Redout 2 est la suite du jeu de courses futuristes Redout. Dans celle-ci vous devrez apprendre à manier votre vaisseau entièrement personnalisable afin d'arriver en tête de l'une des nombreuses courses que le jeu vous offre. Repoussé à de nombreuses reprises, le jeu s'offre enfin une sortie sur Nintendo Switch. Est-il à la hauteur de ces reports et de ses promesses ? C'est ce que nous allons voir dans ce test.
F-zero en encore plus difficile... et plus injuste
Le jeu pose d'emblée les bases et ne cache pas ses inspirations. À mi-chemin entre F-Zero et la saga Wipeout, Redout 2 compte vous demander énormément de rigueur et de disciplines pour conquérir le jeu et sa conduite. Disposant de son propre univers (détaillé succinctement pendant la cinématique d'introduction) et de ses propres règles. Le jeu de courses vous embarquera dans de folles courses sur ses 36 circuits après vous avoir proposé un tutoriel aussi obligatoire que complexe. Si vous pensiez, en bon vétéran de F-Zero avoir affaire ici à une promenade de santé, vous vous trompez. En effet, Redout 2 se différencie de F-Zero par quelques subtilités, le jeu dispose de deux jauges à surveiller coûte que coûte, la première celle de sa santé ne vous sera pas étrangère, la seconde celle de la température de votre vaisseau viendra compliquer les choses. Vous devrez, en boostant, faire attention à ne pas faire surchauffer vos moteurs ce qui aura pour effet de vider votre jauge de santé. Vous devrez aussi faire attention au type de boost que vous comptez utiliser, le premier, le boost "normal" utilisable grâce au bouton L est un boost contrôlé qui vous permettra de l'utiliser comme bon vous semble, à tout moment, pour la durée que vous souhaiterez, et ce même jusqu'à l'explosion totale de votre vaisseau de surchauffe si vous le souhaitez. Le second boost, le boost affilié au bouton R est automatique, lorsque son icône est remplie vous êtes libres de le déclencher, attention ce boost automatique dure un temps donné et fait augmenter votre température pour ce temps donné. Il faudra donc l'utiliser avec parcimonie. Par exemple si, déjà en surchauffe, vous utilisez ce second boost, vous aurez de grandes chances de détruire votre vaisseau. Il faudra donc bien faire attention à votre jauge de santé, de surchauffe et à ce second boost aussi redoutable pour vos adversaires que pour vous. Redout 2 brille par sa complexité et le micro-management qu'il vous demandera durant chacune de ses courses. Il faudra donc penser vite et bien pour ne pas finir en dernière place ou dans le décor.
De plus, Redout 2, contrairement à la plupart des jeux de courses, utilise les deux sticks de la manette Nintendo Switch. Le premier, celui de gauche, contrôle évidemment votre trajectoire mais le second, celui de droite, contrôle le nez de votre vaisseau, vous permettant de piquer ou de relever l'avant de votre vaisseau durant un saut ou bien encore de mieux contrôler vos virages. Ce contrôle de second stick n'est pas une option mais est bel et bien obligatoire pour ne pas frotter tous les murs de chaque circuit. De quoi rajouter encore plus de complexité à un jeu déjà bien extrême. Il est aussi évident que vos adversaires IA contrôlent à la perfection cet art et vous dépasseront dans chaque course sans le moindre mal. Redout 2 est un jeu difficile, qui demande rigueur et patience. Au début du jeu, (à part pendant le tutoriel) la difficulté bien que corsée est encore juste, mais plus vous progresserez plus le jeu vous demandera de réaliser des actions et temps totalement surhumains. Les sauts deviendront rapidement votre hantise en offrant quelques bonnes opportunités de ragequit.
Du contenu à foison mais une technique indigne
Fort de ses 36 courses, Redout 2 vous offrira la diversité recherchée dans ses courses, différentes visuellement et dans leurs tracés, celles-ci constituent évidemment le point fort du titre. Si malheureusement leur rendu sur Nintendo Switch ne rend pas hommage à la diversité des environnements et aux paysages bien choisis (par exemple le Mont Fuji), il faut tout de même saluer le travail des équipes du jeu au niveau des courses. Ce sont les différentes coupes qui nous ont donné envie de nous replonger dans l'aventure Redout 2 et dans toute la discipline qu'elle requiert. Jongler entre les différentes jauges, la conduite aux deux sticks et la ténacité de vos adversaires n'est guère chose aisée, à tout ce cocktail explosif s'ajoute la personnalisation de véhicule qui vient certes rendre l'expérience plus paramétrable, vient aussi la rendre encore plus confuse pour les néophytes. Les éléments de personnalisation sont légion et devoir apprendre leurs particularités en plus de leurs atouts sur les différents vaisseaux vous demandera un degré d'implication encore supérieur. Si la course est bien effrénée, la préparation de celle-ci et l'entraînement nécessaire calmeront vite vos ardeurs. Le jeu dispose aussi de plusieurs modes de jeux allant du contre-la-montre implacable, au mode carrière basique mais réussi en passant par un multijoueur en ligne. Redout 2 ne possède en effet aucun mode multijoueur splitté en local, un choix questionnable pour un jeu de course. Qui plus est un jeu de courses sur une console aussi familiale que la Nintendo Switch. Un mode photo est aussi présent mais faute de visuels réussis sur cette version Nintendo Switch, nous ne nous y sommes pas attardés. Au niveau de la bande-son, Redout 2 se distingue par la qualité de ses musiques et dans le choix des artistes choisis. L'ambiance est là, les musiques s'enchaînent sans lassitude et contribuent à l'expérience globale et à la cohérence de l'univers avec brio.
Si quelques freezes et un petit crash occasionnel sont venus occulter l'expérience, c'est véritablement au niveau de la technique du jeu que le bat blesse. On aurait pu croire que son report de quelques semaines de la version Nintendo Switch était là pour bonifier l'expérience, celui-ci était surtout là pour tenter de sauver les meubles. Le jeu est si flou que l'on en vient à questionner sa résolution, et ce même en mode portable. Pourquoi sortir un jeu de courses futuristes sur une console incapable techniquement de lui rendre hommage ? Si cette version du jeu divise déjà son framerate par deux par rapport aux versions sur consoles concurrentes, la promesse de la fluidité et des 30 FPS constant n'est même pas tenue. Un comble en vue du type de jeu et du skill demandé par Redout 2. En l'état, l'expérience déjà difficile devient extrême sur Nintendo Switch, il nous aura fallu une bonne dizaine d'essais rien que pour passer le tutoriel et découvrir la suite du jeu. Entre la difficulté des objectifs à atteindre et les micro-freezes qui vous propulseront directement dans les murs, vous devrez vous accrocher pour espérer débloquer les différentes coupes du jeu et son mode multijoueur, pourtant au centre de ce type de jeu. Il se dégage des choix des développeurs en matière de contenu à débloquer et de compromis technique une véritable intention de cacher la richesse du jeu aux joueurs ayant décidés de débourser la trentaine d'euros nécessaire à l'achat de cette suite.
