Nintendo Switch

Poison Control

Test Switch

Poison Control

Par ggvanrom - Le 14/04/2021 à 22:30

Nouveau jeu issu de l’imagination fertile des équipes de Nippon Ichi Software, Poison Control vous invite pour un voyage dans l’au-delà afin de purifier la rancœur des humains à coups de gros calibre et de serpillière. Vous ne saisissez pas très bien ? Qu’à cela ne tienne, on vous explique tout ci-dessous.

Un billet pour le paradis svp !

Poison Control démarre par le réveil de notre protagoniste dans un lieu inconnu. À peine a-t-il eu le temps de bouger qu’une créature rose se jette sur lui pour aspirer sa chair, donnant à la créature une forme plus humaine, et transformant notre avatar en squelette bien vivant. C’est sur cette touche comique signée NIS que nous démarrons notre aventure. Après avoir choisi le sexe et la voix de votre protagoniste, la créature précédemment rencontrée, répondant au nom de Poisonette vous proposera un deal.

En échange du prêt de votre corps et d’un coup de main pour nettoyer l’au-delà, elle s’arrangera pour vous permettre de finir votre vie au paradis. La zone où vous vous trouvez recueille la rancœur de plusieurs humains, se matérialisant sous la forme de poison de coloris violet, et en créatures démoniaques. Outre le nettoyage des zones, votre objectif sera également de calmer la rancœur des personnages en prenant connaissance de leur histoire. Mais ne croyez pas que vous êtes les seuls à chercher une place pour le paradis...



Nettoyer, astiquer, dézinguer

Après avoir trouvé un deal avec la petite Poisonette qui se trouve être aussi amnésique que votre personnage, vous voici parés à nettoyer l’au-delà en tant qu’âme-sœur, un humain pouvant prêter son corps de manière momentanée à Poisonette. Evoluant sur une petite mappemonde, chacune des missions qui vous attendent sont représentées par des bulles qui apparaissent au fur et à mesure de votre progression. Après un speech comique des chroniqueuses radio de l’au-delà Midori Kagutsuchi et Kikiri Tsutsuri présentant votre nouveau client, vous pouvez enfin démarrer votre séance de « purification ».

Chaque stage vous conduit dans un espace clos composé de diverses pièces. A l’intérieur, vous y trouverez le fameux poison violet éparpillé sur le sol, ainsi que des créatures de diverses formes dénommées Kleshas. Afin de progresser dans les stages, vous devrez assimiler 2 gameplays différents. Premièrement, la phase de shoot où vous déplacez votre protagoniste armé d’un « bras-cannon » vous permettant de tirer sur les objets destructibles et les Kleshas. Et deuxièmement, vous pourrez d’une simple pression sur un bouton donner le contrôle de votre corps à Poisonette pour que cette dernière passe sur les flaques de poison afin de les faire disparaître. A noter que si Poisonette ne peut être utilisée que durant un temps limité, vous pouvez soit tracer dans le poison, ou alors former des boucles en revenant vers le squelette de l’âme-sœur pour purifier la zone encerclée. Cette méthode permet également d’infliger des dégâts aux Kleshas se trouvant dans la boucle purifiée, vous faisant économiser de précieuses munitions.

Les munitions du protagoniste une fois finies se rechargent soit en patientant, soit en récupérant des objets bonus dissimulés dans le décor. Pour venir à bout des différents stages, vous aurez un ou plusieurs objectifs à réaliser dans diverses pièce, comme éliminer un % précis de poison au sol, ou venir à bout de certaines créatures. Au fur et à mesure de votre progression dans les stages, vous tomberez sur des âmes qui vous en apprendront un peu plus sur la rancœur de votre cible. A noter que pour chaque mission avec un client, vous aurez 3 pièces violettes à dénicher dans le stage dédié, vous permettant de découvrir un nouveau « poison », à comprendre une pièce d’équipement.

RPG : Role Poison Game

Si vous pensiez simplement foncer dans le tas et enchaîner des niveaux, vous aurez vite fait de vous raviser. Poison Control peut vite se montrer sadique si vous ne prenez pas un minimum soin de votre duo. Comme expliqué plus tôt, les pièces violettes vous permettront de débloquer plusieurs items indispensables qu’il vous faudra penser à équiper dans le menu Loadout. Il pourra s’agit de nouvelles armes appelées Toxicants, à équiper au nombre de 2, d’arme secondaire appelée Deliriants ou encore de capacités additionnelles comme Antidotes et Catalysts permettant d'influer sur vos stats. La plupart des Poisons pourront également augmenter de rang et vous apporter de nouveaux bonus si vous dépensez des pièces de monnaie que vous trouverez un peu partout dans les stages.

Vous aurez également la possibilité de gagner des niveaux grâce à une jauge d’XP se remplissant en éliminant poison et Kleshas, augmentant ainsi vos statistiques. Enfin, à de multiples moments dans l’aventure, vous aurez des échanges avec Poisonette terminant sur des questions à choix multiple. Chaque réponse permettra d’augmenter une des différentes jauges comme la synergie, l'empathie ou la toxicité, vous donnant là aussi accès à des bonus utiles pour faciliter votre progression. C’est également un moyen pour nos deux personnages d’apprendre à se connaître et à s’apprécier entre deux blagues décalées.

Le côté jeu de niche de Poison Control ne lui permettant pas de bénéficier d’un sous-titrage en français, les textes en anglais sont heureusement assez basiques pour être compris si vous avez un minimum de connaissance dans la langue de Shakespeare. Même si l’on n'évitera pas les blagues sur les formes féminines, typiquement japonaises, qui nous vaudraient un #metoo en Europe, il est étonnant de voir à quel point certains moments peuvent être touchants malgré le côté glauque décrit durant les missions. Je pense notamment à cette petite fille qui pour faire revenir sa chienne à la vie, se met en tête de tuer un maximum de créatures pour saturer le paradis, forçant ainsi ce dernier à renvoyer son compagnon faute de place. Ces situations, accompagnées par les souvenirs d’autres personnages et les commentaires de Poisonette, finissent par nous donner de l’empathie pour les personnes que nous purifions ainsi que pour notre camarade.

Une réalisation acidulée

Le moins que l’on puisse dire en lançant Poison Control, c’est que la direction artistique est atypique. Certes, les stages sont redondants et les textures sont baveuses, mais la palette de couleurs utilisée pour les différents environnements à de quoi interpellé la rétine. Le tout couplé à un chara-design original, des musiques entraînantes et un doublage japonais convainquant nous permet d’entrer avec plaisir dans cet univers qui peut s’avérer ô combien horrible.

Si au niveau de sa réalisation Poison Control parvient sans grand mal à convaincre, la partie technique se prend en revanche un retour d’acide causé par tout ce poison. Comme évoqué un peu plus haut, malgré la volonté de varier les stages, on reste globalement toujours sur la même chose, des couloirs reliant toujours les mêmes salles avec des objectifs redondants. Vient ensuite le gameplay en lui-même lorsque l’on souhaite shooter nos adversaires. Si une aide à la visée est disponible dans les réglages, le jeu s’adonne à quelques bizarreries lorsque l’on essaye de tirer sur une cible trop proche de nous. De même, la maniabilité est tellement rigide qu’il tient du miracle de se déplacer et de faire mouche sur une cible elle-même en mouvement.

Nous conclurons tout de même avec une mention spéciale pour l’histoire qui nous est contée. Arriver à passer du drame, voire du salement glauque à des scènes comiques de manière presque naturelle est un des points forts du jeu. Si l’on aurait pu penser aux premières minutes du jeu que l’histoire ne serait qu’un prétexte comme un autre pour lancer l’aventure, nos rencontres avec les âmes ainsi que nos nombreux échanges avec Poisonette donnent du corps à cette aventure. S'il n’y avait qu’une chose à reprocher, c’est que l’histoire se termine un peu trop rapidement (comptez 4 à 6 heures sans forcer sur le levelling).


 

7
Poison Control est une de ces petites perles dont Nippon Ichi Software a le secret. Certes, le jeu n’est pas parfait, mais son univers coloré et l’humour omniprésent qui tranche radicalement avec l’ambiance sombre du jeu interpelle et nous donne envie de découvrir tous les secrets qui se cachent derrière cette intrigue. Si vous êtes amateur de curiosités, que vous n’avez rien contre les phases de shoot rigides et que l’anglais ne vous fait pas peur, Poison Control est un jeu que nous vous conseillons vivement.

  • L'univers coloré qui tranche avec la thématique sombre du jeu
  • Le mélange shooter / nettoyage
  • Le ton comique / dramatique dans les dialogues
  • Le duo Midori / Kikiri à la radio
  • Un gameplay assez rigides
  • Assez limité techniquement parlant
  • Seulement une poignée d'heures pour terminer le jeu