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Shin chan: Shiro and the Coal Town

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Shin chan: Shiro and the Coal Town

Par rifraff - Le 23/10/2024 à 10:30

A la base Shin-chan est une série de manga et d’anime créée au début des années 90. On y suit les aventures d’un petit garçon de cinq ans, insolent et survolté, nommé Shinnosuke Nohara (et surnommé Shin-chan) qui fait les quatre cent coups dans sa famille et la petite ville du Japon dans lequel il habite. C’est une véritable tornade (qui montre son bip à tous les passants et) qui n’a pas la longue dans sa poche ; un sale gosse au cœur d’artichaud en or qui représente l’enfant qu’on a tous été et qu’on est tous, peut-être, encore un peu au fond de nous.

Le charme discret de la canaillerie

Irrévérencieuse et très drôle, la série brosse le portrait d’une famille typique loin de l’image de la famille parfaite mais aussi d’un Japon fantasmé, entre tradition et modernité.

Le manga a le goût de l’enfance ou plutôt le goût des souvenirs d’enfance, ou tout nous semblait simple et où la plus petite chasse aux insectes pouvait devenir la plus grande des aventures.

Véritable phénomène de société au Japon, la série ne cesse de gagner en popularité en Occident. C’est donc ainsi que débarque aujourd’hui Shin-chan: Shiro and the Coal Town, un jeu d‘aventure graphique dans la droite ligne de l’épisode précédent sorti en 2022 sur Switch, Shin chan: Me and the Professor on Summer Vacation -The Endless Seven-Day Journey.

Magnifique

La première chose qui frappe lorsqu’on joue à Shin-chan: Shiro and the Coal Town, c’est sa beauté.

Le jeu est réellement magnifique. C’est bien simple, par moment, on se croirait dans un animé de Miyazaki. Les décors, comme dessinés à la main, nous plonge dans un monde à la fois bucolique et fantastique, ou le plus petit détail nous invite à la contemplation et à la rêverie.

L’histoire débute à la campagne, chez les grands-parents de Shin-chan où la famille Nohara loge pour plusieurs jours. Pour Shin-chan, la campagne avoisinante apparaît comme un nouveau terrain de jeu qu’il peut arpenter pour y faire des rencontres, attraper des insectes ou encore pécher des poissons mais aussi des écrevisses, ou simplement pour s’assoir afin de profiter de l’instant, de temps qui passe et du vent qui chemine entre les herbes folles.

Simple

Le gameplay est très simple, pour ne pas dire simpliste. On déplace Shin-Chan dans une succession de tableaux en 3D (certains fixes, d’autres non) et en fonction des situations, on sort son filet à papillons pour capturer des insectes ou on sort une de ses deux cannes à pêche pour pécher. Cela fonctionne plutôt bien même si en passant d'un tableau à l'autre, on a parfois tendance à revenir sur nos pas.

Dans tous les cas, rien de bien compliqué. Pour les insectes, il faut juste être bien placé et appuyer sur un bouton au bon moment et pour les poissons (ou les crustacés) c’est tout aussi simple. On voit leurs silhouettes dans l’eau (comme dans Animal Crossing) et il suffit de lancer sa ligne, attendre que les poissons mordent et que nos manettes vibrent, pour ferrer en appuyant (là encore) sur un bouton.

 On peut aussi planter, arroser et récolter des légumes très simplement (avec toujours un seul et même bouton) ou encore cueillir des plantes sauvages.  Il y a aussi les quêtes des villageois qui se bornent le plus souvent à réclamer un objet, un insecte ou un poisson en particulier ; des quêtes parfois indispensables pour élargir son champ d’action et progresser dans l’aventure et dont la difficulté principale est plutôt une contrainte, puisque bien souvent elles nécessitent quelques allers-retours fastidieux. Cependant, rien de vraiment rédhibitoire puisque l’environnement n’est pas monstrueusement grand et Shin-chan peut s’y déplacer très vite. Par ailleurs, si vous êtes du genre à ramasser tout ce qui traîne et à farfouiller dans tous les coins, cela devrait vous éviter quelques déplacements inutiles…

 

Au fur et à mesure de nos pérégrinations, on récolte de l’argent (qui servira par la suite) et, surtout, on remplit un carnet au fur et à mesure que l’on découvre de nouvelles plantes, de nouveaux poissons et insectes- le but étant de le compléter complétement.

Répétitif

Lors de nos premières parties, la routine s’installe assez vite tant les journées se suivent et se ressemblent. On finit d’ailleurs par bien connaître les environs, les coins de pêche et les points d’intérêts sachant que dès que le soleil se couche, on rentre automatiquement à la maison pour le repas et vivre quelques petites séquences amusantes et plus ou moins animées en famille (que l’on peut zapper cependant).

La nuit, le calme retombe sur la maisonnée et c’est l’heure de se coucher, même si on peut discuter sous le porche avec le grand-père ou tenter une petite balade, ne serait-ce que pour collecter quelques lucioles que l’on peut ensuite échanger contre quelques pièces. Cependant on ne peut pas aller partout et Shin-chan fatigue vite la nuit, et se retrouve immanquablement dans son lit au bout de quelques minutes.

 

Si le jeu s’arrêtait là, en termes d’histoire et de gameplay, on pourrait dire qu’il est très simple et léger mais sympa, quoiqu’assez redondant malgré une magnifique réalisation. Seulement au bout de plusieurs parties, un évènement se produit et le jeu prend de l’ampleur. Shiro le chien de Shin-Chan revient couvert de suie d’une de ses petites escapades. Mais ou a-t-il bien pu aller se fourrer ?

Mystérieux

Shin-Chan le suit (hé hé) et découvre, caché dans la campagne, un petit train mystérieux qui l’emmène dans une ville inconnue dirigée par un inquiétant personnage ou tout fonctionne au charbon et qui semble avoir été figée dans le temps durant l’ère Showa.

A partir de là, l’ambiance change et la douceur de vivre à la campagne laisse place aux dures réalités de la ville. Pour autant, le visuel est toujours aussi magnifique et donne même au jeu un petit côté Professeur Layton (dont le prochain jeu se déroulera dans une ville ou tout fonctionne à la vapeur). Pourtant, globalement, le gameplay ne varie pas vraiment. Il faut toujours ramasser tout ce qui traine, attraper des insectes et réaliser différentes quêtes.

Dans le Ville du Carbon « Coal Town », Shin-chan devra notamment aider une inventrice, devenir serveur et même participer à des courses de chariots… Dans bien des cas cependant, il devra jongler entre les deux mondes car certains éléments indispensables dans l’un, ne se trouve que dans l’autre… Tout l’intérêt du jeu viendra de ces allers-retours qui enrichiront l’aventure de part et d’autres.

Nostalgique

Shin-chan: Shiro and the Coal Town est une sorte de manga interactif et contemplatif très sympathique et nostalgique dont on prend plaisir à découvrir les rebondissements et l’intrigue comme si on regardait un (vieux) film. C’est d’autant plus sympathique que Shin-chan est toujours aussi irrésistible et infernal, et l'univers de la licence, respecté avec beaucoup d'humour absurde mais aussi de séquences intimistes, notamment en famille, qui font toujours mouche. Si vous cherchez un jeu bourré d’action et d’adrénaline, il est cependant évident que ce n’est pas un jeu pour vous !

Par contre, si vous êtes fan de Shin-chan (ou simplement de vieux dessin-animés japonais des années 80) vous serez aux anges. Le jeu est une petite merveille de réalisation avec des tas de personnages et de situations amusantes et parfois même délirantes dans une ambiance japonaise irrésistible.

Soigné

La bande son du jeu est excellente tant dans son doublage original (qui permet de retrouvez le cast de la série à commencer par Yumiko Kobayashi dans le rôle de Shin-chan) que dans ses bruitages ou sa bande originale.

La musique fait en effet partie intégrante du plaisir que l’on a à découvrir le jeu et contribue à lui donner une ambiance tantôt paisible, tantôt mystérieuse avec, en prime, une superbe chanson de générique (comme pour un anime).

Quel dommage que le jeu n’ait pas bénéficié d’une traduction en français. Faut croire que la licence n’a pas encore suffisamment de fidèles en France (le jeu étant disponible en japonais, en anglais, en espagnol et en allemand) mais avec un tel jeu, nul doute qu’elle va en gagner quelques-uns.

 

 

Retrouvez le barème des notes des tests de Nintendo-Master 

8
Entre jeu narratif et jeu d'aventure graphique, Shin-chan: Shiro and the Coal Town vous plonge au cœur d'un animé interactif délirant où la découverte des situations, des personnages et de l'intrigue priment sur le gameplay. Extrêmement bien réalisé et soigné dans ses moindres détails, c'est un indispensable pour tous les fans de Shin-chan (et d'animés japonais). Quel dommage que le jeu ne dispose pas de sous-titres français.

  • Un vrai animé
  • Univers de Shin-chan respecté
  • Belle réalisation
  • Contemplatif
  • Superbe bande son
  • Beaucoup d'humour
  • Pas de traduction FR (sous-titre en anglais)
  • Répétitif
  • Quelques légers problèmes de gameplay