Nintendo Switch

Kitaria Fables

Test Switch

Kitaria Fables

Par C-Ptique - Le 16/09/2021 à 09:00

L’éditeur PQube ne chôme pas ces derniers temps. Rien que sur Switch sortira ce mois-ci The Plane Effect, Nexomon Extinction et le jeu qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir Kitaria Fables. Dès sa révélation lors du Nintendo Lofe Indie Showcase en septembre 2020, le jeu a immédiatement tapé dans l’œil avec son atmosphère mignonne et son mélange d’Action-RPG, d’aventure et de simulateur de ferme. Maintenant qu’il est disponible sur l’eShop et dans les étals de vente, voyons ce qu’il a dans le ventre.

Une magie bannie dans un monde remplie de monstres.

Sur le continent de Canoidera, le Fléau s’est répandu. Il s’agit d’une malédiction qui a rendu fou tous les monstres alors qu’ils vivaient pourtant paisiblement avec les autres habitants jusque-là. Comme le roi a tardé à réagir, de nombreux héros se sont révélés pour protéger le peuple, fort heureusement, les monstres furent vaincus et la malédiction est partie aussi vite qu’elle est arrivée. Enfin, c’est ce que tout le monde pensait car sitôt les héros disparus, la quiétude des habitants fût à nouveau troublée par le retour des monstres.

C’est dans ce contexte que notre héros débarque, Nyanza von Vibrisses, un chat humanoïde. Lui et son ami Macaron, une sorte de fleur sur pattes, se sont perdus durant leur voyage vers le village Patoune où ils sont affectés. C’est l’occasion d’apprendre les mécaniques de base, notamment pour attaquer des monstres. Plus tard, le duo aide une enfant perdue qui se fait attaquer par un monstre et la ramène à Patoune, là-bas on rencontre le chef du village qui nous propose d’habiter la maison du grand-oncle de Nyanza, récemment décédé.

On n’a même pas le temps de chômer car dès le lendemain matin, l’approvisionneur a été attaqué, débutant notre première mission somme toute assez facile. En fait, les choses sérieuses commencent à partir de notre rencontre avec le sage Alby qui habite seul dans la forêt, il se montre d’abord méfiant avec nous et est de façon surprenante très clairvoyant, comme s’il était le seul adulte dans ce monde enfantin. Il redoute en effet qu’en tant que soldats de l’Empire, une fois les monstres vaincus, on ne reparte pas et qu’on se mette à arrêter les opposants à l’autorité impériale. À sa décharge, il faut savoir que l’Empire a interdit l’usage de la magie et qu’il est lui-même dans l’illégalité du fait qu’il possède un livre de sorts.

En gagnant sa confiance, on apprend que le seul moyen de lever la malédiction et de faire disparaître les monstres est de rassembler des reliques magiques qui ont été enfermées dans 7 donjons. Le principal objectif est maintenant fixé et il nous appartiendra de parcourir le monde à la recherche de ces donjons pour récupérer les reliques.

Un univers trop kawaï !

Si vous n’êtes pas hypé par l’histoire, il y a de fortes chances pour que vous ayez déjà été touché par l’ambiance et la patte artistique du jeu. Tous les personnages, y compris les ennemis que l’on affronte, sont des plus adorables, il est difficile de ne pas craquer pour les petits animaux que l’on rencontre ou de ne pas être apaisé par les décors colorés et splendides. La musique orchestrale est également magistrale et n’est pas sans rappeler Dragon Quest, elle sait tout aussi bien marquer les moments grandiloquents que les instants plus intimes et calmes. Le jeu présente à la fois une grande accessibilité pour les néophytes et des pics de difficulté pour les joueurs chevronnés, ce qui lui permettra de toucher un large public.

Le village de Patoune est certes petit mais on y trouve de nombreux commerçants et artisans prêts à nous fournir des marchandises et à fabriquer des équipements contre monnaie sonnante et trébuchante, ils peuvent aussi nous aider si on accepte de réaliser des quêtes pour eux, qui consistent souvent à récupérer des matériaux ou à livrer des marchandises à une autre personne. Elles ne sont heureusement pas nombreuses, nous évitant l’overdose. En revanche, les endroits exacts où se rendre pour réaliser les quêtes ne sont pas indiquées, ce qui force à fouiller la zone correspondante de fond en comble pour trouver notre interlocuteur, on ne peut hélas guère faire mieux que retenir l’emplacement des personnages que l’on rencontre régulièrement pour gagner du temps.

Pour dire à quel point le jeu ne nous veut pas de mal, lorsqu’on meurt, il se contente de nous faire réveiller dans notre maison de base à Patoune et nous laisse tous les objets que l’on a récupéré entre-temps. Si certains diront que cela manque de challenge, d’autres comme votre fidèle serviteur trouveront cela reposant et que cela invite à partir à l’aventure l’esprit tranquille.

Comme preuve, l’une des activités secondaires les plus importantes est la culture de notre potager. La maison où nous sommes basées dispose en effet d’un immense terrain qui permet de faire pousser divers légumes, fruits et céréales : carottes, poireaux, choux, pommes de terre, blé… Cela prend un peu de temps car il faut régulièrement enlever les cailloux du terrain et enlever les souches d’arbre, puis labourer le sol, planter les graines et les arroser. Mais le gros avantage, c’est que cela donne de la nourriture quasi-gratuite pour nos expéditions et en plus, on peut partir accomplir nos quêtes en attendant que nos légumes soient prêts à être récoltés.

Si on peut faire quelques petits reproches, on peut relever les bulles de dialogue qui occupent beaucoup de place à l’écran en mode portable, nous empêchant parfois de profiter des personnages lors de leurs échanges. Le décor est parfois aussi handicapant car des éléments au premier plan ne deviennent pas toujours transparents lorsqu’on passe derrière eux, ce qui est bien sûr gênant lorsque nous sommes en pleine action ou pire, en plein combat.

Épée à la main, baguette dans l’autre.

Même si l’agriculture occupe une place importante, le cœur de Kitaria Fables reste les combats et les quêtes à accomplir. Dès que l’on sort des zones d’habitation, on rencontre des monstres à l’agressivité variable, certains nous laissent tranquilles tant qu’on ne les attaque pas à l’image des gluants verts tandis que pour d’autres, on a l’impression d’avoir insulté leur mère comme les oignons pourris. Autant dire qu’il faut se préparer au combat dès que l’on sort des zones d’habitation et encore plus lorsqu’on pénètre dans les donjons.

Pour vaincre ces ennemis, il y a deux principales manières. La première regroupe les armes au corps-à-corps, notamment des épées, classique mais efficace, il faut savoir placer ses coups quand l’adversaire ne tente rien et esquiver au bon moment. La deuxième regroupe les sorts magiques, ils font plus de dégâts, voire beaucoup plus, mais ils nécessitent un temps d’attente entre le moment où on appuie sur le bouton de la manette et le moment où ils sont déployés et ils nécessitent également un temps de chargement avant de pouvoir être réutilisés. Il faut donc apprendre à jongler entre les deux, ce qui est essentiel face aux ennemis les plus coriaces comme les rois.

Pour nous aider, le jeu nous indique les fenêtres d’attaque de nos ennemis, on n’a rien à craindre si on se situe en-dehors, sinon il suffit d’esquiver en réalisant une petite pirouette. Avec une bonne technique, même les ennemis difficiles peuvent être vaincus avec un équipement de débutant pour peu bien sûr que l’on se montre patient. Il faut juste se souvenir que le jeu n’est pas mis en pause quand on regarde dans notre inventaire, on peut donc se faire attaquer pendant que l’on cherche un objet de soin par exemple, d’où l’intérêt des raccourcis. On a aussi plusieurs statistiques à prendre en compte et qu’on peut améliorer comme la vie, la puissance d’attaque, la défense physique, la défense magique, la vitesse de mouvement, les chances de coups critiques et les dégâts de coups critiques.

Souvent, les ennemis vaincus laissent des matériaux derrière eux qui servent soit pour des quêtes, soit pour la création de nouveaux objets comme des équipements, soit tout simplement pour être revendus. La taille de l’inventaire est limité, même s’il s’agrandit au fil de l’aventure, mais ce qui est très agréable, c’est que les objets ne disparaissent pas tant qu’on n’a pas quitté la zone, cela peut paraître un détail mais lorsque notre inventaire est plein à ras-bord et qu’on doit faire le tri, ça change tout et cela contribue une fois encore à l’ambiance apaisante du titre. En revanche, il est regrettable que les endroits où on puisse stocker nos matériaux soient peu nombreux.

8.5
Kitaria Fables est un très bon mélange entre The Legend of Zelda, Animal Crossing et Stardew Valley, il est clairement le genre de jeu qu’un adulte peut lancer le soir pour se reposer et qu’un enfant peut jouer sans rager. Tout est pensé pour que l’on passe un bon moment, que ce soit au niveau visuel ou dans la façon de jouer. Le jeu est à la fois accessible et technique, propose une histoire prenante et présente différentes facettes qui renouvellent régulièrement l’intérêt. Il y a bien sûr quelques défauts mais ils sont facilement pardonnables, d’autant qu’il y a des petites trouvailles pour compenser. Kitaria Fables ne renouvelle pas le genre mais cela n’en reste pas moins un petit bijou que nous recommandons fortement.

  • La patte graphique des plus adorables.
  • L’ambiance sereine et calme.
  • La possibilité d’alterner entre combats physiques et magiques.
  • Les personnages trop mignons.
  • La narration travaillée.
  • La ferme que l’on peut entretenir pour produire sa nourriture entre deux aventures.
  • Pas d’indication des lieux exacts pour accomplir les quêtes.
  • Le décor qui masque parfois l’action.
  • Bulles de dialogue qui occupent beaucoup de place en mode portable.