Nintendo Switch

No More Heroes 2: Desperate Struggle

Test Switch

No More Heroes 2: Desperate Struggle

Par C-Ptique - Le 12/11/2020 à 08:00

La sortie de No More Heroes 3 approche à grands pas et pour nous faire patienter, Nintendo a ressorti sur Switch les 2 premiers opus de la série, à l’époque sortis sur Wii (2008, déjà…). L’occasion de se (re)plonger dans la saga complètement déjantée et de revenir sur les origines de notre cher Travis, qui a bénéficié d'un coup de projecteur lors de la conférence de présentation de la Switch en 2017. Mais les jeux ont-ils bien vieilli ? Réponse pour le deuxième épisode dans ce test.

Retour à Vice City Santa Destroy.

Après avoir tué tous les grands chefs criminels de Santa Destroy, notre cher Travis Touchdown est devenu le n°1 de la ville, mais ça, ça ne va pas durer. En effet, Santa Destroy est attaquée par de nouvelles bandes criminelles et notre cheffe Sylvia nous annonce que Travis a perdu son titre et est devenu… n°51. Comment cela se fait-il ? Elle nous annonce littéralement qu’après que les joueurs aient aimé le premier No More Heroes, ces criminels ont attaqué pour que Travis se batte retrouve sa place.

Évidemment, notre séducteur et provocateur Travis ne se laisse pas faire. Sa quête pour devenir n°1 avait été motivée par la promesse de coucher avec Sylvia mais celle-ci ne l’avait pas tenu, laissant Travis en blanc. Heureusement pour nous, notre cher héros est du genre à changer d’avis facilement puisque sa cheffe lui dit que cette fois, ce sera pour de vrai. Peu après, Travis reçoit dans sa chambre la tête de son ami Bishop, il est prêt à le venger et est même prêt à oublier son coup avec Sylvia pour ça.

C’est ainsi qu’on se retrouve à combattre le frère du dernier chef criminel, l’occasion de se remémorer le gameplay, somme toute très semblable au premier opus. On attaque avec X et Y, on pare avec ZL, on assomme avec A et B… Assommer les ennemis est très pratique quand ils sont résistants, cela permet de les attaquer plus sereinement ou bien de leur faire une prise de catch. Lorsque les ennemis sont sur le point de mourir, on peut réaliser une exécution qui permet de les achever avec classe et de jouer à un petit jeu de hasard façon bandit manchot afin peut-être d’avoir un superpouvoir qui nous avantage quelques secondes au combat comme l’invincibilité, la transformation en tigre (ce qui paralyse d’effroi nos adversaires), la vitesse de l’éclair....

Après avoir fait le premier opus, on peut trouver le gameplay moins nerveux et un poil plus lent, même à difficulté équivalente. Le jeu n’en est pas moins fun car la diversité du gameplay est toujours présente, nous forçant à garder nos sens en éveil en permanence. Aucun combat ne se ressemble et c’est un véritable plaisir de déchiqueter des ennemis, d’autant plus que ces derniers ont gagné en diversité.

Une ambiance toujours déjantée… Mais plus de monde ouvert.

L’ambiance sanglante et WTF qu’on avait dans le premier No More Heroes et qui avait fait son succès est de nouveau au rendez-vous. Les ennemis meurent en nous éclaboussant de grandes quantités de sang, les dialogues sont des plus savoureux, Travis ne se sépare jamais de son sabre-laser et les situations rocambolesques ne manquent pas. Le jeu nous en donne la preuve très rapidement car après avoir vaincu le premier boss en lui tranchant la tête, celui-ci revient à la vie pour nous prévenir de façon machiavélique qu’un grand malheur va s’abattre sur nous, le tout avant de s’arracher lui-même la tête pour mourir définitivement.

Petit point noir, le fan-service est souvent trop insistant et peu subtil. Lors des cinématiques, on voit régulièrement une femme animer une émission radio sans savoir de qui il s’agit au début si ce n’est que son tour de poitrine est très généreux tant la caméra passe beaucoup de temps sur cette partie de son corps en contreplongée. C’est sûr, ça éveille l’intérêt du public masculin mais à trop forte dose comme le fait le jeu, cela finit par lasser et on aimerait voir quelque chose de plus construit.

Il est dommage également que le jeu ait abandonné sa composante monde ouvert pour se contenter d’un simple écran de sélection. Il est vrai que cette partie était moins réussie dans le premier épisode mais elle avait le mérite d’exister et ouvrait la voie à des améliorations pour un prochain épisode. Dommage que Grasshopper n’ait pas saisi l’opportunité. Maigre consolation : il est désormais possible de se déplacer à l’intérieur des bâtiments.

Autrement, il faut reconnaître que le jeu a gagné en fluidité, les quelques défauts techniques et graphiques du premier opus ont été corrigés ou améliorés, Desperate Struggle est ainsi plus lisible et jouable.

Métro, boulot, sabrez haut!

Ce qui fait la marque de la série No More Heroes, ce sont les activités annexes prenantes et très amusantes. Parmi les nouveautés, il nous faut maintenant prendre soin de Jeanne, notre chat, qui doit perdre du poids. Pour cela, il faut l’amuser avec des jouets pour la faire bouger, la masser, la caresser et aussi la récompenser avec quelques croquettes. Toujours à l’intérieur de l’appartement de Travis, on a un jeu dans le jeu puisqu’il est possible de jouer à un shoot’em up dans un style arcade assez classique mais excellent.

En sortant de chez soi, on retrouve également les petits boulots qui servent à gagner de l’argent (qui sert à son tour pour acheter des vêtements ou améliorer ses armes). Là-encore, il est très amusant de voir Travis, le grand combattant qui découpe ses ennemis à coup de sabre-laser, devoir porter des noix de coco ou de livrer des pizzas pour arrondir ses fins de mois. Petite particularité, ces boulots se font dans un style 8-bit. Pourquoi pas. Il est vrai que ça donne un charme mais en même temps, la cohérence en pâtit un peu, il est difficile dans notre esprit que le Travis en 8-bit est le même Travis que celui qui part au combat. Toutefois, chacune de ces missions aurait pu former un jeu à part entière durant l’ère de la NES tant elles sont bien conçues et amusantes.

Il en est de même avec les défis pour améliorer les caractéristiques de son personnage, ils se font eux-aussi dans un style 8-bit. Au moins, ils ont le mérite d’exister car, comme nous l’avons dit avec le précédent jeu, cela reste original et bienvenu de proposer des mini-jeux pour améliorer son personnage au lieu de se contenter d’un simple arbre d’évolution.

Autre regret : les missions d’assassinats ont disparu. Comme pour les petits boulots, elles permettaient de gagner de l’argent en marge des missions principales et avaient le mérite de nous entraîner au combat grâce à des petits défis (tenir pendant un temps donné, tuer toutes les vagues d’ennemis…). Hélas, elles ne sont plus là dans le deuxième épisode et on peut se demander pourquoi.

8
No More Heroes 2 : Desperate Struggle est un excellent jeu. Malgré les repproches adressés dans ce test, c’est un véritable plaisir de retrouver l’univers de Travis au bord du nanardesque. Découper des ennemis a rarement été aussi plaisant et on s’amusera à trouver les petites références populaires glissées ici et là. Toutefois, si on le compare au premier opus, on peut avoir quelques regrets. Hormis les aspects graphiques et techniques qui se sont améliorés, cette suite semble avoir renoncé à certains aspects. Le monde ouvert et les missions d’assassinats ont été abandonné et les missions secondaires se font presque toutes dans un style 8-bit au lieu de s’insérer visuellement. On passe un très bon moment mais on peut éprouver quelques remords.

  • Le gameplay au combat nerveux et fluide
  • L’irrévérence de Travis
  • La variété des ennemis
  • Les mini-jeux dans les jobs et les améliorations de compétences
  • Les situations WTF
  • La disparition du monde ouvert
  • Le fan-service parfois trop insistant