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Prinny Presents NIS Classics Volume 1

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Prinny Presents NIS Classics Volume 1

Par ggvanrom - Le 10/09/2021 à 08:00

Si aujourd’hui la société Nippon Ichi Software est reconnue essentiellement pour sa licence de Tactical-RPG Disgaea, il est dommage de constater que beaucoup de joueurs ne connaissent pas forcément les autres créations du studio, qui sortent pourtant en nombre chaque année. Afin de rectifier le tir et de redonner une seconde vie à des jeux passés injustement sous les radars, NIS nous propose de découvrir une nouvelle compilation sur Nintendo Switch dénommée Prinny Presents NIS Classics Volume 1. Au menu :  Phantom Brave : The Hermuda Triangle et Soul Nomad & the World Eaters.

Des univers plus sombres et plus tristes

Si NIS a toujours su nous régaler avec la licence Disgaea flirtant toujours avec le comique et le dramatique, le studio est également capable de nous proposer des ambiances bien plus sombres et originales. La preuve en est avec Phantom Brave : The Hermuda Triangle et Soul Nomad & the World Eaters qui proposent deux ambiances bien distinctes.

Dans Phantom Brave : The Hermuda Triangle, nous faisons la connaissance de la jeune Marona, une orpheline ayant la capacité de voir les parents comme ses regrettés parents; morts face à une horde de démons quelques années plus tôt. Du haut de ses 13 ans, elle officie en tant que Chroma, une chasseuse de démons, et elle accomplit des quêtes pour survivre. Hélas, sa capacité à parler avec des fantômes que personne ne voit lui a valu le titre de « The possessed One », et elle est la cible constante d’insultes et de railleries. Incapable de pouvoir se faire des amis, elle passe une grande partie de son temps aux côtés de Ash, un ami des parents de Marona, dont le rituel de résurrection effectué par le père de Marona avant sa mort n’a pas pu être mené à bien. Ash est ainsi devenu un démon, et s’occupe de veiller sur la petite, et de lui épargner du mieux qu’il peut les affronts commis par les personnes la côtoyant. 

Soul Nomad & the World Eaters nous présente un monde ravagé par des guerres incessantes depuis des siècles, entrecoupées par de courtes périodes de paix. Après l’apparition des World Eaters mené par leur chef Gig, la reine guerrière Layna réussie à emprisonner l’énergumène dans une épée, et à ramener ainsi la paix. Plusieurs dizaines d’années plus tard, c’est notre héros qui héritera à son tour de cette épée où réside encore l’âme de Gig, déterminée à prendre le contrôle du corps de notre héros. Les deux personnages devront cependant s’entraider afin de pouvoir survivre dans ce monde hostile, le héros tentant d’éliminer la menace que représente les World Eaters, et Gig s’assurant de prêter ses pouvoirs au héros pour qu’il reste en vie, et qu’il puisse s’en accaparer au moindre moment de faiblesse (ce qui arrive très tôt dans l’aventure).

Deux Tactical-RPG, deux fonctionnements distincts

Si la patte graphique du chara-designer Takehito Harada se ressent dans les licences de Nippon Ichi Software, il faut avouer que côté gameplay, Phantom Brave et Soul Nomad proposent de leur côté une formule qui diffère de celle implémentée dans Disgaea. Le côté Tactical-RPG est toujours présent, mais les mécaniques de combats changent radicalement pour proposer des univers différents.

Dans Phantom Brave, Marona est seule à chaque début de combat. Pour se défendre, elle devra user de sa capacité Confine afin d’envoyer ses compagnons fantômes dans des objets disséminés sur la carte pour pouvoir leur donner une forme physique. Les rochers seront plutôt à réserver aux guerriers et adeptes du corps-à-corps, tandis que les plantes boosteront l’intelligence et seront à réserver plutôt aux mages et aux soigneurs. Une fois invoqués, les fantômes ne peuvent rester qu’un certain nombre de tours avant de quitter définitivement l’arène. Il vous faudra donc invoquer judicieusement vos compagnons pour espérer gagner. Autres éléments de gameplay notable, le jeu abandonne le déplacement case par case pour un déplacement libre. Et enfin, vous avez aussi la possibilité de soulever vos adversaires (comme dans Disgaea), et si vous les balancez en dehors de l’arène, ils disparaissent définitivement.

Dans Soul Nomad, on est sur un gameplay radicalement différent, mais tout aussi complexe. Au lieu d’incarner des guerriers, on invoque des salles composées de plusieurs emplacements, où l’on dispose nos personnages au front, au milieu ou en arrière. En fonction de l’emplacement donné à vos unités, ces dernières déclencheront une action différente en fonction de leur classe (une vingtaine disponible) et de leur synergie avec les classes présentes dans cette même salle. Les combats se déroulent sous la forme de joute où chaque équipe attaque à son tour. A noter qu’il n’est pas possiblement de choisir distinctement quel adversaire attaquer durant une joute, et que si le leader de la salle adverse tombe, l’équipe entière disparaît. Si le héros aura des compagnons déjà prêts au combat, invoquer des salles supplémentaires en combat sera vite obligatoire, et plus les personnages seront forts, plus le coût de la salle sera élevé.

Une difficulté bien corsée

Si la licence Disgaea a eu tendance à se simplifier au fil des ans, Phantom Brave et Soul Nomad nous sont proposés comme à l’époque de leur sortie sur PS2. Dans le cas de Phantom Brave, la complexité du soft réside dans le fait que nos alliés doivent être invoqués pour une durée limitée dans les différentes arènes. S'il est possible de les invoquer via des objets communs, plus vous avancerez plus vous découvrirez d’objets et de possibilités d’invocation qui, si elles ne sont pas suffisamment maîtrisées, vous mènera rapidement au game over.

Dans le cas de Soul Nomad, il vous faudra bien sûr entraîner vos combattants, mais il sera surtout important d’analyser les cartes avant combat pour réfléchir à quel type de salle utiliser pour votre affrontement, et surtout quelles unités déployer, et à quel rang ? Comme expliqué tantôt, chaque invocation vous demandera de l’argent, et dire que Soul Nomad va gentiment grapiller tout votre pèze serait un euphémisme. Heureusement, il existe un mode équivalent au Monde des Objets de Disgaea pour vous permettre d’augmenter le niveau de vos personnages et de récolter un peu de monnaie entre chaque combat. L’autre point qui pourra gêner les joueurs et l’attribution des salles. Le jeu vous permettra d’avoir de plus en plus de salles au fur et à mesure que vous avancez, mais la composition de ces dernières est générée aléatoirement, ce qui peut vous conduire à rebooter encore et encore les salles jusqu’à avoir une configuration qui vous plaît, et la sauvegarder.

Des jeux qui souffrent de leur âge

Tout comme la collection Prinny1-2 sortie en octobre 2020 sur Nintendo Switch, Prinny Presents NIS Classics Volume 1 possède un défaut qui risque d’en gêner plus d’un : les jeux ont gardé l’esthétique de l’ère PS2. Si Phantom Brave a le droit à quelques illustrations affinées pour l’occasion, les personnages restent de leur côté assez pixellisés et en basse résolution, ce qui a pour conséquence de piquer les yeux lorsque l’on joue en mode salon. Le jeu a au moins le mérite d’être proposé en 16:9, et possède tous les DLC sortis à ce jour sur les versions console précédentes.

Pour Soul Nomade en revanche, on se retrouve avec un portage pur et simple sans aucun artifice, ce qui signifie un affichage en 4:3, et une qualité visuelle qui là-aussi risque de vous agresser la rétine. Heureusement, on pourra tout de même apprécier la bande-son des deux titres, toujours aussi qualitative en 2021. Par contre, il nous faudra encore une fois nous adapter, les deux jeux sont uniquement proposés avec un sous-titrage en anglais, et des voix en anglais et / japonais. Même si l’on peut regretter ces choix, nous avons tout de même sur une seule cartouche deux excellents Tactical-RPG qui vous occuperont chacun entre 30 et 40h sans difficulté.


 

7.5
Prinny Presents NIS Classics Volume 1 est l’occasion pour les fans de Nippon Ichi Software de (re)trouver deux Tactical-RPG injustement méconnus en Occident. Si l’on regrettera tout de même que l’aspect graphique, n’ait pas eu droit à un bon gros lissage, surtout pour Soul Nomad, on peut se targuer d’avoir entre les mains deux excellents jeux qui nous occuperont des dizaines d’heures.

  • Deux excellents T-RPG à (re)découvrir
  • Chaque jeu possède ses mécaniques propres
  • L'histoire touchante de Marona dans Phantom Brave
  • Tous les DLC inclus dans Phantom Brave
  • Les multiples fins à découvrir dans Phantom Nomad
  • L'OST des deux titres
  • Un lifting de façade pour Phantom Brave
  • Un simple portage PS2 pour Soul Nomad
  • Toujours pas de français au programme
  • Une difficulté bien corsée
  • Phantom Brave est longuet à charger