Petit à petit les journées raccourcissent, les feuilles des arbres tombent une à une et s'entassent sur le sol alors que le ciel prend une couleur orangée et que les étals des marchands se remplissent de marrons, de courges et de citrouilles. Pas de doute, l'automne est là et en attendant le solstice d'hiver, dans de nombreux pays on se prépare à fêter les morts qu'on ne veut pas oublier. En France, la fête des morts c'est traditionnellement la Toussaint. une fête catholique qui a lieu le 1er novembre et qui implique le respect et le recueillement... Mais aux Etats-Unis, et un peu partout dans le monde, un jour avant, le 31 octobre, la fête des morts, c'est Halloween, une fête "païenne" beaucoup plus festive durant laquelle on s'amuse à se faire peur comme pour mieux conjurer le (mauvais) sort.  C'est évidemment le moment idéal pour regarder de grands films d'horreur mais aussi pour jouer à des jeux vidéo dans le ton... Et justement, Pumpkin Jack est un jeu parfait pour Halloween.

La Couleur Courge

Tout commence dans le merveilleux royaume arc-en-ciel, un royaume si paisible que le Diable se sent contraint d'intervenir pour y mettre le bazar en réveillant les morts et en décrétant la Malédiction de la Nuit Eternelle ! Le royaume est alors plongé dans l'horreur et les humains se retrouvent au bord du gouffre... Heureusement, un mage très puissant intervient et décide de mettre fin à la malédiction. Pour le contrer, le Diable décide alors d'envoyer sur terre, son propre héros : l'abominable Jack, un poltergeist escroc a sinistre réputation, condamné à errer dans les limbes et qui trouve là une occasion d'échapper à son funeste sort. L'âme de la fripouille se retrouve alors invoquée dans une citrouille avec comme mission de trouver et de détruire le mage avant qu'il ne réussisse à sauver le royaume !

Pumpkin Jack est un jeu qui inverse les codes puisque cette fois-ci, on n'incarne pas le héros qui veut rétablir l'ordre mais le "méchant" qui veut au contraire s'assurer que perdure le chaos. On dirige  donc Jack, une sorte d'épouvantail à tête de citrouille sachant que parfois, Jack perd la tête, ou plutôt le corps et qu'il n'est plus qu'une citrouille sur pattes.

L'Etrange Halloween de Mr. Jack

Dès le départ, le jeu surprend par sa maîtrise avec une narration bien menée et une réalisation vraiment très soignée. C'est du beau travail. Graphiquement le jeu est d'ailleurs vraiment très beau dans un esprit rappelant les premiers films de Tim Burton à commencer, évidemment par L'Etrange Noël de M. Jack mais aussi Sleepy Hollow ou encore Beetlejuice. Le titre renvoie aussi aux jeux Medievil qui ont enchanté des générations de joueurs sur Playstation en jouant justement avec les codes du genre fantastique. Non seulement les graphismes sont très réussis mais la bande son n'est pas en reste avec des bruitages dans le ton et des musiques façon Danny Elfman qui soulignent le côté "fantasy" du jeu.

Le jeu rappelle aussi pas mal de jeux de plateforme des années 90 avec un côté qui peut sembler un peu vieillot mais qui reste toujours très efficace. Il est découpé en différents niveaux ouverts dans lequel il faut avancer généralement tout droit avec la caméra dans le dos du héros (façon Crash bandicoot) pour progresser sachant qu'en s'éloignant du chemin principal et en furetant dans les coins on trouve toujours des bonus et que certains passages sont aussi axés sur l'exploration et/ou les énigmes. Globalement, le Game et le Level design ont été bien pensés de façon à ce que le joueur sache toujours quoi faire, où s'accrocher et grimper et quel bouton utiliser (puisque généralement le jeu l'indique) Il y a bien quelques couacs et des passages moins maîtrisés comme le niveau des wagonnets qui est à s'arracher les cheveux tellement les pièges sont difficiles à voir et à anticiper et qui exige de perdre plusieurs fois pour progresser (voire oblige à apprendre la séquence par cœur...)

A part ça, pour éviter trop de frustration, le jeu est assez permissif. Même submergé d'ennemis, on peut facilement retrouver la santé et éviter le Game Over. Un game over qui n'est pas trop gênant puisque généralement on recommence  à l'endroit -ou pas loin) de son trépas. le petit plus, c'est que le jeu comptabilise (souvent avec humour d'ailleurs) le nombre d'échecs ce qui  à chaque fois atteint la fierté (forcément) mal placée des joueurs et incite évidemment à faire très attention. Il est évident que certains joueurs tenteront de finir le jeu avec le moins d'échec possible. Une motivation comme une autre sachant que le jeu en ligne droite est assez court.

A noter que si le jeu reprend les codes des films et des jeux d'épouvante (toujours avec respect) il est toujours très drôle avec des répliques bien senties. C'est un véritable plaisir de lire les dialogues qui, comme le reste ont fait l'objet d'un soin particulier notamment ceux de Jack, très savoureux. Dommage que les dialogues ne soient pas toujours doublés avec des voix se contentant de  bulles de textes sachant par contre que les cinématiques (habilement réalisées) sont doublées. Evidemment sur Nintendo Switch, le jeu peut se jouer sur la télé et en mode portable, ce qui est toujours un plus même s'il n'y a aucune différence entre les deux. 

Jack la fripouille

Question gameplay, on dirige Jack au stick gauche et la caméra au stick droit. On attaque avec Y ou lorsqu'il s'agit d'envoyer son corbeau sur un obstacle ou un ennemi. on utilise le L.  A dire vrai, là encore pas de gros problème de maniabilité si ce n'est parfois lors de passages de plateforme ou des séquences de boss un peu plus difficiles (sans oublier ces fameux wagonnets- traumatisme personnel)  sachant que le jeu se complique au fur et à mesure  avec de nouvelles phases de jeu mais aussi de nouvelles armes à maîtriser. Il n'en reste pas moins que l'impression globale qui ressort du jeu est très positive. Quant on pense qu'il a été développé par un seul homme,  Nicolas Meyssonnier, un jeune lyonnais, on ne peut qu'être ébahi par le résultat et saluer son travail. Des jeux comme ça, il n'y en a pas tant que ça et, à notre avis, il faut les soutenir ou alors, il ne faudra pas venir pleurer lorsque le marché sera saturé de jeux développés à la chaîne par des Intelligences Artificielles. Bidibidi bi (voix de robot flippante.)

Notez, pour finir que le titre est proposé sur l'eShop à moins de 30€ et même pour son lancement jusqu'au 12 novembre au prix de 23,99€