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Marvel's Guardians of The Galaxy

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Marvel's Guardians of The Galaxy

Par C-Ptique - Le 01/11/2021 à 12:20

Après le grand succès critique et commercial de leurs films, les Gardiens de la Galaxie ont droit logiquement à leur jeu vidéo. L’occasion pour le studio Eidos Montréal, filiale de Square Enix, de faire ses preuves car il s’agit de son premier projet dont il a la charge complète. L’expérience acquise sur les deux derniers Deus Ex et Shadow of the Tomb Raider a-t-elle été mise à profit par le studio québécois pour magnifier cette licence comptant de nombreux fans ? C’est ce que nous allons voir tout de suite.

Quand l’espace rime avec les années 80

Après un rapide prologue qui nous rappelle comment le jeune Peter Quill est passé de la Terre des années 1980 à son épopée spatiale, on retrouve la fameuse équipe des Gardiens de la Galaxie composée bien sûr de Peter mais aussi du raton-laveur nerd et timbré Rocket, de Groot et de son gimmick « Je s’appelle Groot », du terre-à-terre Drax le Destructeur et l’agile Gamora à la gâchette facile. Une véritable équipe de bras cassés qui passent plus de temps à se chamailler qu’à sauver l’Univers. En tous cas, on retrouve rapidement l’ambiance de la licence ou du moins, celle dépeinte dans les films Marvel sortis depuis 2014, ce qui est bien sûr des plus plaisants.

Evidemment, une des missions principales du jeu sera de ménager toute cette joyeuse équipe prête à partir en fumée à la moindre échauffourée. Entre la rivalité entre Drax et Gamora, la susceptibilité de Rocket, Groot qui s’isole et Peter qui ne peut s’empêcher de draguer les femmes de toutes les formes, vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer, surtout qu’ils choisissent rarement le meilleur moment pour se disputer. Il faudra régulièrement faire des choix afin de désamorcer les situations ou au contraire pour vider son sac.

Pourquoi suivre cette bande de joyeux lurons alors ? Parce qu’ils ne peuvent pas s’empêcher de s’échanger des vannes et des taquineries quand ils ne se disputent pas. Les dialogues sont véritablement le point fort du jeu, ils sont très travaillés et nombreux et s’enchaînent sans temps mort, d’autant qu’ils s’adaptent à chaque situation. Par exemple, on est à côté d’une zone où il y a du gaz vert, Rocket prévient qu’il ne faut pas aller dans la fumée verte car c’est du gaz mortel mais si on s’y rend quand même, non seulement on s’intoxique mais en plus, Rocket dit « Qu’est-ce qu’il comprend pas par « gaz mortel », l’autre ? ». À ce petit jeu, c’est clairement Rocket qui se distingue le plus tant il a de l’inspiration pour les punchlines.

C’est là qu’on comprend que l’histoire, en fin de compte, n’est qu’un prétexte pour découvrir des dialogues toujours plus savoureux les uns que les autres. Pour la faire courte, après s’être rendu dans une zone interdite où on a libéré par accident une mystérieuse créature, on est arrêté par les cohortes de Nova, en quelque sorte des policiers spatiaux, qui nous infligent une amende salée non pas parce qu’on s’est rendu dans la zone mais parce qu’on en a ramené un monstre. Il faudra donc trouver le moyen de gagner de l’argent pour payer cette amende, on a alors l’idée saugrenue d’arnaquer Lady Hellbender, une trafiquante de monstres et de créatures exotiques en tous genres, qui évidemment voudra notre mort lorsqu’elle se rendra compte de notre magouille. Pourtant, ce n’est rien comparé à ce qui arrivera par la suite.

Star Lord et Commandant Shepard : même combat ?

L’histoire étant campée, comment fonctionnent les mécaniques de jeu ? Pour tout dire, les Gardiens de la Galaxie rappellent par bien des aspects la trilogie Mass Effect. On alterne entre missions et phases d’exploration, même s’il y a moins d’aspects RPG comparé à la licence culte de BioWare, il n’y a pas de quête secondaire notamment. Pour le reste, l’inspiration est palpable car on avance dans des niveaux couloirs où des ennemis nous prennent parfois d’assaut et on ramasse des objets afin d’améliorer nos armes et les techniques de nos coéquipiers. Le tout bien sûr à la sauce Gardiens de la Galaxie avec notre équipe qui s’embourbent dans de nouveaux problèmes aussitôt qu’ils en résolvent.

Régulièrement, il faudra faire des choix durant les dialogues. La plupart ont lieu durant notre progression dans les niveaux et n’ont aucun impact pour la suite mais quelques-uns peuvent changer le cours de l’histoire. Par exemple, dans le deuxième chapitre, on peut décider ou non de soutenir la cadette Nikki dans son mensonge face à sa mère et si on le fait suffisamment bien, elle nous donne en cachette son passe-partout qui permet par la suite d’accéder à certaines zones du vaisseau. À la fin du premier chapitre, on doit décider ce qu’il faut cacher aux autorités entre le monstre ou l’équipement, ce qui fait varier le montant de l’amende.

Pour mettre un peu de piment, la progression est ponctuée de petites énigmes largement surmontables mais sympathiques. L’un des défis récurrents est de réorienter les flux électriques afin d’activer des machines ou des portes qui permettent de libérer le passage d’une façon ou d’une autre. Pour s’en sortir, on dispose d’un scanner intégré à notre casque qui permet d’analyser les éléments du décor ou de révéler des circuits électriques.

Les capacités de nos co-équipiers peuvent aussi être mises à profit comme la construction de ponts par Groot, le soulèvement de charges très lourdes par Drax (il fait ça comme s’il s’agissait de polystyrène !), le piratage de données par Rocket ou encore l’ouverture de passages par Gamora. En fouillant plus longuement, on peut aussi trouver des notes qui permettent d’en savoir plus sur l’univers. Rien d’extraordinaire mais cela a au moins le mérite de fonctionner et de nous amuser.

5 Gardiens contre la Galaxie. Qui remportera la victoire ?

Les combats sont une composante à part entière du jeu. On peut se contenter de tirer en continu en appuyant sur ZR et en maintenant ZL pour viser et laisser nos coéquipiers faire le reste mais plus on avance et plus il est nécessaire maîtriser les autres techniques pour survivre. Il y a des éléments du décor qui peuvent nous aider comme des barils explosifs ou des caisses suspendues, mais plus important encore, chacun de nos coéquipiers disposent de compétences spécifiques en combat. Gamora peut infliger des frappes assassines qui font de gros dégâts à un seul ennemi, Drax peut faire chanceler les ennemis pour les paralyser temporairement, Rocket lance des Badabombes pour faire des dégâts dans une certaine zone et Groot peut immobiliser les ennemis. Chaque attaque nécessite un certain temps de rechargement entre deux utilisations.

En faisant appel suffisamment de fois aux autres Gardiens, on peut utiliser un rassemblement, auquel cas on réunit l’équipe pour évaluer son humeur et on doit apporter une réponse adaptée. Si elle l’est, alors tous les Gardiens bénéficient d’un boost de leurs capacités de combat et ressuscitent s’ils étaient tombés, sinon seul Star Lord en bénéficie. La phrase adaptée est souvent l’inverse de l’humeur de l’équipe, si on voit qu’elle a le moral en berne, il faut dire des encouragements et si au contraire, elle se sent trop en confiance, il faut modérer leurs ardeurs. Une très bonne idée qui permet de renouveler l’intérêt en combat.

Très souvent, l’équipe est au complet pour nos missions mais pas toujours. Il arrive pour certaines d’entre elles que des Gardiens quittent temporairement l’équipe pour résoudre des affaires personnelles ou parce qu’il y a eu des tensions. Parfois, pour renouveler l’intérêt, on a des phases en vaisseau spatial où on peut avancer lentement pour tirer ou accélérer pour passer des obstacles avant que le passage ne soit bloqué.

En fait, avec toutes ces capacités aussi poussées, il est très regrettable qu’on ne puisse incarner que Star Lord et aucun des autres Gardiens. Cela aurait pu être l’occasion d’en apprendre davantage sur leur passé à eux, d’avoir une narration plus omnisciente mais aussi d’avoir le choix entre différentes techniques de combat. C’est d’autant plus ironique que la difficulté est entièrement personnalisable, on peut choisir de faire des ralentis ou non, de régler les dégâts infligés et le temps de recharge, fixer les dégâts subis…

Un Cloud qui doit encore faire ses preuves

Marvel’s Guardians of the Galaxy est sorti sur plusieurs plate-formes mais la version Switch a comme particularité de fonctionner avec du Cloud, c’est-à-dire que ce n’est pas la console qui fait tourner le jeu mais un serveur à distance, ce qui est bien évidemment utile puisque la Switch n’a pas une puissance de calcul aussi importante que la Playstation ou la Xbox. Ce n’est pas le premier jeu qui utilise cette technique, il y a déjà eu A Plague Tale : Innocence ou Hitman (un autre jeu Square Enix), mais elle est encore perfectible.

Outre la nécessité d’avoir une connexion stable et puissante (si vous n’avez pas la fibre, mieux vaut renoncer), il faut également jouer à un moment où le serveur n’est pas saturé, ce qui arrive de temps en temps. Plus problématique, le jeu doit se reconnecter au serveur à chaque fois qu’on revient dans le menu principal de la Switch et si on met en pause trop longtemps, il faut carrément redémarrer le jeu. De plus, en achetant le titre, vous ne pourrez y jouer que jusqu’au moment où Square Enix se décidera à couper les serveurs dédiés et à ce moment-là, vous ne pourrez plus du tout y jouer, vous êtes prévenus.

Certes, on peut se consoler en se disant qu’il vaut mieux que le titre sorte sur Switch en Cloud plutôt qu’il n’y sorte pas du tout, mais le confort de jeu est grandement variable en fonction de l’équipement numérique de chacun. À cela, il faut ajouter qu’il est du coup difficile d’évaluer l’origine des soucis techniques du jeu (coupures de sons et de musiques, lags…), nous ne sommes pas en mesure de dire si les problèmes techniques proviennent spécialement de la version Switch ou s’il s’agit d’un problème des serveurs.

8.5
Globalement, le jeu est facile (même en difficulté moyenne) mais il se fait avec grand plaisir. Les situations s’enchainent avec une grande fluidité et un dynamisme appuyé. Au niveau des mécaniques, on peut facilement le comparer à la trilogie Mass Effect : on enchaîne les phases de combats et d’exploration, on rencontre des personnages et on discute avec eux pour en apprendre davantage sur eux. C’est du déjà-vu mais rien que le fait de se promener dans l’univers immense des Gardiens de la Galaxie donne au titre un certain cachet dont on aurait tort de se refuser.

  • Dialogues irrévérencieux, drôles et très bien rythmés
  • L’ambiance et l’univers des Gardiens de la Galaxie très bien retranscrits
  • Combats dynamiques avec quelques mécaniques bien huilées et créatives
  • Un bon dosage entre explorations et combats
  • Les personnages tous plus attachants les uns que les autres malgré leur côté tête brûlée
  • La mise à contribution des autres Gardiens, en exploration comme en combat
  • Le système de choix qui influe parfois sur l'histoire et le gameplay
  • Les joies du Cloud (interruptions de connexion, saturations…)
  • On n’incarne que Star Lord
  • Démarrage du jeu long
  • Quelques sous-titres qui se chevauchent