Nintendo Switch

HARVESTELLA

Test Switch

HARVESTELLA

Par Lotario - Le 16/11/2022 à 08:00

Dévoilé en juin 2022 lors du Nintendo Direct Mini, Harvestella s’est de suite illustré comme un titre prenant la même direction que la licence Rune Factory. Entendez donc par là un mélange entre action RPG et simulateur de vie (plus précisément, gestion de ferme). Avec Square Enix chargé de l’édition et développé par Live Wire?, le titre peut s’appuyer sur son expérience en matière de RPG. Disponible depuis le 4 octobre 2022, nous avons pu nous y essayer pendant de longues heures. Avons-nous été conquis par cette nouvelle licence ?

La culture des cristaux

Square Enix semble très attaché aux univers gravitant autour de cristaux ayant un rôle prépondérant dans la vie de tout un chacun. Ici, on ne déroge pas à la règle en quelque sorte. Toutefois, en premier lieu, nous devons créer notre personnage. Sans que cela soit exhaustif, vous pouvez choisir le genre (ou non), votre apparence incluant coupe de cheveux, couleur, corpulence ainsi que la voix. De base, le personnage se nomme Ein, nous l’appelons donc ainsi. Notre histoire débute alors que vous êtes face à une jeune femme qui semble être une créature surnaturelle. Elle vous fait part de quelques phrases qui vous paraissent énigmatiques. Et vous sombrez dans une forme d'inconscience. Qui était cette personne ? A votre réveil, vous vous retrouvez en présence de Cres, la jeune médecin du village de Lèthe. Après quelques discussions, vous comprenez que vous ne vous rappelez de rien de votre passé. Vous découvrez un monde dans lequel des Lumicycles ont un réel impact sur la vie. Chacun d’eux semble être lié à une saison. 

En revanche, il arrive que le Quietus, une sorte de mal annihilant toute vie y étant exposée, fasse surface, et ce de plus en plus fréquemment. Lorsqu’il survient, il est plus que préférable de rester enfermé. Lors de votre présence dans le village, un étrange phénomène se produit, un cristal tombe du ciel et vient s’écraser près du village. Une fois à proximité avec Cres, vous apercevez ce qu’il semble être une porte. Vous décidez de vous introduire à l’intérieur du cristal, intérieur qui n’est pas sans surprise, mais vous y trouvez une entité en armure que vous décidez de sauver. Il s’agirait d’un Augure, une espèce qui semble vouloir nuire aux êtres humains que l'on appelle ici des Abels. Le maire vous propose de vous installer aux abords du village dans une ferme, Val d’Oiseau, car l’habitant a abandonné les lieux. Cela vous permet de recueillir l’Augure sans affoler tout le village, mais aussi de devenir autonome grâce à vos cultures.

L’art du combat par les Spécialités

Sans parler de guerre, vous serez amené à vous battre tout au long du jeu. Ainsi, il est important de parler du système de combat. Le titre étant dans le genre Action RPG, les combats se déroulent donc en temps réel en affrontant les ennemis qui seront présents dans les zones en question. En soti, c’est très simple, il y a une touche pour les attaques spéciales et jusqu’à trois raccourcis pour les attaques spéciales. Mais il y a tout de même une subtilité. S’inspirant sûrement des Jobs de Final Fantasy, Harvestella propose plusieurs spécialités comme Combattant, Mage ou encore Lancier Céleste. Il y en a douze au total. Chaque spécialité permet donc d’apprendre trois attaques spéciales via une sorte d’arbre de talents. Outre ces attaques spéciales, il sera possible de renforcer votre spécialité via des passifs augmentant par exemple les attaques physiques mais aussi élémentaires, car oui, chaque spécialité est affiliée à un élément. De plus, il est possible ici de réduire le temps d’activation de la spécialité.

Tout bonnement car il est possible de s’équiper jusqu’à trois spécialités et de switcher entre elles durant les phases d’exploration / combat. Or, il y a un cool down une fois le changement effectué afin de revenir à la spécialité précédente. Réduire ce temps est important donc. Enfin, il y a une subtilité durant les combats de boss : les interruptions. Il est possible d‘accentuer les dégâts en causant une interruption, et ce, en accumulant des dégâts d’un même élément jusqu'au déclenchement de celle-ci. Les boss sont aussi susceptibles de déclencher des attaques dévastatrices qu’il charge durant un temps assez conséquent. Il faut alors lui infliger un maximum de dégâts afin de détruire la jauge qui est affichée et casser cette attaque. Le boss devient alors immobile et il subit alors des dégâts accrus.

Savez-vous planter des choux ?

L’autre aspect du jeu se situe dans la gestion de la ferme. Comme tous les titres du genre, vous débutez avec un petit lopin de terre qu’il faut avant tout aménager en cassant les petits rochers présents (les gros ne sont pas destructibles en début d'aventure). Rien de neuf, il faut préparer le terrain, planter les graines et arroser quotidiennement. Ensuite, dès que la culture est prête, il suffit de récolter et libre à vous de stocker ou expédier afin de glaner de l’argent. Il faut donc trouver un juste équilibre. Attention toutefois, les changements de saison sont radicaux, le Quietus vient détruire toutes les cultures. Soyez prévoyants. Petit à petit, il sera possible de confectionner des machines de transformation afin de faire de la farine ou des confitures entre autres. Ce qui nous amène à la cuisine. Il est possible d’apprendre une multitude de recettes qui sont fort utiles pour votre progression. En effet, une jauge d’endurance vous permet de vous battre comme travailler vos cultures. Si vous avez l'estomac plein, l’endurance se régénère et vous pouvez ainsi vous lancer plus sereinement dans vos objectifs. Sachez aussi que des fées vont petit à petit s’installer dans votre ferme afin de vous aider. Elles attendent de vous que vous remplissiez certaines tâches (consignées dans un livre). Les honorer vous rapporte de nouvelles recettes de machines et des bonus permettant d’améliorer la qualité de vos productions.

En sus des plantations, il est aussi possible de se lancer dans l’élevage afin d’obtenir des œufs et du lait. Afin d’en avoir la possibilité, il faut bien évidemment solliciter les services du village afin d’agrandir votre ferme tant par les champs de cultures que les structures nécessaires à l'élevage. De plus, une forge permet aussi d’améliorer les armes de chaque personnage. Des auberges existent dans chaque ville vous demandant de leur ramener des plats afin d'éteindre leur carte, il est vivement conseillé de le faire tant c’est lucratif. Il est d'ailleurs temps d’aborder le côté simulateur de vie. En soit, il n’est pas vraiment présent puisque nous interagissons essentiellement avec nos compagnons et qu’une romance n’est possible. En revanche, il convient de préciser que les Spécialités s’acquièrent lorsque vous intégrez un nouveau compagnon dans l’équipe (vous pouvez ainsi voyager avec deux compagnons). Outre la Spécialité acquise, vous pouvez améliorer votre affinité avec eux via des quêtes (souvent se limitant à des dialogues) ce qui aura pour effet de donner des passifs de stats lorsqu’ils sont présents dans le groupe. Pour le reste des rapports avec les habitants, c’est surtout au travers de quêtes annexes plus ou moins intenses que vous échangerez avec eux. Toujours est-il qu'elles ne limitent pas à faire du Fedex et sont plutôt bien scénarisées.

L’art des cristaux

Sur le plan technique, il faut avouer que l’on peut être mitigé. C’est artistiquement très joli et même féerique. Ce monde rempli de cristaux sait flatter notre sensibilité. Malgré cela, il y a un flou plutôt gênant et ne rendant pas justice à l'aspect du jeu (flou assez prononcé en mode portable). Même en termes de modélisation, c’est assez moyen dans l’ensemble. Seuls les personnages principaux bénéficient d’un traitement honorable. Les PNJ quant à eux sont bien trop peu différenciés et il arrive que d’une quête à l’autre, on ait l’impression de parler à la même personne. Les décors peuvent manquer aussi de détails. Mais ne soyons pas trop sévère, le tout reste cohérent et plutôt agréable (certains panoramas sont même très beaux).

Le scénario quant à lui est plutôt intéressant même si parfois un peu trop convenu. Malgré tout, bien que pas mal d’indices soient disséminés en cours d’aventure, l’histoire est en elle-même relativement captivante. Pour en revenir aux quêtes annexes, on peut parfois être interloqué par l'invraisemblance de certaines situations comme emmener des enfants dans des lieux plus qu’hostiles… Sur le plan sonore c’est en majeure partie très bon, mais on peut peut-être regretter qu’il y ait vraiment peu de thèmes. C’est souvent le mal qui guette ce type de jeu. Vous l’aurez compris, le jeu peut paraître mi figue, mi raisin sur le plan technique. D’ailleurs, il reste à conclure par la difficulté. Le jeu n’est pas simple en soit, notamment au niveau des combats qui peuvent vite devenir punitifs si vous n’êtes pas bien préparé.
 

7
Harvestella est une bonne surprise. Malgré quelques défauts sur le plan technique et des combats peut-être parfois brouillon, il saura vous tenir en haleine par son scénario, mais aussi son ambiance enchanteresse. Cette ambiance vient se greffer parfaitement à l'aspect gestion de ferme qui n'innove pas vraiment, mais reste très agréable. On s'y investit avec plaisir. De plus, les liens avec les personnages sont relativement intéressants et ceux-ci sont plutôt bien travaillés dans leur propre histoire. Harvestella est donc à recommander aux adeptes de Rune Factory et étant sensibles à la patte Final Fantasy.

  • Une ambiance enchanteresse réservant un côté artistique fabuleux...
  • Un scénario qui saura vous tenir en haleine...
  • La gestion de la ferme très bien pensée
  • le système de compagnons plaisant alliant lore et bonus en combat
  • ... Entaché par une technique un peu faiblarde et un flou gênant
  • ... Mais aussi quelques quêtes annexes dénuées de sens
  • Un gameplay de combat parfois approximatif