Licence ayant débuté dans les salles d’Arcade Japonaises, Samba de Amigo : Party Central a su traverser les âges et les plateformes. 15 ans après un dernier opus sur Wii, elle revient sur Nintendo Switch sous le nom de Samba de Amigo : Party Central. Les Joy-Con ont remplacé les maracas, mais est-ce que le fun est toujours aussi présent ?
Un jeu qui secoue
Pour ceux ne connaissant pas la licence Samba des Amigo, le concept est très simple. Il s’agit d’un jeu de rythme où les joueurs doivent secouer des maracas en rythme dans 6 directions différentes afin de marquer un maximum de points. En plus des notes classiques, le jeu nous demande régulièrement de réaliser diverses poses plus ou moins exotiques (même s'il s’agit de ne placer que les Joy-Con dans une des 6 zones en réalité). Et pour ajouter un peu de piment à l’action, les joueurs peuvent tomber sur une note « ? » qui permet de déclencher une roulette spéciale. Cette dernière apportera pendant un temps limité une particularité à votre partie. Cela peut être une modification de la vitesse de la piste, ou encore des mini-jeux comme secouer frénétiquement les manettes pour ne donner que quelques exemples. À la fin de votre prestation, vous obtenez une note selon votre précision durant la chanson, et vous gagnez également des pièces à dépenser en items de personnalisation dans la boutique du jeu.
Samba de Amigo: Party Central reprend les codes des anciens épisodes. À la place de maracas, ce sont donc les Joy-Con qui sont utilisés, après avoir pris le temps de les calibrer avant le début de chaque musique. On doit ainsi les secouer vers le haut, le milieu ou le bas pour déclencher l’action. Mine de rien, si vous prenez la peine de libérer suffisamment d’espace autour de vous, le jeu peut se révéler assez physique surtout dans les modes de difficulté les plus élevés. Si vous achetez la version de base, vous aurez accès à un catalogue de 40 titres sur lesquels vous amuser. Des packs additionnels sont également proposés pour vous permettre de prolonger l’expérience. Se jouant jusqu’à deux en local, le mode online permet également de jouer à 4 en online entre amis, mais aussi jusqu’à 20 via un mode Battle Royale dont on parlera un peu plus bas.
Une prise en main intuitive, mais pas infaillible
Chaque musique est proposée avec 4 modes de difficulté. Normal, Difficile, Super Dur et Délire. Si les 3 premiers sont juste une augmentation du nombre de notes à réaliser, le mode Délire quant à lui est plus « physique » et mise met surtout l’action sur les poses au détriment des notes de jeu classique. Chaque chanson ayant un niveau de difficulté représenté entre 1 et 10 maracas, libre à vous de choisir comment vous souhaitez appréhender le jeu. Et si vous êtes plutôt axé compétition, pour chaque musique, il existe un mode « Défi Classé » qui enregistre votre score pour le publier dans un classement en ligne.
On en parlait un peu plus tôt, la prise en main du jeu aux Joy-Con est extrêmement intuitive, de sorte que même les plus jeunes peuvent s’amuser très facilement au bout de 1 ou 2 parties. Le principal problème vient en revanche du côté de la détection de mouvement. Si dans le mode de difficulté Normal les Joy-Con arrivent à peu près à suivre, dans les modes de difficulté supérieurs, c’est plus d’une fois qu’une note n’est pas enregistrée alors que vous avez bien réalisé votre mouvement. Si vous jouez aux jeux de rythme uniquement pour vous détendre cela reste un problème mineur, mais si comme votre serviteur, vous êtes plutôt du genre à viser la note parfaite sur chaque jeu de rythme, la frustration peut être élevée. Heureusement, il existe également un mode bouton si les Joy-Con sont trop imprécis pour vous. On perd le côté fun et physique du jeu, mais on y gagne davantage de précision. Ainsi, on peut réaliser simplement les 6 touches avec croix, boutons et joysticks, tout comme les mouvements et poses.
Des modes pour tous les goûts
Le mode Jeu de Rythme est le mode 1 joueur par excellence. Vous avez votre playlist, et vous lancez les musiques dans l’ordre de votre choix. On aurait tout de même aimé un système de tri des musiques autre que par favoris ou liste alphabétique (par difficulté ou par genre par exemple). Pour l’instant on arrive encore à peu près à naviguer simplement dans la quarantaine de musiques du jeu, mais si les DLC s’enchaînent, un nouveau système ne serait pas du luxe.
Le mode Fiesta Mondiale est une petite nouveauté de cet opus. Il s’agit ni plus ni moins qu’un Battle Royale où s’affrontent 20 joueurs en réseau sur une série de 3 musiques choisies aléatoirement. À chaque phase, un certain nombre de joueurs sont éliminés, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un au sommet. Lors des musiques, vous pouvez obtenir un objet à utiliser contre vos ennemis, apportant ainsi des malus, et la musique peut également accélérer ou ralentir inopinément. Si l’idée de base est extrêmement bien trouvée, faire un mode sans l’utilisation d’objets aurait été un plus tant certains déséquilibrent totalement la partie. Si vous vous retrouvez devant une musique avec un passage de note difficile, et qu’un adversaire balance des fusées qui effacent littéralement 2 et 6 touches pour une durée indéterminée, vous pouvez être viré de la partie en quelques secondes alors que vous gérez très bien la partie. Une dose d’injustice qui rend l’expérience Online amère par moment.
On continue avec le mode A Deux, C’est Mieux. Comme son nom l’indique, c’est le mode de jeu qui est réservé aux parties à 2 en local. Si l’on aurait aimé pouvoir jouer jusqu’à 4 en local, il faut avouer qu’avec deux paires de Joy-Con qui se secouent c’est déjà un sacré bazar dans le salon. Vous pourrez ici jouer aux musiques de votre Playlist en simultanée, ou encore effectuer des parties plus exotiques avec l’Amouromètre qui calcule votre rythme commun, le Tête à Tête qui est plus axé compétition, et enfin Mini Jeux de Rythme qui propose de jouer à 3 mini jeux qui utilisent exclusivement les Joy-Con.
Le mode StreamiGo est également une nouveauté. Sur le papier, l’objectif est de vous faire remarquer sur les réseaux sociaux pour gagner des followers, et devenir la personne la plus suivie de tous les temps. En réalité, il s’agit ni plus ni moins qu’un mode défi où vous aurez plusieurs challenges à relever. Finir une musique avec un certain nombre de points, faire moins de 3 loupés etc. Chacune des 80 missions peut être effectuée autant de fois que vous le souhaitez. Chaque mission réussie vous permet de gagner des followers ainsi que de l’argent. Les missions possèdent aussi des missions annexes qui vous font gagner des bonus d’argent. Si vous souhaitez faire rapidement le plein de tous les accessoires, c’est le mode à privilégier pour faire le plein d’argent. Chaque semaine, vous aurez également des bonus temporaires qui augmenteront le nombre de followers gagnés.
Vient finalement le mode En Ligne où vous pouvez vous retrouver entre amis jusqu’à 4 joueurs. Malheureusement c’est le seul mode que nous n’avons pas pu tester. Ce dernier ne marche que par un système de salon verrouillé par mot de passe. À moins d’être sûr d’avoir un ami qui possède le jeu, et de l’appeler afin d’ouvrir un salon, ce mode risque de tout simplement passer à la trappe. Dommage de ne pas avoir proposé un mode d’accès plus simple basé sur la liste d’amis de la Nintendo Switch.
On terminera enfin avec le mode Galerie. Ce dernier renferme la boutique de personnalisation où vous pourrez acheter une myriade d’accessoires pour personnaliser Amigo. Malgré la pléthore de personnages qui apparaissent en jeu, notre singe sera le seul personnage qu’il sera possible de personnaliser, et vu le prix des accessoires, ce n’est pas plus mal. Et pour les complétistes, un mode Records est également présent. C’est ici que sont rangés les différents trophées que vous gagnerez à force de jouer au jeu. Ils n’apportent rien de particulier, hormis le fait de savoir que vous avez atteint des objectifs fixes comme avoir terminé 150 chansons, ou atteint le niveau 50 par exemple.
Plus international, pour le meilleur et pour le pire
Côté graphismes, le passage à la HD a forcément fait du bien à Samba de Amigo. On se retrouve avec un habillage beaucoup plus propre, des personnages encore assez rigides, mais qui restent tout de même bien modélisés, ainsi que différents décors très élégants. Côté gameplay, quelques repères visuels sont présents au niveau des notes. Désormais, deux notes devant se jouer simultanément apparaissent en jaune, et les « cascades » nous demandant d’appuyer frénétiquement sur une note apparaissent en violet. Les notes standards quant à elles restent en bleu.
Le plus gros reproche que l’on puisse faire au jeu au final, c’est sa tracklist. On reste sur une quarantaine de morceaux, ce qui reste correct, mais l’ambiance hispanique de la licence a été majoritairement effacée pour une tracklist plus internationale. On retrouve des classiques comme la Macarena ou encore la Bamba, mais ces musiques sont très minoritaires. On se demande alors quelle est l’idée de se voir secouer des maracas, ou de voir les autre personnages utiliser tambourins et congos sur du Lady Gaga, Maroon 5 ou du Chali XCX pour ne citer que quelques exemples. Ce choix permettra sans doute de ramener un autre public sur la licence, mais cette perte d’identité risque de déstabiliser les joueurs de la première heure. Car sans être de mauvaise langue, l’enchaînement des nombreuses poses qui cassent le rythme, additionné à cette ambiance pop / electro donne surtout l’impression de jouer à un énième épisode de Just Dance.
