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Persona 3 Portable

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Persona 3 Portable

Par HecateSteam - Le 19/01/2023 à 16:50

Avec plus de 16,8 millions d'exemplaires vendus dans le monde, la franchise Persona est indéniablement l’une des licences phares à découvrir si vous aimez les JRPG. Le 19 janvier sort Persona 3 Portable dans son tout nouveau jus, remastérisé et pour la première fois sous-titrée en français. Par ailleurs, le jeu sort sur Nintendo, mais également en version PC. Initialement sorti en 2009 sous l’impulsion Katsura Hashino et Altus, que vaut réellement ce Persona 3 Portable ?

Un peu de contexte avant de débuter notre test

Pour situer Persona 3,  il s'agit d'une version qui se veut plus accessible dans la licence Shin Megami Tensei. Certains définissent la série Persona comme un spin-off de Shin Megami Tensei. Persona 3 est sorti dans un premier temps au Japon sur Playstation 2 en 2006 avant d’être commercialisé sur les autres continents les années suivantes. Progressivement le jeu va se parer d'une extension comprenant notamment de nouveaux personnages et le mode difficile.  En 2007, il est considéré comme le meilleur jeu de l'année aux États-Unis et le meilleur RPG en 2008.  À ce moment-là, le jeu est exclusivement disponible en anglais, il existe bel et bien une édition française dont seuls la boîte et le manuel ont été traduits. Cela n'empêchera pas le jeu de marquer une génération de joueurs  à tel point qu'une nouvelle version verra le jour aux alentours des années 2009-2010 intitulé Persona 3 portable cette fois-ci disponible sur la PSP (PlayStation Portable). Cette nouvelle version était considérée comme une version “augmentée” qui offrait la possibilité de contrôler les membres de l'équipe directement ou encore la campagne du personnage féminin, mais au prix de l'exploration de la ville en 3D. C'est près de 17 ans après la sortie du premier Persona 3, que le studio Altus décide pour la première fois d'offrir le jeu sur toutes les plateformes en version sous-titrée française. Mais rassurez-vous, Il est tout à fait possible de jouer à Persona 3 Portable sans avoir fait les précédents opus, par ailleurs, c’est notre cas. 

L’art Japonais dans toute sa splendeur

Persona 3 Portable nous plonge dans une ambiance des plus étrange et sombre dès les premières minutes de jeu. Le jeu débute le 4 juin, nous sommes dans la peau d’un jeune étudiant qui arrive dans son nouveau lycée (Gekkoukan) et qui réside au dortoir d'Iwatodai. Très rapidement, il sera enrôlé dans la SEES, une organisation composée d'étudiants chargés de combattre les Shadows durant l’heure sombre. Sans en dévoiler plus, l'heure sombre est un événement qui survient chaque jour à minuit. À cette heure une immense tour dénommée Tartarus remplace l’université. Pour donner plus de précision, il s'agit d’une légende urbaine dont les éléments extraordinaires ont lieu dans des environnements familiers et urbains. Persona 3 portable est comme un bon vin,  il se déguste, s'apprécie et s'améliore avec le temps.  L'histoire prend le temps de se développer et on prend plaisir à découvrir et à comprendre l'intrigue petit à petit, il s'agit même du centre névralgique de ce jeu. On pourrait dire aussi qu'elle prend une tournure épique et philosophique. Sans dévoiler l'intrigue, certains moments sont émouvants d’autant plus qu’on s’attache aux personnages tant certains semblent si réels. Persona 3 Portable est un jeu long qui permet aux à ses protagonistes d'être développés. Le joueur a ainsi le temps d'apprendre à connaître chacun d'entre-eux, et de s'y attacher. Si l’on peut vous donner un conseil, évitez tout spoil de l'intrigue pour profiter pleinement de Persona 3 Portable. Mais si vous êtes curieux, nous vous invitons à lire le paragraphe suivant. Pour les autres, rendez-vous au 3ème paragraphe.

Dès le départ du jeu, nous avons le choix entre deux personnages : masculin ou féminin. On nous indique que le déroulement du jeu changera selon le sexe du personnage principal. En choisissant le personnage masculin, le jeu sera plus proche de sa version originale et conseillé pour les joueurs débutants dans la série. À l'inverse, le personnage féminin est conseillé pour des personnes ayant de “l'expérience” dans la licence. De même, nous avons la possibilité de choisir entre 5 modes de difficulté: débutant, facile, normal, difficile et maniaque. Il est à préciser que le niveau de difficulté pourra être modifié depuis le menu des commandes à n'importe quel moment. Dans le cadre de notre test, nous avons fait le choix de sélectionner le personnage masculin et le niveau normal pour avoir l'expérience la plus fidèle à l’originale.

Comme vous l’aurez compris, le gameplay va tourner principalement autour des combats grâce à des créatures bien spécifiques : les Personae. Derrière ce nom curieux se cachent des esprits qui ont pour but de refléter notre personnalité. Les personnages peuvent les invoquer en utilisant un “evoker”, une sorte de pistolet qui se déclenche en l'activant contre sa tempe. Les Personae peuvent être utilisés pour lancer des attaques physiques et magiques, ou encore comme soutien pour vous soigner. Ils peuvent également infliger des buff et débuff. À noter que seul le personnage principal peut, comme dans les autres épisodes, switcher entre plusieurs Personae, les autres personnages utilisent un seul Persona unique. De ce fait, il sera toujours possible de recruter un Persona pour agrandir votre collection et permettre au protagoniste plus de variété dans son gameplay. Ce système permet plus de polyvalence en termes de tactique Nous reviendrons sur ce point plus bas.

Une mécanique de jeu tirée par les cartes ?

Le gameplay va alterner entre deux phases:  diurne et nocturne. Notre personnage devrait donc se concentrer sur deux aspects de sa vie. Le  jour nous sommes dans la peau d'un lycéen qui doit renforcer ses liens avec les autres et améliorer ses compétences. À l’inverse, le soir, vous devez progresser dans la découverte du Tartarus. Il s’agit d’un donjon généré de manière procédurale. La dimension du temps qui s’écoule sera un élément important dans le jeu, vous faisant progresser dans l’intrigue. Une chose est sûre, le jeu d'Altus offre une variété de gameplay qui fait un bien fou. La journée, le jeu prendra la forme d'un point and click vous amenant à bouger à différents endroits. Il s’agit d’un monde fermé avec plusieurs lieux tels que le centre Paulownia, le centre-ville qui permet de faire des achats, le dortoir ou encore l’université. Petit aparté, comme souvent dans les J-RPG, il est important de sauvegarder régulièrement. On doit avouer que les points de sauvegarde sont extrêmement bien pensés, ils se trouvent à chaque fois à des moments cruciaux. On a pris beaucoup de plaisir à découvrir les différents lieux et à discuter avec les PNJ qui parfois peuvent nous faire découvrir de nouvelles choses. En fonction de l'état de santé de votre personnage, cela aura un impact sur ses  performances durant la nuit et les combats.

La nuit, on devra explorer le Tartarus en vue à la troisième personne, on aura la possibilité de déplacer notre personnage pour explorer le donjon. L'idée est de grimper les différents étages du Tartarus, qui se présente comme une immense structure, en équipe de trois. Persona 3 Portable offre la possibilité d'explorer les niveaux en équipe, ou au contraire en la divisant. Nous avons fait le choix de séparer l'équipe lorsqu'il s'agit de niveaux que nous avons déjà exploré et que nous savons que le niveau des protagonistes est suffisant pour battre les monstres qui y résident. Cela nous permet de gagner des objets et de l'expérience plus rapidement. Revenons à la partie combat, pour en lancer un il y a deux options: soit le monstre nous touche en premier et dans ce cas-là il a la main (il lance la première action), soit nous sommes plus rapides à le toucher et c'est nous qui prenons l'ascendant. Il s'agit de combat au tour par tour, le mode de fonctionnement est classique et facile à comprendre. Lorsque c'est à notre tour de jouer, nous avons plusieurs actions à notre portée : une attaque physique grâce à notre arme, utiliser les compétences de notre Persona,  changer de personnage,  utiliser un objet, se protéger, et dans certains cas, prendre la suite. Lors du combat,  nous avons la possibilité de demander à l'un des personnages d'analyser les faiblesses des monstres pour pouvoir atteindre leur point faible. Les faiblesses sont divisées en différents éléments tels que le feu ou encore la glace. Si nous lançons une attaque qui touche l'un de ses points faibles, nous aurons la possibilité de jouer une action supplémentaire ce qui est un système cher à la série des Shin Megaten.  Autrement dit, il est d'une importance cruciale de pouvoir identifier rapidement les points faibles des adversaires afin de pouvoir lancer plusieurs attaques supplémentaires. On a également la possibilité de lancer une attaque groupée lorsque tous les ennemis ont été touchés sur un de leurs points faibles, et les dégâts sont alors considérables. Un véritable carnage, on adore ! 

Le gameplay des combats est bien pensé, il ne s'agit pas d'une promenade de santé malgré des systèmes qui peuvent aider le joueur dans ses combats. Par moment, il nous arrivera d'être bloqués par la difficulté et d'être amenés à refaire les niveaux inférieurs pour gagner en expérience. Sur cette partie, nous avons fait le choix de laisser l’intelligence artificielle faire ses propres choix (pas tous très bons).  Nous avons insisté précédemment sur l'importance de sauvegarder régulièrement,  dans Persona 3 Portable le game over existe. Si notre personnage principal meurt  lors d'un combat,  on recommence le jeu à notre dernière sauvegarde, ce qui est rageant dans un jeu où les attaques qui tuent en un coup existent. C'est pourquoi il faut faire d'une part attention à sauvegarder régulièrement, mais également à savoir séparer son équipe dans le donjon lorsque les niveaux des joueurs sont  en cohérence avec le niveau des monstres. Pour résumer la partie nocturne, il est vrai qu'on ressent une certaine répétitivité inhérente au genre des donjons, toutefois la diversité des Personae nous permet de voir chaque niveau sous un nouvel angle et contribue à la diversification des combats et des tactiques. 

Il existe quelques mini-jeux permettant d’augmenter nos compétences telles que le savoir, le charme, le courage (importantes de jour) ou encore les statistiques de la Persona (importantes de nuit). Certains mini-jeux ne sont disponibles que certains jours, c'est pourquoi il est important de toujours garder en tête l'idée du temps qui s'écoule. Vous aurez ainsi accès à différentes activités : quizz, karaoké ou encore machine de divination. Bien entendu, moyennant finance, vous pourrez améliorer vos statistiques. Vous gagnerez de l'argent essentiellement en trouvant des coffres dans le donjon ou lorsque vous tirez une certaine carte.

L’amélioration continue des Personae 

Bien que le RPG d’Altus nous prenne par la main pour nous faire découvrir les différents éléments de gameplay, notamment à travers notre colocataire Yukari, l'amélioration continue des Personae est relativement complexe à assimiler. Il existe un centre d'aide au sein même du jeu qui explique plutôt bien les fonctionnements et la théorie. Nous allons tenter de vous résumer au mieux les principales caractéristiques des Personae. Chaque créature  est reliée à une “famille” représentant les arcanes majeurs d'un tarot (soit 22 arcanes majeurs) désigné par leurs noms, par exemple le mât ou encore le bateleur. Chaque famille possède des caractéristiques spécifiques propres qui se matérialisent par des compétences. La Chambre de Velours (Velvet Room pour les puristes) nous permettra de créer de nouvelles Personae. Plus précisément, nous avons la possibilité de fusionner jusqu’à trois Personae pour en créer une nouvelle. La nouvelle Persona héritera des compétences de celles perdues. Il y a donc un véritable système qui permet d'optimiser au mieux ses Personae. Plus tard, il sera même possible de fusionner des Personae particulières afin de créer des vrais monstres uniques particulièrement puissants !

En plus de l'aspect gestions des Personae, il existe également un mécanisme de lien et de relation avec les autres personnages qui permet d'améliorer nos créatures. La journée, nous pouvons interagir avec notre environnement pour augmenter notre lien social. En fonction des interactions que nous allons  réaliser (sociale ou scolaire), nous allons augmenter notre lien avec un arcane.  Comme nous l'avons vu, chaque personnage est relié à un  arcane,  par conséquent plus le lien social est important avec cet arcane plus puissant seront les Personae que nous pourrons invoquer et fusionner. Chaque arcane possède une histoire qui se développe avec votre progression, histoire de lier les gameplay diurne et nocturne. De plus, certaines de ces histoires sont véritablement touchantes. Le personnage féminin bénéficie aussi de la possibilité de se lier d’amitié avec les personnages masculins de l’équipe, ce que le protagoniste masculin ne peut pas faire grâce aux Lien Sociaux.

L'univers graphique et musical 

Avant d’aborder les sujets qui fâchent, il est indéniable que ce Persona 3 Portable possède une âme graphique particulière. L’ensemble de l'œuvre nous plonge dans une ambiance sombre, dans les tons bleus et noirs, des graphismes proches des mangas. Sous la direction de Shigenori Soejima, l'ambiance est incroyable. Nous devons aborder avec vous un point qui nous a légèrement troublés, ce jeu est vendu comme une version “remastérisée” donc on ne s’attend pas à des miracles toutefois nous avons constaté une différence en termes de visuel. Nous avons l'impression que les graphismes ne sont pas toujours constants, les phases de dialogues sont jolies et pourtant toutes les phases de donjons sont très old school. Les moments dans le Tartarus sont très en dessous graphiquement parlant avec des textures d’époques. Les moments de conversations sont relativement figés, graphiquement parlant. En effet, lors des conversations, on ne voit que le buste des personnages avec un arrière-plan relativement beau, mais flouté.  Il y a certes quelques animations au niveau des personnages  telles que  l'inclinaison de la tête ou le clignement des paupières mais il ne faut pas s'attendre à avoir des personnages qui bougent. Pour conclure ce point graphique, nous avons l'impression que les dialogues ont été remastérisés, mais que la partie combat non. On aurait rêvé d’un “remake” intégrant une véritable nouvelle modélisation 3D pour des personnages et un nouveau moteur de jeu (ce qui est une rumeur tenace en ce moment, d’ailleurs). Les temps de chargement sont rapides,  il n'y a rien à dire sur ce point. On prend plaisir à jouer aussi bien en nomade qu’en étant branché sur un écran.

La réalisation de la musique a été confiée au compositeur Shoji Meguro. Il est à la manette pour l’ensemble de la série, l’ambiance est entre le pop et rap. Petit fait, l’une des voix choisies sera le rappeur japonais Lotus Juice dont la bande originale du jeu se vend à plus de 100 000 exemplaires dans le monde à l’époque. De notre côté, nous avons adoré la bande-son, elle contribue grandement à l’immersion dans le jeu. Le doublage du jeu reste tout de même uniquement en japonais ou anglais.

Petite précision. Il n'est possible de jouer que lorsque la console est connectée à Internet.  Nous ne savons pas si cela est lié à notre version de test ou si cela sera présent également lors du lancement du jeu pour tous les joueurs. En ce qui concerne la durée de vie,  il y a tellement à faire dans ce jeu, on tablerait facilement sur une quatre vingt d'heures. Dernier point négatif, l'absence du gros DLC initialement présent dans la version FES, qui n'a jamais refait son apparition depuis lors.

7
Pour conclure, il est très difficile de donner un avis sur Persona 3 Portable. L'histoire et les mécanismes de gameplay sont très bien pensés et donnent envie de jouer et reprendre ce jeu pour continuer. Malheureusement, Persona 3 Portable n'a pas réellement été remastérisé et toutes les parties de combat et dans le donjon sont d'époque. À notre avis, ce jeu mérite d'être connu des fans des jeux de rôles,  mais en ayant conscience que les graphismes ont assez mal vieilli.

  • Gameplay aux petits oignons et diversifié
  • Une musique entraînante
  • Une histoire qui se laisse découvrir avec le temps
  • Les personnages sont bien développés
  • Les graphismes: un véritable remake aurait été nécessaire
  • L’amélioration des Personae peut demander quelques essais avant d'être pris en main