Nintendo Switch

Life is Strange: Double Exposure

Test Switch

Life is Strange: Double Exposure

Par Miki-Daisuki - Le 17/12/2024 à 19:00

Dernier opus en date de la passionnante série des Life is strange, et développé cette fois-ci par le studio américain Deck Nine, Double exposure fait directement echo au premier épisode de la saga sorti en 2015 puisqu’il replace le joueur dans la peau de son héroïne d’alors, Max Caufield.

 Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur

Max passion photographie

Au prestigieux campus universitaire de Caledon, l’art est une méthode d’expression aussi choyée que recherchée. Dans cet environnement qui semble coupé du monde, Maxine Caufield y a trouvé un équilibre et un peu de bonheur dans sa vie brisée. Safi, sa meilleure amie, n’est d’ailleurs pas étrangère à ce renouveau. Mais alors que la jeune photographe pensait son passé loin derrière elle, la tragédie frappe de nouveau. Safi s’est faite assassinée. Et ses pouvoirs seront, encore une fois, ses meilleurs alliés dans sa quête de la vérité. Et lorsque les réalités se mêlent entre elles, qui peut prédire les catastrophes à venir ?

A mi-chemin entre le thriller, le drame et la tranche de vie, LIS : Double exposure  offre un récit hybride et globalement très bien maitrisé qui sait toujours aussi bien jouer avec nos sentiments grâce à des personnages marquants, une intrigue passionnante mais que certaines longueurs viendront ternir et ce, même si l’on est un habitué de cette verbeuse licence, et bien sûr les fameux dilemmes moraux qui ponctuent les chapitres et dont les effets ne se feront ressentir que bien plus tard. 

Double destinée

Comme à l’accoutumé, LIS propose régulièrement au joueur de faire des choix, lesquels auront plus ou moins d’impacts sur le déroulé du scénario. Si certains peuvent être qualifiés de « secondaires » en n’ayant d’incidence  par exemple que sur nos relations avec certains personnages ; d’autres, représentés par un écran scindé en deux, auront en revanche des conséquences extrêmement importantes pour la suite de l’histoire et des différents avenirs qui attendent nos héros. Le jeu nous met d’ailleurs très rapidement dans le bain car du premier choix effectué dépendra la destinée de Chloe, deutéragoniste du premier épisode.

Du reste, il s’agira principalement d’interagir avec les différents éléments du décor afin de récolter soit des indices pour le compte de la quête principale ; soit des informations purement optionnelles  sur la vie du campus qui permettent de s’immerger totalement dans la vie étudiante à Caledon. Assez dirigiste, le jeu n’oublie pas les afficionados de l’exploration et récompense la curiosité par des quêtes annexes plus ou moins inspirées qui peuvent s’avérer utile en temps voulu. Ancré dans le réel, le jeu n’oublie pas les petites options gadgets qui permettent de s’immerger facilement dans l’univers telles que les SMS (auxquels on peut répondre) ou encore les réseaux sociaux où l’héroïne partage ses clichés. Leur consultation est une mine d’information si l’on prend le temps de s’y pencher, tout comme ces dialogues entre étudiants que l'on peut écouter pour entendre quelques rumeurs croustillantes. 

Particularité de cet épisode : les pouvoirs de Max, lesquels lui permettent d’alterner via des portails spatio-temporels entre le « monde de la vie » et le « monde de la mort », réalités alternatives où certains évènements qui n’ont pas eu lieu en déclencheront  d’autres en réaction. C’est dans ces deux versions de l’histoire que le joueur devra enquêter sur les circonstances de la mort de Safi, en usant au bon moment de l’échange de réalité pour mieux avancer lorsqu’un obstacle barre la route dans un monde. Par le truchement du même pouvoir, Max pourra aussi avoir accès à certains évènements passés, ce qui lui donnera la possibilité de confronter des personnages à leurs actes ou mensonges. Assez ardu à saisir au premier abord, surtout si l'on a pas joué au premier opus qui était moins avare en explications sur ce point, il n’en reste pas moins qu’une fois le concept apprivoisé, l’on peut totalement se laisser embarquer par cet élément de gameplay dont l'efficacité est renforcé par le fait queMax est capable de passer d’un monde à l’autre quasi instantanément. Une rapidité d’exécution et une fluidité qui tranchent nettement avec le reste du jeu. En effet, la lenteur des temps de chargement aura vite de quoi agacer (comptez jusqu’à trente seconde pour la moindre entrée/sortie d’un bâtiment !) surtout lorsque les quêtes nous demandes de régulièrement changer de lieu. 

Hogwarts Caledon

Avec ses environnements enneigés et son architecture aux allures de vieux château médiéval, le campus de Caledon n’est pas sans rappeler une certaine école de magie qui a accueilli en ces murs des élèves non moins prestigieux. Evoluant principalement autour de ce microcosme où règne une singulière omerta, Max croisera bon nombres de décors aux allures fantastiques qui donne terriblement envie de s’y rendre à titre personnel ; et de personnages marquants que l’on prend plaisir à découvrir, pour le meilleur comme pour le pire. Sur ce point, il est plaisant de constater que les développeurs ont davantage travaillé sur les expressions faciales, mimiques et autres gestuelle des personnages sur cet épisode même si certaines expressions restent encore assez figées et peu naturelles.

Côté son, c’est toujours un sans faute pour un titre qui aime à rappeler que la musique est un bienfait universel qui peut en dire bien plus que des mots. Les moments d’introspection, par exemple, sont toujours des moments plaisants pour faire un point sur les sentiments de Max tout en bénéficiant d’une belle ambiance sonore savamment choisie. Le tout, sublimé par une version française de grande qualité .

Toujours pas ça sur switch

S’il est agréable de pouvoir profiter de ce genre de grands titres sur la portable de Nintendo, force est de constater que bon nombres de soucis techniques déjà reprochés dans les opus précédents persistent encore sur cet épisode. Les graphismes en particulier, pâtissent grandement des limites techniques de la console. Les textures « sautent » en arrière-plan et se mélangent entre elles dans les cinématiques tandis que les plans élargi en extérieur ne rendent pas service aux éléments du décor qui se retrouvent constamment baignés dans le clipping, le flou ou encore sont compactés en un agrégat de pixels peu esthétiques.

Techniquement parlant, là encore certains problèmes récurrents sont à pointer du doigt. Car s'ils ne rendent pas le titre injouable pour autant, ils conduisent tout droit à de fâcheuses aberrations, à l’image de ces bugs de sons qui nous laissent avec des personnages semblant nous parler depuis le trottoir d’en face alors qu’ils sont juste à côté de nous ; ou encore ces objets/portes verrouillés qui se débloquent dès que l’on met la main sur l’objet censé les ouvrir alors que l’on n’a même pas interagi avec.  

7
Fan de la première heure ou nouvel arrivant dans la vie compliquée de Max Caufield, chacun trouvera en ce personnage touchant un pan de sa propre existence. Investi dès les premières minutes dans sa quête de la vérité, le joueur appréciera un scénario des plus plaisants à suivre ponctué de drame et de choix cornéliens. La version Switch, cependant, ne parvient que très rarement à nous offrir des graphismes à la hauteur de l’ambition artistique du campus Caledon tandis que les temps de chargement très longs alourdissent une expérience de jeu qui reste néanmoins fidèle à ce que l’on connait de la licence, une touche de fantastique en plus avec des pouvoirs à l'exécution très bien maîtrisée.

  • Un gameplay fluide...
  • Une intrigue efficace et immersive....
  • Une galerie de personnages attachants
  • ... mais des temps de chargement interminables
  • ....ponctuée de grosses longueurs
  • Graphiquement et techniquement moyens