Research and Destroy est un titre s’étant annoncé comme alliant tactical et tir en temps réel. De plus, il semble vouloir axer son ambiance avec un humour un tant soit peu décapant. Édité par Spike Chunsoft, le soft est disponible sur Nintendo Switch depuis le 26 avril 2022. 

L’arrogance et l’ignorance de l’humanité

Durant de nombreuses années (disons même des siècles ou carrément des millénaires), l’humanité n’a eu de cesse que de s’enliser dans des conflits encore et encore. Notre histoire même n’est composée que de guerres. L'humanité était d'ailleurs en pleine décadence. L’ironie du sort est qu’elle n’a même pas sombré de par ses affrontements mais plus par son arrogance de l’ignorance. Et effet, il n’était pas rare de remettre en cause les savants et autres scientifiques, tout le monde pensait mieux savoir que les spécialistes eux-mêmes. Le temps de l’humanité était plus que compté. On relève que le compteur de l’histoire semble cynique et ne se retient pas en usant d’humour contre l’humanité.

En effet, la science n’étant plus écoutée, c’est le surnaturel qui a pu enfin émerger laissant place à toutes sortes de créatures telles que les zombies, démons et autres vampires. Devant tant d’effroi, l’humanité disparut et enfin, la paix s’installa durablement sur Terre. Le temps passa et l’humanité, qui avait trouvé refuge sous terre, décida enfin de reprendre sa place à la surface. Sont donc envoyés trois humains afin d’enquêter et libérer le monde du surnaturel. Marie, la scientifique rebelle, Larry le super scientifique et Gary le spécialiste des matières dangereuses sont prêts à tout pour mener leur mission à bien. Il est temps pour eux d’affronter les premiers monstres : des zombies.

Tout est dans la visée

Comme expliqué en introduction, le gameplay est une sorte de tactical shooter pour le définir ainsi. Pour faire un parallèle, on pourrait le comparer dans un sens à Valkyria Chronicles. Donc, tout se joue au tour par tour à savoir les scientifiques puis le camp du surnaturel. Quand c’est à votre tour de jouer, vous pourrez choisir le personnage de votre choix. En guise d’action, une barre bleue, faisant office de Chronomètre, représente votre temps pour agir avec le personnage choisi. Ainsi, c’est le temps dont vous disposez pour vous déplacer mais aussi tirer sur les monstres. Et prenez garde, dès lors que vous mettez votre arme en joue, le chronomètre défile, ne perdez donc pas de précieuses secondes pour viser. Autre point essentiel, votre placement. En effet, éliminer vos ennemis sera votre principale tâche lors de vos missions mais il est chaudement recommandé de rester loin de ceux qui sont toujours sur le terrain. Le but étant bien évidemment de limiter les dégâts reçus durant le tour du surnaturel sachant qu’à chaque tour, de nouveaux ennemis apparaissent et parfois en grand nombre.

Concernant les missions, le principe est relativement spécifique au titre mais rien de novateur : défendre un point, tuer des ennemis, etc. Une world map servira de vue générale sur votre conquête du monde. Vous déplacez votre camion sur la carte afin de choisir ce que vous souhaitez entreprendre. Il est à noter qu’en vous déplaçant le temps file et tous les 32 jours, le surnaturel pourra agir sur la carte (comme attaquer une de vos universités). Vous pouvez en effet construire une Université dans un pays que vous avez conquis. Cela peut vous permettre d’entreprendre des recherches et en l'occurrence pour découvrir de nouvelles armes voire améliorer celles que vous possédez. Votre arsenal s’avère ainsi diversifié vous permettant d’utiliser tantôt un Hyperlaser faisant office de fusil d’assaut, un lance éprouvettes s'apparentant à un lance grenades à fragmentation, ou encore le générateur de champs de boson de Higgs générant de fantastiques attaques de zones. Vous l’aurez compris, l’arsenal est aussi particulier que l’ambiance du jeu. Il convient de le choisir avec soin afin de garder un bon équilibre quant à l’élimination d’ennemis groupés ou d’ennemis plus coriaces. D’ailleurs, nous évoquions l’attaque des Université durant laquelle il faut mettre tout en œuvre pour les défendre. Il est même préférable de les améliorer en les équipant de pièges efficaces.

Maman, j’ai peur

Sur le plan technique, le soft arbore un bel écrin cartoon. De ce fait, le titre, sans offrir une technique complètement dingue reste propre et l’aspect global colle très bien avec le ton humoristique donné au titre. Le chara design est relativement plaisant notamment côté créatures bien que Gary, pour une raison inconnue, est devenu notre personnage favori (sûrement la combinaison Hazmat). Au passage, notez qu’il est possible de personnaliser vos scientifiques. D’ailleurs, pour rester sur la technique, le titre tourne aussi bien en portable que sur TV. Côté sonore, rien de transcendant en revanche. C’est raccord avec le surnaturel lorsque l’on entend certains effets mais les musiques n’ont rien de mémorables. D’ailleurs, les bruits émis par les montres sont aussi assez typiques de ce que l’on connaît (mention pour les fantômes). Outre le fait de pouvoir se jouer seul, le titre propose de jouer en coop local et même en ligne en hébergeant une partie ou en rejoignant celle d’un autre joueur (il faudra passer quelques chapitres pour avoir cette fonction. Entendez par là, fin du tutoriel).

Enfin, nous avons noté quelques imperfections qui pourraient entacher la qualité globale du titre. Il est vrai que dès lors que l'on se retrouve sur la carte du monde, on ne sait plus trop quoi faire. Certes, il y a une liberté de choix quant à notre progression mais cela induit un manque d'implication dans une histoire qui apparaît parfois comme fantomatique (sans faire de mauvais jeu de mot). De plus, même si les phases de shoot sont plaisantes, il arrive régulièrement que l’on ressente une forme de lassitude à des repop d’ennemis qui semblent incessants (et parfois un peu trop nombreux). Cela donne une impression de tirer les missions en longueur alors que parfois nous pensions les avoir terminées. Nous avons donc ressenti comme déséquilibre sur ce point et un peu de frustration. Pour terminer, une petite section sert de bibliothèque répertoriant créatures, armes et tout ce que vous aurez à savoir d’utile sur le contenu.