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Phantom Brave: The Lost Hero

Test Switch

Phantom Brave: The Lost Hero

Par ggvanrom - Le 30/01 à 08:00

Après un premier opus paru en 2004 et ayant proposé une alternative originale à Disgaea (avant que la licence ne connaisse le succès), force est de constater que la licence Phantom Brave est restée dans l’ombre pendant plus de vingt ans. Mais pour 2025, NIS America compte bien offrir à Marona et à ses compagnons une nouvelle aventure sur la thématique de la piraterie. À bord, mousaillons fantomatiques, l’aventure vous appelle !

Test réalisé à partir d'une clé fournie par l'éditeur.

De pestiférées à héroïne pirate

Suite directe du premier opus paru il y a plus de 20 ans, Phantom Brave: The Lost Hero nous permet de retrouver Marona et son fidèle camarade Ash, quelques mois seulement après leur combat contre Sulphur. Jusqu’alors raillée et mise à l’écart par les hommes à cause de sa capacité à voir les fantômes, son exploit lui vaudra le respect et la reconnaissance de ses pairs, ainsi que de nouvelles régions à explorer, maintenant que la menace a été écartée. Désormais reconnue en tant que Chroma, c’est en rentrant d’une mission que Marona et Ash seront attaqués par des pirates. Malheureusement, un homme masqué appelé Roi des Fantômes, à la tête de ces pirates, parviendra à voler une partie des pouvoirs de Marona. Impuissant face à cet ennemi, Ash parvient à expulser son amie sous les flots.

C’est ainsi que Marona se réveille sur une nouvelle île, et se fait enrôler par un petit groupe de pirates pour aller piller une île voisine. Heureusement, Marona fera la connaissance d’Abricot, une jeune fille pirate qui l’a réveillée tantôt. Cette dernière lèvera le voile sur la nature de cet équipage, usurpant le nom des Pirates d’Argento, dont le capitaine est déclaré disparu depuis plusieurs années. Abricot, se révélant être la fille du fameux Argento, allie ses forces avec les capacités spéciales de Marona pour vaincre cet équipage. Car oui, en plus d’avoir la capacité de voir les fantômes, Marona peut également leur rendre la vie pour une durée définie en les fusionnant avec des objets sur le terrain.

Une fois le groupe de pirates mis à mal, le ton est posé. Marona et Abricot ont un objectif étroitement lié. Marona compte bien récupérer Ash, et Abricot, quant à elle, souhaite partir à l’aventure pour retrouver son père porté disparu. Unies et désormais conseillées par l’usurpateur Freluque, qui n’est finalement pas un mauvais bougre, le nouvel équipage des Pirates d’Argento s’apprête à fendre les mers, liant des alliances avec de nouveaux camarades, et filant d’île en île pour pouvoir retrouver famille et amis. Tout un programme !



Un tactical rafraîchissant, mais toujours exigeant

Comme on le disait plus tôt, Marona a la capacité d’invoquer des fantômes en les fusionnant avec des objets présents sur le terrain. Une fois un combat enclenché, nous nous retrouvons dans une arène fermée avec Marona comme seule unité. Grâce à sa capacité combinage, elle pourra ainsi invoquer des unités pour venir lui prêter main forte. Seule ombre au tableau : la capacité Combinage permettant cet exploit ne permet une apparition que temporaire, de l’ordre de quelques tours. Il est alors important de bien veiller à ne pas invoquer tous vos fantômes nécessairement en même temps, et surtout d’avoir une équipe relativement complète et homogène pour vous permettre de faire des roulements. Contrairement à Disgaea, ici les déplacements sont libres, dans un rayon pré-établi. Le but est alors de se déplacer près de ses adversaires et d’utiliser nos différentes techniques pour les éliminer.

Plusieurs parallèles sont faits avec la licence Disgaea. Parmi les dizaines de fantômes qu’il est possible de créer, vous verrez beaucoup de classes communes aux deux licences, comme les combattants ou les sorciers, sans citer les monstres. Côté invocation, il est également important de prendre en compte les compétences des objets et des liens d’effets en chaîne entre plusieurs objets, représentés par des arcs les reliant. Cela fait un rappel direct aux géoblocs et aux géoeffets de Disgaea. Les armes que l’on équipe à nos personnages peuvent également monter de niveau, et leur utilisation permet de débloquer des capacités définitivement pour nos personnages sous certaines conditions. Pour en terminer avec les exemples de parallèles, il est également possible de se rendre dans des donjons via des parchemins pour augmenter son expérience, récupérer des objets rares, et augmenter le niveau dudit parchemin (un rappel direct au fameux monde des objets de Disgaea). Cela augmente considérablement la durée de vie du jeu en fonction de votre niveau d’investissement.

Côté gameplay, on aura, comme d’habitude avec NIS, un choix important d’armes, allant de l’épée au gros gourdin, en passant par les lances, et des objets totalement atypiques comme des palmiers ou des poissons pour ne citer que quelques exemples. Il est également possible de profiter du « hors zone » pour éjecter des objets embêtants (comme octroyant une immunité à un ennemi), voire même des adversaires, occasionnant des dégâts au passage. Le tout peut se révéler assez complexe de prime abord, mais en comparaison du premier opus, après quelques parties, on comprend rapidement les mécaniques et on y prend goût. Heureusement, pour réussir à aborder un maximum de profils, plusieurs niveaux de difficulté sont disponibles.

Un microcosme regorgeant d’activités

Bien que l’aventure nous conduise d’îles en îles pour faire avancer l’histoire, l’île du Squelette reste le repaire de prédilection de notre équipage et est extrêmement importante pour le développement du gameplay. C’est sur cette dernière que Marona va pouvoir invoquer ses nouveaux compagnons fantomatiques. Ce faisant, cela va vous permettre de débloquer de nouvelles options sur l’île. Un combattant invoqué permettra de débloquer le menu capacité pour les personnages. La Marchande permettra de débloquer la boutique, la Mécanicienne permettra d’inventer des gadgets utilisables en combat par Abricot lors des combats, etc. En fonctionnalités annexes, on peut aussi parler de la fonction titres qui permet d’attribuer des titres à nos personnages pour améliorer certaines stats. La buvette permet, comme une banque, de mettre de côté de l’XP gagnée lors des combats. La Marina, quant à elle, permet de constituer un équipage selon des configurations spécifiques pour récupérer de l’expérience bonus.

Comme on disait précédemment, les armes et objets ont également des niveaux et statistiques propres. Les utiliser augmente ces statistiques, et il est même possible de fusionner armes et objets pour améliorer toujours plus les objets. Il y a ainsi une multitude d’actions à effectuer entre chaque combat, ce qui peut prendre de longues minutes entre chaque mission principale. Pour ne rien arranger, vous aurez également des quêtes annexes à effectuer, et comme on en parlait plus tôt, les donjons peuvent être de véritables gouffres en termes de temps de jeu. Constitués de plusieurs étages, il vous faudra tous les terminer pour pouvoir repartir avec le jackpot. On rajoutera à cela un peu en vrac la pêche pour récupérer des objets dans la mer, les partitions pour changer la musique de l’île, les journaux pour suivre l’actualité de notre monde, etc.

Un cadeau pour les francophones

Bien que le premier opus n’était qu’en anglais, pour cette suite, NIS nous propose pour la première fois un sous-titrage exclusivement en français. Côté doublage, on retrouvera comme d’habitude les voix anglaises mais aussi japonaises. Quant aux musiques, elles entrent parfaitement en résonance avec l’ambiance générale. Le thème de l’île du Squelette est un petit bonbon pour les oreilles. Si côté doublage on est encore sur un travail de très bonne facture, quelques rares moments peuvent être énervants, comme le gimmick d’Abricot qui se répète sans cesse dans le menu Marina. Côté graphismes, on est sur un titre frais et très coloré malgré cette thématique fantomatique. Le style chibi en jeu est toujours aussi efficace, et les sprites 2D sont encore une fois d’excellente facture. On saluera également le soin apporté à la traduction.

Concernant l’aspect technique, il y a du bon et du moins bon. Si en mode portable le jeu fonctionne très bien, en mode salon nous avons pu constater quelques problèmes. Les quelques ralentissements constatés en mode portable sont ainsi accentués, et plus problématiques, les rares crashs du jeu ont eu lieu exclusivement en mode docké. Concernant les combats, il peut arriver quelques embêtements à cause de la caméra, comme une difficulté à sélectionner un ennemi malgré le fait qu’il soit devant nous, le jeu préférant cibler un objet juste à côté, ou encore la mécanique de saut en combat qui peut engendrer quelques ralentissements assez désagréables, ou des situations atypiques avec un personnage parvenant à escalader une surface lisse qui, en toute logique, ne devrait pas être escaladée de la sorte. Mais compte tenu de la qualité générale du jeu, on lui pardonne ces petits défauts.

8
Vous vous demandiez pourquoi, avec un seul opus au compteur, Phantom Brave était toujours un jeu apprécié de bon nombre de joueurs ? Jouez à Phantom Brave: The Lost Hero et vous aurez la réponse. Malgré quelques couacs techniques, le jeu transpire de bonnes idées. Entre une histoire simple et agréable à suivre, ainsi qu’un gameplay extrêmement généreux, Phantom Brave: The Lost Hero reste une très bonne pioche pour les amateurs de Tactical-RPG.

  • Une aventure colorée et rafraichissante
  • Une suite directe qui ne punit pas ceux qui n'ont pas fait le 1er opus
  • Les nombreuses actions sur l'île du Squelette
  • Des personnages charismatiques
  • Une OST qualitative
  • Une traduction de qualité en français
  • Quelques ralentissements lors des combats
  • Des crashs en mode salon
  • Une caméra parfois frustrante