Nintendo Switch

Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island

Test Switch

Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island

Par Kosmo56 - Le 24/02 à 16:00

Ce ne sont pas tous les jeux qui peuvent se vanter d'avoir été tant déclinés qu'on a du mal à repérer l'original. Alors que les jeux type « Donjons Mystère » apparaissent ça et là, peu connaissent l'origine de ce mini-genre, digne héritier des rogue-like. Mais Shiren est de retour, et il va vous montrer de quoi un Donjon Mystère est fait !

Test réalisé d'après une version fournie par l'éditeur

On prend les mêmes et on recommence !

Shiren est un samouraï errant, un aventurier qui arpente des terres très japonisantes avec son compagnon, le furet parlant Koppa. Il n'en est pas à sa première aventure, et a déjà en vue un nouveau trésor, celui de l'île Serpentcoil. Mais ce n'est pas celui dont on dit qu'il a été laissé là par des pirates il y a longtemps. Non, c'est une jeune femme enlevée par un odieux monstre, qu l'a appelé en rêve. Alors que la région est sous l'effet d'une canicule mystérieuse, Shiren va s'enfoncer dans les profondeurs du Donjon Mystère, croiser moult personnages étranges, et recommencer, encore, encore et encore.



Mais alors qu'est ce qu'un Donjon Mystère ? C'est un genre de rogue-like que certains d'entre vous auront peut-être croisé dans une de ses nombreuses déclinaisons, comme avec les très bons Pokémon Équipe de Secours, ou même Chocobo Dungeon. Dans ces jeux, vous devez explorer un donjon dont chaque étage est généré au hasard, où les vilains reviennent à l'infini, et où seule votre stratégie, et votre chance, vous permettra de gagner. Car à chaque fois que vous mourrez, c'est retour au début, retour au niveau 1, et avec votre inventaire vide ! Ah oui, la punition est très rude, et on en voudra pas à certains de vouloir tester les capacités de vol de la Switch après une défaite due à un coup de malchance. Mais l'envie de retenter devrait être plus forte.

Pour terminer le scénario principal, vous devrez gravir 30 étages et battre un boss. C'est tout. Mais comme dit plus haut, vous n'avez pas le droit à l'erreur. Heureusement, vous pouvez compter sur quelques constantes dans ces donjons changeants. Déjà, les ennemis ne bougent que quand vous bougez, ce qui vous laisse le temps de réfléchir, case par case, à une stratégie (ou de très bien réaliser à quel point vous êtes dans la mouise.) Tous les étages regorgent d'objets, et votre inventaire possède une place limitée, alors il ne faut pas hésiter, et utiliser tout ce que vous avez sous la main. De toute façon, les ennemis sont très forts, et montent vite en niveau, alors vous devrez faire votre maximum pour garder la tête hors de l'eau. Avec de la chance, vous arriverez loin. Mais le vrai sel du jeu, c'est de repasser à certains endroits lors de vos nombreuses tentatives de terminer le Donjon Mystère.
 

Perdu dans le donjon ? Non ! Battu dans le donjon !

Voyez-vous, l'île de Serpentcoil est un endroit vivant, avec des villages, une population à qui il arrive des bricoles, et au fur et à mesure de vos visites, vous allez déclencher toutes sortes de scénarios loufoques qui vont débloquer, de manière permanente, des bonus. Cela pourra être de nouvelles mécaniques de jeu comme la fusion d'objets, des nouvelles armes plus fortes, ou même des raccourcis à travers les étages déjà visités. Si recommencer l'escalade de l'île est rageant en théorie, la réalité est que des fois, c'est nécessaire. Le système de compagnon, par exemple, n'arrive que tard, alors qu'il est tellement utile ! Mais pas d'inquiétude, le jeu ne se moque pas de vous, et vous pouvez le finir très vite, même sans ces systèmes, si la chance et la stratégie sont de votre côté.

L'histoire de Shiren The Wanderer est donc entre vos mains, mais si vous décidez de la vivre en entier (ou si n'arrêtez pas de mourir) vous découvrirez des petits récits sympathiques qui font vivre l'île, et qui renouvellent l'expérience malgré sa première impression de redondance. Le tout n'est disponible qu'en anglais, mais ce n'est pas de la grande littérature, rassurez-vous. Même les descriptions d'objets et des mécaniques restent simples, et la plupart des PNJs seront heureux de vous ré-expliquer les règles si besoin.

Alors comment vous aider à faire la grimpette de l'île ? Et bien déjà, il va falloir connaître vos limites. Il est souvent risqué d'affronter plusieurs ennemis à la fois, par exemple, et pire, tomber dans une Monster House, une grande salle pleine de loot et de monstres, pourrait signer votre arrêt de mort très rapidement. Il ne faut pas hésiter à utiliser vos objets, et à surveiller votre jauge de faim, restaurée grâce à n'importe quel consommable mais surtout aux onigiris qui traînent partout. Miam. Et vous allez apprendre à éviter les béhémoths, des monstres géants et gênants, ou à utiliser les pots aux pouvoir mystérieux qui traînent partout, et qui peuvent transformer vos objets. De temps en temps, vous pourrez mettre des objets à l'abri dans des entrepôts (non-communicants, dommage), afin de donner un avantage lors de votre prochain passage. Vous trouverez même des surprises, comme des tronçons de donjon cachés qui changent totalement d'ambiance. Enfin bref, c'est une aventure haletante à tous les instants, et même si vous arrivez très loin, une « run » dure en général moins d'une heure.

Une main tendue à travers les ténèbres

Un aspect agréable du jeu est le multijoueur : si vous êtes vaincu dans un donjon, vous pouvez demander en ligne l'aide d'un autre joueur, qui, s'il arrive au même niveau que vous, vous enverra un peu de votre argent et de votre loot perdu. Et si vous sauvez quelqu'un, vous gagnerez des points de sauvetage qui vous serviront à vous donner des avantages pour aller sauver d'autres personnes plus facilement, dans une boucle de gameplay positive et qui casse un peu avec la pression du jeu de base. Toujours en multijoueur, les donjons parallèles vous permettent de tenter votre chance dans une « seed » fixe et de voir qui va le plus loin entre vous et un autre joueur. Ces aspects du jeu débloquent également des trophées in-game, qui eux-même débloquent des petites récompenses, comme des nouveaux fond d'écrans pour vos menus. Si l'aventure principale vous mine, c'est une pause bienvenue.

Mais, en entends-je certains qui ont déjà joué à des Donjons Mystère me demander, ça ressemble à quoi sur une console moderne, un concept comme les Donjons Mystère ? Parce que si ça tenait sur une GBA, ça ne doit pas être génial niveau présentation. Et bien si ! Shiren se permet de changer de biome tous les deux étages, et donc d'être très varié. Si les graphismes n'ont rien d'exceptionnel, et que le squelette du jeu tiendrait sans soucis sur une ancienne console comme la GBA, on peut quand même admirer le soin apporté afin qu'on ne s'ennuie pas lors des nombreuses visites au donjon. La bande-son est du même acabit, et donne une superbe ambiance avec une grande variété de morceaux adaptés à tous les moments du jeu. Vous n'aurez pas le temps d'être fatigué de les entendre. Cerise sur le gâteau, le jeu est parfait en mode portable et n'y souffre pas de défaut de lisibilité ou de ralentissements.

8
Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island est un très bon ajout à une longue série de jeux souvent très qualitatifs. Si vous aimez le genre, vous serez certainement pris dans la spirale du jeu très vite, et si vous commencez tout juste les Donjons Mystère, cet épisode y va mollo et vous laissera le temps de vous acclimater. Cependant, il reste très difficile, et il sera difficile de ne pas rager contre les circonstances et le système même du jeu lors de morts des fois injustes. Vous voilà prévenus!

  • Un donjon mystère toujours aussi prenant
  • Joli et varié
  • De l'intérêt à revisiter l'île
  • Des nouvelles mécaniques de jeu qui se dévoilent
  • Parfait en mode portable
  • Vraiment difficile, parfois injuste
  • Un rythme lent
  • Le principe même pourra en rebuter plus d'un