J'ai pu jouer à Headbangers : Rythm Royale. Mais si vous savez, l'ovni vidéoludique du dernier Nintendo Direct. Le Battle Royale musical avec des pigeons !
Tenter de décrire Headbangers à une autre personne est en effet assez complexe. Le jeu n'est pas un clone musical de Fall Guys mais pas non plus un simple mode multijoueur d'un Wario Ware ou d'un Rythm Paradise. Headbangers est le premier Rythm Royale de l'histoire du jeu vidéo et ça ce n'est pas rien.
Un petit pigeon peut apporter de grandes nouvelles.
Headbangers vous propose un concept plutôt simple en apparence, prenez votre pigeon, personnalisez-le et lancez vous dans l'arène au côté de 29 autres pigeons pour triompher des quatre manches qu'une partie vous propose pour devenir le dernier pigeon debout, le Master Headbanger ! Chacune des quatre manches va vous proposer un mini-jeu parmi un choix d'une poignée de mini-jeux associés à ces manches. Contrairement à Fall Guys les mini-jeux sont conditionnés aux manches et il ne sera possible de jouer à un mini-jeu que durant la manche à laquelle il appartient, il existe ainsi un choix de plusieurs mini-jeux possibles à chaque manche, un tel mini-jeu est affilié à la manche finale et un autre est conditionné à la première manche. De quoi vous permettre de mieux appréhender les manches et de passer les premières manches plus aisément, car oui, Headbangers est un jeu plutôt difficile. Le challenge proposé par ces mini-jeux de rythme est déjà important, mais vous opposer jusqu'à élimination avec les 29 autres joueurs relève du véritable défi. Headbangers est, en effet, jouable exclusivement en ligne, à la manière des autres Battle Royale. Des IA peuvent remplir les parties pour compléter les castings mais le jeu se jouera en ligne et c'est là tout l'intérêt.
En amont de la sortie du jeu, j'ai eu le privilège de m'essayer au jeu durant quatre bonnes heures, deux sessions de deux heures chacune. Durant les premières deux heures, durant le test des serveurs du jeu ouverts à tous sur Steam, j'ai eu l'occasion de me frotter à l'un des développeurs du jeu sur 11 des 23 mini-jeux que Headbangers propose. Déjà convaincu par cet essai d'une partie du jeu, j'ai eu la chance et le privilège de tester l'intégralité du jeu et de ses 23 mini-jeux lors d'une seconde session de deux heures. J'ai pu avoir, selon moi, un très bon aperçu de ce qui nous attend le 31 octobre prochain. N'ayant pas pu voir la version Nintendo Switch tourner sous mes yeux, je garde une petite réserve quant à celle-ci, réserve qui devra être confirmée ou infirmée lors du test final du jeu. Néanmoins j'ai pleinement confiance dans les équipes de Glee-Cheese et de Team17 pour nous proposer une aussi bonne version Nintendo Switch pour Headbangers que celle d'A Musical Story, aussi irréprochable que splendide sur Nintendo Switch OLED.
Un simple Fall Guys Musical ?
Non bien plus que ça, le jeu n'a en commun avec Fall Guys que son système de manches et de Battle Royale ainsi que la possibilité de personnaliser votre pigeon. C'est bien plus qu'un simple Fall Guys en rythme. Là où le premier lorgnait du côté de Takeshi Castle, Headbangers lui va plutôt du côté de Rythm Paradise et de Wario Ware.
Dans la droite lignée du précédent jeu du studio, A Musical Story, le principal atout de Headbangers se trouve dans sa musique, c'est sa plus grande force et tout le jeu gravite autour de sa bande-son. Après un A Musical Story des plus sublimes, avec une bande-son digne des plus grands hits des années 70, il semble que les compositeurs derrière le jeu, aient eu envie de laisser libre cours à leurs imaginations en proposant une toute nouvelle expérience dans laquelle ils peuvent explorer tous les styles de musique imaginables. Grâce à mes deux essais du jeu, j'ai pu voir l'intégralité des mini-jeux et je peux vous assurer que les développeurs se sont creusés la tête pour nous en mettre plein les yeux mais aussi plein les oreilles. Entre musique hommages aux années 70 dans un mini-jeu dédié, musique à la Daft Punk dans l'espace ou encore classique de la musique massacrés à coup de pigeons hurleurs, les compositeurs derrière l'atmosphère audio du jeu se sont fait plaisir et ça se sent ! Si les idées musicales fusent à toute vitesse dans chaque partie et que l'ambiance sonore n'est jamais la même deux fois de suite, il faut aussi tirer notre chapeau à Glee-Cheese pour la créativité de leurs mini-jeux.
La diversité d'expérience est aussi folle du côté de ces mini-expériences que du côté de la musique qui les accompagnent, entre mini-jeux de devinettes d'instruments, de rythmes où la pression d'une touche au bon moment fera la différence, mini-jeux de mémoire où la concentration est plus que de rigueur ou encore mini-jeux de réflexes dans lesquels votre instinct sera mis à rude épreuve, il y en pour tous les goûts dans Headbangers et tout le monde pourra briller dans sa catégorie de prédilection. On ne s'ennuie jamais dans Headbangers et la marge de progression, même dans les mini-jeux loin de vos domaines d'expertises semble folle.
C'est surtout en ce sens qu'Headbanges s'éloigne de Fall Guys pour forger sa propre expérience, ici il n'est point question d'aléatoire, de chances ou d'une expérience jouable tout en discutant, Headbangers est impitoyable avec les joueurs déconcentrés et s'il y a bien une dose d'aléatoire en jeu via les bonus attrapables au fil des manches qui pourront vos accorder des bonus ou des malus, cette petite dose pourra simplement vous permettre de rester dans la course mais pas de gagner une manche, juste de quoi gravir quelques places. C'est bel et bien le skill qui fera la différence entre les joueurs. Ces bonus permettent aussi à certains moments plus « plats », sans jamais être ennuyants, de gagner en intérêt, notamment dans les manches de mémoires durant lesquelles les joueurs totalement largués par le tempo pourront tenter de gagner leurs places pour la manche suivante en essayant d'attraper les bonus volants au nez et à la barbe de leurs adversaires, de quoi ajouter plus d'activités à l'écran et plus de profondeur que dans un Fall Guys où la seule chose dont vous devez vous soucier est la manche en elle-même, dans Headbangers vous pouvez aussi être attentifs aux passages de bonus dans le ciel bien que ce ne soit pas obligatoire. Des manches bonus proposant d'autres mini-jeux, plus axé sur de petites expériences solo plutôt que sur de véritables challenges, sont aussi accessibles si les pigeons d'une manche s'entraident pour remplir une jauge spéciale au fil des mini-jeux (par exemple en remuant leurs cous entre les musiques), ces manches bonus vous permettront de débloquer encore plus de points d'expérience et de monnaie du jeu et ils ajoutent encore plus de diversité et de fun à ce cocktail déjà bien dosé.
Des oreilles aux doigts :
À l'instar de ce qu'avait proposé A Musical Story, Headbangers pourrait presque être jouable sans ouvrir les yeux tant la musique et le rythme font partie intégrante de l'aventure, presque jouable, car il serait dommage de se passer des superbes visuels des mini-jeux mais aussi car le jeu vous demandera parfois d'appuyer sur des touches précises. Mais loin de ne proposer qu'une série de QTE dans laquelle les plus vifs seraient les meilleurs, Headbangers fait vivre sa musique au travers de son gameplay. Si le jeu vous recommande de jouer avec un casque, c'est pour deux bonnes raisons, la première c'est évidemment l'importance du son et le soin qui lui a été apporté et la seconde c'est parce que tout se base sur celui-ci et non sur le visuel des mini-jeux. Si gagner certaines manches pourrait être possible sans le son du jeu, vous en perdriez presque tout l'intérêt. Rares sont les jeux qui vous font autant sentir musicien sans l'être que ceux développé par Glee-Cheese. Si vous avez déjà joué à Guitar Hero, Rythm Paradise et que vous connaissez la sensation de bonheur et de plénitude qui vous envahit lorsque vous réussissez parfaitement un niveau, imaginez cette sensation décuplée par 1000 quand non seulement vous réussissez votre série à la perfection mais que cette réussite se fait au nez et à la barbe d'autres joueurs. Il y a une différence entre battre ses amis en direct ou simplement au score et c'est ce qu'Headbangers à bien compris. Ce Battle Royale va vous opposer à 29 autres joueurs dont les seules armes seront leur sens de l'écoute, leur sens du rythme et leurs réflexes. Afin de ne pas vous gâcher la surprise, je vais volontairement rester flou dans cette preview en ne décrivant pas, ou peu, les différents mini-jeux du titre tant la surprise fait, pour moi, partie de l'expérience, mais sachez que le jeu vous réserve quelques surprises et certains mini-jeux sont à se tordre de rire tant leurs concepts sont loufoques ou proposent des parodies bien pensées. D'autres mini-jeux, plus sérieux, vous demanderont de ne pas lâcher votre manette des mains et l'écran des yeux pour faire le plus haut score possible. Enfin, une dernière catégorie de mini-jeux vous mettra en concurences plus que directe avec un ou plusieurs de vos adversaires pour faire monter la pression en flèche.
Le fait de ne proposer ces mini-jeux que sous la forme d'un jeu multijoueur sans la possibilité d'y jouer seul traduit aussi l'ambition du studio de proposer une véritable expérience à la limite de l'e-sport, une expérience dans laquelle seule votre confrontation avec d'autres joueurs en ligne vous permettra de progresser au fil des manches sans que certains ne puissent s'entrainer seul pour littéralement atomiser les autres joueurs sur tel ou tel mini-jeux. Vous ne pourrez pas jouer aux mini-jeux indépendamment et pour pouvoir tous les tester il faudra enchaîner les manches, ça tombe bien, Headbangers est incroyablement addictif. Parti pour n'y jouer que quelques minutes j'ai finalement joué plus de 4 heures au jeu sans jamais voir les minutes passer. De plus, le jeu vous poussera à jouer pour débloquer l'intégralité des éléments de personnalisation qu'il propose et croyez-moi il y en a des tonnes. Entre bruits, provocations mais aussi accessoires, costumes complets ou encore couleur de cheveux, votre imagination sera la seule limite aux looks de vos pigeons et le jeu semble miser beaucoup sur sa personnalisation pour happer les joueurs dans la tornade qu'il s'apprête à souffler à sa sortie. Avec sa vingtaine de mini-jeux et ses centaines d'éléments de personnalisation on ne peut pas dire que Glee-Cheese ont chômé depuis la sortie d'A Musical Story l'année dernière. Le jeu semble d'une générosité folle et je dois avouer qu'il me tarde de costumer mon propre pigeon alors même que cet aspect me laisse plutôt de marbre dans les autres jeux de ce type. Voir mon pigeon costumé en parodie de Batman bouger son cou au rythme de la musique déchaînée d'Headbangers ça n'a pas de prix.
