Nintendo Switch

Olija

Test Switch

Olija

Par babidu - Le 27/01/2021 à 21:55

Olija (prononcez Oliya comme nous le rappelle la voix off à chaque lancement du jeu) est développé par Thomas Olsson, un développeur français travaillant au Japon, assisté par les développeurs de chez Skeleton Crew Studio. Le jeu est édité par Devolver Digital et il est sorti le 28 janvier 2021.

Vous y incarnerez Faraday, un marin naufragé dans un monde inconnu rempli de légendes et de marins perdus. Le capitaine Faraday fera l’acquisition au début du jeu d'un harpon magique. Faraday est amené à vivre de nombreuses aventures, entre combats, énigmes et exploration dans un style Pixel-Art. Au cours de celles-ci il fera la rencontre de nombreuses personnalités en tous genres et notamment celle de la mystérieuse Olija.

Un harpon pour les gouverner tous

Pour comprendre comment fonctionne Olija c'est très simple, pour résumer grossièrement, le jeu entier est bâti autour de la mécanique de son harpon magique. Comme nous l'avons dit plus haut, le harpon fonctionne comme le marteau de Thor... mais en mieux. Faraday peut le lancer et le rappeler à lui à volonté, mais aussi si le harpon s'accroche à quelque chose, élément du décor, ennemi, ou bien encore caisses de ravitaillement. Faraday peut alors se téléporter vers lui, encore une fois à volonté. L'usage du harpon ne coûte rien à l'utilisation et il n'y a pas de temps à attendre entre les lancers. L'univers du jeu sert les différentes mécaniques de gameplay qui tournent autour de cette arme. Cependant, celui-ci ne souffre pas du tout de cette limitation. Le monde est assez riche, bien construit et profond pour qu'il ne soit pas qu'un simple prétexte pour jouer du harpon. Le jeu sait s'enrichir des différentes mécaniques liées à celui-ci ou autres armes du jeu. En effet, si le jeu est construit autour et pour le harpon, celui-ci n'est en aucun cas la seule arme disponible dans l'arsenal de Faraday. Vous pourrez trouver plusieurs armes différentes au cours de l'aventure.

Au niveau des combats, ceux-ci sont extrêmement fluides, les affrontements sont nerveux, bien rythmés, pas du tout brouillons malgré la possibilité de se téléporter à l'infini en plein combat. La crainte de perdre en lisibilité lors des combats à cause de la vitesse et de la palette de mouvement disponible pour Faraday fut vite balayée. La variété des ennemis n'est pas incroyable mais suffisante pour ne pas lasser et l'on se jette volontiers dans toutes les rixes que le jeu nous offre. En deux mots, le gameplay et le gamefeel des combat sont extrêmement satisfaisants. Faraday possède plusieurs attaques différentes, vous pouvez utiliser votre harpon et une arme équitable en même temps pour faire des combos dévastateurs et grisant à utiliser. Par exemple vous pouvez lancer votre harpon sur un ennemi vous téléporter sur lui pour le terminer au corps-à-corps avec votre lame. La possibilité de vraiment dominer à la fois les combats et vos ennemis procure une sensation géniale. Les animations sont basiques, mais très soignées et ne jurent pas avec le style ni la lisibilité du jeu. Contrôler Faraday est un vrai plaisir et le système de combat fonctionne diablement bien. Vous pouvez switcher entre vos armes à l'aide d'une simple touche à l'infini durant les combats, Faraday est plus qu'une simple machine à tuer, c'est une machine à tuer qui se téléporte.

Cependant, la personnalisation de votre avatar que la variété d'armes disponibles au cours de la partie vous donne, ne suffit malheureusement pas.  Changer d'armes ne permet pas de s'approprier complétement Faraday ni de modifier drastiquement son style de jeu. Il y a bien un feeling différent pour chaque armes mais celles-ci sont à la fois trop peu nombreuses et trop semblables. Il y a deux armes pour le corps-à-corps et deux armes pour des combats à distance. Seule une arme est essentielle à la progression, et c'est la dernière que vous acquerrez. En effet, elle possède une seconde utilisation alternative complémentaire avec le harpon qui vous permettra de résoudre bien des situations. C'est intelligent et bien amené mais c'est la seule arme qui modifie le jeu. Il y a cependant bien des possibilités pour personnaliser votre style de jeu. Ces éléments de personnalisation proviennent des différents chapeaux déblocables et utilisables en jeu par Faraday. Un chapeau vous permettra par exemple de vampiriser vos ennemis à chaque attaque tandis qu'un autre boostera vos attaques avec de l'électricité. Les chapeaux sont à la fois nombreux et possèdent chacun une utilisation différente, c'est grâce aux couvre-chefs que vous pourrez personnaliser votre style de jeu. Les différents chapeaux sont à faire crafter par un Pnj que vous rencontrerez au début de votre aventure. Après avoir délivré le chapelier, il rejoindra alors le Hub du jeu, un village que vous peuplerez en délivrant des marins enfermés dans des cages. En échange de quelques ressources trouvables lors de vos escapades dans les niveaux et de quelques deniers, le chapelier vous proposera alors de crafter les différents chapeaux du jeu. Lors de ma partie j'ai eu l'opportunité de tous les fabriquer mais j'ai principalement alterné entre deux chapeaux, un pour l'attaque et un pour la défense. Au début de chaque niveau vous pourrez choisir un chapeau, en revanche pas question de switcher entre les chapeaux durant les niveaux comme c'est le cas avec les armes, vous devrez revenir au début du niveau pour changer de chapeau.

Le hub en question est bien fait, agréable à visiter et visuellement très réussi, c'est l'une des forces du jeu. La progression de l'aventure se fait donc par niveaux, vous devrez à chaque fois partir de votre village de réfugiés pour rejoindre en bateau les différents lieux sur votre carte lors de passages de navigation scriptés. Ces passages seront l'occasion de discuter avec le batelier qui en profitera pour vous renseigner sur les différents lieux et les légendes de ce monde. La progression est à la fois organique et bien gérée en matière de narration mais aussi de rythmes. Les niveaux sont plutôt courts, s'enchaînent rapidement et se termine généralement par un affrontement avec un boss ou une énigme. Je n'ai pas du tout compté mes heures en jouant, il n'y a pas de creux ou de temps morts durant l'aventure. En ce qui concerne les combats de boss, ils sont à la fois mémorables et bien mis en scène. Ils savent tirer parti de toutes les capacités de Faraday pour proposer un peu de challenge. Le tout sans basculer dans le brouillon à cause de toutes les capacités de notre avatar et des différents effets visuels lors des affrontements. Ils restent tout à fait lisibles et fluides en étant tout de même impressionnants visuellement. Mention spéciale au boss de fin, véritable pinacle de l'aventure.

Une aventure en Pixel-Art qui en met plein les yeux

Et quelle aventure ! Ponctué de séquences mémorables comme des courses-poursuites, des chutes vertigineuses ou bien encore des duels bien rythmées, Olija se renouvelle constamment. Le level-design est bien pensé, suffisamment clair pour que l'on ne soit jamais perdu, assez stylisé pour qu'on ait pas l'impression d'être constamment pris par la main. Les indices visuels sont bel et bien présents, notamment pour vous montrer où jeter votre harpon. D'ailleurs, les « yeux »(qui rappellent d'ailleurs les yeux de malice de Breath of the Wild) grâce auxquels Faraday peut se déplacer en se téléportant dessus sont suffisamment bien designés pour ne pas faire tache avec la direction artistique du jeu. Les énigmes et les casse-tête à résoudre pour progresser sont d'ailleurs à la fois bien pensés et bien intégrés à l'environnement. Si la plupart du temps on ne vous demandera que de l'adresse au harpon et de respecter un timing, le jeu donne un petit coup de jeune à ses énigmes au cours de la partie avec notamment l'ajout de la gestion de l'électricité ou d'une nouvelle arme qui possède sa propre mécanique. Sans être au cœur du jeu, ces petits passages offrent généralement un petit moment de pause entre deux combats, ils offrent un peu de diversité au jeu et lui permettent de se renouveler. Et cette fraîcheur associée au renouvellement permanent du jeu se ressent aussi à l'image. Le jeu est tout simplement splendide. Attention par contre, c'est très subjectif, le style Pixel-Art du jeu ne plaira pas à tout le monde.

Si graphiquement le jeu est à la fois maîtrisé et esthétiquement vraiment beau, le Pixel-Art ne plaira pas à tout le monde. C'est un fait, avec ce style, ça passe ou ça casse. Les niveaux et les lieux parcourus se renouvellent eux aussi avec brio tout en gardant visuellement une cohérence générale. C'est d'ailleurs l'un des gros points forts du titre, sa mise en scène. Le jeu propose à certains moments de véritables tableaux en Pixel-Art d'une beauté incroyable avec un grand sens de la mise en scène. Certaines séquences sont incroyablement belles, bien amenées et bien racontées. Le jeu utilise aussi, à certains moments, son gameplay intelligemment pour participer à la narration comme lors d'un duel aux allures de parades amoureuses.

Pour ce qui est de la musique accompagnant le jeu, elle aussi est un point fort. Elle est à la fois sympathique et entraînante sans être non plus trop présente. Les musiques de boss sont dignes des combats et le style flamenco de l'univers musical participe à l'immersion globale dans le monde d'Olija. Gros coup de cœur pour la musique du Hub du jeu, je suis souvent resté plus longtemps dans le village que nécessaire à force de me laisser entraîner par son thème. Un pnj vous proposera notamment d'en connaître plus sur l'histoire du jeu si vous réussissez à le trouver en suivant le son de sa flûte. Ces petits moments intégrés dans le jeu au cours desquels la musique sert le gameplay accentuent la poésie globale d'Olija, à la manière des chansons d'Asarim dans Breath of the Wild. Pour ce qui est de l'histoire, celle-ci est très prenante, bien racontée et les quelques rebondissements présents dans le jeu sont bien dosés. L'univers mystérieux dépeint dans le jeu est riche, bien construit et l'on a constamment envie de percer les mystères qui entourent à la fois le harpon ou la très mystérieuse Olija. Globalement, l'histoire du jeu se suit aussi bien que Faraday ne manie son harpon. C'est un vrai conte que l'on nous raconte, à tel point que je me suis demandé si l'histoire était adaptée de quelque chose, après vérification l'histoire est tirée de contes et légendes asiatiques et Thomas Olsson s'est inspiré de ses nombreux voyages en Asie pour écrire son histoire. La cohérence entre la profondeur du gameplay et la profondeur de l'univers est remarquable. Si tout est bel et bien construit autour du harpon, l'univers du jeu sait se nourrir des mécaniques de gameplay et ces mécaniques savent s'enrichir de l'univers et savent servir l'histoire. Le gameplay et « l'enrobage autour » (si l'on peut se permettre cette réduction) fonctionnent diablement bien main dans la main.

Cependant, cela nous amène à des faiblesse du jeu, le jeu est tellement riche, dans son univers, dans son gameplay et il nous fait vivre une telle aventure... qu'on en voudrait plus. Olija est une expérience assez courte. Comptez un peu plus de 5 heures pour en voir le bout. C'est à la fois un point négatif du jeu mais cela permet aussi à Olija de se réinventer constamment, de ne jamais perdre de sa fraîcheur et de savoir quand s'arrêter. Je ne cracherais pas cependant sur un chapitre de plus, une éventuelle suite ou extension ou encore sur un New Game +. En effet, lorsque l'on termine le jeu, c'est fini, il faut recommencer une partie du début, il n'y a pas la possibilité de recommencer une aventure en gardant ses items, nos chapeaux par exemple, ou nos ressources. Un mode difficile déblocable aurait lui aussi été le bienvenu. C'est dommage. Niveau technique, le jeu est fluide, autant en mode salon qu'en mode portable et je ne dénote qu'un freeze lors d'un combat de boss. Il est à noter qu'à ce moment précis, mon jeu était installé sur une carte SD et pas sur ma console directement et qu'après transfert de mes données sur la console ce n'est plus jamais arrivé. Le problème n'était jamais revenu, le jeu étant à ce moment-là sur un stockage externe, je pense que le problème n'est pas récurrent. J'ai pu reprendre au début du combat sans problème ni perte. Depuis ma partie, un patch est disponible et je n'ai noté aucun problème lors de ma deuxième run.

 

9
Olija est un jeu indépendant incroyable. L'univers développé est à la fois charmant et entraînant. L'histoire est à la fois riche et bien racontée. Graphiquement le titre est sublime et rayonne par sa direction artistique en Pixel-Art. La mise en scène offre des moments splendides presque picturaux et musicalement bien mis en valeurs. Mais c'est véritablement par son gameplay que le titre brille. Tout est construit autour de la mécanique de lancer un harpon magique que l'on peut rappeler à nous à volonté ou encore se téléporter sur lui. Ça fonctionne incroyablement bien et donne une fluidité incroyable au jeu, à ses combats, à son exploration mais aussi aux énigmes. Le jeu est court mais se renouvelle perpétuellement, pas de remplissage ou de séquences inutiles. Malgré tout l'expérience est un peu courte et on aurait aimé un New Game +, tant le titre est entraînant.

  • Une vraie aventure maîtrisée de bout en bout
  • Une gameplay incroyablement grisant
  • Un renouvellement perpetuel
  • Du Pixel-Art sublime et un vrai sens de la mise en scène
  • Quelques séquences d'anthologie
  • Techniquement très propre et intégralement en français
  • Un peu court
  • Pas de New Game +
  • Le style visuel, on aime ou on aime pas