King’s Bounty II est un jeu de rôle au tour par tour avec un aspect tactique plutôt prononcé. Faisant suite à un premier épisode ayant convaincu à l’époque sur PC, il propose d’incarner de nouveaux héros dans un univers relativement axé heroic fantasy. Le soft est édité par Koch Média et est disponible sur Switch depuis le 24 août 2021. Les portages se faisant parfois dans la douleur sur la machine de Nintendo, qu’en est-il pour celui-ci ?
Les ténèbres envahissent Nostria
Avant de débuter, vous devrez choisir le héros que vous souhaitez incarner afin de parcourir les différentes de terres de Nostria. Il est donc important de connaître nos trois protagonistes dans un premier temps. Katrina est une magicienne faisant partie de l'aristocratie et très portée sur les connaissances magiques. Elle entama des expéditions afin de parfaire ce savoir. Or, un jour, le financement de ses expéditions s'interrompit et Katarina eut la désagréable surprise d’être trahie par son neveu en son absence qui ne manqua pas de s’approprier toutes les richesses. Elle se mit donc en route afin de demander au seigneur de Nostria de recouvrer son statut. Elsa quant à elle est une paysanne qui découvrit en elle des pouvoirs magiques en essayant d’aider les paysans de son village malmenés par des Brigands, ce qui fît d’elle une paladine. Convaincue que ces pouvoirs n’étaient pas apparus de manière anodine, elle entreprit de libérer Nostria des ténèbres qui planaient sur elle. Enfin Aivar, autrefois Chevalier de la couronne, n’avait pas soutenu la révolution ayant mené le roi actuel sur le trône. Déchu, il mena une vie de mercenaire jusqu’à ce qu’il fût rappelé afin, à priori, d’être gracié. Quel que soit votre choix, l’histoire débutera de la même manière, en prison.
En effet, vous ne serez pas accueilli de la meilleure des manières. Il faut dire, les temps sont durs, les trahisons légions, et les ténèbres se tapissent partout. Le constat est clair, Nostria est en danger et sa population ainsi que la couronne aussi. Fort heureusement, vous serez libéré(e), et bien que vous souhaitiez voir sa seigneurie, la garde locale ne l’entendra pas ainsi. Elle vous ordonnera de vous rendre dans une ville voisine afin de découvrir ce qu’il s’y passe. Mais avant de partir, bien que les relations soient glaciales, comme la météo locale, il vous sera proposé un petit tour du propriétaire. Vous pourrez alors acquérir de l'équipement, récupérer une monture, mais aussi vos premières troupes. Il est temps de parcourir les terres de Nostria et explorer ce que se monde vous réserve. D’ailleurs, vous ne manquerez pas de rencontrer les premières âmes en peine en conflit avec des brigands locaux. Il est temps de faire vos choix par la diplomatie ou par la force et d’aider ou non ceux qui en ont besoin.
Recrutez et prenez les armes
Afin de bien comprendre son système, il est important de faire le distinguo entre deux phases afin de ne pas s’y tromper. Il y a ce que l’on va appeler les phases d’explorations en vue 3° personnes et les phases d’affrontements avec une vue aérienne afin de déplacer nos troupes sur les différentes cases. En gros, il faut considérer que les phases d’explorations permettent de faire avancer l’histoire, rencontrer les différents personnages et farfouiller un peu partout afin de dénicher objets et trésors. Cela permet aussi de trouver des lieux plus ou moins cachés et d’accéder de ce fait à des quêtes annexes parfois retors. Il faut avouer qu’il y a de quoi être mitigé sur l’exploration. Bien que ce soit immersif et que cela nous permet de parcourir les terres de Nostria avec une plus grande implication, il est dommage de constater que c’est tout de même très poussif. Le personnage se déplace en petites foulées, ce qui est très lent, alors on se tourne naturellement vers la monture espérant des déplacements plus rapides. Alors certes c’est un peu plus rapide mais cela reste malgré tout extrêmement poussif et cela a un impact négatif à la longue. Malgré tout, on prend plaisir à explorer. Les personnages que vous rencontrerez auront parfois des besoins ou des ennuis, à vous de voir comment intervenir et si vous le faites de suite ou plus tard. L’aspect jeu de rôle est bien présent.
Les phases de combat quant à elles sont ardues, il est très important de l’avoir à l’esprit avant de se lancer dans l’aventure. Même si le système de combat est très bien huilé, il ne sera pas à mettre en toutes les mains, la moindre erreur pouvant vous faire regretter votre partie. Un conseil : sauvegardez très très souvent (afin de recharger votre partie) ! En effet, même une victoire peut laisser un goût amer. Vous pourriez n’avoir que peu de troupes et peu de ressources pour en engager de nouvelles. Ensuite, il faut assimiler comment se déroulent les combats. Avant toute chose, le combat débute avec une phase de déploiement. Vous pouvez donc choisir librement comment placer vos troupes en veillant à laisser les archers et mages en retrait par exemple. Ensuite, il y a le cycle des manches. Les troupes les plus rapides se déplaceront évidemment en premier. Lorsque des troupes se positionnent sur une case adjacente à une troupe adverse, elles pourront l’attaquer. Bien évidemment, votre adversaire se défendra ce qui occasionnera aussi des dégâts à l’attaquant. Chaque type de troupe aura aussi des capacités spéciales qu’il pourra utiliser au lieu d’attaquer comme décocher une volée de flèches enflammées pour les archers. Il faut aussi savoir que vous pourrez cumuler un type de troupes de manière limitée (par exemple, avoir 5 lanciers qui représentera une seule et même troupe). Mais quoi de mieux que de complexifier encore la gestion de vos troupes. Disons qu'elles ont une sorte d’alignement (ordre, anarchie…). Autant elles gagnent un bonus de moral en se battant aux côtés d’unités partageant leurs idéaux, autant ce sera un malus si ceux-ci sont différents (évitez de mélanger des goules et des archers par exemple, ça ne fait pas bon ménage).
Ne jamais négliger un héros
Ce qu’il faut aussi distinguer, c’est le rôle de votre personnage qui sera plutôt placé comme un commandant de troupes plutôt que combattant lui-même. Toutefois, il pourra avoir un effet sur vos troupes et les soutenir grâce à ses pouvoirs. Un arbre de talent sera à votre disposition pour octroyer des bonus passifs à vos troupes que ce soit pour un meilleur gain d’expérience, une meilleure efficacité de certaines troupes. Mais au-delà de ces passifs, vous pourrez débloquer des sorts qui seront utilisables durant vos phases d'action en combat. Par exemple, Elsa aura la capacité de soigner ses troupes, ce qui pourra s’avérer très utile. Avec Katarina, vous pourrez faire des ravages auprès des troupes adverses avec vos boules de feu. Le choix du héros définira aussi quelque peu votre façon de jouer durant l’aventure. Mais ce n’est pas tout, il faudra aussi équiper votre héros afin de renforcer ses statistiques. Le soft étant vraiment ardu, la gestion de votre personnage n’est vraiment pas à négliger sous peine de rencontrer de réelles difficultés plus tard.
Un monde surprenant de fantasy
Techniquement, un jeu PC sur Switch souffre inévitablement d’une baisse en termes de qualité visuelle. Alors oui, c’est moins joli que sur d’autres plateformes, mais en portable, cela reste très correct. En revanche, en mode TV, les textures sont tout de même peu flatteuses et il sera vraiment moins agréable à parcourir ainsi. Malgré tout, le style est plutôt inspiré et l’univers du titre nous émerveillera plusieurs fois grâce à des lieux magiques sans compter un bestiaire qui peut surprendre pour les non-initiés à la série. Parfois, on se demande s’il n'y a pas une référence à une saga qui n’est autre que Heroes of Might and Magic. Il y a un autre point qui fâche un peu, c’est la lourdeur générale du titre. Il est évident que porter un jeu se jouant à la souris n’est pas toujours évident d’autant plus que celui-ci dispose de menus relativement complexes. On constate alors que la navigation dans les menus n’est pas très fluide et peu intuitive (ceci dit, une fois que l’on s’y est fait, ça passe quelque peu mieux).
Enfin, sur le plan sonore, les musiques collent à l’ambiance, et les doublages, en anglais, sont de bonne facture. Cela reste un bon point même si le son des effets laisse comme un coup de déjà vu et ça manque de peps. Pour terminer, nous ne pouvons que revenir sur la difficulté du titre puisqu'il n’est pas possible de la modifier. En soit, est-ce un mal ? Bien sûr que non, au contraire. Mais ça signifie surtout que ce n’est pas le genre de jeu qui peut servir de porte d’entrée à quelqu'un qui souhaite découvrir le genre. En revanche, les amateurs de RPG tactiques y trouveront un réel plaisir. Ce sera donc avec un sentiment mitigé que nous aurons appréhendé cette difficulté : Autant il faut qu’il y ait encore des jeux exigeants, autant il est dommage que l’univers de King’s Bounty, relativement riche, ne puisse pas être découvert par tous.
