Nintendo Switch

Kunai

Test Switch

Kunai

Par Rubix_Man - Le 28/02/2020 à 08:05

Après son premier “succès” dans le domaine du jeu mobile avec Road Warriors, le jeune studio néerlandais TurtleBlaze débarque sur la Switch avec Kunaï, un Metroidvania aux allures post-apocalyptiques. La console de salon/portable de Nintendo voit chaque jour son nombre de jeux indépendants augmenter, aussi est-il parfois difficile de faire un tri dans cette avalanche de créations. Kunaï vaut-il le détour? Mais nous sommes là pour vous répondre, voyons.

Sauvez l’humanité?

Qui dit post-apocalypse, dit apocalypse de prime abord. Et l’apocalypse a bien fait son travail, car voila que l’humanité n’est plus. Mais alors, plus du tout. Pas de survivant, pas de dernier espoir, pas de “chosen one”, non, re-non et re-re-non derrière. Lemonkus, Intelligence Artificielle ayant perdu la raison, a tout détruit sur son passage et la dernière trace de vie sur Terre se trouve sous forme d’androïdes ayant remplacé les êtres faits de chair et de sang. Pire encore, ce tyran robotique règne sur la Terre, assouvit les robots et semble avoir de plus sombres desseins… Mais une Résistance se cache toujours derrière la tyrannie et pour y mettre fin, celle-ci fait appel à Tabby, un robot à la tête de tablette dont le corps artificiel renferme l’âme d’un ancien guerrier. Palpitant, non? Voila en tout cas comment commence votre aventure.

Comme tout bon Metroidvania qui se respecte, Kunaï vous fait partir de rien et vous fera progresser au fur et à mesure de votre périple, vous octroyant nouvelles armes et capacités, le plus souvent après vous être démené contre des boss sans pitié (normal, ce sont des boss. Ils vont pas vous offrir des fleurs. En tout cas c’est rare.). Vous aurez à vous frayer un chemin dans des mondes aux embranchements multiples et croisés, remplis d’ennemis et de secrets à dénicher. Evidemment, vous ne pourrez pas tout explorer d’un coup et les différentes compétences que vous acquerrez au fur et à mesure vous permettront de progresser davantage dans le monde de Kunaï.

Le risque du genre Metroidvania est de ne proposer qu’une succession d’aller-retours qui peuvent vite devenir lassants. Kunaï se défend bien sur ce point en proposant de nombreux rebondissements scénaristiques qui, sans donner trop de détails, vous évite justement d’errer en allant d’un point A à un point B en revoyant toujours les mêmes lieux. Si l’exploration propre au genre est toujours présente, le titre de TurtleBlaze propose bien souvent des phases de jeu où l’on a davantage l’impression de parcourir un niveau, j’entends par là que l’on ressent un vrai début et une vraie fin à chaque étape. Ainsi Kunai garde un rythme dynamique en perdant rarement son souffle, son esthétique particulière et sa bande-son électro participant activement au plaisir de jeu. En effet, la direction artistique de qualité, s’éloignant du simple attrait “rétro”, proposant un style très personnel montre que le pixel-art a encore de beaux jours devant lui, ayant son mot à dire en parallèle des créations en images de synthèses aux techniques toujours plus poussées.

Gun’s and ninjas

Parlons un peu du gameplay de Kunaï. Simon a son fouet, ses haches, Samus a ses nombreux lasers et ses bombes, Tabby a son katana , ses kunai et... ses mitraillettes (entre autres). Contraste amusant mais qui s’avère efficace en pratique. Les armes que possèdent le personnage principal ne sont pas très nombreuses mais ont chacune leur utilité. Si au fur et à mesure, les armes secondaires que vous débloquez gagnent en puissance, le titre fait en sorte que vous ayez à vous servir de chacune d’entre elles tout au long du jeu sans abuser du dernier malgré sa puissance dévastatrice. En pratique, les armes ne servent pas seulement à vous défendre contre les ennemis, mais elles sont aussi utiles lors des phases de plateforme.

Car Kunaï tire aussi son épingle du jeu en mettant l’accent sur ce type de gameplay. En effet, les kunai, dont vous ferez rapidement l’acquisition, font office de grappin vous permettant de vous accrocher aux murs et au plafond. Cette mécanique, facile à prendre en main, offre une plus grande liberté de mouvement et s’avère indispensable dans de nombreuses séquences (d’où le nom du jeu, vous l’aurez compris). Vous aurez toutefois à bien la maîtriser car la difficulté est de mise dans Kunaï, tant dans la plateforme que dans les combats.

Le bestiaire (ou robotiaire?) de Kunaï est assez varié. Cependant méfiez-vous, car si les premiers ennemis offrent une défense quasi-nulle, les affrontements deviennent de plus en plus ardus et certains adversaires sont aussi rapides que féroces et costauds. Le mauvais joueur que je suis dira peut-être même un peu trop, car il est parfois compliqué de comprendre le fonctionnement de certains d’entre eux et de trouver ainsi leur point faible, en évitant de se faire toucher. Il en va de même pour les boss, dont l’achèvement tient quelquefois à la simple chance. Une meilleure lisibilité aurait été bienvenue, afin de mieux analyser leurs mouvements.

M.A.J. , bonus et bugs

Au cours de votre aventure, il vous sera proposé, outre les armes secondaires, diverses améliorations qu’il vous faudra télécharger -moyennant des pièces obtenues en éliminant des ennemis ou en ouvrant des coffres bien cachés - et qui auront pour effet de faciliter vos affrontements ou votre exploration. Tout est améliorable, votre katana, vos kunaï, vos mitraillettes… Si ces “mise à jour” s’avèrent bien utiles, elles restent cependant très chères par rapport aux nombres de pièces que vous obtiendrez et il y a fort à parier que vous n’arriverez pas à la fin du jeu avec toutes les améliorations en votre possession, ou alors au prix d’un farming peu exaltant, ce qui est assez regrettable. Si vous souhaitez prolonger l’expérience, vous pourrez vous amuser à chercher les nombreux couvre-chefs disséminés un peu partout sur la carte qui vous procureront la satisfaction d’avoir complété le jeu à 100%. Souvent bien cachés et assez difficiles à obtenir, cette quête des couvre-chefs est un bonus intéressant si l’aventure Kunaï a conquis votre coeur.

Comme nombre de jeux indépendants, Kunaï, traversé de manière normale, se finit en moins de 8 heures. Compte tenu de son prix (16,99 euros sur le Nintendo Eshop de la Switch), c’est honorable, bien qu’un peu court. Cependant, l’important n’étant souvent pas la durée, mais la qualité, Kunaï est une aventure qui vaut bien le détour, grâce à son gameplay dynamique, à ses phases variés, son univers aux graphismes et à la bande-son soignés, et son scénario qui, même si relativement classique, offre des retournements de situations posés aux bons moments.

 

8
Parmi la multitude de jeux indépendants qu’offre la Switch, Kunaï parvient à sortir du lot et mérite qu’on s’intéresse à son cas. Avec son système de kunaï-grappins facile à prendre en main offrant des phases de plateforme aux allures de parkour dynamique et ses combats pour le moins explosifs, combinés à une direction artistique originale et de qualité, ce Metroidvania possède de nombreux arguments pour plaire aux fans et néophytes du genre. En attendant un éventuel nouveau Metroid 2D sur Switch, et si vous avez fini Hollow Knight, Kunaï vous tend les bras!

  • Le système de "parkour", facile à prendre en main
  • Graphismes soignés
  • Level design adapté au gameplay
  • Des armes variées ayant toutes leur utilité
  • Des ennemis et des boss qui manquent de clarté
  • Des améliorations trop chères