Nintendo Switch

Source of Madness

Test Switch

Source of Madness

Par C-Ptique - Le 25/05/2022 à 08:00

Après Zen Garden et Everything Must Fall, le studio suédois Carry Castle s’aventure du côté du Rogue-like avec Source of Madness dans un style horrifique et sombre. Il s’agit cependant du premier titre des développeurs à arriver sur la console de Nintendo, une opportunité pour l’éditeur Thunderful de chercher un nouveau public. Voyons donc ce qu’il vaut manettes en main.

Ne sombrez pas trop dans la folie

Dans un univers sombre et déprimant, on incarne un mystérieux guerrier faisant partie d’une secte qui vénère le Guide Suprême. Celui-ci est censé nous emmener vers la Lune, plus précisément l’épouvantable Lune afin d’y « détruire la clé », un objectif tout aussi étrange. Pour ça, il faut que la Lune soit rouge et en période maudite. Autant dire qu’il y a du travail car on démarre dans les égouts où se sont abrités de nombreux réfugiés et clairement, ça ne respire pas la joie de vivre. En plus de l’obscurité ambiante, on entend des femmes pleurer en permanence et plusieurs réfugiés témoignent de choses tellement horribles qu’ils en sont devenus fous.

Levons les doutes, Source of Madness s’inspire très clairement de l’univers horrifique développé par H.P. Lovecraft, la direction artistique y rend hommage haut la main. Visuellement, ça grouille de détails et les animations sont très précises et diablement bien faites, mention spéciale à la cape de notre héros qui virevolte dans tous les sens en suivant nos mouvements. Le plus incroyable, c’est que le jeu ne perd jamais en fluidité, même en mode portable. Les amateurs de l’auteur américain prendront leur pied.

Les ennemis sont également à la hauteur. De nombreux monstres parcourent la surface en-dehors de notre base, ils sont visuellement repoussants et répugnants, certains peuvent même être séparés en perdant de la vie, ce qui n'empêchera pas les nouveaux morceaux de continuer à combattre séparément. Plus terrifiant encore, les monstres grimpent partout, presque rien ne peut les arrêter et ils sont difficiles à abattre. On comprend donc qu’il faut absolument bouger en permanence au risque de se faire attraper.

Un personnage faible

Ce qui participe aussi à l’effroi du jeu, c’est la faiblesse de notre personnage. Ne vous y trompez pas, on est certes capable de se téléporter et de lancer des attaques mais elles sont de courte portée, l’attaque est même assez faible. On l’apprend à nos dépends car les premiers ennemis se montrent déjà redoutables, il faut savoir esquiver pour les vaincre au risque sinon d’être encerclé et enveloppé avant d’être broyé. Le pouvoir de téléportation s’avère malgré tout pratique, surtout lorsqu’il s’agit de traverser des murs pour passer de l’autre côté. Inutile de chercher un chemin alternatif.

Même en esquivant, il faut savoir faire preuve de prudence car les attaques et la téléportation nécessitent de l’énergie, on ne peut donc pas enchaîner en permanence. Régulièrement, il vaut mieux fuir et esquiver, quitte à se comporter comme un lâche. Le seul moyen d’être à l’abri pour quelques secondes est de traverser un couloir étroit pour que les créatures trop grosses ne puissent plus nous poursuivre et encore, c’est à condition qu’il n’y ait pas d’autre passage qui permette aux monstres de contourner.

Il y a bien sûr la possibilité de faire des attaques secondaires, elles sont assez puissantes, voire très efficaces, mais comme ce serait trop facile, elles se rechargent très lentement, du moins au début du jeu. On utilise donc principalement la petite attaque principale qui fait peu de dégâts dans un rayon d’action limité. Il y a la possibilité de les améliorer par la suite grâce à l’expérience accumulée au fil des niveaux mais forcément, les ennemis progressent également. Il y a donc une difficulté et une peur au ventre quasi-constante à chaque fois que nous mettons les pieds dehors.

Du sang et des larmes !

Source of Madness se veut un rogue-like et effectivement, il peut prétendre appartenir à cette catégorie. Non seulement les niveaux sont générés procéduralement, ils changent après chaque mort autant dans le level-design que dans la disposition et la forme des ennemis, mais en plus, la difficulté est placée très haut. Cela est dû non seulement aux ennemis redoutables mais aussi aux rares moments où on peut récupérer de la santé.

Pour pimenter encore davantage nos sessions de jeu, le titre nous propose régulièrement des sacrifices de sang : en échange d’une partie de notre santé, on peut récupérer des bonus intéressants lors d’une loterie, 3 coffres sont présentés mais un seul contient le jackpot. Comme l’expérience s’accumule en ramassant des trésors répartis aux quatre coins des niveaux et que ces derniers ne sont pas toujours évidents à trouver, il faut avouer qu’on est face à un choix cornéliens avec ces sacrifices.

Ainsi, puisqu’il est presque impossible de recharger sa santé au milieu d’un niveau, soit on arrive au bout d’une seule traite, soit on recommence depuis le début. Le seul moyen d’échapper à ce cercle vicieux est d’améliorer nos compétences pour débloquer de nouvelles attaques ou améliorer notre endurance, ce qui se fait évidemment en échange de points d’expérience. Petite particularité, ces points d’expérience ne se gagnent qu’à la fin de chaque niveau et pas au fil des niveaux. Cela accentue la difficulté du titre, allant jusqu’à friser l’overdose.

En effet, la difficulté est tellement poussée et la satisfaction de victoire parfois si faible que le jeu a beaucoup de peine à nous motiver à progresser. D’un côté, on pourrait dire que cela est dans l’esprit lovecraftien où tout n’est que désespoir et où les efforts des humains sont vains et minuscules. Mais bon, on aurait quand même aimé avoir au moins un mode de difficulté plus facile.

Retrouvez le barème des notes des tests de Nintendo-Master 

8
Carry Castle a eu une excellente inspiration en reprenant les codes des œuvres de Lovecraft. Non seulement l’ambiance est très réussie et nous immerge parfaitement dans cet univers malsain et oppressant, mais en plus, la difficulté très élevée et la relative faiblesse de notre personnage nous fait redouter chaque rencontre avec des ennemis. C’est peut-être même un peu trop, cela peut en décourager certains tant les récompenses peuvent paraître rachitiques. Si vous êtes en recherche de challenge, Source of Madness vous mettra à rude épreuve.

  • L’ambiance bien imprégnée de l’œuvre de Lovecraft.
  • Des ennemis répugnants.
  • Notre héros pas si fort qu’il ne laisse penser.
  • L’exploration presque toujours récompensée.
  • Une difficulté au rendez-vous…
  • … Qui en découragera certain(e)s.
  • La lente amélioration des attaques.