob l’éponge revient dans un nouveau jeu de plateforme 3D totalement inédit qui nous replonge dans l’univers coloré et absurde de la série culte de Nickelodeon. Après de nombreux "petits" jeux plus ou moins sympas, notre éponge préférée revient au meilleur de sa (de ses) forme(s) et c'est carrément bien !

Tout simplement F.U.N !

Pour celles et ceux qui débarqueraient, Bob l’éponge est l’une de plus anciennes séries animées de la télévision avec Les Pokémon et Les Simpson, et son succès ne se dément pas avec les années. Créée à la fin des années 90 par Stephen Hillenburg (malheureusement décédé en 2018) ancien professeur de biologie marine, Bob l’éponge nous invite à suivre les aventures de Bob, une éponge carrée qui vit sous les océans dans un ananas (et pourquoi pas ?) dans une petite ville nommée Bikini Bottom.

Contrairement à tant d’autres séries "pour enfants", le héros, Bob l’éponge n’est pas un enfant mais un jeune adulte qui entre dans la vie active et se retrouve confronté à ses dures réalités. Il fait cependant écho à l’enfant que nous sommes, ou que nous avons été, en affichant une perpétuelle bonne humeur, une naïveté confondante et une candeur désarmante qui créent très souvent un décalage avec les autres personnages et le monde qui l’entourent sachant que le plus absurde n’est pas toujours celui que l’on croit…  En cela, le personnage mais aussi l’univers de l’anime renvoient à Pee Wee Big’s Adventure, le premier film de Tim Burton dans lequel l’improbable Pee Wee Herman part en road trip à travers les Etats-Unis pour retrouver son vélo.  L’humour de l’anime a aussi un côté très "National Lampoon" (Hamburger Film Sandwich- un classique à connaître) et est plus globalement très représentatif de la génération des années 80/90 dont Bob serait l’enfant ultime. Pas étonnant de retrouver au générique Jim Jarmush et John Lurie,  Mark Hamill, Pink, Johnny Depp ou encore David Bowie qui ont joué aux guests le temps d'un épisode.

Tout ce qu'un employé doit savoir

Bob l’Eponge est, en définitive, un monument de la culture pop qui dépasse de loin le cadre de l’animé à succès pour enfants, ne serait-ce que par son univers nonsensique très cohérent dans son délire, à même d’inspirer les plus grands artistes. Si vous ne connaissez pas, je ne peux que vous conseiller de regarder les premières saisons de cet anime cultissime qui comprend des tas d’épisodes mémorables comme Les Joies du dimanche, Le Fantôme de Carlo, Le Papier, Les Bus Farceurs, Le papillon, Le Hollandais Volant, Le Crayon géant, La Liste des 13 mots, Guillaume Calamarchic, Les Tablettes de chocolat, L’Ours des mers, Ouverture non-stop, La Pince aux Peluches, Le Crayon Géant, la Boîte aux Secrets, Le Puits à Souhaits, Bouboule… Il y en a des tas et de toute façon, c’est bien simple, quasiment tous les épisodes des six premières saisons sont cultes et même dans les saisons suivantes (à ce jour, il existe 13 saisons et plus de 530 épisodes) il y a de vraies petites perles; et la série reste toujours clairement au-dessus des autres (un peu comme Smitty Werben Man Jensen « il était numéro un »).

Si comme moi, vous êtes fan, vous attendez forcément beaucoup de Bob l’Eponge : The Cosmic Shake qui acte le retour de notre éponge carrée préférée dans les jeux de plateformes 3D après des années de « petits » jeux mobiles à l’intérêt (in)varié et, surtout, après la sortie il y a deux ans de Bob l'éponge : Bataille pour Bikini Bottom - Réhydraté, le remake du jeu PS2 / Gamecube de 2003. C’est d‘ailleurs suite au succès surprise de Bob l'éponge : Bataille pour Bikini Bottom – Réhydraté que THQ, comprenant qu’il y avait un public qui n’attendait que ça, a mandaté Purple Lamp, le studio autrichien en charge du remake, pour développer un tout nouveau jeu,

Bienvenue à bord

Bob L’éponge : The Cosmic Shake est donc un jeu inédit conçu pour les nouvelles consoles- il est d'ailleurs aussi disponible sur Playstation, Xbox et PC. Cependant, il ne faut pas s’attendre à une révolution par rapport au jeu précédent. Purple Lamp n’est pas reparti de zéro et même si l’histoire et le gameplay du titre sont inédits, on retrouve malgré tout énormément d’éléments issus du jeu précédent (dont la version originale avait été développée par Heavy Iron Studios, un studio américain spécialisé dans les jeux à licence) ; Bob L’éponge a toujours une barre de vie qui se compte en slip et il y a toujours des Tikis à dégommer pour récupérer (cette fois-ci) des boules de gelée... Si vous connaissez le remake, vous serez en "terrain connu" et retrouverez vos marques très rapidement.

Bob l’éponge : The Cosmic Shake débute lorsque Bob et Patrick se rendent à l’Empire du Gant, le parc d’attraction de Bikini Bottom où ils font la connaissance de l’énigmatique sirène Kassandra (qui doit être sympa malgré son rire de sorcière...) qui leur offre une bouteille de bulles magiques. Malheureusement, ils ne lisent pas les instructions et bientôt Bikkini Bottom se retrouve sans dessus-dessous et les lieux emblématiques de la ville comme ses habitants disparaissent absorbés par des vortex menant à des mondes parallèles… Dans le même temps, Patrick est transformé en ballon de baudruche- mais à dire vrai ça ne change pas grand-chose sauf qu’il flotte en permanence à côté de Bob. A partir de là, il n’y a pas de temps à perdre, Bob, accompagné par Patrick Ballon, doit se rendre dans chacun des sept mondes pour récupérer ses amis et remettre de l’ordre à Bikini Bottom. En chemin, il doit aussi faire le plein de gelée-  ce qui est une demande spéciale de Kassandra...

Le Tiki Land de Bob

The Cosmic Shake propose une construction classique avec un HUB central (Bikini Bottom) en forme de monde ouvert qui se découvre au fur et à mesure de sa progression et sept mondes différents qui font tous référence à un épisode de la série comme l’île karaté, Bouffons et Dragons ou encore Les Bus Farceurs. Le mode Histoire déroule une intrigue assez dirigiste demandant simplement de suivre un guide pour avancer- même si on peut facilement s’en écarter. Généralement, on effectue une petite mission dans le HUB avant de se rendre dans un monde pour ramener des éléments et de nouvelles compétences qui ouvrent de nouveaux horizons dans le HUB, et ainsi de suite. Chaque monde est très différent des autres et possède sa propre ambiance, ses propres règles et caractéristiques avec des missions très diverses à réaliser. Dans le (magnifique) monde de Rock Bottom version Halloween, il faut passer de maison en maison pour récolter « un bonbon » ou un sort mais aussi se montrer discret… Dans le monde du western, il faut extraire du jus de cactus et chevaucher son hippocampe, etc.  Les mondes ne sont pas à proprement parler des zones « bac-à-sable ». Ils sont généralement composés de plusieurs zones différentes alliant des mini zones ouvertes à explorer à des parcours de pure plate-forme 3D mais aussi à des séquences d’énigmes. Il y a d’ailleurs un début et une fin avec, immanquablement, au bout du bout, un boss à dégommer. C’est assez basique mais il faut reconnaître que la variété est de mise, ce qui fait qu’on est souvent surpris et que l’on ne s’ennuie jamais. Les boss sont à ce titre très originaux et parfois, même, plutôt coriaces. Notez qu’il est possible à tout moment d’abaisser la difficulté du jeu (ou de l’augmenter) même si cela ne change pas grand chose puisqu'il n'y a pas de game over et que lorsqu'on perd tous ses slips (c'est bizarre comme phrase) on recommence simplement au dernier point de sauvegarde. Le jeu est en outre très rythmé avec une réalisation soutenue qui suit les règles de celle des épisodes de la série. On apprécie particulièrement les petits écrans remplaçant parfois les temps de chargement ou les gros plans dérangeants (sur une barre de chocolat pourri ou sur un visage trop crispé...)

Petit, mais costaud

Contrairement au jeu précédent qui permettait de diriger plusieurs personnages de la franchise (Bob, Patrick, Sandy…) chacun avec son propre gameplay, cette fois-ci les développeurs ont préféré se concentrer sur un seul personnage et donc sur un seul gameplay qui est évolutif. Et c'est tant mieux car ainsi, plus on joue, mieux on joue. Au départ Bob ne sait que marcher et (double) sauter, puis il apprend d’autres mouvements en cours de route : le coup de pied Karaté, l'esquive, le lancer de ligne (pour se balancer) ou encore l’attaque au sol.  Ainsi, il y a de nombreux endroits dans chaque niveau qu’il est impossible de découvrir lors de sa première visite. Il vaut mieux d’ailleurs au départ se concentrer sur l’histoire sachant qu’après le générique, chaque niveau débloque de nouvelles missions. Patrick Ballon n’est pas jouable. Il ne sert qu’à indiquer certains passages ou à ramasser des slips qui traînent (ça aussi, c'est bizarre) automatiquement. Il récupère aussi Bob lorsqu’il tombe dans un trou (ça sert à ça les copains).  Sa présence nous permet surtout de profiter de ses réflexions toujours très intelligentes mais aussi d'assister à des discussions fascinantes avec Bob. Encore une fois, le jeu n’est, à proprement parler, pas vraiment difficile mais il offre suffisamment de challenge pour stimuler les joueurs et les inciter à se dépasser pour aller toujours plus loin. Certains passages de plateforme sont néanmoins assez corsés. Heureusement, en cas d’échec, généralement, on ne réapparaît pas très loin de l’endroit de son trépas, évitant à devoir recommencer de trop longues portions de parcours simplement pour une faute d’inattention (comme c'était le cas dans le remake.)

La Zizanie

Le gameplay du jeu est globalement assez bon et mieux ajusté que dans le dernier opus. Les commandes répondent bien mais il est clair que ce n’est pas un jeu Nintendo. Il y a encore et toujours quelques approximations qui font que souvent on « perd » à cause d’un saut mal ajusté ou d’une cible qui ne s’est pas enclenchée au bon moment. Le coup de pied karaté par exemple ne peut être effectué que si un petit logo apparaît sur une cible, ce qui fait qu’on ne peut pas toujours l’utiliser, ce qui est dommage. Idem pour le saut sur les pierres roulantes qu'on rate une fois sur deux ou les bulles à envoyer qui partent n'importe où. Bob peut, en effet, emprisonner les ennemis dans des bulles mais ça ne fonctionne pas toujours. Par ailleurs, une fois enfermés, on n’arrive pas toujours à atteindre les ennemis dans leur bulle… Il y a plein de petites choses qui auraient mérités d’être retravaillées notamment les chevauchées en Hippocampe ,surtout dans le HUB central ou ce n'est pas aussi pratique que cela le devrait. Il y a aussi parfois une profusion d'ennemis qui déboulent dans tous les sens sachant qu'il n'y en a pas tant que ça de différent et que c'est donc souvent les mêmes qui reviennent encore et encore... Il y a aussi des boss qui ont des schémas d’attaque de folie inutilement compliqués et difficiles à contrer (avec, par exemple, un déluge de projectiles, des cercles de fumées toxiques qui arrivent par vagues et des tas de petits ennemis qui gigotent de partout : tout ça, en même temps). Cependant, comme dans tous les jeux, on finit par comprendre comment tout ceci fonctionne et on fait avec. A l'arrivée, rien de décourageant ou de trop frustrant, donc.

Les pâtés "Haute-Couture"

Pour chaque monde, Bob enfile un costume particulier (cow-boy pour "La Prairie des méduses", pirate pour "Le Lagon Boueux des Pirates" ou Fou du roi pour "Terres du Souffré Medievales") sachant que ce n’est que cosmétique et que plus tard, d’autres costumes se débloquent et peuvent être utilisés à sa convenance. Si le jeu nous incite (et c’est mieux) à suivre l’intrigue principale en premier lieu, chaque niveau recèle des sous-quêtes plus ou moins évidentes. Il faut parfois avoir l’œil pour dénicher le petit Spot qui y est immanquablement (parfois bien) caché ou les Pièces d’or à collectionner. Pour les trouver, en fonction des situations, il suffit, parfois, de nettoyer une zone de ses ennemis ou alors d'activer des mécanismes (une fois ceux-ci débloqués) ou encore de résoudre une petite énigme.

La plus belle des journées

Graphiquement, le jeu est très beau et très coloré avec de très nombreux détails fidèles à la série animée. Il y a vraiment de très beaux environnements qui ont bénéficié d'un level design soigné et bien pensé. On sent que les développeurs sont des fans et que les artistes et scénaristes de la série ont participé vraiment au développement du jeu. Si vous connaissez bien la série, vous ne pourrez qu’apprécier les nombreux rappels disséminés dans chaque coin. Ce ne sont d'ailleurs pas les seules références du jeu qui emprunte des idées et différents mécanismes aux grandes licences Nintendo : Super MarioCaptain Toad ou Luigi's Mansion.

En définitive,  Bob L’éponge : The Cosmic Shake est une indéniable réussite tant dans la forme que dans le fond. C’est d'abord un excellent jeu de plateforme 3D comme on n'en voit que trop rarement, à même de plaire à tous les joueurs, grands ou petits, fan ou non de Bob l'éponge. C’est en outre l’un des meilleurs jeux vidéo, si ce n’est le meilleur, inspiré par la série. Il y a bien quelques petits soucis de gameplay qu'il aurait fallu retravailler (un peu) ou encore des temps de chargement entre les zones qui peuvent durer un peu plus de 5 secondes (et le jeu s'en amuse d'ailleurs...) On note aussi ici ou là quelques petites défaillances techniques et personnellement j'ai même rencontré un bug m'obligeant à redémarrer le jeu (tiens, ça ferait un bon titre de film ça : J'ai rencontré un bug) : dans le labyrinthe du monde médiéval, une arène fermée remplie de monstres s'est enclenchée, alors que je n'avais pas encore ouvert la porte pour y entrer. Résultat je me suis retrouvé coincé entre la porte fermée et les barrières de l'arène sans pouvoir éliminer les monstres. Heureusement, le jeu sauvegarde tout seul régulièrement et en redémarrant le jeu, je ne me suis pas retrouvé au début du niveau mais à l'entrée du labyrinthe, non loin de la fameuse porte que j'ai soigneusement évité d'approcher avant de l'ouvrir... Une histoire qui fera sans doute bien rire mes petits enfants lorsque je la raconterais en 2053 (bon, peut-être pas la 12eme fois) mais qui comme pour le reste des "petits soucis" n'est pas à même de jeter une ombre sur le jeu.

La Chorale des hommes à la voix d'or

En tant que fan, on a vraiment plaisir à retrouver tous nos personnages préférés tels qu’on les aime dans la série avec des répliques cohérentes avec les personnages et bien souvent hilarantes. C’était déjà le cas (en France tout du moins) dans l’opus Réhydraté, mais on retrouve quasiment TOUTES les voix originales de l’animé (et cela dans toutes les langues !) Ainsi par moment, on se croirait vraiment devant un épisode de la série. Patrick est toujours aussi philosophe (et hilarant), Carlo se prend évidemment encore pour un grand artiste, irascible et méprisant (comme tous les grands artistes) le capitaine Krabbs pense comme d’habitude toujours au pognon (pognon, pognon), Pearl est plus corail que jamais, Sandy est toujours « fan de ka-ra-tay », madame Puff est plus angoissée que jamais à l’idée de faire passer le permis à Bob, le Hollandais Volant cherche ses chaussettes et Plankton est comme il se doit, résolu à voler la recette secrète du pâté de crabe, secondé par sa femme, l’ordinateur Karen. Quant à Bob, on le retrouve plus candide et héroïque que jamais, avec son optimisme légendaire, déterminé à vivre « la plus belle des journées » !  Notez que même les habitants de la ville de Bikini Bottom sont comme on les voit dans la série avec leurs voix habituelles avec en prime des second rôles apparus dans un seul épisode comme le fan de chocolat par exemple. On retrouve aussi la voix-off qui accompagne le game +. Dommage, qu'à priori, Patchy le pirate et sa redoutable marionnette Potty (qui aime la pâte à gâteau crue) ne soient pas là... Idem pour les vieux Super-héros ou la mamie de Bob. Mais pourquoi pas dans un DLC ou une suite ? (oui, je veux déjà une suite !)

Quoiqu'il en soit, la bande son du jeu est incontestablement un vrai plus qui participe pleinement au plaisir que l'on a à découvrir et à parcourir le jeu d’autant plus que le score original est très réussi avec de très belles mélodies (mention spéciale pour le monde d'Halloween) qui s‘accordent parfaitement avec les autres musiques tirées de la série. Il faut cependant attendre le générique de fin pour entendre le fameux Sweet Victory... En ligne droite, le jeu se parcourt assez vite mais reste dans la norme. Comptez plus d'une dizaine d'heures pour en voir le bout sachant qu'une fois terminé une première fois, le jeu n'est pas fini et propose un vrai Game + avec pas mal de surprises, de quêtes et de nouvelles séquences à découvrir permettant notamment de débloquer une vingtaine de costumes supplémentaires. 

A ce propos, notez aussi qu'un DLC payant (à 9,99€ tout de même) permet d'obtenir 7 costumes :

  • Robot Bob l'éponge
  • Bob l'Homme Sirène
  • Bob la gelée
  • Bob primitif
  • Éponge séchée
  • Bob du Jour des contraires
  • Bob membre d'orchestre
8.5
Sweet Victory ! Avec Bob L’éponge : The Cosmic Shake, les fans de l'animé ont enfin un jeu qui fait honneur à leur animé préféré. Très bien réalisé et bénéficiant du casting original, Bob L’éponge : The Cosmic Shake est un super jeu de plateforme 3D vraiment F.U.N, rempli de surprises et de séquences différentes qui vous feront passer "la plus belle des journées", et beaucoup plus si affinités, que vous soyez fan ou non de l'éponge carrée !

  • Graphiquement très joli
  • Une réalisation soignée
  • Très fidèle à l'animé
  • Bande son au top
  • Voix originales
  • Beaucoup d'humour "bobesque"
  • Des situations variées...
  • Et des surprises à gogo
  • Quelques failles dans le gameplay
  • Des ennemis qui se répètent un peu trop
  • Des boss inutilement compliqués
  • Quelques bugs